[KakuHida] The Falling Star
[[ Illustration par ??? | Montage par Iekazu ]]]
Un petit KakuHida dédié tout spécialement à @Clemwolf456 ~
Lorsqu'il passe, tous les regards se tournent vers lui.
Nombre de femmes tentent d'obtenir son numéro.
Pourtant, jamais il n'a côtoyé qui que ce soit.
Il est la coqueluche de bon nombre de fans et ce, à mon plus grand désarroi...
Hidan avait toujours su qu'il plaisait énormément et ne s'était jamais senti mal à l'aise vis-à-vis de cela. Au contraire, il aimait en jouer et se montrer. Il passait souvent pour un vantard sans cervelle mais il s'en fichait et continuait son petit cinéma.
Alors pourquoi est-ce que tout cela m'agaçait autant ?
« Hoy Kakuzu, tu penses quoi des photos de mon dernier shooting ? Me demanda-t-il un jour que nous étions installés dans un coin réservé aux VIP dans une boîte de nuit.
— Ben... Elles sont biens... marmonnai-je ennuyé.
— Un peu d'enthousiasme, Kakuzu ! Je suis carrément beau gosse ! En plus, regarde un peu ces poses sexy, mes fans adorent ! Oh, attends avant de toucher à ton cocktail, je vais publier une photo sur les réseaux sociaux !
— Sérieusement Hidan, grognai-je. Je ne suis pas l'une de ces fangirls hystériques alors fiche-moi la paix avec ces conneries. Et t'es obligé de poster des photos de tout ce qu'on mange et boit ?
— Il faut que je tienne mes fans informés de tout, tu sais. Mon succès en dépend !
— T'as pas besoin de ça pour vivre... Tu as un travail à côté de ta carrière de mannequin ridicule, il me semble ?
— Ouais... Mais mon manager m'a dit qu'il serait préférable de tout quitter pour me concentrer sur ma carrière. Je gagne suffisamment ma vie pour ça. Regarde, toi qui aime tant l'argent, je t'offre des expériences luxueuses !
— Je n'aime pas ta façon de jeter ton argent par les fenêtres avec ces idioties.
— Quel rabat-joie... soupira-t-il en sirotant son cocktail couleur bleu lagon. Hum, je devrais peut-être lancer un live ?
— Si tu fais ça, je te préviens, je rentre à la maison ! Maugréai-je agacé. Je ne sors pas pour subir toutes ces conneries !
— Tu devrais te sociabiliser, Kakuzu, ça ne te ferait pas de mal, tu sais...
— Tsss... »
Furieux, je me levai pour partir. Hidan tenta de me retenir mais je n'étais vraiment pas d'humeur à le supporter. Il avait changé et je ne le reconnaissais plus...
Quelques mois plus tôt, il n'était qu'un simple employé de bureau au même titre que moi. Nous nous connaissions depuis l'école et vivions en colocation depuis plusieurs années, ayant notre petite routine tel un vieux couple marié. Je m'étais toujours senti à mon aise à ses côtés et cela semblait réciproque. Nous avions l'impression de nous comprendre sans mot dire... Jusqu'au jour où un changement radical s'opéra dans nos vies. Hidan avait été repéré par une agence qui avait aimé son style et lui avait proposé rapidement un contrat avec eux.
A ce moment, je réalisai à quel point nous avions cessé de nous comprendre. Hidan changeait à mesure que sa notoriété grandissait, me laissant peu à peu de côté, prenant peu à peu la grosse tête... Comment avait-il pu oublier la base de tout ce que nous avions vécu ensemble ? Je me sentais comme trahi et surtout, un autre sentiment indescriptible s'était emparé de moi. J'avais l'impression qu'on me l'avait arraché et que plus jamais il ne me reviendrait en somme, contrairement à toute attente : j'avais le cœur brisé.
Jusqu'à ce jour, j'ignorais que j'éprouvais de tels sentiments pour lui mais la réalité m'avait vite rattrapé mais certainement trop tard puisque notre lien se déchirait peu à peu. J'étais dégoûté par sa personnalité qui avait changé au point qu'il était devenu méconnaissable... Ce n'était plus la personne à laquelle je m'étais attaché.
J'avais longuement réfléchi à tout cela et je ne pouvais que constater que les choses empiraient entre nous. A un moment donné, je sentis que ce n'était plus vivable pour moi et qu'il me fallait prendre une décision.
Ce jour-là, Hidan avait fait livrer un repas luxueux offert par un traiteur pour lequel il avait fait de la publicité sur ses réseaux sociaux. Les plats étaient appétissants et copieux mais cette vision ne me donna pas faim pour autant. J'étais las de cette vie de pseudo star qu'il menait et rien de ce qu'il pouvait m'offrir ou me montrer n'attisait en moi une quelconque joie. J'aurais voulu revenir à des choses simples entre nous, juste lui et moi comme par le passé mais cette notion le dépassait désormais...
