𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟗

Lucie se réveilla en sursaut. De la sueur coulait sur son front, forçant ses cheveux à s'y coller. Sa nuit venait de se finir avec un énième cauchemar, plutôt violent, mais dont le contenu ne parvenait pas à revenir dans sa mémoire.

La rousse se frotta les yeux puis s'étira, avant de se lever et de regarder par une des fenêtre du dortoir le temps qu'il faisait, ainsi que faire une estimation de l'heure.

Au dehors, l'astre solaire tentait de faire parvenir au monde ses rayons lumineux, ne pouvant s'empêcher de colorer le ciel ainsi que les nuages de couleurs roses et orangées.

Les lèvres de Lucie s'étirèrent en un sourire radieux. Le spectacle naturel qui se produisait devant elle l'émerveillait, et si ses nuits de cauchemars devaient se terminer comme cela à chaque fois, cela ne la dérangerait plus.

Une fois le spectacle terminé, Lucie se vêtit d'une robe de sorcier portant le blason de sa maison, puis partit en direction de la Grande Salle, où elle pourrait calmer son ventre affamé.

Peu de personnes se trouvaient là lorsque Lucie entra dans la salle où se tenait le petit déjeuner. Deux Poufsouffles de première année à leur table, la tête menaçant de s'effondrer dans un bol de chocolat chaud, un petit groupe de Serpentard de dernière année déjà le nez dans les bouquins, ainsi que trois Serdaigles assis à la table des Gryffondors, avec leurs amis de la-dite maison.

Lucie s'assit en bout de table, comme à son habitude, et se servit un chocolat chaud.

Elle était entrain de beurrer sa deuxième tartine lorsque deux rouquins connus de tout Poudlard, débarquèrent en trombe dans la Grande Salle précédemment silencieuse. Ils s'assirent chacun d'un côté de Lucie, Fred à droite et George à gauche. Fred prit la tartine des mains de Lucie, alors qu'elle était à deux doigts de se faire croquer, et la mordit à la place de la rouquine, qui prit une mine outrée. Les jumeaux rirent de la tête de Lucie, avant que George se mette à imiter leur mère :

- Enfin Fred, dit-il d'une voix exagérément aiguë, Les dames d'abord, sois gentleman enfin! Comment comptes-tu te trouver une femme avec ce comportement?

George accompagna sa réplique de grands gestes un peu aléatoire. Fred rit, et Lucie ne tarda pas à suivre. George continua d'imiter sa mère encore quelques minutes, avant que Lucie prenne la parole, la bouche pleine :

-Achors, che faiches vous debout chi tôt?

- Enfin mon enfant, dit Fred d'une voix réprimandante, comment comptez vous trouver un mari digne de ce nom si vous ne savez même pas parler et manger en même temps?

Les deux compères rirent, tandis que Lucie donna un coup de coude dans les côtes de Fred, amusée.

- Alors, reprit-elle en articulant, que faites vous debout si tôt?

Les jumeaux la regardèrent, puis se lancèrent un regard, avant de la regarder de nouveau, choqué.

- Tu n'as pas oublié quand même?

-Noooon...

- Ce n'est pas possible enfin...

- Une élève si modèle et impliquée que toi...

- Ne peut pas oublier qu'elle a retenue ! s'exclamèrent les jumeaux d'une même voix.

Lucie les regarda, ahurie, avant de se rappeler. Elle avait fait une farce extraordinaire avec les jumeaux, mais s'était finalement faite coincée par Ombrage qui les avait mis en retenue tous les samedis matins. Et aujourd'hui, on était samedi.


Leurs pas résonnèrent dans les longs et sombres couloirs de Poudlard. Trois adolescents se dirigeaient vers le bureau de leur future bourreau, ne sachant guère à quoi s'attendre. De vagues rumeurs constituées de tortures et de sang leur étaient parvenues aux oreilles, mais rien n'était jamais sûr avec Ombrage.

