Chapitre 6 - Civilisation
Ainsi est la suite des aventures de Klaus Neumann et d'Andrew Presting :
« - Quel charmant village !, s'exclama Klaus.
- Bienvenue à Villequier cher ami !, lui répondait Andrew. »
L'Allemand sembla surpris :
« - Villequier ?
- Oui... Pourquoi ? Lui demandait Andrew.
- Oh ! C'est donc là qu'est décédée la fille du célébrissime écrivain Victor Hugo il y a de cela cent ans ! Remarqua l'ancien soldat Germanique.
- Tout à fait ! Le navire sur lequel elle était avec son fiancé a sombré dans le fleuve, en voyant que son aimée ne remontait pas à la surface, son fiancé, Charles Vacquerie s'est jeté à l'eau à tout jamais. Le pire dans tout cela, c'est que Victor Hugo ne l'apprit que quelques jours plus tard dans la presse, l'informa Andrew. Quelle horreur ! »
Le Tandem continua son chemin, ils étaient à présent en Haute-Normandie. Ils marchèrent le restant de la nuit et trouvèrent une vieille ferme abandonnée non-loin d'Allouville-Bellefosse, ils s'y reposèrent quelques jours avant de planifier la suite de leur périple. Après ces jours de repos, le duo visita le beau village, mais toujours de nuit pour éviter l'ennemi. Ils virent d'ailleurs le Chêne d'Allouville, un arbre millénaire transformé en chapelle au Moyen-Age. Et ils continuaient ainsi leur périple en Normandie. De villages en villages, de vieilles fermes abandonnées en vieilles fermes abandonnées. Ils suivaient leur fatalité commune, ils formaient un Tandem.
Cela faisait maintenant plusieurs semaines que Klaus et Andrew arpentaient la Normandie. La courbe de leur voyage était incroyablement difforme, encore que cela fut assez logique, les deux hommes ne connaissaient point la région.
Depuis quelques jours déjà, ils s'étaient arrêtés dans une petite ville du nom de Pavilly. Leur toit était une vieille exploitation agricole déchue, du moins ils leur semblaient. Lorsqu'un soir, les deux hommes furent surpris par une intrusion dans leur refuge de fortune, tout de suite le duo pensa à l'occupant nazi, mais il n'en fut rien. Un homme âgé d'une cinquantaine d'années se présenta à eux, il était plutôt grand et avait des cheveux bruns courts et des lunettes, il semblait être vêtu d'une tenue de pêcheur, voici ce qu'il leur dit :
« - Oh ! Bonsoir Messieurs...Que faites-vous ici ? Demanda l'homme gêné. Qui... êtes-vous ? Balbutia Klaus. »
L'homme prit peur :
« - Mon Dieu vous êtes Allemand ! Pitié, je sais que j'ai dépassé le couvre-feu, mais regardez, je suis un humble pêcheur, ne faites pas de mal ! »
Klaus se leva vers lui pour le rassurer :
« - Non cher Monsieur, attendez ! Oui ! Oui je suis Allemand ! Je suis un ancien soldat si vous voulez savoir ! Je suis en compagnie d'un ami, nous nous cachons des nazis justement !
- Il est tard désormais, joignez-vous à nous !, ajoutait Andrew.
- Merci ! Merci infiniment ! Répondait le pêcheur. »
Les trois hommes s'installèrent autour du feu qu'avait fait Andrew et discutèrent :
« - Pardonnez-moi cher Monsieur, je ne me suis pas présenté ! Je me prénomme Andrew, je suis Britannique.
- Et moi Klaus, je suis Allemand..., ajouta-t-il.
- Et vous ? Lui demanda l'Anglais.
- Je...je m'appelle Dominique, dit-il, je suis né dans ce village... ».
La conversation allait bon-train lorsqu'une sorte de lien de confiance s'établit entre les trois hommes, c'est pour cela qu'Andrew et Klaus lui racontèrent leur histoire et leurs problèmes :
« - C'est pas croyable !, S'exclamait Dominique, quelle incroyable aventure !
- Mais un problème persiste !, fit remarquer Andrew.
- Si je pouvais vous aider...Sachez que je le ferai volontiers ! Déclara le Français.
- Après tout..., hésitait Andrew.
- Dites toujours !, le convainquit Dominique.
- Bon...il faudrait que l'on gagne l'Angleterre ! Céda Andrew.
- J'ai peut-être une idée ! Déclara le Pavillais.
- Vraiment ?!, hurlèrent simultanément les deux hommes. »
Dominique devint plus sérieux :
« - Oui mais il faut que vous sachiez que cela ne sera nullement une partie de plaisir !
