𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟒
Après un long périple, le groupe arriva enfin devant l'entrée de l'hôpital. Ils passèrent par groupe de trois ou quatre à travers la fenêtre de la boutique de vêtements moldue qui en gardait l'entrée, et atterrirent dans un grand hall bondé.
La décoration était faite pour l'occasion : de grands sapins se trouvaient dans les coins de l'hôpital, parsemés de neige et de givre magique qui ne fondait pas, des guirlandes lumineuses et des boules de Noël étaient accrochées un peu partout, et si des sorciers et sorcières aux symptômes étranges ne se bousculaient pas d'un bout à l'autre du hall, on aurait pu se croire dans une boutique quelconque décorée pour les fêtes.
Des sorciers habillés d'une longue blouse verte portant un blason décoré d'une baguette croisée avec un os traversaient parfois le hall, parfois s'arrêtant près d'un collègue ou à l'accueil pour demander une information ou un conseil. Ils passaient sans remarquer la foule présente, certainement habitués.
Lucie observa tous les détails, et les imprima dans sa rétine. Elle n'était jamais venue dans un hôpital sorcier, encore moins le plus prestigieux d'Angleterre, et tout ce nouveau monde l'intéressait plus qu'il ne devrait.
Une main dans son dos la poussa vers l'avant, la coupant à sa contemplation. C'était Tonks, qui avait remarqué que la jeune fille n'avait pas vu et donc pas suivi le reste du groupe, qui était déjà entrain de se faufiler vers un couloir.
La rousse sourit à Dora, comme aimait l'appeler Sirius, et rejoignit le groupe.
***
- Bien, dit Molly, qui venait de s'arrêter devant une porte, celle menant à la pièce où se trouvait son mari. Allons-y.
La matriarche de la famille Weasley ouvrit la porte et s'engouffra dans la pièce, suivie par plusieurs têtes rousses. Harry, qui était le suivant, hésita, mais la voix de Molly, qui lui demandait ce qu'il attendait pour entrer, le décida. Le même schéma se produisit avec Lucie, mais elle rentra tout de même, elle aussi.
La famille Weasley discuta quelques instants ensemble, puis ils donnèrent leurs cadeaux. Mais lorsque ce fut le tour de Lucie de donner son paquet, elle fut prise d'une hésitation. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée finalement... Enfin, ce n'était pas quelque chose de très important, venant d'un fait que lui avait raconté Harry, qu'elle n'avait même pas vécu donc...
- Lucie chérie? Questionna Molly, voyant bien que la jeune fille s'était perdue dans ses pensées.
Lucie inspira et tendit sans plus de réflexions son paquet à Mr Weasley, qui le regardait avec curiosité.
Le père de famille passa tout d'abord cinq bonnes minutes à détacher le scotch permettant de tenir le paquet fermé, mais l'attente fut récompensée.
Les canards en plastiques de différentes couleurs dans les mains de Arthur Weasley étaient certainement une des choses qui ne l'avait jamais rendu aussi heureux. Il faillit sauter de son lit lorsqu'il découvrit ce que contenait le paquet, mais fut retenu par Molly et son regard furieux. Il prit longuement Lucie dans ses bras, lui demandant comment elle avait su tout en la remerciant. Ensuite, il se plongea dans la contemplation de son nouvel objet, et n'écouta pas pendant plusieurs minutes ce qu'on lui demandait. Enfin, jusqu'à ce que Mme Weasley lui fasse remarquer qu'on lui avait changé son bandage trop tôt. Là, il prit une teinte écrevisse, la même qu'adoptait Harry à chaque fois qu'il passait près de Cho Chang, et balbutia une explication qui mit en colère Molly comme Lucie ne l'avait jamais vue.
- DES POINTS DE SUTURE?! Hurla-t-elle. Des points de suture?! Répéta la mère de famille sur le même ton. Arthur Weasley, comment as-tu pu...
Mais les enfants Weasley, accompagnés de Harry et de Lucie, étaient entrain de filer lentement mais sûrement.
Une fois qu'ils furent sûrs que la matriarche de la famille s'était clamée, ils retournèrent à la chambre de leur père. Mais les bribes de la conversation qu'ils entendirent leurs suffirent pour savoir que c'était à propos de l'ordre, et les jumeaux Weasley sortirent aussi vite qu'ils purent plusieurs paires d'Oreilles à rallonge. Heureusement pour eux, l'hôpital Sainte Mangouste ne jetait pas de sortilège d'Impassibilité sur leurs portes.
