𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟖
Et les jours étaient passés. Drago avait fait en sorte d'éviter le plus possible Lucie, n'appréciant guère les sensations qui le prenaient lorsqu'elle s'approchait trop près de lui.
Lucie avait bien remarqué que le blondinet n'était plus très voyant ces derniers temps. Elle voyait parfois une chevelure blonde assise à la table des Serpentard lors des repas, ou bien croisait des prunelles grises lors d'un cours commun, mais elle n'avait pu lui adresser la parole depuis "l'évènement Dumby" comme elle l'appelait en cachette. Et, bien qu'elle refuse de l'avouer, le serpent lui manquait un petit peu. Vraiment tout petit peu.
Du côté de Poudlard, rien n'allait plus. Ombrage avait pris le pouvoir et avait été nommée directrice, au grand désespoir de la majorité des élèves ainsi que, bien qu'ils ne le disent pas, de tous les professeurs. Elle avait instauré une brigade inquisitoriale, l'aidant à punir les élèves et "faire régner l'ordre" comme elle répétait toujours. Cette brigade était composée entièrement de Serpentard, et ils ne se gênaient pas pour retirer des points et envoyer les élèves en retenue pour une cravate mal attachée ou bien un regroupement d'amis dans le couloir. Poudlard était devenu un calvaire, une torture, et les élèves étaient au bout du rouleau.
Heureusement, le match Serdaigle-Gryffondor, le dernier match de Quidditch de l'année, décisif pour les résultats de la coupe de Quidditch, permettrait à tous les élèves une décompression.
Lucie et Ron, stressés à souhait et incapable de manger quoi que ce soit, se trouvaient assis à la table de leur maison, une assiette vide et un verre de jus de citrouille posés devant eux.
- Il faut manger Ron, et toi aussi Lucie, sinon vous n'arriverez jamais à tenir sur votre balais, dit d'une voix douce et encourageante Hermione, assise devant eux.
- Estimez-vous heureux de pouvoir jouer, et arrêtez de stresser, bougonna Harry, déçu d'être privé de Quidditch.
- La ferme, Potter, où je te fais bouffer ton croissant par... insulta Lucie, avant d'être coupée par un trio Serpentard bien connu.
- Bah alors, la belette, ça stresse? dit Malefoy d'une voix narquoise en gardant fixement ses yeux sur Ron.
- Weasley est notre roi, Weasley est notre roi, murmurèrent Crabbe et Goyle, mais assez fort pour que la chanson insultante que les Serpentard avaient écrite car Ron avait été très mauvais à cause du stress au dernier match, parvienne aux oreilles de Ron, dont le bout de ses oreilles rougirent. Il baissa la tête vers son assiette, toujours vide, tandis que Harry leur disait de la fermer.
- Malefoy, dégage, lança une Angelina stressée et énervée. Dé.gage.
Drago lança un regard narquois à Angelina ainsi qu'à Ron, murmurant une dernière fois du bout des lèvres un "Weasley est notre roi", puis se détourna de leur table et sortit de la Grande Salle la tête haute et la démarche assurée. Mais Hermione avait remarqué quelque chose de très étrange : Malefoy avait pris soin de ne pas insulter Lucie; et encore moins de lui jeter un regard.
***
Lucie filait à toute allure sur son balais, esquivant Cognards déchainés et joueurs déterminés. Une fois devant les trois grands anneaux représentant les buts, elle ne réfléchit pas et lança de toutes ses forces le Souafle dans l'anneau du milieu. Le gardien, stationnant devant l'anneau de droite, n'eut pas le temps de se diriger vers le Souafle que déjà il passait à travers l'anneau, accordant dix points à Gryffondor.
Ses coéquipiers la félicitèrent, et Lucie jeta un regard vers les gradins. Elle vit Harry et Hermione se diriger vers la sortie des gradins, et elle fronça les sourcils, se demandant ce qu'ils allaient encore trafiquer. Puis, elle regarda inconsciemment du côté des verts et argents, ses doigts se mettant à picoter. La rouquine aperçut la chevelure blonde presque blanche du préfet des serpents, et lui offrit un doux sourire. Sourire qui retomba lorsqu'elle vit qu'il était occupé à discuter avec entrain avec une élève de sa maison à ses côtés, sa main sur sa cuisse. La Gryffondor sentit son coeur se serrer, mais décida de ne pas y penser et de se reconcentrer sur le match après un cri de Angelina, préférant oublier le garçon - et sa très probable conquête. Elle ne le vit donc pas regarder en sa direction, une lueur triste dans le regard.