Arrivés devant la porte du bureau, la plus jeune  y cogna son poing trois fois de suite, avant que la porte ne s'ouvre d'un léger coup de baguette de la propriétaire de la demeure. L'hôte leur offrit un sourire carnassier, qu'elle essaya de faire paraître comme étant un sourire chaleureux.

D'un geste de la main, elle leur indiqua trois petits bureaux, sur lesquels se trouvaient plusieurs parchemins ainsi qu'une grande plume noire, très mince et pointue. Il n'y avait pas de pot d'encre sur la table, ce que Lucie remarqua immédiatement. La rouquine trouva cela bizarre, c'est pourquoi, en même temps qu'elle s'installait, elle questionna son professeur.

- Vous n'en aurez pas besoin, répondit-elle, n'essayant plus de cacher son sourire carnassier.

Les trois punis se regardèrent un instant, avant que George n'hausse les épaules, et se saisisse de la plume. Les deux autres firent de même, avant de se retourner vers Ombrage, qui les regardait toujours intensément.

- Que devons-nous écrire? demanda Fred.

- Vous copierez la phrase "Je ne dois pas causer de désagrément à l'école."

-Combien de fois, professeur? questionna Lucie en accentuant le "professeur".

- Jusqu'à ce que le message rentre, finit-elle en les regardant d'un air supérieur et tortionnaire.

Les trois compères se regardèrent une nouvelle fois, inquiet, avant de commencer la punition.     

Au bout de quelques minutes à peine, on put entendre un gémissement de douleur s'échappant de la bouche de George. Fred et Lucie retournèrent brusquement la tête vers lui, demandant d'un coup d'oeil ce qu'il lui arrivait. Il montra le dos de sa main à Fred, qui fronça brusquement les sourcils, avant de regarder sa main à lui. Puis George montra sa main à Lucie, mais elle n'eut le temps que de remarquer des traits rouges sangs, avant qu'Ombrage les interrompe en se raclant la gorge, un sourire satisfait aux lèvres. George reposa brutalement sa main sur la table avant de recommencer à écrire. Lucie, quant à elle, regarda étrangement Ombrage, avant de se détourner d'elle elle aussi.

Elle continua de copier ses lignes, sous les gémissements des jumeaux. Elle ne comprenait pas pourquoi ils avaient mal, avant que son regard ne se pose sur le dos de sa main. Une exclamation d'horreur s'échappa d'entre ses lèvres lorsqu'elle se rendit compte de l'état de sa main. Des coupures parcouraient le dos de sa main, formant, si on regardait attentivement, des mots. "Je ne dois pas causer de désagrément à l'école." La douleur parcourut brutalement son corps, partant de sa main et s'étalant dans tout son corps, la faisant frissonner.

Lucie avait appris, au fil de ses premières années d'existence, à ignorer la douleur au point qu'elle l'oublie. Mais lorsqu'elle se rendit compte de la torture que... torture.

Des cris.

Son corps, se cambrant sous la douleur.

Des pleurs.

Les siens?

Des supplications.

Venant de sa bouche?

Lucie reprit brutalement ses esprits, les souvenirs qu'elle tentait tant bien que mal d'oublier revenant sans qu'elle ne puisse rien contrôler.

Personne dans la salle n'avait remarqué son étrange comportement pendant ce bref instant, ce qui la rassura. Elle n'aurait pas à répondre à leurs questions.


Fred, George et Lucie sortirent du bureau d'Ombrage. Il allait bientôt être midi et ils avaient passé la plupart de la matinée à se faire torturer par leur professeur complètement timbrée. Ils se massaient tous les trois les dos de la main, espérant que cela ferait passer la douleur qu'ils ressentaient.

- On devrait passer chez Pomfresh, dit George, elle aura surement une potion ou un sort pour soigner nos mains, ou bien au moins le temps de faire passer la douleur.

- Je suis sur que cette garce a fait exprès de faire durer notre punition aussi longtemps, s'exclama Fred. On sera en bien mauvaise posture si on doit passer les sélections avec une main en moins.