Chacun une extrémité de ficelle dans l'oreille, ils purent écouter la conversation qui se tenait dans la pièce d'à côté comme s'ils y étaient.
Ce fut la voix de Tonks qu'ils entendirent en premier :
-...ils ont fouillé tout le secteur, mais ils n'ont pas retrouvé le serpent. Il semble qu'il ait disparu juste après qu'il t'ait mordu, Arthur... Mais Tu-Sais-Qui n'espérait tout de même pas qu'un serpent puisse entrer là, non?
- Je pense qu'il l'a envoyé en éclaireur, grogna Maugrey, étant donné qu'il n'a pas eu beaucoup de chance, ces temps derniers. Il a voulu avoir une vue plus claire de ce qui l'attendait, et si Arthur n'avait pas été là, la bête aurait eu beaucoup plus de temps pour inspecter les lieux. Potter dit qu'il a assisté à tout ce qui s'est passé?
- Oui, répondit Mme Weasley, plutôt mal à l'aise. Dumbledore semblait presque s'attendre à ce que Harry ait ce genre de vision.
- Oui, oui, dit Maugrey, on sait bien que ce jeune Potter est un peu bizarre.
- Dumbledore avait l'air de s'inquiéter pour Harry quand je l'ai vu ce matin, murmura Mrs Weasley.
- Bien sûr qu'il s'inquiète, gronda Maugrey. Ce garçon voit des choses à l'intérieur même du serpent de Vous-Savez-Qui. Bien évidement, Potter ne se rend pas compte de ce que ça signifie, mais si Vous-Savez-Qui a pris possession de lui...
Harry arracha l'Oreille à rallonge de son oreille, perturbé. Lucie jeta un regard inquiet au garçon, mais ne retira pas son Oreille à rallonge.
- Et la gamine? gronda Maugrey. Même si elle pratique l'occlumancie, elle fait des rêves étranges, Dumbledore m'a averti.
- Il ne m'a rien dit à ce sujet, répondit Mrs Weasley, encore plus inquiète. Ce serait la même chose que Harry?
- Non, d'après lui, ce serait... différent, murmura Tonks à la place de Maugrey.
- Différent? demanda Mrs Weasley. Je ne comprends vraiment rien à ces enfants.
- Il pense qu'elle sait, mais qu'elle ne dit rien, grogna Maugrey. Insupportable, les gosses. C'est important, ils pourraient parler, ça nous faciliterait la...
- Si je peux me permettre, le coupa Arthur, avec l'expérience que j'ai, lorsque les enfants ne disent rien, c'est qu'ils ont peur.
- Peur? s'exclama Tonks. Mais de quoi peut-elle bien avoir peur?
- De tas de choses, si vous voulez mon avis, répondit Molly, toujours plus inquiète.
- De ce qu'ils lui ont fait, dit calmement Arthur, bien qu'il savait que ce qu'il disait était important.
- Mais qu'a-t-elle bien pu vivre, cette petite? soupira Mme Weasley.
Lucie retira vivement l'Oreille de la sienne, haletante. Ils en savaient beaucoup trop.
***
Lucie regardait les Weasley à côté d'elle. Harry s'était éloigné, ne supportant pas les regards qu'ils lui lançaient. Il réfléchissait aussi, ça se voyait, il était complètement perdu dans ses pensées, répétant sans cesse leurs paroles dans sa tête.
Lucie, quant à elle, était dans un état similaire. Ses pensées et ses questions tournoyaient dans sa tête, et des hypothèses se formaient. Comment? Pourquoi? Et si... Non. Mais après tout...
Les Weasley, eux, ne savaient plus où donner de la tête. Entre Harry qui ne leur avait pas tout dit, et Lucie qui cachait à tout le monde des choses très importantes d'après l'Ordre...
Ils entendirent du bruit de l'autre côté de la porte. Fred attrapa aussi vite que possible ses Oreilles à rallonge et les mit dans sa poche tandis que la porte s'ouvrait.
Mme Weasley, Maugrey et Tonks en sortirent, le visage dépeint de toute réaction.
Après un dernier au revoir, ils se dirigèrent vers les escaliers. Avisant le plan de l'hôpital, Mme Weasley décida d'aller faire un tour au salon de thé.
