𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟐

- Rem ! Reeeem !

Une tête brune se tourna vers l'origine de la voix. Un grand sourire se dessina sur les lèvres de l'homme et il se mit à marcher rapidement vers la rouquine qui descendait du train, trainant derrière elle une malle semblant lourde.

Remus Lupin tendit la main vers la valise, qu'il attrapa et posa sur le quai, et tendit l'autre à la rousse qui s'en saisit et sauta au-dessus des dernières marches.

Remus prit ensuite Lucie dans ses bras et elle lui déposa un bisou sur la joue.

- Comment tu vas? Demanda le loup-garou.

- Oh la routine, répondit d'une voix trainante Lucie en faisant un vague signe de la main. L'Ombrage complètement barge qui fait signer des décrets sans queue ni tête et torture ses élèves, les devoirs à n'en plus finir, sans oublier l'interdiction de Quidditch à vie des jumeaux et de Harry qui fait que l'équipe galère et qu'Angelina semble vouloir péter un plomb et s'écrouler par terre en larmes - ce qu'elle a déjà fait - à chaque entraînement. Après... non je crois que c'est tout. Enfin, je t'ai parlé d'Ombrage qui a mis à l'épreuve le professeur Trelawney et Hagrid. Tiens, en parlant d'Hagrid, il a une sale tête en ce moment... Enfin je ne l'ai encore jamais vu avec une bonne tête mais...

Et Lucie continua de raconter à Remus ses cours, le Quidditch, à râler sur les professeurs trop exigeant, sur Malefoy - ce que Remus retint, sans oublier de lever un sourcil - qui était parfois gentil et souvent méchant... et quand enfin elle eut fini et que Remus et Lucie montaient dans un taxi - Lucie avait insisté et Remus ne pouvait résister à ses grands yeux verts qui s'ouvraient en grand et sa moue toute craquante qui ferait céder Voldemort - elle lui posa la question à ne pas poser :

- Et avec Nymphadora alors?

Le « Ne m'appelle pas Nymphadora » que Tonks répétait à longueur de journée résonna dans leurs têtes.

- C'est une collègue très... sympathique, répondit prudemment Remus dont les joues venaient de prendre une teinte rosée.

- Collègue hein? Demanda Lucie en haussant un sourcil, n'y croyant pas le moins du monde. Et elle est juste sympathique ?

- Où voulez-vous en venir, jeune fille? Questionna Remus en plissant les yeux.

- Et bien moi je ne trouve pas Tonks simplement sympathique. Elle est intelligente, puissante, drôle, maladroite parfois, très gentille, et... plutôt jolie. Tu ne trouves pas, Remus?

- Euh, c'est vrai que... Ses joues n'étaient plus roses, elles étaient rouges écarlates.

- Si tu continues, tu pourras bientôt faire une compétition avec mes cheveux pour voir qui est le plus rouge, le taquina-t-elle. Et je suis prête à parier que c'est toit qui gagnerait. Et haut la main.

- Je ne devrai même pas avoir ne serait-ce que le début de cette conversation avec toi, répliqua Remus. Et puis... c'est la cousine de Sirius.

- Il est parfaitement d'accord, je lui ai demandé par lettre.

- Elle est trop jeune.

- Ça ne se voit pas.

- Elle ne voudrait pas quelqu'un comme moi.

- Elle connaît ta condition et elle ne t'a jamais regardé différemment. Et n'importe qui de normalement constitué voudrait de toi.

Remus lui lança un regard appuyé.

- Mais pas moi enfin! S'exclama Lucie.

- Tu n'es donc pas normalement constituée? Demanda Remus en prenant au propre jeu la jeune fille.

- Les châtains aux yeux de miel - d'après les dires de Tonks - ce n'est pas mon type, déclara Lucie d'un ton sans appel.

- T'as raison, c'est plutôt les blonds aux yeux gris ton type, je me trompe?

Mais heureusement, le conducteur du taxi s'arrêta en leur signalant qu'ils étaient arrivés. Lucie se précipita hors du véhicule, se saisit de sa malle qui était dans le coffre et courut le plus vite possible le plus loin de Remus, en attendant qu'il paie et qu'ils puissent entrer.

Lorsque le 12, Square Grimmaurd apparut, semblant écarter les deux maisons à ses côtés, les deux jeunes gens avaient encore les joues rouges.

***

- Ah Lucie, enfin là!

Sirius s'approcha d'un grand pas d'elle et la prit dans ses bras. Lorsqu'ils se séparèrent, Sirius regarda attentivement son visage et tapota ses joues encore rouges.

- Tu as l'air d'aller bien, parfait, se rassura Sirius. Viens là, on va bientôt manger. Ils sont tous déjà dans la cuisine, ils t'attendent. Les enfants Weasley sont arrivés il y a quelques jours déjà, dès que Arthur a eu le droit aux visites, et Harry est arrivé en transplanant avec Tonks. Il ne manquait plus que toi.