Lucie et George acquiescèrent, mais ne rajoutèrent rien.

Les trois se dirigèrent donc d'un commun accord vers l'infirmerie, croisant les doigts pour qu'elle fasse des miracles. Bien que les jumeaux étaient persuadés que Pomfresh les guérirait sans problème, ce n'était pas le cas de Lucie. Elle pouvait assurer sans aucun doute que les plumes qu'ils avaient utilisé étaient bourrées de Magie Noire, et ce n'était pas un simple sort de guérison qui ferait l'affaire. Néanmoins, elle ne dit rien, et laissa les jumeaux l'entraîner à l'infirmerie sans protestation.

Lucie n'eut au final pas tout à fait tort, mais pas tout à fait raison non plus. Ce n'était pas un sortilège basique qui permettait de guérir les blessures infligées par la plume, mais de l'essence de Murlap suffisait. Les trois adolescents ne ressentirent rapidement plus la douleur, mais de petits traits rougeâtres étaient encore perceptible sur leur peau. Ils remercièrent l'infirmière avant de se diriger tous les trois vers la Grande Salle afin de prendre leur déjeuner. La retenue leur avait donné faim.


Les Gryffondors se tenaient droits devant la nouvelle capitaine de leur équipe. Angelina Johnson avait été nommée au poste de capitaine cette année, Olivier Dubois ayant fini sa scolarité. Elle avait décidé de faire passer de nouvelles sélections afin d'évaluer le niveau des anciens, remplacer ceux qui avaient quitté l'équipe ou l'école, ainsi que repérer les nouveaux prodiges.

Devant elle se trouvait donc une vingtaine d'élèves, en troupeau. Elle en reconnaissait beaucoup, presque tous. D'un côté, les jumeaux, complotant en attendant les instructions de leur nouvelle capitaine, à leurs côtés la nouvelle bien étrange de 5e année, Lucie Boulois. De l'autre, Harry Potter se tenait aux côtés de son ami Ronald Weasley, tentant de rassurer ce dernier. Son amie, Katie Bell, se trouvait elle aussi au milieu de la foule. Son autre amie, Alicia Spinnet, s'était blessée pendant les vacances, et ne pouvait pas reprendre le Quidditch cette année, ce qui faisait qu'elle se retrouvait aux côtés d'Hermione Granger, dans les tribunes, attendant patiemment que les sélections commencent, mais déçue de ne pas pouvoir y participer.

Les-dites sélections avaient été retardées à cause du professeur Ombrage, qui avait mis un temps énormément long pour tout le monde d'autoriser la reprise du Quidditch et donc les sélections pour les Gryffondor, qui n'avaient pas encore été faites.

Angelina attira l'attention de ses camarades, avant de leur crier de se diviser en quatre groupes distincts: à droite les Poursuiveurs, suivis des Batteurs, les Gardiens puis enfin à l'extrémité gauche, les Attrapeurs. Angelina savait déjà, quasiment à coup sûr, qu'elle prendrait Katie Bell à ses côtés pour le poste de Poursuiveur, Harry Potter au poste d'Attrapeur, et les jumeaux à celui des Batteurs. Il lui manquait donc un Poursuiveur et un Gardien.

Angelina commença par les Attrapeurs. Elle leur expliqua ce qu'ils devaient faire : attraper le Vif d'Or. Le premier qui l'attraperait obtiendrait le poste. Simple, mais efficace.

Les cinq prétendants s'élancèrent et se mirent à la recherche de la petite balle dorée. Pendant ce temps, Angelina décida de s'approcher des Gardiens, à présent. Ils étaient trois: Geoffrey Hooper, Vicky Frobisher et Ronald Weasley. Elle envoya tout d'abord Geoffrey et Ronald, priant pour que ce dernier s'en sorte. En effet, la brune ne voulait ni prendre Geoffrey, un vrai pleurnichard, ni Vicky Frobisher, qui avait trop d'activités extra-scolaires, ce qui voudrait dire qu'elle pourrait lui faire faux-bond à chaque instant.