« Hoy Kakuzu ! Regarde un peu tout ça ! Je suis content que ce soit arrivé ce soir, j'ai une grande nouvelle à t'annoncer ! Viens, assieds-toi ! Oh attends, pousse-toi un petit peu, je vais faire une photo... Mon manager m'a bien précisé de ne pas trop afficher le fait que je vive avec quelqu'un car ça pourrait nuire à ta vie privée... Oh ! Quelle opulence ! On va se régaler ! »
Hidan semblait aux anges lorsqu'il déballa les cartons remplis de nourriture tandis qu'il avait déposé une enveloppe sur ses genoux. Cependant, son enthousiasme n'était pas contagieux, bien au contraire car le voir ainsi m'exaspérait sincèrement... Il finit par se rendre compte de mon absence de réaction et se replaça dans son siège avant s'empoigner son enveloppe.
« Kakuzu, partons ensemble aux États-Unis ! S'exclama-t-il en sortant des billets d'avion. Tout est offert par mon agence : vol en première classe, hôtel cinq étoiles, repas... Tout sera pris en charge et ils ont accepté que tu m'accompagnes ! Ce sera pour une durée de trois semaines et...
— A quel moment t'ai-je autorisé à prendre des décisions à ma place ? Le coupai-je froidement.
— Eh bien... Je voulais te faire la surprise... Je me souviens que tu m'avais dit un jour que tu aurais aimé voyager... C'est l'occasion idéale, non ? Hésita-t-il en remarquant mon agacement.
— Une surprise ? T'appelles ça une surprise ? M'emportai-je. Un voyage durant lequel tu seras toujours pris par ta stupide carrière, tes stupides lives et devoir faire profil bas pour éviter que tes fans n'imaginent quoi que ce soit entre nous ? J'espère que c'est une blague ! Et tu crois sincèrement que mon travail me permet de poser trois semaines de congés comme ça du jour au lendemain ?
— Mais Kakuzu... Tu n'as pas besoin de travailler et...
— C'est bon, j'en ai assez entendu, cette fois. C'est plus possible, désolé.
— Q... Quoi ? Balbutia-t-il choqué.
— Je ne supporte plus cette vie, ta carrière, tes excès et la célébrité qui te monte à la tête. Je ne peux plus continuer comme ça. J'ai trouvé un nouvel appartement, je déménage ce week-end. Comme ça, tu pourras continuer à mener la vie que tu voudras, ça ne me concernera plus.
— Non ! Pourquoi partir ? Je peux t'offrir tout ce que...
— Tu n'as pas compris, Hidan. Je ne veux rien du tout, juste retrouver une existence normale, comme autrefois. C'est tout ce que je demande. Et avec toi, je n'ai plus cette possibilité. »
Sans même un regard, je me détournai et me dirigeai vers ma chambre. Forcément, j'avais le cœur lourd mais je ne pouvais plus supporter cette situation. Combien de fois avais-je dû presque me cacher lorsqu'il se faisait aborder par ses fans dans la rue et qu'elles me jetaient de sombres regards en lui demandant si j'étais son garde du corps ou son petit ami. Forcément, il répondait toujours par la négative tout en s'empressant de changer de sujet et les éloignant de moi.
Le plus difficile à supporter venait du fait que notre relation était devenue ambiguë peu avant qu'il se lance dans son stupide projet. On avait commencé à se rapprocher mais rapidement, s'éloigner pour conserver son image ensuite. Pour le rendre encore plus « désirable », on lui avait demandé de rester célibataire. Je n'avais donc aucun avenir avec lui alors à quoi bon ?
« T'es déjà franchement pesant en temps normal, mec, là, c'est vraiment pire que tout... marmonna Deidara, un de nos amis communs alors que nous nous étions à notre petit restaurant habituel. J'ai l'impression de voir une aura obscure se dégager de toi, tu sais, un peu comme dans les mangas et...
— Ferme-la Deidara ! Le coupa Sasori en le repoussant dans son siège. Sérieusement, Kakuzu, tu comptes te morfondre comme ça combien de temps ? Quelque part, Deidei n'a pas tort, je te préférais presque quand tu râlais après les augmentations de prix...
— Ça fait deux semaines que vous vivez chacun dans votre coin et que vous n'êtes plus en contact, faudrait peut-être tourner la page... commenta Kisame en buvant sa bière.
— Venant d'un mec qui ne sait tout juste ce que « tomber amoureux » signifie, t'es vraiment mal placé pour commenter ! Quel insensible ! Tonna Konan en écrasant son poing sur son crâne. On ne tourne pas la page comme ça quand on est vraiment amoureux, crétin de requin !