- C'est la guerre ! Merci on le sait !..., ironisa Klaus.
- Je connais quelqu'un qui pourra vous faire gagner l'Angleterre ! C'est un pêcheur aussi !
- Décidément ! Les pêcheurs forment vraiment un clan ! Riait Klaus.
- Vous ne croyez pas si bien dire !, affirma Dominique. Bref, il s'appelle Serge. Son petit navire pourra gagner facilement l'Angleterre sans se faire repérer ! Il sait ce qu'il fait, il n'en est pas à son premier coup d'essai ! Laissez-moi vous amener à lui ! Vous pouvez me faire confiance !
- Et où se trouve cet homme ? Demanda Andrew.
- Son navire et lui se trouvent à Dieppe.
- Dieppe ! Oui je connais cette ville !, s'exclamait Andrew, j'y ai passé un week-end quand j'étais petit !
- Alors larguons les amarres ! Mettons le cap sur... Euh... Dieppe ! S'époumona Klaus. »
Le petit groupe quitta la bâtisse en pleine nuit et se rendit vers la ville d'ivoire. Une cinquantaine de kilomètres séparait le groupe de la jolie petite ville.
Le lendemain, l'église Saint-Jacques de Dieppe annonçait un peu plus de midi, c'est à cette heure-là que le groupe entra dans la commune. Pour une agglomération comptant un peu plus de vingt-mille habitants, les rues semblaient désertes. Le port de pêche se situait non-loin de l'avant-port qui lui-même renvoyait sur la jetée. Klaus et Andrew admiraient les magnifiques bâtiments du Quai Henri IV dont le Collège des Oratoriens ou encore l'hôtel d'Anvers, mais aussi les ponts qui faisaient la renommée de la ville. Malheureusement, le temps pressait, via un petit escalier, les trois hommes accédèrent à un ponton qui menait à une petite embarcation à rames.
« - Où est Serge ? Son bateau ?, s'inquiétait Andrew.
- Pas de panique, il est en mer ! Je sais où se trouve sa zone de pêche ! Mais regardez, il faut que nous franchissions cette «écluse», mais avant de l'ouvrir, car oui ce sont les Allemands qui la contrôlent, il faudra dire que nous partons faire de la pêche à la ligne et comme j'ai ma carte de pêche, il n'y aura à priori aucun problème et nous gagnerons la mer. »
A l'écluse, un soldat nazi fit arrêter le bateau :
« - Motif de sortie !
- Tenez, voici mon autorisation de pêche, dit Dominique en tendant sa carte.
- Et ces personnes ? S'exclama le soldat.
- Oh ce sont des amis qui ont insisté pour venir avec moi ! Cela ne vous importune pas j'espère ? Déclara le pêcheur.
- Nein ! »
Puis le militaire se tourna vers l'écluse en criant :
« - Ouvrez l'écluse !! »
Dominique et le tandem lui sourirent :
« - Merci beaucoup ! Bonne journée Monsieur !
- Danke !, répondit tout simplement celui-là. »
Le petit canot gagna l'avant-port dans lequel se trouva un ferry-boat à l'arrêt depuis apparemment longtemps :
« - A ce que je vois, ce navire n'a pas pris la mer depuis belle lurette !, supposa Klaus.
- Effectivement ! Ça fait au moins cinq ans qu'il n'a pas fait de liaison avec l'Angleterre ! Affirmait Dominique.
- Quel gâchis !, soupirait Monsieur Neumann, un si beau bateau !
- C'est la vie..., ajouta Andrew. »
Le petit canot progressait tranquillement dans le port.
« - Et cette petite chapelle, c'est du plus bel effet, remarqua le jeune Neumann.
- C'est la chapelle de Bonsecours ! Une chapelle pour les pêcheurs justement, continuait le Français. ».
Enfin, le large se faisait voir après la jetée, la houle plus forte se faisait sentir sur le canot de bois, Klaus commençait à devenir pâle.
«- Bon on arrive quand là ?!, hurlait Klaus.
- Tu rigoles ?!, lança Andrew, ça fait même pas un quart d'heure qu'on a passé l'écluse !
- Quand on n'a pas le pied marin..., riait Dominique. »
Le petit navire s'éloignait progressivement de Dieppe et mit le cap vers l'ouest, plus exactement vers Pourville-sur-Mer, un petit village à peu de kilomètres de la ville. Les goélands semblaient suivre le navire.
Voilà, ce chapitre est à présent terminé ! On espère sincèrement que les péripéties de nos deux soldats et de Dominique auront su vous plaire ! De même que la découverte de notre région natale ! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et nous lire, alors Merci ! Rendez-vous samedi pour le chapitre suivant !
Rédigé par les Éditions Café
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