Remus, Sirius et Lucie descendirent et s'assirent aux places restantes. Lucie fila à côté d'Harry et Sirius de Fred, ne laissant plus que la place à côté de Tonks libre. Les deux comparses s'échangèrent un regard pleins de sous-entendus et de complicité et Remus leur envoya à l'un puis à l'autre un regard profondément noir. Lorsque le loup-garou prit la place, la chevelure de la métamorphomage passa du bleu au rouge à une vitesse fulgurante. Sirius et Lucie échangèrent un nouveau regard, le sourire aux lèvres.

Tout le monde mangea plus ou moins avec appétit. Molly Weasley donnait avec une joie et un soulagement perceptibles des nouvelles de son mari, qui se rétablissait lentement mais sûrement. Ils iraient d'ailleurs le voir dans quelques jours, à Noël, pour ceux qui voulaient - sauf Sirius, qui lui ne pouvait pas.

Les conversations reprirent de parts et d'autres de la table, jusqu'à ce que Sirius coupe tout d'une simple parole :

- Tout va bien Lucie? Demanda-t-il d'un ton inquiet.

En effet, la rouquine avait la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés, et ne semblait pas pouvoir se remettre de quelque chose - mais personne ne savait quoi.

- C'est Noël, dit-elle d'une voix vide.

- Oui... répondit Sirius d'un ton prudent.

- Dans quatre jours, continua-t-elle.

- Oui... répéta Sirius. Et...

- Et j'ai pas de cadeaux! S'exclama Lucie, semblant reprendre ses esprits brutalement.

La rousse se leva de la table si rapidement que la chaise sur laquelle elle était assise se renversa. Mais Lucie n'y fit pas attention et se rua à l'extérieur de la pièce. On entendit un manteau se décrocher, un sac se faire attraper, et prononcer d'une voix distincte un « Chemin de Traverse » avant que le bruit caractéristique de quelqu'un se faisant transporter à l'aide de la Poudre de Cheminette ne retentisse dans la maison. Tout le monde était silencieux, personne ne comprenant ce qui venait de se passer.

Une dizaine de secondes plus tard, une autre chaise se retrouvait par terre. Alastor Maugrey venait de se lever et commença à crier des ordres, coupés par des jurons et des injures envers l'adolescente :

- Tonks, Lupin, Kingsley, [censuré] , vous allez au [censuré] Chemin de Traverse et vous me la ramenez, [censuré], les autres, et osez me désobéir [censuré], vous restez ici, pour la repêcher si elle revient d'elle même [censuré] avant que vous ne la retrouviez (ou que je l'assassine par moi même) [censuré].

Les deux aurores ainsi que le loup-garou acquiescèrent puis se levèrent et utilisèrent eux aussi la Poudre de Cheminette pour se rendre au Chemin de Traverse.

Chacun eut une réaction différente : Molly commença à paniquer, s'imaginant déjà les pires scénarios possibles; les jumeaux éclataient de rire dans un coin - le comportement de Lucie était pour eux hilarant - mais le plus loin possible de leur redoutable mère; Ron essayait de paraître inquiet mais sa relation avec Lucie ne s'était toujours pas améliorée; Harry était toujours autant plongé dans ses pensées depuis le début du repas et ne semblait pas se rendre compte de quoi que ce soit; Ginny s'inquiétait pour Lucie car elle connaissait à la connaître et l'appréciait de plus en plus; Maugrey continuait de jurer et Sirius était partagé entre rire et inquiétude.

***

De son côté, Lucie courait d'un bout à l'autre du Chemin de Traverse. Elle savait que, non seulement, elle n'avait pas beaucoup de temps pour faire toutes les emplettes dont elle avait besoin pour Noël, mais qu'en plus, l'Ordre n'allait pas tarder à débarquer pour la ramener au 12 Square Grimmaurd et si elle n'avait pas trouvé tous les cadeaux, alors certains n'auraient rien pour Noël de sa part.

Lucie passa tout d'abord dans une boutique de confiseries, et acheta des choco-grenouilles ainsi que des dragées de chez Bertie Crochue pour Ron et Dean Thomas.

Pour Molly, Lucie passa chez Mme Guipure et acheta un foulard rouge clair et un nouveau gilet mauve.

Elle acheta pour Neville un Rappel-tout qu'elle ensorcela pour que, dans la fumée rouge, Neville puisse voir ce qu'il avait oublié.

Pour les jumeaux, elle passa chez Pirouette et Badin, et leur acheta différentes farces et attrapes, comme des pétards mouillés du Dr Flibuste et des tasses mordeuses, ou encore des sucres méthamorphoseurs. Lucie rit rien qu'en pensant aux prochaines blagues des jumeaux.

La jeune fille passa chez Fleury et Bott et acheta différents livres pour Hermione, notamment un nommé "Comment draguer son meilleur ami?", de Joséphine Metensemble. Peut-être que cela allait lui ouvrir les yeux sur les sentiments qu'elle éprouvait pour Ron? Ou bien était-ce trop tôt? La rouquine verrait en temps voulu si elle lui offrait le livre ou non.

Pour Ginny, c'est un balais, un Nimbus 2001, qu'elle lui offrit. Lucie avait bien vu les regards que la jeune fille avait lancé au nouveau balais de Ron, celui qu'il avait reçu en récompense à son poste de préfet. Et puis, la rouquine pouvait se permettre ce genre de choses, et elle aimait faire plaisir aux gens.

