Chapitre 23 - Histoire douloureuse
« - Vous n'avez rien oublié Klara ? Vous êtes sûre ?
- Parfaitement sûre Karl !, répondait-elle.
- Alors en route mauvaise troupe, comme vous dîtes chez vous !, s'exclamait Karl, Et puis, ça me fait plaisir de vous emmener à Washington ! Ça me fait aussi plaisir de vous offrir l'hôtel ! »
Myllia arriva en trombes :
« - Alors grand-père, on oublie encore son permis de conduire !, disait-elle à son mari, Il y a des fois où je me demande vraiment ce qu'il y a dans ta tête ! Mais bon... Allez bonne route et n'aies pas le pied trop lourd sur l'accélérateur ! Et puis... !
- Oui... Oui... J'ai compris M'man !, dit-il cocasse, sur-ce à dans trois jours !
- Amusez-vous bien !, lançait Georges depuis la fenêtre. »
Klara monta dans le véhicule, la voiture démarra, ils partirent pour Washington D.C...
Le trafic était très faible aujourd'hui, à croire que la chance leur souriait. Ils atteignirent rapidement l'autoroute.
« - Ah ! Je vois que vous avez retrouvé le sourire !, sourit le père de George.
- Oui ! Je me sens moins dépaysée d'un coup !, répliqua-t-elle.
- Ah oui ! Je m'étais toujours dit qu'à ma retraite, je me paierai une voiture Allemande, et pas n'importe laquelle ! Une Opel Manta ! Flambant neuve ! En tout cas, c'est une vraie bête que j'ai sous les pédales !
- Je vous comprends Karl ! Ma voiture restée chez moi ... Est aussi de cette marque !, une larme coula de son visage.
Karl lui caressa l'épaule :
« - Écoutez Klara, je suis sûr que l'on va trouver un arrangement à tout ça ! Séchez-moi ces larmes ! Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire mais essayez de ne pas y penser... Et je... Je suis fière de vous ! Vous avez un courage comme j'en ai rarement vu ! Il faut vraiment être fort pour rester censé après avoir vécu tout ce que vous avez vécu, moi je deviendrai complètement fou ! Et aussi, je voulais vous dire...
- Quoi donc ? »
Karl prit une inspiration :
« - Vous êtes la fille que j'aurai aimée avoir ! Vous êtes la sœur que mon brillant fils aurait rêvée avoir ! »
Klara déposa un baiser sur la joue de l'homme :
« - Et vous, vous êtes le père que j'aurai aimé avoir, même si je n'ai pas connu mon feu-père... Paix à son âme...
- Je sais d'après vos dires que votre père semblait être un Saint-Homme ! Et sans jamais l'avoir côtoyé, je l'admire énormément !... Oh... Ben mince alors, vous avez réussi à me faire pleurer avec toutes ces tendresses-là ! Sacrée Klara ! »
La route se poursuivait. Après quelques heures sur les longues autoroutes goudronnées de l'Est Américain, la sortie en direction de Washingthon D.C. se faisait voir.
« - Chère Mademoiselle Dietriech, bienvenue à Washington D.C. !, s'époumona Karl.
- Merci Monsieur le Maire !
- Vous me flattez !, reprit celui-ci. »
La ville était magnifique, ils aperçurent le Capitole, puis la Maison Blanche et se dirigèrent vers la périphérie, le trafic était devenu invivable.
« - Mais pourquoi prenez-vous cette route-là ?, demanda Klara.
- Mon ami a souhaité nous accueillir dans sa propriété, selon lui plus calme que ses bureaux !, affirmait Karl. »
Les embouteillages se réduisaient et Karl emprunta une sortie où il n'y avait aucune voiture. Ils arrivèrent dans un quartier très cossu et élégant. Il arrêta son automobile devant une sublime maison blanche d'architecte. Constituée de plusieurs blocs parallélépipédiques de couleur blanche donnait l'effet d'une partie centrale ainsi que de deux ailes : ouest et est. Le tout s'élevant sur deux étages. Et le jardin de l'autre côté n'en était que plus magnifique.
« - Nous voici arrivés chez Graham !, s'exclama Karl. »
Ils sonnèrent à la porte et un homme de taille moyenne avec des cheveux plutôt courts ainsi qu'une fine barbe poivre-et-sel leur ouvrit :
« - Ah ! Ce cher Karl ! Ravi de te revoir vieux croûton ! Entrez, entrez !, dit-il »
Klara et son accompagnateur s'installèrent dans le bureau décoré dans un style assez classique, avec d'immenses bibliothèques, qui débordaient de livres en tout genres :
« - Alors je me présente, Hertz, Graham Hertz. Karl vous a sûrement parlé de moi chère Mademoiselle Dietriech ! Souhaitez-vous un thé ?