— Hey ! J'ai une petite amie, moi ! Je suis pas insensible, je m'appelle pas Sasori !
— Sasori, qu'est-ce que tu fais ? S'enflamma soudain Konan en bondissant de son siège.
— Attends, attends, il se passe quelque chose là ! »
Sasori tenait son portable et était connecté sur l'un des nièmes lives de Hidan. Tous s'agglutinèrent autour du téléphone en voyant que quelque chose clochait dans son attitude. Hidan semblait comme perdu et peinait à trouver ses mots.
« Eh bien, oui, vous avez bien vu dans la presse... dit-il sur un ton hésitant en baissant la tête puis en la détournant comme s'il évitait l'objectif, le visage... tuméfié ? Ah... Les nouvelles vont vite, non ? Donc voilà, pour ceux qui l'ignoraient, j'ai été agressé dans la rue la nuit dernière alors que je rentrais chez moi. Apparemment, c'était un fan disons... un peu trop attaché quoi... Hum... Comme j'ai voulu me défendre, j'ai pris quelques coups en retour mais rien de grave, rassurez-vous. Mais voilà, c'est un choc et même ce live est compliqué pour moi... Ça s'est passé près de mon domicile et mon adresse a été dévoilée donc je suis dans l'obligation de déménager... Le temps que les choses se tassent pour moi, je vais devoir déconnecter un moment des réseaux. De toute manière, je vais bientôt embarquer pour les États-Unis pour un nouveau contrat alors je profiterai de cette période pour faire une pause. Je voulais juste vous rassurer que j'allais bien mais que j'ai besoin de temps pour me remettre de tout ça... Ah... Oh... Vous parlez de mon ami qui est souvent avec moi, haha, vous avez l'œil... C'est vrai qu'il en impose haha... Mais non, il n'était pas avec moi ce jour-là... Bien, je pense avoir fait le tour... A mon retour, je vous partagerai plein de contenu pour vous raconter mon séjour, bien sûr ! Et d'ici là, prenez soin de vous ! A bientôt ! »
Lorsque le live se termina, tous les regards se tournèrent vers moi qui avait peiné à cacher ma surprise face au récit de Hidan. Il semblait vraiment perturbé par ce qui lui était arrivé et il n'avait certainement personne de suffisamment proche de lui pour remonter la pente mais...
« Quoi ? Marmonnai-je agacé. Ce n'est pas mon problème si cet imbécile attire ses fans jusque chez lui ! Je ne suis pas son garde du corps, il n'a qu'à en recruter un, tiens ! Hidan est un comédien, il aura certainement surjoué pour attiser la compassion de son public...
— Kakuzu... Non, il est vraiment amoché et on voit qu'il a vraiment été traumatisé, fit Konan. On n'est pas en train de te dire que c'est de ta faute mais ce serait bien de prendre de ses nouvelles... Tu sais, on n'est plus proches de lui depuis qu'il a commencé sa carrière. A vrai dire, je pense qu'aucun de nous n'a son numéro...
— Et c'est hors de question ! Tonnai-je avec colère. Cette histoire commence vraiment à m'énerver et avant de passer pour le méchant dans cette affaire, je vais rentrer chez moi.
— Kakuzu, ne le prends pas comme ça... »
Décidément, je devais vraiment avoir les nerfs à fleur de peau pour m'emporter ainsi aussi facilement jusque devant mes amis... Mais moi-même j'avais été troublé par ce qui était arrivé à Hidan sans pour autant souhaiter leur montrer. Bien évidemment, ma fierté m'empêchait de vouloir le contacter.
Lorsque je rentrai chez moi, je sursautai violemment en distinguant une silhouette assise devant ma porte dans l'obscurité. Serrant mes poings, prêt à attaquer au besoin, j'allumai la lumière avant de reconnaître... Hidan qui semblait m'attendre là depuis un moment déjà... Il leva un regard attristé vers moi avant de se redresser. Je soupirai profondément avant de déverrouiller la porte de chez moi. Sans me demander mon avis, il se glissa derrière moi.
« Qu'est-ce que tu fiches ici ? Bougonnai-je avec ennui. Une agression ne t'a pas suffi ? Il serait peut-être temps de recruter un garde du corps, tu ne crois pas ? Et... »
Avant même que je ne puisse poursuivre ma phrase, il se jeta dans mes bras tandis que ses mains s'agrippaient nerveusement après ma chemise, la tête appuyée contre mon torse.
« A quoi est-ce que tu joues ? Marmonnai-je le corps crispé et les mains en l'air.
— Ne me laisse pas... Kakuzu... souffla-t-il le visage enfoui contre moi.
