Attention, ce chapitre peut heurter la sensibilité de certains.

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Le mois suivant, les premiers manteaux de neige faisaient leur apparition, mais cela signifiait aussi que les traces de passage des nomades étaient à la vue de tout voyageur empruntant les mêmes chemins. Mina était contrainte de rester à l'abris du froid dans le chariot pendant la traversée, auprès de Kyoka et Tsuyu qui ne supportaient pas les temps glacials.

Suivant le groupe à cheval, Sada regardait Kaminari et Kirishima suivre la marche à pied, guettant les environs en amont. Ces deux là savaient rester sérieux quand il le fallait, on ne pouvait le leur reprocher, en sachant qu'ils traversaient un territoire assiégé. Bakugou menait la caravane à côté de Midoriya, tous deux en tête du groupe. Depuis que Sada a soigné ses blessures, le dragonnier préférait toujours ne pas confier ses secrets, mais tolérait la brune parmi les siens. Ayant connaissance de son passé et voyant ses intentions totalement neutres, il n'avait aucune raison de la rejeter comme au début. Après tout, elle était bien un soldat. Une épée de plus pour défendre le groupe n'était pas de trop. Ils manquaient cruellement de main d'oeuvre dans la création de nouvelles armes, l'architecture ou encore la médecine et la chirurgie. Hélas, sans médecin qualifié, beaucoup de nomades risquent de ne pas survivre aux blessures, qu'elles soit superficielles ou non. Ils avaient encore moins de sage femme pour assurer une bonne naissance au premier enfant à naître.

L'étalon de Sada s'arrête brusquement en hennissant, comme les autres chevaux après lui, et refuse de faire un pas de plus.

- Acero ?

L'animal piétinait le sol, interpelant Midoriya et Bakugou qui stoppaient la marche. Sada peinait à retenir son cheval qui désormais grattait la terre du sabot. Elle relève la tête vers le bout du chemin et fronce les sourcils. Pour que les animaux soient aussi perturbés, ça n'annonce jamais rien d'amical. Un cri d'enfant résonnait dans l'air, mais l'action se passait encore bien loin de la position de groupe.

- Kacchan...

- Hm.

Suivis de Kaminari et Kirishima, ils partaient en repérage. Une sombre fumée dépassait les grands arbres et une odeur nauséabonde de chair cramée flottait dans l'air. Kirishima se bouche le nez, incapable de capter autre odeur que celle-ci, tandis que Midoriya restait pétrifié sur son cheval devant le massacre d'un village d'agriculteurs. Les fermiers luttaient contre les démons avec des fourches et des gourdins, alors que leurs ennemis étaient munis de multiples armes de guerre toutes faites du même métal maudit afin d'assurer une mort atroce à leurs victimes.

Les cheveux de Bakugou se hérissaient plus qu'ils ne l'étaient, Kaminari préparait une flèche et le sang de Kirishima bouillonnait à la vue des corps des enfants empilés sur un bûcher, ensanglantés, et des femmes trainées dans la boue, gardées en vie pour assouvir les désirs de ceux qui ont versé le sang de leurs maris avant d'être tuées à leur tour.

- Kacchan... tremble Midoriya. Je ne peux pas détourner les yeux...

- Alors Plan B.

En d'autres mots : le bain de sang.

La colère au coeur et malgré le sous effectif comparé aux démons, les garçons s'occupaient alors de les éliminer un par un dans la plus grande discrétion. Les filles étaient autant douées pour se battre et défendre ceux qui avaient survécu.

Bakugou se sépare de ses amis en cherchant les ennemis qu'il restait à abattre, se cachant entre les habitations qui ont été épargnées par les incendies. Dans ces moments là, il laissait éclater une partie de sa haine.

Kirishima et Kaminari travaillaient ensemble et ramenaient les blessés vers Sero, sans s'apercevoir que Sada faisait justice de son côté. Ils trouvaient des corps de démons scarifiés pataugeant dans la boue.