***
- Ce match était super!
- Énorme! renchérit Ron.
- Un miracle! avoua Lucie.
- Tu as vu comment j'ai rattrapé le Souafle de Bradley alors que je n'étais même plus sur mon balais?! s'exclama Ron.
- J'avoue que c'était un coup de maître, mais comment en es-tu arrivé? Comment as-tu fais pour te retrouver pendu par les deux mains à ton balais?
Ron rougit, avant de sortir une excuse peu crédible:
- J'ai vu un hippogriffe voler au-dessus de la forêt interdite et j'en suis tombé de mon balais.
Lucie haussa un sourcil, septique, mais ne dit rien. Finalement, elle préféra reparler des exploits des joueurs:
- Et tu as vu comment Ginny a filé vers le Vif d'Or? Je ne m'attendais pas à mieux de la part de ta... Harry! Hermione! Mais où étiez-vous passés? s'exclama Lucie en voyant les deux étudiants arrivés, de la terre pleins leurs habits, jusqu'aux lunettes d'Harry.
- Venez, on a pleins de choses à vous raconter, dit Hermione, pressée, avant de filer vers la Salle Commune, les autres à sa suite.
- Recurvite, murmura Lucie, sa baguette en direction des lunettes du brun.
La terre et la saleté disparurent, et Harry put enfin y voir quelque chose. Il remercia Lucie d'un sourire, qui le lui rendit.
Quelques minutes plus tard, le quatuor se retrouvait assis dans les fauteuils rouges de la Salle Commune, impatients de se raconter leurs péripéties. C'est Hermione qui commença:
- Hagrid est venu nous chercher pendant le match, conta la jeune fille. Il a ramené de son expédition avec les géants son demi-frère, Graup; il se trouve à présent dans la forêt interdite. Le problème c'est que Hagrid pense - et il a sûrement raison - que Ombrage va bientôt le renvoyer. Il a donc besoin de quelqu'un - nous en l'occurrence - pour s'occuper du géant lorsqu'il ne sera plus à Poudlard.
Lucie hocha la tête, se demandant déjà comment ils allaient faire pour s'occuper d'un géant. Soudain, elle repensa à un petit oiseau qu'elle avait laissé chez Hagrid. Quelle amie ingrate elle avait fait! Elle devait aller le récupérer, et s'en occuper comme il le fallait dès maintenant.
- Je dois y aller, Ron, je te laisse leur raconter le match? dit-elle en se levant de son siège.
- Avec plaisir! répondit le roux. Alors, tout d'abord, il y a eu le point que...
Lucie n'entendit pas la suite, elle était déjà trop loin. Mais un sourire s'était dessiné sur ses lèvres. Ron adorait vraiment raconter ses exploits...
***
- Bonjour Lucie! s'exclama la joie enjouée de Hagrid. Je suis très heureux de te revoir! Quel bon hippogriffe t'amène?
- Bonjour Hagrid, répondit Lucie en entrant dans la cabane du demi-géant. Je voulais voir comment allait notre petit Funk. Je n'ai pas pu repassé, et je m'en veux. Surtout que j'ai appris que vous alliez peut-être bientôt partir, et je ne pouvais laisser Funk tout seul.
Mais l'air enjoué qu'avait Hagrid au départ s'envola en un éclair, pour laisser la place à une triste mine.
- Je suis vraiment désolé Lucie, mais... Funk est parti. Il a bien grandi depuis la dernière fois que tu l'as vu, et puisque tu ne revenais pas... il est reparti vers l'Amérique.
- Je...
Les yeux de Lucie se remplirent de larmes. Elle ne s'était pas assez occupée de son oisillon, trop concentrée sur elle et ses amis, et elle l'avait perdu.
Lucie murmura du bout des lèvres un "merci" et un "à bientôt Hagrid" avant de retourner au château. Les animaux n'étaient pas des objets qu'on prenait avec soi lorsqu'on en avait envie. Et Lucie s'en souviendrait pendant encore longtemps, car elle s'était attachée à cette petite boule de plumes bien vite, et ça lui faisait mal de ne plus jamais la revoir. Surtout en sachant que c'était de sa faute.
***
Plusieurs jours étaient passés depuis le match de Quidditch et la remise de la coupe de Quidditch, gagnée par les Gryffondor. Les lions avaient fait la fête pendant un moment, se remémorant les moments clés et les débattant avec entrain, parfois exagérant.
