𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟗

-C'était... extraordinaire! s'exclama Seamus à ses amis, tandis qu'il s'enroulait dans sa couverture rouge.

- Épatant! répondit Ron, aux anges. Mes frères sont les meilleurs!

- Et vous avez vu le lion rouge et jaune qui a explosé dans la cour? Jamais je n'en avais vu d'aussi beau! continua Dean.

- Ne parlons même pas du marécage qu'ils ont créé dans le hall de la Grande Salle! J'étais là lorsque Ombrage l'a découvert, et j'ai bien cru qu'elle allait faire une crise cardiaque.

Les trois garçons, accompagnés d'un Neville tout aussi enthousiasme, parlèrent de l'exploit des jumeaux pendant plusieurs heures encore, jusqu'à ce que leurs yeux se ferment et qu'ils ne puissent plus les garder ouverts.

Harry fut heureux lorsque, enfin, le silence revint. Il pouvait à présent penser pleinement et sans interruption de la conversation que Lucie et lui avaient eu avec les deux anciens Maraudeurs - Peter n'en étant plus considéré comme un.

Il n'avait pas pu en parler avec Lucie, les jumeaux accaparants leur attention, mais à présent, seul, il se remémorait tout ce qui avait été dit.

"James Potter n'est pas le héros que vous vous évertuez à décrire."

Cela l'avait tué d'entendre ça, de voir la mémoire de son père si vite salie, remplacée par celle de quelqu'un de mauvais.

"Il harcelait Rogue."

Il harcelait Rogue, se répéta Harry. Il ne savait pas comment son professeur austère était à l'époque, mais il ne pouvait pas avoir fait quelque chose de si horrible pour que son père le lui fasse payer comme ça.

Et sa mère! Si courageuse, bienveillante. Elle était son amie. Mais James Potter avait brisé cela aussi.

"Mais ton père s'est sacrifié pour toi, pour ta mère, et pour le monde sorcier, alors je pense pouvoir affirmer qu'il a rattrapé ses erreurs!"

Sirius avait raison, dans un sens. Mais cela n'enlevait pas l'atrocité de la chose.

"Vous savez, les enfants, à quinze ans, on ne se rend pas toujours compte de ce qu'on fait. Et puis, Rogue ne se retenait jamais de rendre la monnaie de sa pièce à James. Sans oublier que les deux se sont haïs au premier regard, un peu comme toi et Drago Malefoy, et ça a été comme ça toute notre scolarité."

Mais lui aussi, il avait quinze ans. Et il n'était pas aussi arrogant et méchant que son père l'était. À moins que..?

"James était un gars bien."

Papa était quelqu'un de bien. Sirius a raison. J'en suis sûr. Malgré tout, papa était quelqu'un de bien.

Papa était quelqu'un de bien. Papa était quelqu'un de bien. Papa était quelqu'un de bien.

Et c'est comme cela que Harry Potter sombra dans les abysses de la nuit, se répétant que son père était quelqu'un de bien.

***

- Hermione, tes pieds touchent encore le sol, ne me dis pas que tu as peur, soupira une énième fois Lucie, en se pinçant l'arrête du nez.

- C'est haut ! répliqua la voix anormalement aigüe de la brune.

- Non Hermione, répondit la rousse. Ça, c'est haut.

Lucie releva brusquement le manche de son balais vers le ciel, et monta en piquet pendant de longues secondes. Arrivée au dessus des nuages, le vent soudain plus fort, elle put enfin souffler. Les semaines avaient été épuisantes, entre les examens, le stress, le départ de Dumbledore, l'aller simple de McGonagall pour Sainte Mangouste, et le renvoi de Hagrid. La jeune fille n'en pouvait plus, sa haine envers Ombrage grandissant de minute en minute. Et c'était sans compter ce mauvais pressentiment qui la prenait de plus en plus souvent. Quelque chose allait se passer, et c'était loin d'être une bonne chose.

- Si tu pouvais demander à Miss-Je-Sais-Tout d'arrêter de crier ce serait sympa, on entend ses jérémiades depuis le château, et son insupportable voix aigüe nous tape tous sur la baguette, murmura la voix suave de Malefoy à l'oreille de Lucie.

La jeune fille sursauta soudainement, et serait tombée de son balais si le blond ne l'avait pas rattrapée de peu par le coude.

Leurs visages se retrouvèrent alors anormalement proches. Lucie découvrit des nuances de gris qu'elle n'avait jamais vu dans les yeux du garçon, et put même y apercevoir des touches minimes de bleu. Lui, n'avait jusqu'alors jamais trouvé de vert aussi beau, aussi émotif, aussi coloré. Il était sombre et en même temps lumineux, foncé mais clair à la fois. Il avait l'impression que la phrase "les yeux sont le miroir de l'âme" n'avait jamais été aussi vraie.

