Chapitre 13 - Vague d'émotions
La clarté du Soleil matinal vint réveiller la douce Provence. La nuit fut courte pour Klara qui n'avait pour ainsi dire pas fermé l'œil. Elle attendait avec impatience la rencontre entre elle, sa sœur, et son beau-frère.
Il était maintenant treize heures vingt, Klara avait appelé plus tôt une entreprise de taxis. Un taxi se rendrait à son hôtel pour treize heures et trente minutes.
Klara se mit alors sur son trente-et-un, si l'on pouvait dire..., elle descendit et se trouva dans le hall d'entrée de l'hôtel. Cette pièce était d'un luxe inégalé, ainsi les dorures et les magnifiques fresques se partageaient les murs.
A l'extérieur, un taxi attendait, la jeune femme monta à l'intérieur :
« - Bonjour Madame, dit le chauffeur, pourriez-vous me donner l'adresse de votre destination s'il vous plaît ?
- Bonjour Monsieur, alors je souhaiterais me rendre à la pharmacie Saint Roman au numéro un de la départementale six-mille quatre-vingt-dix-huit à Roquebrune-Cap-Martin. »
Le chauffeur déploya une immense carte, et commença à chercher dans l'index le village. Après quelques minutes, il s'exclama :
- Ah oui ! C'est ici, dit-il tout en montrant du doigt le lieu. Très bien, Madame montez, en vous souhaitant un agréable trajet. »
Le trafic autoroutier fut que peu dense, ainsi, la route fut assez courte puisqu'elle ne dura que deux heures. Il était donc quinze heures quand le taxi s'arrêta devant la pharmacie Saint Roman. Aussitôt le véhicule de transport reprit la route et Klara attendait son beau-frère qui apparemment ne semblait pas aimer la ponctualité.
En outre, plusieurs questions se posaient à Klara ; tels que : « À quoi ressemblait-il ? Me reconnaîtra-t-il ? Ma sœur m'acceptera-t-elle ? ... »
Quelques minutes plus tard, elle décida de se rendre dans la cabine téléphonique située à quelques mètres d'elle. Elle sortit un bout de papier où étaient marqués plusieurs numéros. Elle inséra une pièce, et composa avant de prendre le combiné :
« - Allô ! Ici la Vigie, que voulez-vous ?, déclara une vieille femme.
- Ah, bonjour ! Je souhaiterais parler à Fabrice Lechevalier si possible ?, demanda l'allemande.
- Vous êtes qui vous ?, interrogea-t-elle.
- Sa belle-sœur !
- Ah... La fameuse... Vous êtes donc Klara, et vous attendez devant la pharmacie, mais Fabrice n'est pas là... C'est bien cela ?, répondit-elle. »
La jeune journaliste déconcertée répondit bêtement oui.
« -Très bien... Alors ne vous inquiétez pas, celui-ci devrait arriver dans quelques dizaines de minutes... A bientôt !
-Attendez ! Et vous, qui êtes-vous ?
-Hum ! Je suis la femme de ménage... A bientôt... »
La vieille femme raccrocha brutalement. Il restait quelques minutes de communication à Klara devant-elle, alors elle appela son supérieur à Bonn :
« - Allô ? »
Un homme à l'autre bout du fil hurla :
« - Klara ??!! Mon Dieu t'es vivante ! Mais où es-tu passée depuis tous ces mois !?
- Artmund ?, supposa-t-elle.
- Wah ! Quel intellect ! Je pensais que tu m'avais oublié ! Mais qu'est-ce tu fous ? Et où es-tu ? »
La jeune femme ne pouvait plus arrêter son patron, elle s'excusa maintes fois et ajouta :
« - Écoute, je suis en France, j'ai perdu mon père il y a quelques mois, je tente de renouer avec ma sœur qui habite à Monte-Carlo et pour couronner le tout, un malade me court après et veut ma peau ! Voilà, c'est ce que tu voulais savoir, voilà pourquoi je suis absente et encore une fois je suis infiniment désolée !