— Fallait y réfléchir plus tôt, tu ne crois pas ? »
Relevant son visage dont les yeux luisaient comme s'il était sur le point de verser des larmes à ma plus grande surprise, il se jeta avidement sur mes lèvres sans que je ne puisse ajouter quoi que ce soit. J'eus comme l'impression de recevoir une véritable décharge électrique dans tout mon corps face à la surprise et surtout, ce contact fébrile. Cependant, je ne me sentis pas capable de résister, comme si tous mes sens s'éveillaient d'un coup de manière incontrôlable.
Ses mains relâchèrent mon dos avant de venir s'apposer sur mon torse, déboutonnant les premiers boutons du vêtement. Je sentis alors qu'il me poussait délibérément vers le canapé et il était aisé de comprendre la finalité de son geste... Cependant, je savais qu'il n'était en aucun cas en mesure de penser de façon rationnelle si bien que je lui attrapai les poignets en le repoussant légèrement vers l'arrière.
« Stop, Hidan. Tu n'es pas en état de réfléchir ou de prendre des décisions. Tu sais très bien ce qu'il va se passer ensuite si tu fais ça, c'est ta carrière qui sera fichue et je ne pense pas que ce soit ce que tu veuilles aujourd'hui. Je vais te raccompagner chez toi et tu te reposeras ensuite.
— En fait... Tu me détestes maintenant... Haha... C'est de ma faute...
— Je ne te déteste pas mais tu as un comportement irrationnel. Prends tes affaires et on y va. »
Hidan avait marché légèrement en retrait le long du trajet. Il logeait désormais dans un petit studio appartenant à la société qui manageait sa carrière. Lorsqu'il entra chez lui, il s'assit sans mot dire sur son lit et fixa le vide face à lui.
« Je parie que tu n'as rien mangé et je vois que ton frigo est vide. J'ai vu qu'il y avait une supérette à côté, je vais te chercher quelque chose. J'arrive. »
Lorsque je revins, Hidan n'avait pas bougé. Il n'avait même pas retiré son manteau encore dégoulinant de pluie. Soupirant, je l'aidai alors à se mettre à l'aise puis attrapai une couverture pour la placer sur son dos avant de lui servir un bentô froid qu'il mangea à ma plus grande surprise, mais sans mot dire contrairement à ses habitudes...
Lorsqu'il eut terminé, je lui suggérai d'aller se doucher le temps que je nettoie les restes de son repas... mais pas que. J'avais toujours eu horreur du ménage mais pour le coup, je décidai de l'aider un peu à remettre de l'ordre dans son studio. Ce n'était pas terriblement mal rangé mais il restait un peu de vaisselle et des vêtements qui traînaient au bout de son lit.
Lorsqu'il sortit, vêtu d'une tenue décontractée pour dormir, il fut surpris de voir que tout était propre et rangé et me remercia avant de s'asseoir une nouvelle fois sur son lit, le regard vague. M'installant à ses côtés, je passai ma main autour de ses épaules avant d'apposer sa tête contre mon épaule et déposer un baiser sur son front. A ce moment, ses bras s'enroulèrent autour de ma taille et son visage se blottit contre moi, silencieusement, sans mot dire, comme si nous n'avions pas besoin de mots pour comprendre ce qui nous traversait l'esprit.
Hidan avait besoin de temps afin de décider ce qu'il voulait réellement et si sa carrière devait rester sa priorité, il devrait se plier aux règles et ne pas me fréquenter. Pour cela, il faudrait donc mettre de la distance entre nous.
Suite à cela, j'appris qu'il était effectivement parti loin de chez nous pour une durée indéterminée. Comme il l'avait annoncé sur son dernier live, il avait pris la décision de s'éloigner des réseaux sociaux le temps de se changer les idées. Cependant, il ne me donna aucune nouvelle sur toute la durée de son séjour.
Cependant, en son absence, quelque chose se produisit de mon côté. C'était un soir où nous avions prévu de nous retrouver entre amis à notre restaurant habituel et chacun m'avait longuement dévisagé avec inquiétude lorsque Sasori avait brandi un article qui me déstabilisa : en tête se trouvait une photographie de lui et moi et son titre « Secret Love Story pour Hidan ? »
« Qu'est-ce que tu vas faire, Kakuzu ? Me demanda Konan avec inquiétude.
— Il n'y a pas franchement de détails privés dans leur article, c'est du flan... bougonnai-je en parcourant le texte. Y'a des photos de nous mais ça aurait pu être n'importe lequel d'entre vous. Seul détail qu'ils possèdent, c'est qu'on était colocataires à la base mais ça ne veut rien dire...
— Il n'empêche que ses fans semblent y croire, à en voir les commentaires... « Sérieusement ? Hidan n'a jamais dit qu'il était gay et franchement... avec ce mec ?! », énonça-t-il après avoir scrollé en bas de page. « L'imaginer avec ce laideron me donne envie de vomir... Après avoir posé avec de superbes mannequins, il couche vraiment avec ça ? ». Oh et celui-ci : « Hidan doit se faire payer pour sortir avec ça, c'est pas possible, ce type a une tronche de psychopathe !! »
— Je me serais passé de cette agréable lecture, commentai-je agacé.