- Volontiers, répondit Klara. »
Aussitôt, un personnel lui apporta la tasse de thé.
« - Alors, Klara, Karl m'a très succinctement raconté ce pourquoi vous êtes là et moi, pour mieux cerner l'histoire, il faudrait que vous me racontiez cette histoire plus en détails, voulez-vous ?, demanda Monsieur Hertz. »
L'émotion pouvait se sentir dans son regard comme dans sa respiration ou même sa démarche :
« - Eh bien, il y a quelques mois, je me rendais au travail lorsque mon rédacteur-en-chef me dit qu'un vieil homme mourant à l'hôpital souhaitait s'entretenir avec moi et moi uniquement. J'ai appris de cet homme qu'il était mon père après qu'il soit assassiné par un tueur psychopathe..., des larmes coulèrent, excusez-moi et ensuite ce fou me traqua jusqu'en France où il m'enleva pour que je me réveille dans un sous-marin au large de la Côte Est des États-Unis, le sous-marin a coulé avec le psychopathe et moi... Je suis arrivée là... Voilà, vous savez tout de moi !
- Bien... Mais permettez-moi de vous poser quelques questions, comment avez rencontré la Main de Feu ?, s'interrogeait le diplomate.
- Après la mort de mon père, j'ai appris via son testament que j'avais une sœur : Adeline, mais qu'elle ne vivait plus en Allemagne ... Et que elle et mon père ne s'étaient pas vus depuis plus de dix ans suite à une dispute, j'ai donc cherché avec le peu d'indices que m'avait laissés mon père, à retrouver ma sœur pour d'une part lui annoncer la mort de Papa puis d'apprendre à connaître ma seule famille restante...
- Bien ... Écoutez Mademoiselle, je sais que cela est très dur pour vous de me raconter votre lourd passé, mais j'ai besoin de tous les détails pour tout parfaitement cerner, s'il vous plaît, faites un effort, suppliait Graham.
- Oui... Pardonnez-moi... Ils vivaient dans le sud de la France, à Roquebrune-Cap-Martin, près de Monaco, dans une villa immense ; La Vigie. Là j'y ai rencontré mon... Mon...
- Votre ?, reprenait Monsieur Hertz.
-Mon... Beau-frère, Fabrice Lechevallier ..., poursuivait-elle.
- La Main de Feu !, continua Graham.
- Exactement oui... Adeline était partie en voyage d'affaire, et Fabrice m'a considérée comme sa propre sœur, il m'a logée et offert tout le confort le plus luxurieux, mais je recevais toujours plus de menaces de ce fou, et Fabrice m'en protégeait très bien, et puis un jour... »
Klara ne pouvait plus retenir ses larmes.
- Prenez votre temps !, la réconfortait le Secrétaire d'État.
« - Un jour... La peur m'avait dépassée... Je n'étais plus maître de mon esprit... J'ai commis l'irréparable... J'ai commis une tentative de suicide... Mon Dieu j'ai honte aujourd'hui...
- Non ! Vous n'avez pas à avoir honte !, rassurait Graham Hertz comme il le pouvait. Je vous en prie, continuez, qui vous a sauvé ? »
Klara se calmait quelque peu :
« - C'est Fabrice qui m'amena aux urgences. Les médecins m'ont gardée plusieurs jours et puis Adeline est arrivée en même temps ... Nous étions si heureuses de nous retrouver ! Rien ne pouvait être plus beau que de pouvoir serrer mon sang dans mes bras ! Et là, La Main de Feu en a profité, Fabrice à glisser de puissants somnifères dans nos repas et il m'a enlevée, et rendez-vous compte que je me suis réveillée au beau milieu de l'Atlantique ...
- Merci Mademoiselle, poursuivit Graham, Il est de mon devoir de vous informer de plusieurs choses : la première est que cette conversation a été enregistrée afin que mes greffiers puissent noter et me rendre un compte-rendu. La deuxième est que je trouverai sûrement une issue mais cela risque le cas échéant de prendre un certain temps. Je ferai de mon mieux pour accorder à votre dossier toute l'importance qu'il mérite... C'est bien malheureusement tout ce que je puisse faire.
- C'est déjà parfait, je vous remercie infiniment !, déclarait-elle.
- Ne me remerciez pas trop vite ! Attendez que la procédure soit à cent pourcent terminée..., répliquait-il. Klara, Karl, je vous souhaite un bon retour ! Mes employés vont vous raccompagner dehors. Au plaisir. »
Karl et Klara gagnèrent leur automobile :
« - Alors heureuse ?, lança euphoriquement Karl.
- J'en ai l'air ...?, répondit-elle froidement.
- Ah... C'est bien ce que je craignais..., constata le retraité.