Mais à présent, Lucie et Harry avaient une affaire importante à régler, qui leur pesait sur le coeur depuis bien trop longtemps.
- Harry, Lucie, que faites vous là?! s'exclama Sirius en accourant vers la cheminée, d'où sortait les têtes des deux Gryffondor.
- On a pas beaucoup de temps, mais on devait absolument te parler, répondit Harry, pressé.
Harry et Lucie voulaient parler du souvenir de Rogue aux Maraudeurs, ne l'ayant pas oublié. C'est donc pour cela qu'ils se trouvaient le corps dans le bureau d'Ombrage, la tête au 12 Square Grimmaurd, pendant que Fred et Georges détournaient l'attention en faisant la meilleure farce de l'année, certainement la meilleure.
- Remus est là? demanda Lucie, voulant lui parler à lui aussi.
- Bien sûr, je vais le chercher, s'empressa de dire Sirius, en se relevant.
Quelques minutes plus tard, les deux maraudeurs se trouvaient devant les enfants, inquiets.
- Un problème? s'inquiéta le loup-garou.
- James Potter n'est pas le héros que vous vous évertuez à décrire, je me trompe? lança Lucie de but en blanc.
Remus et Sirius se regardèrent, fronçant les sourcils.
- Bien sûr que si, pourquoi...
- Il harcelait Rogue, les coupa Harry d'une voix froide. Il lui faisait vivre la misère...
- Et toi Sirius, tu l'aidais, compléta Lucie, en colère. Et le pire, c'est toi, Remus, dit-elle en le regardant d'un air accusateur. Tu ne faisais rien pour empêcher tes amis de le faire alors que tu savais que c'était mal.
- Je... tenta Sirius.
- Rogue avait bien raison, tout compte fait, dit Harry. Mon père était un salaud.
- Je t'interdis de dire ça! s'écria Sirius en sautant sur ses pieds, pointant Harry d'un doigt accusateur. On a fait des choses males, on le sait à présent, et on regrette, Remus et moi. Et je sais que James aussi s'en veut, de là où il est .Mais vo-ton père s'est sacrifié pour toi, pour ta mère, et pour le monde sorcier, alors je pense pouvoir affirmer qu'il a rattrapé ses erreurs!
Lucie et Harry échangèrent un regard partagé. Sirius avait raison, James avait donné sa vie pour une cause en laquelle il croyait. Mais il avait quand même harcelé quelqu'un qui n'avait rien fait...
- Calme toi, Sirius, dit Remus en attrapant le poignet de l'Animagus et en le forçant à se rassoir à ses côtés. Vous savez, les enfants, à quinze ans, on ne se rend pas toujours compte de ce qu'on fait. Et puis, Rogue ne se retenait jamais de rendre la monnaie de sa pièce à James. Sans oublier que les deux se sont haïs au premier regard, un peu comme toi Harry, avec Drago Malefoy - Remus lança un regard oblique à Lucie qui rougit légèrement - et ça a été comme ça toute notre scolarité.
- James était un gars bien, assura Sirius, calmé. Même si on était des imbéciles à votre âge.
- Mais... il avait l'air tellement arrogant, se passant la main dans les cheveux pour avoir l'air décoiffé... murmura Harry d'une voix douloureuse.
Lupin et Black éclatèrent de rire en se remémorant les petits tics de leur meilleur ami.
- Est-ce qu'il jouait avec son Vif d'Or? demanda Remus, avide de savoir.
Harry hocha la tête vivement, avant de rajouter:
- Il ne cessait de jeter des regards vers un groupe de filles!
- Oh ça, il était ridicule lorsqu'il était près de Lily, répondit Sirius.
- D'ailleurs, dit Lucie, comment est-ce possible qu'elle l'ait épousé? Elle le haïssait, d'après ce qu'a vu Harry!
- Ils se sont mis ensemble en septième année, leur apprit Sirius, lorsque James a compris que s'il voulait conquérir le coeur de sa belle, il devait se comporter de manière mature.
- D'ailleurs Harry, comment as-tu vu tout ça? demanda Remus.
- Je l'ai vu dans la Pensine de Rogue, répondit Harry, il y met toujours tout un tas de souvenirs, et j'ai plongé ma tête dedans quand il a du partir précipitamment.
- Et comment il a réagi? s'inquiéta Remus tandis que Sirius le félicitait pour avoir eu Rogue à son propre jeu.