— Ses fans sont hystériques, nul doute qu'elles vont finir par te poser problème, souligna Sasori en continuant de lire les commentaires. Y'en a quelques-unes qui veulent ta peau déjà... Tu as pensé à prévenir Hidan ?
— Non, laissez-le en dehors de ça, répondis-je en soupirant. Il a fait une coupure et il en avait besoin, pas besoin de lui rajouter du stress. Je vais gérer, ne vous en faites pas.
— Et tu vas faire quoi ? Demanda Pein en arquant un sourcil.
— Aucune idée, j'aviserai en temps voulu.
— Quelle stratégie, se moqua Sasori tout en restant scotché sur son smartphone. Visiblement, tu es aussi futé que romantique. Je serais toi, j'irais vivre ailleurs pendant un moment, le temps que ça se tasse. Nul doute que ton adresse fuitera bientôt sur le net et une armée de poupées Barbie viendra tambouriner à ta porte pour t'arracher les...
— On se calme, Sasori, on se calme ! Le coupa Deidara. Personne ne va faire ça... Enfin, j'espère pas... Mais je pense sincèrement que tu devrais informer Hidan. Il n'y a que lui qui puisse apaiser les rumeurs.
— Il est accro aux réseaux sociaux et à son smartphone, nul doute qu'il a déjà vu cet article, expliqua Sasori toujours sans un regard. Hidan va te contacter, c'est évident. »
A peine eut-il terminé sa phrase que mon téléphone se mit à sonner et le nom de Hidan s'afficha à l'écran. Deidara se pencha dessus et éclata de rire.
« C'est quoi ce petit cœur à côté de son prénom ? Je ne te savais pas aussi cheesy, Kakuzu...
— Ferme-la, c'est ce crétin qui l'a ajouté quand j'avais le dos tourné ! M'enflammai-je en rougissant.
— Allons, réponds... Oh c'est un appel visio, on va tous en profiter !! »
Tout le groupe se pencha en avant pour entendre au mieux la conversation. Fort heureusement et au vu de l'heure tardive, personne ne pouvait nous entendre car le restaurant était vide en dehors des serveurs qui nous connaissaient bien et savaient rester discrets. Je n'avais pas envie de lui parler et encore moins devant le reste de la bande mais si je ne répondais pas, je savais parfaitement qu'il était tout à fait capable de sauter dans le premier avion pour revenir.
Lorsque je finis par décrocher, je vis sa mine inquiète s'afficher à l'écran avant de soupirer de soulagement lorsqu'il réalisa que j'étais bien entouré.
« Kakuzu... Je ne sais pas si tu as vu cet article à notre sujet mais... Ne t'inquiète pas, on gère ça de notre côté pour étouffer cette histoire. En attendant, on m'a conseillé de te demander de te retirer des regards le temps que tout soit réglé.
— Mais arrête un peu de t'inquiéter ! Maugréai-je agacé. Tout va bien se passer, t'inquiète ! Et si ton agence gère le problème...
— Non, Kakuzu, pour une fois, tu vas m'écouter. Ce n'est pas rien cette histoire, rappelle-toi que tout le monde n'est pas bienveillant, j'en suis la preuve vivante, je te rappelle. Donc, dès ce soir, tu vas te faire accompagner par euh... Kisame ! Kisame, il est là ? Ah, oui ! Ecoute, Kisame. Tu vas l'accompagner chez lui pour récupérer des affaires puis jusqu'à la gare. Essayez de ne pas vous faire reconnaître. Une fois là-bas, Kakuzu, tu prendras le Shinkansen en utilisant les billets que je viens de te transférer et tu iras dans notre maison de vacances. C'est une question de quelques jours, ton patron t'accorde l'autorisation de travailler à domicile jusqu'à ce que ce soit réglé. Pas besoin de poser de jours ni de contacter ton entreprise, mon agence a tout réglé. Quand tout sera terminé, c'est moi qui viendrai te chercher. Voilà. Ah oui et si tu ne m'obéis pas, j'autorise Kisame à employer toutes les méthodes qu'il jugera bonnes pour que tu te plies aux ordres, et ça inclut la violence. Bref, on se retrouve bientôt, allez bye ! »
Relevant la tête, je constatai face au sourire sadique de Kisame qu'il comptait suivre les ordres de Hidan à la lettre, le mot « violence » ne le rebutant en aucun cas, étant généralement habitué aux sports de combat... Le reste du groupe paraissait interloqué mais ce fut Deidara qui coupa court à ce lourd silence.