"Ça vous fera le plus grand bien, vous avez des têtes affreuses, avait-elle dit en les regardant. Vous êtes sûrs que tout va bien?"
Ils avaient hoché la tête en guise de réponse, puis avaient commencé à monter les escaliers.
Mais, arrivés au deuxième étage, Mme Weasley se rendit compte qu'elle avait oublié son sac dans la chambre de son mari.
"Je reviens, attendez-moi là, avait-elle crié en descendant les escaliers."
Quelques minutes plus tard, Mme Weasley remontait, en compagnie d'une jeune fille aux grands yeux noisettes et à la chevelure volumineuse.
- Hermione! s'écria Ron en se précipitant vers elle. Qu'est-ce que tu fais là?
- J'étais venue voir ton père, répondit Hermione en lui souriant. J'avais un cadeau pour lui, et comme je ne savais pas quand est-ce qu'il allait sortir...
- Tu n'es pas à la montagne avec tes parents? C'est Noël pourtant!
- Oh, tu sais, dans ma famille, on fête surtout Noël le 24 décembre au soir, pas le 25. Et puis, je n'aime pas trop le ski à vrai dire.
Ron hocha la tête, ne sachant que dire de plus. Ses oreilles prirent alors une teinte cramoisie, tandis que Hermione passait près de lui pour remonter vers Harry et Lucie.
- Par Gryffondor! s'exclama-t-elle. Vous faites une sale tête! Qu'est-ce qui vous est encore arrivé?
- Rien du tout, répondit Harry.
- Tou va bien, renchérit Lucie.
Hermione haussa un sourcil. Elle ne les croyait pas du tout.
- Bon, j'ai pas tout mon temps, grogna Maugrey, donc vous allez aller prendre votre thé ou je ne sais quoi pendant que moi je vais rentrer au QG. J'ai des choses à faire.
Tonks lui adressa un signe de la main, auquel l'ancien Auror répondit par un hochement de tête.
- Bon, on y va? demanda joyeusement la Métamorphomage.
Tous commencèrent à avancer, Molly et Nymphadora devant, en grande discussion sur les différents thés que Madame Pieddodu venait d'inventer - elle tenait un salon de thé très apprécié à Pré-Au-Lard pour les élèves voulant avoir un rendez-vous galant - et que le parfum fruit de la passion mélangé à fraise et persil ne devait pas être son meilleur mélange.
Pendant ce temps, Hermione avait tiré à l'arrière Harry et Lucie et ils avaient donc été forcés de tout raconter - des canards en plastiques à l'épisode Oreilles à rallonges. Ron avait raconté, quant à lui, ce qu'il avait entendu après que Harry ait retiré l'Oreille à rallonge. Ils demandèrent évidemment à Lucie ce qu'était cette histoire, mais elle répondit vaguement un « Je vois pas de quoi ils parlent, peut-être qu'ils nous cachent encore des choses. » et la conversation prit un autre tournant, parlant cette fois-ci des mensonges et des vérités cachées que l'Ordre leur faisait.
Mais, tandis qu'ils arrivaient sur le palier menant au quatrième étage, une voix retentit à leur gauche :
« Vous voulez un autographe? »
Lucie, ne connaissant pas la personne qui venait de leur adresser la parole, continua son chemin. Mais elle remarqua bien vite que ceux avec qui elle discutait ne la suivaient pas.
- Professeur Lockhart? Demanda Hermione d'une voix hésitante.
Harry et Ron, quant à eux, restaient bouche bée. Que pouvait bien faire leur ancien professeur de défense contre les forces du mal à l'hôpital Ste Mangouste? Surtout à l'étage - Harry jeta un coup d'œil à la pancarte accrochée à côté de la porte par laquelle l'homme en face de lui venait de sortir - Pathologie des sortilèges. Harry lut rapidement les exemples écrits au-dessous : Maléfices chroniques, ensorcellements, détournements de charmes, etc. Et là, la lumière fut dans l'esprit de Harry. Il donna un coup de coude à Ron, qui lut lui aussi la pancarte et comprit : leur professeur était là à cause du sort Oubliette qu'il avait tenté de jeter à Ronald mais qui était revenu contre lui.
Un coup de coude dans ses côtés fit se retourner Harry :
- Vous le connaissez? Demanda une rouquine curieuse.