Pour les personnes restantes, Lucie décida de passer du côté Moldu, ne trouvant pas ce qu'elle cherchait du côté sorcier. C'était aussi pour éviter de se faire repérer par l'Ordre; la jeune fille venait une nouvelle fois de les éviter, passant à deux doigts de se faire chopper.

La rouquine passa tout d'abord dans une boutique de bijoux, où elle trouva pour Sirius une chaîne en argent dans le style motard.

La rouquine s'apprêtait à sortir de la boutique après un dernier sourire pour la vendeuse, lorsqu'un autre bijou attira son attention. La lumière se fit dans son esprit, et elle l'acheta presque immédiatement. Il était parfait pour Harry.

Traînant dans une rue commerçante, le regard de Lucie s'accrocha à une enseigne de vêtements pour homme. Elle s'approcha et repéra dans la vitrine un long manteau couleur marron, se mariant parfaitement avec une écharpe chaude bleu marine. C'était les soldes sur la collection d'hiver, Lucie avait vraiment de la chance! Elle venait de trouver le cadeau parfait pour Remus.

Heureuse de son achat, Lucie sortit avec le sourire. Une autre boutique, un peu plus loin dans la rue, attira son attention. Dans la vitrine se trouvait une petite pyramide de canard en plastique.

« Mr Weasley a une vraie passion pour les Moldus ainsi que leurs objets, lui avait raconté Harry. Lors de l'été qui précédait ma deuxième année, je suis allé au Terrier peu de temps avant de rentrer à Poudlard. J'y ai rencontré Mr Weasley, qui m'a alors demandé à quoi servait les canards en plastique. »

Lucie éclata de rire au beau milieu du trottoir en repensant à cette anecdote que lui avait raconté Harry, sous les yeux perplexes et suspicieux des passants. « Une jeune fille normalement constituée ne riait pas comme cela en plein milieu d'une rue alors qu'elle était seule, se dirent un bon nombre de passants. »

La rousse entra dans la boutique tout sourire, puis acheta un paquet contenant plusieurs canards en plastique de différentes couleurs.

Lucie continuait de flâner dans les rues de Londres. Elle savait que personne n'irait la chercher du côté Moldu, ce qui lui permettait de marcher à découvert sans craindre d'être repérer.

« On dirait que je suis une criminelle hautement recherchée, remarqua la rousse, en étudiant la situation dans laquelle elle se trouvait. »

Perdue dans ses pensées, à la recherche du cadeau pour Tonks, Lucie ne fit pas attention aux picotements au bout de ses doigts. En revanche, un blondinet sur le trottoir d'en face, qui n'avait d'ailleurs rien à faire là, les avait bien senti.

- Bah alors, Boulois, lança-t-il dans la rue, faisant tourner la tête de plusieurs passants aux alentours. On traîne du côté...

Malefoy, qui avait décidé de se rapprocher de la rousse, était entrain de traverser la route. Mais comme il n'avait pas l'habitude d'être du côté Moldu, il ne regarda pas avant de traverser. C'est le cri de plusieurs passants qui l'alerta. Il tourna alors la tête vers la gauche, et vit une voiture, phares allumés, lui foncer droit dessus à une vitesse normalement interdite en ville.

Drago regarda alors droit dans les yeux Lucie, qui l'avait remarqué. Le visage défiguré par la peur, le blond était paralysé.

Sans hésiter, sans même réfléchir, Lucie laissa tomber ses paquets au sol et se mit à courir à vive allure vers Drago. Elle se projeta sur lui, les entraînant tous les deux le plus loin possible de la voiture, qui passa derrière eux sans s'arrêter ni ralentir l'allure, dans un coup de vent.

Les personnes qui avaient vu la scène applaudirent, tout en commentant avec entrain ce qui venait de se dérouler sous leurs yeux avec leurs voisins.

Mais les deux jeunes, toujours au sol, ne remarquèrent rien de ce qui se passait à côté. Les prunelles grises perdues dans celles émeraudes, la respiration haletante, l'un sur l'autre, ils tentaient de se remettre de ce qui venait de se passer.

Drago entoura alors ses bras autour du corps sur lui, et plaqua la rousse contre lui. Il la serra fort contre lui, tandis que Lucie tournait la tête et la posait contre sa poitrine, son oreille contre le cœur de l'homme en face d'elle, s'assurant qu'il battait toujours.

Et ils restèrent ainsi, dans les bras l'un de l'autre, l'un son nez dans ses cheveux, l'autre sa tête contre sa poitrine. Ils ne l'avoueraient peut-être pas tout de suite, certainement jamais, mais ils étaient bien. Là. Tous les deux.

La vie reprenait son cours près d'eux, l'évènement déjà souvenir. Mais ils ne bougeaient pas, profitant au maximum de cet instant irréel.

***

Hello tout le monde! Désolé pour le retard, j'étais malade et rattraper tout le dimanche c'est pas une bonne idée...

J'espère que le chapitre vous aura plu!

Lucilemim

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