- Quoi donc ? »
Karl se frotta le front :
« - Vue l'attitude déplorable de mon ami, Klara, je vous le dis, j'ai honte... J'ai honte de vous avoir emmené chez lui, j'ai honte du comportement qu'il a eu envers vous. Je suis désolé... Désolé qu'il vous ait comparé à un vulgaire dossier... Et je suis désolé de vous avoir demandé cela sur ce ton complètement niais et imbécile de ma part... »
Elle posa sa main sur son épaule :
« - Non... C'est moi qui suis désolée de vous avoir répondu si méchamment... Excusez-m' en encore ...
- Bon, un partout, la balle au centre alors, allez je vais annuler l'hôtel, nous rentrons, qu'en dîtes-vous ?
- Très bien ...
- Alors en route mauvaise troupe !, lança Karl. »
Et le véhicule quitta la rue, le quartier, la ville, le comté puis l'État pour enfin rentrer à Virginia Beach. Le voyage fut très calme. L'obscurité envahissait une partie du Monde lorsque Karl et Klara arrivèrent au domicile. Un court moment se passa :
« - Tiens ?! Il n'y aucune lumière dans la maison, étrange, pourtant les voitures de Myllia et de Georges sont là... Vraiment étrange, bref, allons voir ça. »
Ils sortirent de la voiture et entrèrent :
« - C'est nous !, s'écria Karl, Y'a quelqu'un ? Houhou ? Personne ! Bon, bah ils sont sortis, ils ont dû vouloir profiter que l'on ne soit pas là, mais bon... Allez, ce soir, c'est moi qui régale, enfin, une pizza, ça vous dit ?, lançait-il enthousiaste.
- Non merci... Désolée, je suis épuisée, vous ne voyez pas d'inconvénients à ce que j'aille me coucher ?, s'excusait-elle.
- Faites donc !, renchérit-il puis il se mit à parler seul, En attendant, ce sera une quatre fromages pour moi ! Bon, où est-ce que Myllia a caché le kirsch ? Voyons voir par là ... »
Il était onze heures lorsque Klara se réveilla, elle se prépara puis descendit, l'ambiance dans la maison était fantomatique, il n'y avait aucun bruit, l'on aurait pu entendre les particules atomiques se mouvoir dans la matière. En arrivant au salon, elle vit Karl endormit avec une part de pizza toujours dans ses mains. Le cas échéant, Myllia et son fils n'étaient toujours point rentrés.
Il était dors-et-déjà treize heures, la faim s'empennait à Klara et Karl dormait toujours, ainsi cette dernière décida de prendre les rênes de la cuisine, elle repéra les ustensiles de cuisines et les ingrédients dont elle avait besoin. Elle se lança donc dans la préparation du Königsbergerklopf, copieux plat Allemand. L'odeur alléchante de la viande qui cuisait fit virevolter les narines de Karl qui se réveilla en trombes et qui fit irruption dans la cuisine :
« - Hum !! Je reconnaîtrai cette odeur entre mille ! Le Köni... Le Königsber..., Ah je vais y arriver, le ... Kö... Le Königsbergerklopf ! Klara, je vous bénie !
- Bien dormi Monsieur le Maire ?, lança-t-elle cocasse.
- Affirmatif ! Bon, sur-ce, je vais me faire un petit kirsch moi !, s'écria-t-il.
- Eh ben ... Bonjour le réveil ! »
Une demi-heure était passée, Karl était en cuisine avec la jeune femme :
« - A ce propos, aucune nouvelle de mon fils et de mon épouse ?
- Toujours pas, cela devient inquiétant !
- ... »
Au même moment, la porte s'ouvrit, Myllia arriva dans la cuisine, Karl lui sauta au cou :
« - Ma chérie, j'ai eu peur moi ! Où étais-tu ? Et où est Georges ?
- Tout va bien ! Nous sommes partis chez ma sœur en taxi, elle voulait nous voir, et puis il a été rappelé pour une mission, alors je l'ai accompagné à bord de l' U.S.S. New-Jersey et je suis revenue à pieds, j'avais envie de marcher... Mais et vous, vous ne deviez pas rentrer demain ?
- Oui ... Cela s'est mal passé avec Graham ..., affirma Karl.
- Je suis navrée pour vous Klara..., renchérit Myllia.
- Il n'y a pas de mal, allez tous à table ! »
Le repas fut des plus admirables, Karl cependant se fit réprimander quant au kirsch qu'il avait bu.
Voilà, c'est sur ces événements que ce chapitre s'achève ! On espère sincèrement que les péripéties de nos protagonistes auront su vous plaire ! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et nous lire, alors Merci ! Continuez votre aventure maintenant avec la suite !
Rédigé par les Éditions Café
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top