Son regard dévia de ses yeux hypnotisants à ses lèvres tentatrices. Roses, pulpeuses, il fut soudain pris d'une pulsion. Il s'en approcha doucement, tout doucement, comme on apprivoise un animal sauvage.

Son souffle sur sa peau semblait l'embraser. Lucie sentait son sang monter vers ses joues, et les lèvres du blond ne lui avaient jamais parue si tentante.

La rouquine elle aussi s'approcha, jusqu'à sentir les mèches douces du garçon lui chatouiller le front, puis les joues. Elle en rit, et ce rire sonnait comme une douce mélodie aux oreilles du blond. Alors il fit chatouiller ses mèches sur son nez, ses joues, son front, se délectant de la joie de la jeune fille.

Ils rirent, tous les deux, dans les cieux. C'était improbable, mais réel. C'était impensable, mais bien là. C'était inimaginable, mais divin.

Mais comme toujours, les bons moments étaient bien vite, trop vite, coupés.

- Lâche-la immédiatement, Malefoy, ou bien je te fais tâter de mon poing! s'écria une voix masculine à leur gauche.

Drago relâcha brusquement Lucie, qu'il tenait à présent par la taille, et s'éloigna d'un bon mètre.

Seamus Finnigan débarqua sur son balais, en tête, accompagné d'un Dean Thomas tout aussi remonté, ainsi que d'un Neville Londubat qui tentait de rester sur son balais sans passer par-dessus, aidé par un Ron Weasley rouge, qui tenait de l'autre côté une Hermione paniquée.

Les deux garçons à l'avant du groupe brandissaient leur poing bien haut, filant à toute allure vers le duo.

- On est venu te secourir, Lulu, dit Neville, les oreilles rougissantes.

Lucie adressa un sourire chaleureux au brun, puis s'approcha de lui, et lui ébouriffa les cheveux.

Elle se retourna vers Dean et Seamus, qui filaient à toute allure vers le bas, criant en choeur qu'ils n'allaient pas laisser cette fouine poser ses pattes mal lavées sur la belle rousse.

- On devrait descendre voir comment ça se passe en bas.

Les trois autres acquiescèrent aux paroles de la rousse.

- Tout va bien Hermione? Tu as l'air au bord de l'évanouissement. Surtout que tu te plaignais de la hauteur lorsque tu touchais encore l'herbe, alors...

Hermione coupa Lucie, poussant un cri aigüe. Ses yeux grands ouverts, fixaient l'endroit où devait se trouver le sol. Mais, au-dessus des nuages, on ne pouvait pas le voir.

Ron, qui tenait la brune par la taille, la lâcha brusquement, surpris par son cri. En une fraction de seconde, la jeune fille glissa de son balais et se précipita vers le sol.

- Hermione! s'écrièrent les trois Gryffondor.

Lucie cria à Ron de rester près de Neville, puis descendit aussi vite que possible, son balais pointé vers le sol. Le vent dans ses cheveux, les larmes dévalant ses joues rougies par le froid, la jeune fille accélérait encore, autant qu'elle en était capable.

- Vite, plus vite, murmura la rouquine, autant pour son balais que pour elle même.

Lucie aperçut alors le corps dégringolant de son amie, et accéléra la vitesse, l'espoir revenu. une fraction de secondes plus tard son bras passa autour de la taille de la brune et la plaqua violemment contre elle. Une dizaine de secondes plus tard, les deux jeunes filles se posèrent en douceur sur l'herbe humidifiée par la pluie brumeuse qui venait de se lever.

La brune dans les bras de la rousse, elles s'agrippèrent l'une à l'autre comme à une bouée de sauvetage. Les larmes dévalaient leurs joues, de peur, de soulagement, les deux mêlés.

- Je pourrais t'embrasser si j'étais amoureuse, murmura Lucie dans le cou de son amie.

- Moi aussi, répondit Hermione d'une voix cassée.

Les deux jeunes filles s'éloignèrent en pouffant.

- Hermione! s'écria une tête rousse, avant de disparaître sur son amie. J'ai eu si peur, j'ai bien cru que c'était fini et que tu allais mourir, et...

- Tout va bien, Ron, chuchota la brune, frottant le dos de son ami de sa main pour le rassurer et le consoler.

Ron releva la tête, ses lèvres proches de celles de son amie. Il s'approcha, comme Dra-Malfoy l'avait fait plutôt, se remémora Lucie.

- Espèce d'abruti! s'exclama une voix plus qu'énervée de l'autre côté du terrain, devant les vestiaires.

