𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏
Une fille à la chevelure rousse courait dans un village moldu. Elle courait comme si sa vie en dépendait, tandis que des sorciers habillés de noir et portant des masques blancs la coursaient.
Elle tourna à gauche dans une impasse où il n'y avait personne. Un sourire carnassier se dessina sur le visage d'un de ses poursuivants. Il tourna lui aussi à gauche dans l'impasse, mais s'arrêta net, son sourire s'évanouissant.
Personne. Il n'y avait personne dans l'impasse. Ses camarades le rejoignirent, et s'arrêtèrent eux aussi. Pourtant, l'un d'entre eux souriait derrière le masque. Un léger sourire, certes, mais qui voulait dire beaucoup de choses. La fille qu'ils poursuivaient comptait pour lui, et il ne voulait pas qu'elle se trouve de nouveau dans les fils du Maître, qui la ferait souffrir encore plus que ce qu'il lui avait fait à l'époque, si c'était possible. Plus elle serait loin du Maître, plus elle serait en sécurité. Et sa sécurité était l'une des choses qui comptait le plus pour lui. La sécurité de la fille, et sa vie. Car cette fille était comme sa fille.
⁂
L'adolescente était à présent devant l'endroit où devait se trouver le 12 Square Grimmaurd. Reprenant son souffle les mains sur les genoux, elle essayait de se rappeler comment entrer dans la maison de Sirius Black. Mais, pendant qu'elle pensait au numéro 12 , une façade apparue, semblant écarter les deux autres. Un faible sourire étira les lèvres de la rousse, pendant qu'elle se rappelait ce que Sirius lui avait dit :
"Il te suffit de penser fort au 12 square Grimmaurd pour qu'il apparaisse, comme par magie." Il avait fini sa phrase par un clin d'oeil, avant d'entrer dans la sombre demeure.
Un plus grand sourire apparut sur les lèvres de la fille, pendant qu'elle se remémorait ce souvenir. Bien qu'elle avait elle-même découvert la maison, elle oubliait à chaque fois comment y entrer. Elle marcha alors vers la porte d'entrée, et la poussa. Elle s'avança dans le hall, puis s'appuya contre le mur. Elle aurait bien continué jusque dans un fauteuil, mais elle était épuisée, alors elle s'assit à même le sol. Elle se remémorait sa journée : les adieux déchirants avec ses parents adoptifs, qui l'avaient accueillie il y a déjà presque cinq ans, sa marche lente vers la sortie du village qui s'était transformée en course-poursuite par des mangemorts, et enfin son arrivée au 12 Square Grimmaurd. Perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas tout de suite la porte s'ouvrir. Elle se rendit compte de la venue de quelqu'un que lorsqu'une voix lui parla :
— Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? Comment connaissez-vous l'existence de cette maison ?
— Je ne vous donnerais aucune des réponses que vous attendez. En revanche, j'aimerai savoir pourquoi un Mangemort se trouve dans la résidence des Black.
— Je ne suis pas un Mangemort.
Pourtant, l'homme aux cheveux gras avait tressaillit lorsqu'elle lui avait parlé. Non seulement sa voix était similaire à l'une de ses connaissances, mais en plus elle savait qu'il était un Mangemort, bien qu'il ne soit qu'un espion pour Dumbledore.
— Vous êtes Mangemort, pas besoin de nier, répliqua-t-elle, sûre d'elle.
— Non, je ne le suis pas.
— Alors montrez moi votre avant-bras gauche.
— Vous voulez pas que je me mette nu non plus ?
— Votre avant-bras n'est pas une partie intime chez un homme, à ce que je sache.
Ils se lancèrent mutuellement un regard noir. Bien que la jeune fille ne faisait rien pour tenter d'attaquer, l'homme décida de jouer la prudence en approchant sa main de l'endroit où se trouvait sa baguette. L'adolescente le remarqua, et se saisit de sa baguette avant son adversaire pour se défendre. Prenant cela pour une attaque, ce-dernier lança un sort en premier, ce qui annonça le début officiel d'un duel imprévu.