- Yep, répondit Ron à la place du brun. C'était notre professeur de défense contre les forces du mal en deuxième année, Gilderoy Lockhart. Il était vraiment nul, si je puis me permettre.
- Ah. Et vous savez comment il est arrivé là?
- Sortilège d'Oubliette, répondit Ron une nouvelle fois. Il avait essayé de nous le lancer lorsqu'il nous avait déballé tout son plan diabolique pour prendre nos réussites et les transformer en les siennes, mais il avait utilisé ma baguette pour le faire, et elle était cassée. Le sortilège s'est retourné contre lui.
- Oh, le pauvre, murmura Lucie.
Harry ne dit rien, alors que Ron s'exclamait qu'il n'avait eu que ce qu'il méritait. Le garçon à la cicatrice avait remarqué le tressautement que Lucie avait eu lorsque Ronald avait parlé du sortilège Oubliette. Elle lui cachait quelque chose, il en était dorénavant persuadé.
***
- Ah, c'est très gentil d'être venu le voir pour les fêtes, s'exclama une guérisseuse. Le pauvre, personne ne vient jamais le voir.
Hermione fit un sourire forcé à la guérisseuse, et donna un coup de coude dans les côtes d'Harry pour qu'il fasse de même. Harry suivit le mouvement et tandis qu'il souriait, il lança un coup de coude dans les côtes de Ron, qui sourit, et donna un coup de coude à Lucie. Mais dans sa précipitation, son coude remonta et ce fut dans l'œil que Lucie se prit le coude de Ron. Dans l'œil gauche. Décidément, la nature se liguait contre elle, car à ce rythme là, la pauvre fille deviendrait bientôt aveugle.
« D'abord droite et ensuite gauche, marmonna Lucie en se frottant l'œil, tout en lançant un regard noir à Ronald avec son autre œil presque valide. C'est quoi le prochain? »
Mais alors que Lucie marmonnait dans son coin, jetant des regards noirs à qui elle pouvait - elle hésitait entre la guérisseuse, occupée à donner une plante à un patient, Lockhart, qui n'arrêtait pas de babiller sur ses lettres qu'il arrivait enfin à relier, et Ron, qui faisait tout pour se cacher derrière Hermione, bien que sa taille ne jouait pas en sa faveur - elle entendit un nom prononcé à l'autre bout de la pièce dans laquelle l'avait menée l'ancien prof. Un nom qu'elle connaissait bien, appartenant à une personne maladroite à qui elle avait offert un Rappeltout amélioré. Neville Londubat.
- Neville ! S'écria Ron, heureux d'avoir trouvé une diversion qui lui permettrait de ne pas subir la colère de la rouquine.
Mais Lucie avait le pressentiment qu'il venait de faire une bourde encore plus grosse.
- Neville! Répéta l'idiot de rouquin, ce qui obligea Neville à aller vers eux.
Le pauvre garçon était accompagné de sa grand-mère, qui avait une tenue qu'on pouvait qualifier d'extravagante. Mais Lucie ne s'étalerait pas là de suite.
- Ah, salut les amis, dit Neville avec une voix plus que nerveuse. Qu'est-ce que vous faites là?
- On a vu Lockhart et on a été obligé de le suivre, il voulait absolument nous offrir des autographes, répondit Ron. Et toi?
- Ce sont des amis à toi, chéri? Demanda la grand-mère de Neville d'un ton aimable.
Neville hocha la tête mais ne dit rien, ne répondant surtout pas à la question de Ron.
- Tu ne me les présentes pas?
- Voici Hermione Granger... commença Neville.
- Ah oui, la fabuleuse née-moldue la plus intelligente de votre promotion, tu m'en avais parlé, le coupa Mme Londubat. Je suppose que vous êtes les deux derniers des Weasley? dit-elle en pointant du doigt Ron et Ginny, qui était restée avec eux.
Finalement, Neville n'eut pas besoin de faire les présentations, elle les connaissait tous déjà.
- Je connais vos parents, reprit la vieille dame après que les deux désignés aient acquiescé. De brave gens, ceux-là, vraiment. Et vous, vous devez être Harry Potter, je suppose? Neville me dit toujours le plus grand bien de vous.
- Heu, merci, répondit Harry, ne sachant que dire d'autre. C'est quelqu'un de super aussi Neville, vraim...