- Ma pauvre Klara !, hurla-t-il d'un rire mesquin Mais là ça dépasse tout, tes bobards sont plus gros que toi ! Tu te rends compte de ce que tu dis ! Mais trêves de plaisanteries, peu importe où que tu sois, je te donne deux jours et pas un de plus pour rappliquer au bureau ! N'oublies pas Schneider, tu as deux jours pour rappliquer à Berlin sinon... »
La journaliste le coupa :
« - Sinon quoi ?
- Tu veux jouer à ça !, hurla Artmund, Eh bien si tu n'es pas dans mon bureau dans deux jours, c'est le licenciement pour faute grave et tu sais que j'en suis capable ! »
Klara s'énerva à son tour :
« - Oh ! Que t'en sois capable ou pas, je m'en fou complètement, et ce que tu auras dans deux jours sur ton bureau, ce ne sera pas moi mais ma lettre de démission, compris ! Sur-ce, la menteuse s'en va rattraper le temps perdu avec sa famille, le temps que j'ai perdu à bosser comme une dingue pour toi ! Allez bon vent ! ».
Et elle raccrocha. Elle qui voulait prendre de simples nouvelles de son bureau, cela avait échoué. Elle était fière de ce qu'elle venait de dire, mais là où elle ne l'était pas, c'est qu'elle n'avait plus de travail, mais un journaliste comme elle serait vite embauchée par n'importe quel périodique assez malin.
Et effectivement, les pronostics de la femme de ménage s'avouèrent bons. Vingt minutes étaient passées depuis leur appel téléphonique. Au bout de vingt minutes, Fabrice arriva, mais la façon dont il arriva se trouva aux antipodes de ce que Klara pouvait penser.
En effet, ce n'est pas une simple voiture avec Fabrice dedans qui s'amena, mais un convoi de trois voitures : A l'avant se trouvait un gros 4x4 Britannique, ce véhicule tout-terrain couvrait la voiture qui suivait, à savoir une limousine Allemande, dans laquelle était sûrement installé Fabrice, et pour fermer la marche, un autre 4x4 Anglais. Tous ces véhicules étaient de couleur noire et aux vitres teintées.
Le convoi s'arrêta devant la pharmacie, les passants bouche-bée assistaient à la scène. Le chauffeur de la limousine sortit, il ouvrit la portière arrière et Fabrice sortit de la voiture. Enfin Klara pouvait mettre un visage sur ce nom. En effet, Fabrice était grand et mince. Ses cheveux longs et noirs étaient mis à l'arrière, seules quelques fines mèches tombaient sur son visage, passant ainsi devant une magnifique paire de lunettes solaire d'une grande marque de luxe, son teint quelque peu bronzé et son sourire angélique faisaient de lui une personne que l'on oubliait rarement. Il était vêtu ce jour-là d'une chemise blanche et d'un jean noir dignes des plus grands tailleurs et aussi de belles chaussures de ville en cuir.
Fabrice s'approcha de Klara tout en lui ouvrant ses bras :
« - Klara ! Je suis si heureux que nos deux familles se retrouvent enfin ! »
Il la prit dans ses bras :
« - Hum, il n'y a aucuns doutes possibles, tu es bien une Dietriech, c'est marrant, tu as le même parfum que ta sœur ! »
Tous deux montèrent dans la limousine. L'intérieur fut d'un luxe des plus raffinés. Les selleries étaient toutes de cuirs blancs. Entre deux, divers revêtements ornaient l'intérieur de la voiture, tantôt du cuir noir, tantôt des touche d'ébènes...
Une fois Klara et son beau-frère installés confortablement, le chauffeur en uniforme prit la parole :
« - Où dois-je conduire Monsieur et Mademoiselle ?
- Conduisez-nous à la Vigie mon cher Victor !, déclara le riche homme.