« Mec, une maison de vacances ? Tu possèdes une maison de vacances avec Hidan ? C'est une blague ?
— Qu'est-ce que tu vas imaginer encore ? Marmonnai-je ennuyé. C'est une maison qui appartient à ma famille mais comme ma famille adore Hidan, il a tendance à s'y croire chez lui et parle toujours de « notre » maison alors qu'elle n'est qu'à moi au final...
— Pourquoi je les trouve mignons ces deux-là maintenant ? S'étonna Deidara en plaquant ses mains sur ses lèvres. J'imagine tellement de scènes mignonnes dignes d'un shojo que je fonds devant...
— Mais qu'est-ce qu'il raconte encore celui-là ?
— Je suis sûr que Hidan a un faible pour le curry préparé par ta mère et qu'à chaque fois que vous leur rendez visite, elle s'empresse d'en préparer et de vous en mettre de côté un gros récipient pour que vous puissiez en ramener chez vous...
— Mais ferme-la, toi ! Grognai-je embarrassé.
— Et toi, t'es juste un gros jaloux quand tu vois que ta mère est plus attentionnée avec Hidan qu'avec toi et qu'elle te reproche de ne pas être aussi aimant que lui...
— Sérieusement, je vais te frapper...
— Chaque année, vous allez les voir pour nouvel an et vous allez au temple ensemble et ta mère s'extasie devant lui parce que son kimono lui va terriblement bien mais toi, elle ne te dit rien. D'ailleurs, elle a veillé à ce que vous soyez assortis et...
— Kisame, on y va, j'ai un train à prendre ce soir !
— Eh mais j'ai pas fini ! Lança Deidara sur un ton de reproche. Tu n'as pas encore reconnu qu'au lieu d'être froid, tu étais aussi romantique et cliché qu'un héros de shojo ! Kakuzu !!! »
Hidan et moi avions une existence tel un vieux couple avant que sa carrière ne soit lancée. On le savait et on en riait souvent même si nous n'avions jamais passé le cap de la simple amitié. Nos familles respectives nous connaissaient bien et nous appréciaient comme si nous ne formions qu'une seule famille. Finalement, il avait fallu que cet imbécile de Deidara mette le doigt sur le sujet pour que je réalise à quel point on avait pu être proches tous les deux sans pour autant sortir ensemble...
Kisame m'avait forcé à enfiler son bonnet et sa propre veste. Nos tailles respectives étant assez similaires, il fut assez simple de procéder à cet échange. Une fois arrivés à la gare, je constatai qu'il restait encore du temps avant l'arrivée de mon train mais Kisame m'indiqua qu'il ne partirait pas tant qu'il ne m'aurait pas vu monter dans mon wagon et vu m'éloigner. Bref, aucune fuite n'était possible à moins de descendre à une station potentiellement inconnue et devoir payer un nouveau ticket pour rentrer chez moi. Non, impossible.
« Hey, matte un peu ça... C'est le mec des photos avec Hidan...
— Et merde... murmurai-je pour moi-même tandis que Kisame se détournait vers le groupe qui m'avait démasqués.
— Hey, lança une brune élancée qui semblait faire sa petite chef de bande, c'est vrai ce qu'on dit ? T'es vraiment en couple avec Hidan ? Non mais pas la peine de te cacher, ta tête est placardée partout sur les réseaux sociaux, même ton nom et ton adresse ont été diffusés mais ça, ça a été retiré depuis...
— Wow, je suis impressionné, marmonnai-je en arquant un sourcil. Et sérieusement, quand bien même ce serait le cas, vous comptez faire quoi avec ta bande de pimbêches face à deux mecs de notre gabarit ? C'est pas avec vos carrures de crevette que tu vas me faire flipper...
— Hey mais il ne dément pas, cet enfoiré ! S'enflamma une autre. Attends, c'est un scoop, on pourrait gagner de la thune avec cette histoire !
— Grave ! Comment on fait ? On balance la news sur le net ? Merde, j'ai même pas enregistré ça...
— Vous faire de l'argent sur mon dos ? Lançai-je dans une regard sombre, j'espère que c'est une blague... ajoutai-je en sortant mon téléphone et en composant un numéro. Oui, vous m'aviez bien dit que vous étiez journaliste pour « Scoop Sensation » ? Ça paye combien un scoop sur Hidan ? Ohhh... Si je vous dis que je suis prêt à vous livrer les détails de cette histoire, y a moyen de négocier plus ? Ouais... Hum, je vois. OK, je vous recontacte pour vous donner un rendez-vous, conclus-je en raccrochant sous l'air abasourdi du groupe de filles. Comme si j'allais vous laisser empocher une telle somme à ma place ! Ah, Kisame, voilà mon train, tu vas pouvoir rentrer. Rends-moi ma veste, la tienne est trop large... »
Aucune fille n'avait pu répondre à ma dernière réplique et étaient restées ébahies face à cette scène... Kisame se détourna vers elles une nouvelle fois et haussa les épaules : on ne plaisantait pas avec l'argent.