- Je n'en doute pas, mais il n'a pas le talent de son père, il faut bien le reconnaître, le coupa-t-elle. C'était un grand Auror, lui et sa femme, mais... Neville, demanda-t-elle brusquement. Tu leur en as parlé, n'est-ce pas?
Le visage déjà rouge de Neville prit une teinte encore plus écrevisse si cela était possible, et il secoua négativement la tête.
- Neville Londubat! S'écria sa grand-mère. Comment oses-tu avoir honte de tes parents?
- Je n'ai pas honte, c'est juste que...
- Ne m'interromps pas, jeune homme, je n'ai pas fini. Tu devrais être fier d'eux, tu m'entends ? Fier! Ils ont tout sacrifié pour toi, et voilà comment tu les remercies!
- Je n'ai pas honte, répéta Neville, plus fort que la première fois. Mais il n'osait toujours pas les regarder.
- Eh bien ton comportement montre le contraire, dit Mme Londubat d'une voix ferme.
Harry se mordit la lèvre inférieure, signe de nervosité chez lui. Quelqu'un, que ce soit Neville ou sa grand-mère, allait bientôt révéler la situation des parents de Neville. Et on avait pas besoin d'être devin pour savoir que la dernière chose que Neville voulait, c'était qu'on ait pitié de lui.
- Les parents de Neville, commença la grand-mère de Neville, étaient de grands Aurors renommés. Mais, après la défaite de Vous-Savez-Qui, certains de ses fidèles Mangemorts sont allées chez eux pour avoir des informations sur leur Maître. Il était impossible pour eux qu'Il soit mort. Mon fils et sa femme, n'ayant pas d'informations et ne disant évidement rien, ont reçu le sortilège Doloris jusqu'à atteindre la folie.
Hermione plaqua sa main contre sa bouche grande ouverte, estomaquée. Ses yeux étaient pleins de larmes, tout comme ceux de Ginny. La rouquine, dont la chevelure de feu contrastait avec sa peau pâle comme la mort, regardait Neville d'une manière totalement différente à habituellement.
Jamais elle n'aurait pensé que l'adolescent maladroit qu'elle connaissait, aurait un passif si affreux. Lucie s'approcha de la rousse et entoura ses épaules d'un bras. La cadette de la famille s'agrippa à la jeune fille, s'engouffrant dans ses bras. Lucie, fuyant le regard de Neville, se concentra sur la rousse dans ses bras. Elle la serra plus fort, lui montrant qu'elle était là et qu'elle ne la lâcherait pas. Lucie préféra même se reculer un peu, pour ne pas que Neville se sente coupable de l'état de la rouquine dans ses bras - elle commençait à connaitre le garçon.
Ron, lui, était aussi pâle que sa soeur, voir plus si c'était possible. C'était à cause de lui qu'ils en étaient arrivés à cette situation, et il s'en voulait. Le rouquin jeta un regard à sa meilleure amie à sa gauche, et lorsqu'il la vit au bord des larmes, il passa son bras autour de ses épaules. La brune se détendit à son contact et se rapprocha même de lui. Le bout des oreilles de Ron commença à prendre une teinte tomate en se rendant compte de ce qu'il faisait, et il jeta un regard à son meilleur ami pour voir sa réaction vis-à-vis de ce qu'ils venaient d'apprendre, et d'Hermione dans ses bras.
Mais il se rendit bien vite compte que non seulement Harry évitait son regard, mais aussi qu'il regardait quelque chose - ou plutôt quelqu'un - fixement. Ses yeux dérivèrent dans la même direction que ceux d'Harry, et il remarqua alors une femme, qui aurait pu être jeune si elle n'était pas courbée vers l'avant, et si son expression faciale ne semblait pas... molle. C'était cela, la femme semblait molle en face d'eux. Ses yeux étaient tirés par des rides qui n'auraient pas dû être là si tôt, et sa main était prise de tremblements semblables à ceux de personnes très âgées.
La brune ouvrit sa main, et tendit à Neville un morceau de papier, plus particulièrement un papier de bonbon, remarqua Ronald.
Alors que Mme Londubat remerciait sa belle-fille d'un ton trop enjoué pour être vrai, Lucie, qui n'avait pas quitté la scène des yeux, bien qu'elle continuait de consoler la rousse, vit Neville glisser discrètement le papier dans sa poche.
Lucie sourit : malgré tout, il aimait ses parents plus que tout.
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