- C'est toi l'abruti, échange pas les rôles, Malefoy!

Lucie accourut dès qu'elle reconnut les voix de Seamus et Malefoy. Ça allait mal se passer, quoi que ce soit.

- Enlève tes sales pattes de là!

- T'as qu'à me lâcher, imbécile!

- Échange pas les rôles!

- Tu te répètes, Thomas.

- C'est lui, Thomas!

- À force de traîner ensemble, on sait plus qui est qui.

- Pourtant on te confond pas avec Parkinson, même si elle est collée à toi avec de la colle UHU!

- De la colle UHU? Ça te vient de ton papa Moldingue?

Ce fut la phrase de trop. Si la joute verbale n'était pas trop violente, les garçons en arrivèrent aux mains dès que le Serpentard insulta le père du Gryffondor.

Seamus sauta sur Drago, qui fut propulsé au sol. Ils roulèrent sur quelques mètres, avant que le blond envoie un direct du droit en plein dans le nez.

Le nez du Gryffondor se mit aussitôt à saigner en cascade, mais il n'y fit guère attention. Il était plutôt occupé à prendre le dessus sur le Serpentard, avant de brusquement remonter son genoux, l'envoyant dans les bijoux intimes de son adversaire.

Lucie accourut alors, comme frappée. Elle venait de reprendre ses esprits et allait illico presto stopper cette bagarre. Pendant ce temps, Hermione était partie chercher un professeur, tout en hurlant sur Ron pour qu'il use de son statut de préfet pour faire arrêter tout ça.

- Mais c'est toi qui gère ça d'habitude, dit un Ron désespéré.

- Tu dois prendre tes responsabilités Ronald Billius Weasley, riposta Hermione, pressée et en colère. Je ne serai pas toujours là!

Hermione se retourna et se mit à courir vers le château, tandis que Ron murmurait du bout des lèvres qu'il espérait le contraire.

- Stop! s'écria la rouquine. Arrêtez, vous deux! Sto... aïe!

Lucie s'était approchée de trop près de la bagarre, et Finnigan avait, par inadvertance, balancé son pied dans la mauvaise direction.

- Tu peux pas faire attention, abruti! s'écria un blondinet encore plus énervé, lui renvoyant une belle droite qui lui laisserait un oeil au beurre noir pendant plusieurs jours.

- Lucie, ça va? accourut Neville, inquiet.

- Oui, oui, tout va bien, mais il faut vraiment arrêter ça, répondit Lucie.

- On devrait peut-être attendre Hermione et un profess...

- On est des Gryffondor ou des mauviettes? Faisons honneur à notre maison, Neville.

- Tu es sûre...

- Thomas! Rapplique! cria Lucie. Neville et toi, vous allez attraper Seamus et l'éloigner, et moi, je m'occupe de Malefoy.

Les deux garçons hochèrent la tête, avant de se regarder et de se mettre d'accord sur qui attraperait quoi.

- Et toi Weasley! continua la Gryffondor, tu vas...

- Je vais... demanda Ron en plissant les yeux.

- Je ne sais pas, trouve quelque chose à faire, par Merlin!

Lucie regarda du coin de l'oeil ses deux amis, avant de leur faire un discret signe de tête. Dean et Neville sautèrent alors sur les deux garçons qui étaient toujours entrain de se battre, et attrapèrent Seamus par les épaules, Neville à droite et Dean à gauche. Le garçon se débattit brutalement, ne faisant pas attention au fait qu'il frappait ses amis, trop occupé à penser au Serpentard et à son prochain coup.

Lucie, de son côté, venait de saisir brusquement les épaules de Drago. Mais il se dégagea immédiatement, se mettant à courir vers Seamus. Alors elle l'attrapa par les hanches, entourant sa taille de ses bras, et le plaqua contre elle. Elle le fit reculer, s'éloignant pas après pas du duo de Gryffondor qui tentait de calmer leur ami.

Ils reculèrent, reculèrent, et reculèrent encore, tandis que la respiration de Drago reprenait un rythme normal. Son coeur, en revanche, se mit à battre plus vite lorsqu'il se rendit compte qu'il était dans les bras de la rousse, et que son odeur emplissait ses narines.

- Viens avec moi, j'ai deux trois trucs dans ma malle qui devraient faire l'affaire pour te soigner, murmura Lucie à l'oreille de Drago, lui provoquant un frisson.

Le blond hocha la tête. Il acceptait avec plaisir que la rouquine s'occupe de lui.

***

New chapteeeeer!

Bon posté tard, mais les devoirs ça prend du temps *pleure pleure*

N'hésitez à me dire ce que vous en avez pensé!

À la semaine prochaine!

Lucilemim

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