- Tout de suite Monsieur Lechevallier. »
Aussitôt le chauffeur fit un signe de la main, et les deux 4x4 à l'avant et à l'arrière se mirent en marche et le convoi se forma de nouveau et prit la route.
« - Maintenant que l'on s'est rencontrés, on pourrait peut-être se tutoyer..., suggéra Fabrice.
- Avec plaisir cher beau-frère !, fit Klara.
- Mais au fait, remarqua la jeune femme, pourquoi tout cet armada de 4x4 ?
- Oh tu sais, notre fortune est convoitée par beaucoup !, rigolait-il, alors ces voitures remplies de gardes du corps armés ne sont pas de trop !
- Mais au fait, tu as dit à Monsieur Victor de nous conduire à la Vigie... Mais, c'est quoi la Vigie ?, interrogea Klara.
- La Vigie, c'est notre demeure ! Et justement nous y arrivons !, riait le milliardaire. »
Le convoi s'arrêta devant une haute barrière électrique très bien gardée, un homme du véhicule avant échangea quelques mots avec un des gardes, puis la barrière s'ouvrit. Deçà le convoi se trouva sur une longue ligne droite entourée de magnifiques hêtres centenaires, puis au bout de cette longue ligne droite apparut enfin La Vigie*.
Cette villa était de toute beauté. Elle formait un haut parallélépipède rectangle blanc de trois étages. Sa splendeur était incroyable, son style dix-huitième siècle ainsi que son jardin à la française n'étaient que trop admirables, La Vigie était perchée sur un rocher qui dominait le Cap-Martin, depuis la demeure, on dominait notamment la Principauté de Monaco qui se trouvait à quelques centaines de mètres.
Le bout de la route continuait en un souterrain passant sous la maison, il s'agissait en réalité du parking de la résidence. Les deux 4x4 se stationnèrent non loin de la limousine conduite par Victor. Les gardes-du-corps du couple Lechevallier sortirent les premiers de leurs voitures, ce fut cocasse à quel point ces hommes se ressemblaient, la plupart étaient imposants, et portaient des lunettes de soleil, une oreillette et un costume à cravate noire. Tous entourèrent la limousine. Victor sortit à son tour, il fit sortir son patron et la jeune femme avec un sourire des plus flatteurs. Les gardes s'alignèrent devant Fabrice et Klara. Voici ce que le riche homme leur dit :
« - Messieurs, voici Klara, ma belle-sœur, à partir de maintenant, vous devrez la protéger autant que moi ! »
Tous hurlèrent simultanément :
« - Oui Monsieur !
- N'aies pas peur Klara, ils te seront dévoués, ils te protégeront ! En attendant, n'oublies pas que pour l'instant, aux yeux d'Adeline tu es une ancienne connaissance !
- Oui Monsieur, ria la jeune femme émerveillée par tout ce luxe. »
Fabrice rit et tous quittèrent le parking, et quel parking, ainsi ce garage était une véritable caverne d'Ali Baba : il regorgeait des voitures de collection et des super-cars les plus puissantes et plus chères pouvant exister. Mais aussi plusieurs 4x4 de marques toutes aussi diverses appartenant à la sécurité.
Klara ne savait plus quoi penser tant elle demeurait bouche-bée.
La Vigie* : Nota Bene, maintenant que ce chapitre terminé, voici plusieurs précisions à propos de la villa La Vigie. Cette demeure existe réellement. Il s'agit d'une des plus prestigieuses que l'on puisse rencontrer sur les bords de la Méditerranée. A titre d'information, cette villa a appartenu au grand couturier Karl Lagerfeld pendant plus de dix ans. Elle est maintenant sans occupant fixe et est proposée en location.
Voilà, ce chapitre est à présent terminé ! On espère sincèrement que les péripéties de Klara auront su vous plaire ! Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre et nous lire, alors Merci ! Continuez votre visite de la Vigie avec la suite !
Rédigé par les Éditions Café
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