Une fois les deux Gardiens placés, Angelina se dirigea d'un pas décidé vers les Poursuiveurs. Il y avait neuf adolescents désirant avoir le poste, dont Lucie. Elle divisa tout d'abord les neuf Gryffondor en deux équipes, l'une de quatre et l'une de cinq, et changea les couleurs de l'équipement du plus petit groupe en violet, afin de les différencier. Leur but était lui aussi simple, il leur suffisait de marquer un maximum de but avant que un des Attrapeur n'attrape le Vif d'Or. Les neufs adolescents montèrent sur leurs balais avant de se mettre en place, tandis que Angelina envoyait le Souaffle en l'air.

Durant une dizaine de minute, Angelina analysa avec attention chaque candidat. Deux seules se démarquaient : Katie Bell et Lucie Boulois. Angelina savait déjà que Katie était forte sur un balais, mais elle ne s'attendait pas à l'agilité dont Lucie faisait preuve. Elle esquivait avec rapidité et habilité ses camarades qui tentaient vainement de l'arrêter, et marquait à chaque fois qu'elle tirait. On aurait dit qu'elle était née sur un balais.

Angelina fit sortir Geoffrey du terrain et le remplaça par Vicky, tout en décidant de corser le jeu en envoyant les Batteurs sur le terrain. Ils étaient cinq. Bien que les trois autres étaient plutôt bon, ils ne faisaient pas le poids face aux jumeaux, dont le talent n'était plus à chercher.

Les sélections se finirent une trentaine de minutes plus tard, Harry ayant attrapé le Vif d'Or. Il fut directement proclamé Attrapeur, sous les applaudissements des spectateurs étant venus voir les sélections, et les soupirs de déception des autres participants.

Angelina se tourna ensuite vers les Batteurs, avant d'annoncer que les jumeaux étaient pris. Ils furent acclamés par la foule, et se sautèrent dans les bras, avant d'adresser un regard ainsi qu'un sourire reconnaissant envers Angelina. Elle murmura du bout des lèvres un "c'est normal", avant de se tourner vers les Poursuiveurs. Après un petit moment de suspens, Angelina déclara :

- Les deux Poursuiveurs qui passeront l'année à mes côtés seront... Katie Bell et Lucie Boulois !

Lucie sauta dans les bras des jumeaux, qui étaient restés à ses côtés en attendant de savoir si elle était prise ou pas. Ils la serrèrent dans leurs bras tandis qu'un tonnerre d'applaudissements résonnait des gradins.

Herminoe adressa un grand sourire à son amie, qui le lui rendit.

Puis Angelina se tourna, pour finir, en direction des Gardiens.

- J'ai décidé de choisir pour le poste de Gardien... Ronald Weasley !

Hermione sauta sur ses pieds et prit dans ses bras la première personne accessible, c'est à dire Alicia Spinnet, avant de dévaler les marches pour rejoindre son meilleur ami. Harry félicita chaleureusement son ami, et les jumeaux ne purent s'empêcher de faire une vanne, tout en le félicitant. Lucie le félicita elle aussi poliment, ce qu'il fit en retour.

Hermione, qui était finalement arrivée auprès de ses amis, les serrèrent les uns après les autres dans ses bras, s'attardant dans les bras de Ron. Leurs joues prirent une teinte rougeâtre lorsqu'ils se décollèrent, ce que Lucie nota. Elle se promit d'ailleurs d'en parler plus tard avec son amie. 

Angelina félicita tout le monde, et informa sa nouvelle équipe des heures d'entraînement, avant d'aller ranger le matériel tout en les congédiant.

La journée avait été riche en émotions pour tout le monde, mais elle s'était plutôt bien finie.

***
J'ai finalement réussi à poster aujourd'hui, yes!

J'espère que ce chapitre vous a plu ;)

Rendez vous la semaine prochaine!

Lucilemim

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