Chapitre 27 - Renaissance
Beaucoup d'eau avait coulé sous les ponts depuis que Fabrice avait fait rencontrer Klara et sa sœur Adeline. Et justement qu'était devenue Adeline ? Celle-ci s'était enfuie de la France, elle vivait depuis lors à Godalming, un petit village traditionnel britannique. Personne ne connaissait son histoire, tous les riverains pensaient qu'elle rêvait de calme et de plein air hors de France. Elle s'était très bien intégrée à la vie locale et tenait un petit commerce d'épicerie dans le centre du patelin, elle faisait maintenant partie du village.
C'était lundi matin, le petit village se réveilla doucement. A l'aurore, Adeline était d'ores et déjà affairée à la mise en place de son magasin, un commerçant voisin vint à sa rencontre comme tous les lundis matin, ils parlaient autour d'un thé de la pluie et du beau temps, lorsque le premier client entra. C'était un homme atypique, il était de taille normale et tout de noir vêtu, on ne voyait guère son visage caché par l'ombre du haut-de-forme qu'il portait, il avait des gants de cuir noir, une redingote noire, elle aussi. On distinguait également une fine barbe de trois jours, tout aussi ténébreuse que son accoutrement. Inutile de dire, que ce premier client était atypique, voire même déroutant, effrayant. Il ne prit pas la peine de retirer ni son chapeau, ni ses gants et s'exprima dans un anglais correct, d'une voix rauque et caverneuse :
« - Bonjour, avez-vous des alcools forts ? »
Adeline était intimidée :
« - Euh ... Oui, j'ai toute sorte de boissons fortes... Laquelle désirez-vous ?
- Absinthe ?, lança-t-il froidement.
- Euh... L'absinthe est interdite à la vente depuis longtemps Monsieur..., déclarait-elle.
- Je suis prêt à mettre le prix..., ajoutait-il en tendant une liasse épaisse de billets de banque.
- Désolée, même avec toute la bonne volonté du monde, je ne pourrai pas vous en vendre ...
- Vous cherchez de l'absinthe, j'ai cru comprendre ?, interrompit le commerçant en retrait.
- Oui, répondit l'homme mystérieux.
- Cela reste entre nous, mais j'ai ce qu'il vous faut, attendez, je vais vous chercher ça, bougez pas ! »
Le commerçant Britannique revint quelques minutes avec une bouteille recouverte de poussière :
« - Avant que ce soit interdit, j'aimais prendre un fond d'absinthe après le repas, et je n'ai en rien changé mes mœurs depuis l'interdiction de sa consommation... Entre nous, j'en ai un beau stock dans ma cave, c'est pour ça qu'il m'arrive d'en vendre au gens discrets, je peux compter sur votre discrétion ?
- Bien sûr, je me ferai très discret, combien vous dois-je ?, reprit le mystérieux anonyme.
- Comme j'ai un bon feeling avec vous, reprit le marchand bon vivant, je vais vous la faire à moitié prix, ça fera quarante livres s'il vous plaît. »
L'homme isola deux billets de vingt livres qu'il tendit au vendeur et dit :
« - Dieu vous bénisse, noble marchant ! »
Le commerçant remit la bouteille et insista :
« - Vous serez discret ? »
Tout de suite, la voix de l'inconnu devint grave, froide et rauque, il dit :
« -T'inquiètes pas pour ça ! ».
Et aussitôt, il sortit de sa poche intérieure de manteau, un revolver muni d'un silencieux et il tira à deux reprises sur le commerçant sans défense qui tomba sur le coup. Il avait deux impacts de balles au niveau de la tête, les deux balles avaient traversé au niveau des yeux dont il ne restait plus rien hormis un gigantesque trou noir coulant de sang. Adeline tenta de s'enfuir mais, le tueur pointa l'arme vers elle :
« - Je te déconseille fortement de fuir si tu tiens à la vie. Alors, tu vas revenir vers moi et rester sagement sans bouger.
- Mais qui êtes-vous sale monstre ?!, hurla-t-elle choquée.
L'homme retira son haut-de-forme laissant apparaître son visage :
- Tu ne me reconnais dont pas ?
- Fabrice ?!
- Ravi de te revoir aussi mon amour ! Tu m'as tellement manqué..., dit-il d'un ton machiavélique.
- Tu n'es pas mort ?!, s'époumonait-elle.
- En ai-je l'air ?, répondit-il cocasse.
- Mais... Pourquoi, t'en être pris à ce pauvre Peter ...? Pleurait-elle.
- J'avais des fourmis... Il fallait bien que je me dégourdisse les doigts !, riait La Main de Feu.
- Qu'est-ce que tu me veux, pauvre fou ?
- Je vois que tu as gardé ta politesse d'antan..., poursuivait Fabrice, ce que je veux que tu fasses, je veux que tu m'aides à retrouver ta tendre et chère sœur !
- Tu vas la tuer !!, hurlait-elle.
- Euh... Laisses moi réfléchir un court instant... Oui !, riait la Main de Feu.
- Non !! Je refuse ! Il en est hors de question... »
La Main de Feu colla alors le canon de l'arme sur la tempe d'Adeline qui paniquait toujours plus :
« - Je... Je ne peux pas livrer ma sœur au diable... »
Fabrice chargea le pistolet :
« - As-tu le choix ma belle ? Allez en route, sors, au moindre écart de trajectoire, je t'abats sur place, compris ?!
- Pardonne... Moi Klara..., pleurait-elle en regardant le ciel. »
Fabrice, installa Adeline dans sa voiture qu'il verrouilla, puis il retourna seul dans le magasin chercher la bouteille d'absinthe qu'il déboucha et dont il but à même la bouteille deux gorgées qu'il recracha, puis il regarda le corps du commerçant mort, Peter qui baignait dans son propre sang :
« - Tu m'as bien eu, vieille ordure ! »
Il reprit l'argent qu'il avait donné au pauvre marchant :
« - Entre nous, j'en aurai plus besoin que toi ! Allez, prends soin de toi mon pote, après tout, il n'y a pas mort d'Homme ! »
Il rit, posa la bouteille d'alcool en équilibre sur le cadavre et rejoignit son automobile qui retenait Adeline prisonnière. La voiture s'arrêta devant la vitrine du magasin, où l'on pouvait voir le corps sans vie avec la bouteille posée dessus. La Main de Feu ouvrit la vitre de sa voiture, sortit son revolver silencieux et tira à plusieurs reprises sur la bouteille encore pleine. Celle-ci explosa d'un coup, le commerce brûlait, comme une âme impure en enfer.
Le sort de Klara était compromis.
Voilà, c'est sur ces événements que ce chapitre s'achève ! On espère sincèrement que ce petit rebondissement aura su vous plaire ! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et nous lire, alors Merci ! Avec ce suspense, continuez votre lecture !
Rédigé par les Éditions Café
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