« Remarque, ça aurait pu être pire... commenta l'une des filles. Ça aurait pu être ce type-là, il est vraiment hideux...
— J'ai rien demandé, moi, soupira-t-il blasé. Et pourquoi on s'attaque à mon physique, déjà ? ET PUIS J'AI UNE COPINE, BANDE DE µ£$#@ !!! »
Les portes se refermèrent sur moi suite à cette dernière réplique de Kisame, m'éloignant finalement de tout ce tracas momentanément. Certes, les critiques n'étaient jamais agréables à entendre mais au moins, il avait ainsi créé une diversion pour couvrir mon départ sans encombres... Je lui devais bien un resto après tout ça...
Une semaine.
Deux semaines.
Un mois.
Hidan ne donnait toujours aucun signe de vie au point que je commençai à m'inquiéter pour lui. J'avais de temps à autre des nouvelles de mes amis qui me menaçaient ouvertement si je venais à quitter ma maison de vacances pour tenter de le retrouver. Sasori m'avait assuré que mes informations personnelles avaient bien été retirées d'internet, qu'un communiqué avait été envoyé par l'agence de Hidan pour démentir les rumeurs et que depuis, les choses commençaient à se tasser. Cependant, eux non plus n'avaient aucune nouvelle de lui et ses réseaux sociaux étaient restés étrangement calmes depuis ce scandale. J'ignorais même s'il était rentré des États-Unis ou s'il était toujours là-bas et cela me taraudait de plus en plus...
Ah oui et ce journaliste ? Disons qu'il ne fût pas déçu de sa visite. Il avait annoncé un gros scoop à venir sur Hidan en amont de sa visite et s'était présenté à moi, dans un café dans une ville voisine à la mienne, les yeux emplis d'étoiles tandis que ses mains étaient déjà toutes prêtes à griffonner ce qui sortirait de ma bouche sur son calepin.
« On est bien d'accord sur la somme ? Répétai-je.
— Oui, oui, tenez, veuillez signer juste ici et le versement sera effectué dans les prochains jours.
— Bien... On ne sort pas ensemble, Hidan et moi.
— P... Pardon ?
— On ne sort pas ensemble. On se connaît depuis des années et quand bien même on pourrait donner l'impression d'être proches, il n'y a rien de romantique entre nous.
— Mais ce n'était pas ce qui avait été convenu ! S'emporta le journaliste.
— Si, vous vouliez que la vérité éclate, je vous la donne : Hidan et moi n'entretenons aucune relation amoureuse. Vous tenez un scoop, vous êtes la seule personne à qui j'ai accepté de parler. Vous devriez plutôt me remercier.
— Mais... Mais ce n'est pas ce que l'on raconte ! Et ces photos qui circulent de vous ?
— On était colocataires par le passé et on a la même bande d'amis, normal qu'on apparaisse souvent ensemble, non ? Maintenant, je compte sur vous pour rétablir la vérité. Oh et évitez les bobards, je vous enregistre depuis le début, bien sûr.
— Bien, bien, je vois... Vous m'avez bien piégé... Mais comme vous le dites, votre interview sera exclusive et le paiement sera effectué. Mais pour construire un article potable, je vais avoir besoin de plus de détails. Par exemple, votre rencontre, les origines de votre colocation sans pour autant entrer trop dans le détail, quelques anecdotes aussi...
— C'est d'accord, tant que vous respectez mes limites.
— Parfait alors, commençons. »
L'attente était longue sans Hidan. Je mesurais désormais l'ampleur de mes sentiments en son absence. Son stupide sourire me manquait, son attitude de crétin aussi. La dernière fois que je l'avais vu, il était triste et inquiet et sa joie communicative n'avait pas été au rendez-vous. Pire encore, son baiser volé avait comme laissé son empreinte sur moi, ineffaçable et inoubliable. J'avais envie de le voir et de me dire qu'il ne repartirait plus jamais, que tout redeviendrait comme avant et qu'on pourrait enfin se dire ce qu'on avait sur le cœur avec sincérité. Oui, parce que je l'aimais, cet idiot.