— Expelliarmus ! s'écria l'homme aux cheveux gras.
La jeune fille esquiva de peu l'attaque, se décalant de justesse.
— Raté, ne put-elle s'empêcher de dire, d'un ton narquois. Stupéfix !
S'y attendant, il contra le sort d'un Protego.
— Prévisible, rétorqua son adversaire.
La rouquine grogna de colère. Elle détestait par dessus tout être prévisible, mais elle devait avouer qu'elle l'avait été sur ce coup là.
Enchaînant les sorts, ils continuèrent ainsi jusqu'à ce que la porte s'ouvre et qu'une grosse voix en colère ne les coupe:
— LUCIE LILY BOULOIS !
— Oh merde, chuchota la concernée. Pourtant, un sourire en coin trônait sur son visage.
— J'ai reçu ta lettre, s'écria le vieux mage dénommé Dumbledore, et je t'ordonne de retourner chez tes parents.
— Ce ne sont pas mes...
— Je n'en ai rien à faire, la coupa Dumbledore.
— Mais si je...
— Tu y vas quand même, la re-coupa Dumbledore.
— Mais...
— Lucie ! s'écria une nouvelle voix.
— Sirius ! lui répondit Lucie, avant de courir dans ses bras.
Lucie avait beau avoir 15 ans, elle redevenait une enfant à la vue de son parrain. Sirius aussi, d'ailleurs. Il se comportait comme un père envers elle, car il savait qu'elle avait vécu des choses difficiles, bien trop difficiles pour son âge, et qu'il n'était pas là pour l'aider. Alors, il se rattrapait comme il pouvait, et dès qu'il le pouvait.
— Rem' ! s'écria Lucie, qui venait de voir Remus Lupin arriver, dans le dos de Sirius.
— Lu' ! Comment vas-tu ?
Un léger sourire étira ses lèvres, mais on pouvait voir dans ses yeux toute la tristesse et le désespoir qu'elle ressentait.
— Comme je peux. Je...
— Les retrouvailles sont terminées Lucie, tu retournes chez les Boulois, les coupa Dumbledore. À croire qu'il aimait couper tout le monde.
— Je ne peux...
— Tu n'as pas le choix.
— Enfin Albus, laissez cette petite fille finir, intervint Molly Weasley.
Cette dernière venait de débarquer de la cuisine, s'essuyant les mains avec un torchon. C'était une femme de nature curieuse, mais elle avait aussi cet instinct maternel qui lui disait que cette petite avait besoin d'aide.
— Merci Madame, répondit Lucie. Je ne peux pas retourner chez les Boulois, professeur. Ils sont en danger près de moi. Cela fait des années qu'ils fuient à mes côtés, en deux mois, nous avons dû déménager une vingtaine de fois. Nous l'avons d'ailleurs fait il y a une semaine, et je me suis faite attaquer par des mangemorts juste avant de venir. Ni eux, ni moi, ne sommes en sécurité.
— Tu vas rester ici le temps qu'il faut, Lucie, dit Sirius.
— Non, elle doit retourner avec... rétorqua vainement Dumbledore.
— Cela suffit Albus, elle va rester ici jusqu'à ce que la guerre soit finie s'il le faut, le coupa Sirius. Cette maison a beau être un QG, elle reste ma propriété et je décide qui reste et qui part. Lucie reste. D'ailleurs vas te reposer, j'ai l'impression que tu n'as pas dormi de nuit complète depuis des semaines.
— C'est à peu près ça, murmura Lucie d'un ton à peine audible.
Elle déposa un baiser sur la joue de Sirius, prit rapidement Remus dans ses bras, et monta dans sa chambre. Elle ne remarqua ni la personne qui accompagnait Dumbledore, ni les adolescents présents dans la maison qui s'enfermèrent rapidement dans leurs chambres, de peur d'être vus entrain d'espionner. Elle entra dans sa chambre et s'écroula sur son lit. Au contact doux et confortable de son matelas, elle s'endormit, dans un sommeil rempli de cauchemars.
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