- Il a dit qu'il ne me donnerait plus de cours d'occlumancie et que je devrais me débrouiller tout seul, répondit Harry en haussant les épaules.
- Il a QUOI? s'écria Sirius, sautant une nouvelle fois sur ses pieds.
Lucie sursauta, se cognant la tête contre le haut de la cheminée, tandis que Harry se mettait à tousser, ayant avaler une bouffée de cendres.
- Je vais aller lui parlé tout de suite, s'exclama Sirius en sortant du champs de vision des deux lions, direction la porte d'entrée.
- Tu ne vas aller nul part, dit Remus en se relevant et rattrapant son ami. Je vais y aller.
- De toute façon Lucie me donne des cours, répliqua Harry rapidement. Il ne voulait surtout pas reprendre les leçons avec Rogue.
Mais le regard que lui lança Lucie en réponse voulait tout dire: jamais ils n'avaient fait quoi que ce soit, de près ou de loin, à de l'occlumancie. Mais son regard changea vite lorsqu'elle entendit des pas de son côté.
- On va devoir y aller, on se reparlera aux prochaines vacances!
- À bientôt Lucie, salut Harry! répondit Remus. Et surtout, fais tes exercices Harry. Et aide le, Lu'.
Harry hocha la tête tandis que Sirius répétait une dernière fois:
- N'oublie pas Harry, malgré tout ce que la chauve-souris des cachots peut dire, ton père était quelqu'un de bien. Qui a fait des erreurs, mais qui était bon et juste.
Harry hocha la tête et après un dernier sourire, les deux amis se reculèrent. Ils sentirent leur têtes tourner dans tous les sens, puis se retrouvèrent dans le bureau rose bonbon du crapaud, sous les miaulements des chats dans les assiettes.
***
BOUM
Lucie sursauta et manqua de trébucher, se rattrapant à Harry. Un dragon vert et jaune passa près d'eux dans une flambée d'étincelles, ondulant tel un serpent. Des cris retentirent, non loin d'eux, quelques secondes plus tard.
Les deux amis se jetèrent à peine un regard, avant de partir au pas de course vers l'origine des bruits anormaux. Ils s'arrêtèrent quelques minutes plus tard, essoufflés, juste devant un attroupement d'élèves. En son centre se tenaient les jumeaux Weasley, leurs baguettes pointées vers le plafond de Poudlard. À peine quelques mètres devant eux, une Ombrage rouge de colère soufflait des ouragans par les narines, semblable à un buffle enragé.
- Arrêtez-moi ça immédiatement! S'écria-t-elle de sa voix fluette en direction des jumeaux, tout en pontant du doigt un grand W qui venait d'exploser tel un feu d'artifice, sous les cris de joie et de surprise. Et vous allez astiquer le couloir plein de boue jusqu'à ce qu'il brille! Je veux y voir mon reflet!
Mais les deux frères n'écoutaient strictement rien de ce que le crapaud rose devant eux déblatérait. Ils étaient plutôt concentrés sur le bruit métallique qui venait de résonner non loin de Harry. Le brun entraîna la rouquine vers l'avant, de manière à ce qu'elle se baisse. Un balais effleura le crâne chevelu de Lucie, continuant sa course comme si de rien n'était, et alla se réfugier dans la main de son propriétaire, vite suivi d'un second balais qui traînait derrière lui une lourde chaîne d'acier ainsi qu'un boulet semblable à ceux qui retiennent les fantômes par les chevilles dans les films moldus.
- Nous sommes ravis d'avoir passé cette fabuleuse année avec vous, professeur crapaud, dit Fred en faisant une révérence, alors que la femme en rose laissait échapper un hoquet de surprise et d'indignation.
Puis il monta sur son balais, suivi de George, tandis que Ombrage sautillait de plus en plus haut pour les rattraper, leur promettant des retenues jusqu'à la fin de leur vie.
- Bye bye Poudlard! s'écria George. Et surtout, que notre digne successeur fasse tourner la tête du bonbon rose sanguinaire!
Et c'est après un dernier clin d'oeil en direction de Lucie que les jumeaux fauteurs de troubles quittèrent définitivement leur école bien-aimée, pour vivre comme ils l'entendaient.
***
Bonjour bonjoooouuur!
Comment allez vous en cette fin de première semaine de vacances?
J'espère que cette histoire vous plaît, et on se retrouve la semaine prochaine!
Lucilemim
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