Je n'étais pas habitué à la vie paisible de la campagne. Passait pour les vacances mais ce calme quotidien permanent m'était devenu insupportable. Le paysage montagneux était idyllique et boire ce thé local savoureux sur cette terrasse aurait pu rendre n'importe qui heureux mais moi, j'étais d'humeur plutôt grincheuse. Un mois. Un mois que j'attendais le retour de cet imbécile. Plus le temps passait et plus j'avais l'impression d'être une princesse en détresse attendant son prince charmant comme dans ces fichus contes pour enfants... En dehors du travail, je marchais. Parfois, je donnais un coup de main à un papy ou une mamie dans les environs qui me remerciaient soit par une petite somme soit par un petit plat maison, ce qui n'était pas désagréable. Chez nous, c'était Hidan qui cuisinait, moi, c'était tout juste si je parvenais cuire correctement mon paquet de pâtes. Heureusement, le petit magasin du coin offrait une variété assez conséquente de bentôs à emporter...
J'étais tellement plongé dans mes réflexions que je réalisai que mon thé avait refroidi et le soleil commençait peu à peu à se coucher. L'air s'était rafraîchi, annonçant une nuit froide prochaine. Sirotant la dernière gorgée, je sentis une main sur mon épaule qui me fit tressaillir si fort que j'en recrachai ma boisson sous forme de spray face à moi... Un coucher de soleil reposant, en somme...
Me détournant avec colère, je reconnus finalement le visage de Hidan, affichant un large sourire moqueur et prêt à me charrier. Mais il n'eut pas le loisir de le faire...
« Et c'est MAINTENANT que tu choisis de te pointer ? M'écriai-je furieux en me redressant vivement. Ça fait un mois que je croupis ici ! UN MOIS ! J'ai cru que j'allais devenir dingue ! J'ai testé tous les bentôs du magasin plusieurs fois, je peux plus les encadrer ! Et ce calme me rend FOU ! Et...
— Moi aussi, je suis content de te revoir, Kakuzu... fit-il en souriant simplement cette fois.
— Merde alors... soufflai-je vaincu par sa mine ravie en laissant mon visage retomber mollement contre son épaule, tu m'as vraiment manqué, espèce de crétin...
— Toi aussi, Kakuzu, tu m'as manqué... Mais je ne partirai plus maintenant, on ne sera plus jamais séparés !
— Hum... Avec ta carrière, c'est pas gagné... marmonnai-je déçu.
— J'ai tout plaqué, Kakuzu, c'est pour ça qu'il m'a fallu du temps pour revenir. L'annonce a été faite par mon agence et j'ai mis un terme à mon contrat. Je... Je ne veux plus de tout ça... J'ai envie... De retrouver notre vie d'avant et... Plus si tu le souhaites... »
Redressant mon visage pour lui faire face, je vis que son teint s'était empourpré face à sa propre déclaration, craignant même de croiser mon regard. Alors tout était terminé ? Vraiment ? Me penchant vers lui, je m'emparai de ses lèvres avec avidité tandis que mes bras s'enroulèrent fermement autour de sa taille. La simple pensée que nous ne serions plus jamais séparés me comblait. J'ignorais auparavant que ceci pourrait m'apporter autant de réconfort... Finalement, Deidara avait peut-être raison : j'étais peut-être un grand romantique qui s'ignorait...
« Oh et sinon, tu vas me payer cet article que tu as fait publier sur nous pour démentir cette rumeur de relation. Tu as raconté cette fois où j'étais tellement ivre que j'ai failli tomber par la fenêtre et que c'est Kisame qui m'a rattrapé en princesse ! Mais aussi que j'étais tellement épouvantable au chant que notre voisin m'avait déjà engueulé pour avoir chanté sous la douche ! Tu as même parlé du fait que j'aimais tellement les sucreries que j'en cachais un peu partout dans ma chambre tout en laissant traîner les emballages sous mon lit !
— J'avoue, cette interview m'a beaucoup amusé et en plus, elle m'a rapporté de l'argent ! Le journaliste était tellement ravi que j'ai eu droit à un petit bonus pour une anecdote supplémentaire...
— Je te déteste...
— Mais non, sinon, tu ne serais jamais venu me chercher aujourd'hui !
— Oh, Kakuzu ! Prépare tes affaires, il va falloir qu'on prenne le train bientôt ! S'exclama Hidan en consultant sa montre.
— On rentre chez nous ?
— Non ! Ta mère a préparé un curry ce soir, je ne voudrais rater ça pour rien au monde ! Apparemment, elle nous en a déjà mis un récipient de côté !
— Tu te fous de moi ? Grognai-je.
— Allez, dépêche-toi ! Le train est dans trente minutes !
— Sérieusement... »
Hidan esquissa un large sourire et me poussa vivement pour que j'aille me préparer. Mais avant cela, je devais m'assurer que tout ceci était bien réel et je m'emparai une nouvelle fois de ses lèvres pour échanger un baiser si passionné qu'il fallut que je reprenne mon souffle avant d'être de nouveau poussé vers ma chambre pour... préparer ma valise afin de ne pas rater le fameux repas familial... Visiblement, l'estomac de Hidan passait avant moi, détail important à retenir...
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