- Bakugou est passé par là ? demande Kaminari.

- Nan, doute Kirishima. C'est pas sa façon de tuer. Il les tue et c'est tout.

La soldate fouillait les maisons à la recherche de personnes ayant besoin d'aide, attrapait ses proies par derrière avant les planter une première fois et leur fermer la bouche pour leur éviter de crier, pendant qu'elle les saignait en les regardant agoniser. Elle leur coupait d'abord les tendons de chaque membres afin d'être sûre qu'ils ne bougeront plus, puis leur tailladait les artères et laissait couler le sang. Ce fut le cas de sa dernière victime qu'elle fixait droit dans les yeux, accroupie au dessus d'elle.

- Pour mon père... grogne-t-elle, haineuse. Pour ma mère...

La dernière vision que ce démon aura avant de mourir ne sera que des yeux démoniaques emplis de rancoeur. Sada se relève en contrôlant ses pulsions, sans se rendre compte que ses yeux avaient changé d'aspect. Des yeux aux couleurs écarlates, semblables à ceux d'une bête sauvage dans sa période de chasse.

Les cris étouffés d'une femme non loin de sa position l'interpelaient, il n'y avait donc aucune raison de ne pas y jeter un coup d'oeil. Sada passe alors discrètement la porte de la maison en pagaille, avant de se décomposer devant cette pauvre femme aux multiples coupures au visage, souillée par un démon qui n'avait pas encore remarqué la présence de la brune juste derrière lui. Sada ne se posait plus de questions depuis longtemps. Alors elle attrape sa dague qu'elle venait de ranger dans son fourreau, avant de tirer cette abomination par les cheveux pour l'éloigner de sa victime, mais ce que Sada voyait plus clairement lui donnait des hauts le coeur. La paysanne avait la poitrine coupée et agonisait pendant que son bourreau abusait d'elle.

- Salope ! crie le démon en levant le bras.

D'un geste vif, son bras se retrouve empalé contre un des piliers du toit par un harpon de pêcheur. Il n'avait rien vu de ce qu'il allait lui arriver. Sada enfonce le harpon dans sa chair et lui tourne la tête vers la femme pour le forcer à bien la regarder, ou plutôt quelle horreur il avait commise.

- Regarde ce que tu as fais ! rugit Sada, hors de contrôle. Tu es fier de ça ?! Ca t'excite le sang ?!!

Elle le poignardait une première fois après lui avoir coupé les tendons de son autre bras.

- T'as pas déjà fais assez souffrir ?!!

Prise dans l'action, la brune n'arrêtait plus son geste qu'elle répétait jusqu'à le réduire en tas de viande parsemé de trous sanglants. Elle hurlait et maudissait l'espèce dont elle était à moitié originaire, se remémorant l'état dans lequel elle avait retrouvé ses parents, surtout sa pauvre mère qui avait connu un sort plus terrible que tous les autres.

- Je vous tuerai tous... grogne-t-elle, aveuglée par la colère. Allez tous crever, jusqu'au dernier !!

- Sada ! hurle Bakugou en l'éloignant du corps. Arrête !

- LAISSE MOI LE BUTER !!!

- Abrutie tu l'as déjà tué, c'est bon !

- Lâche moi !!!

Le dragonnier la retenait du mieux qu'il pouvait en la sortant de la maison et la forçait à lâcher sa dague, mais elle était déchainée. Kaminari se fige à la vue de la boucherie sur la pauvre femme qui convulsait de douleur et les suppliait du regard d'abréger ses souffrances.

- Sero !

Ce dernier se précipite à son tour, mais le verdict ne pouvait être plus clair, il ne pouvait plus rien pour elle. Emu, il ferme les yeux un instant en secouant la tête avant de la couvrir et rester à ses côtés pour recueillir son dernier soupir. Kaminari caresse la tête de la paysanne.

- Comment on peut faire ça...

- Ils coupent leurs poitrines pour les empêcher d'allaiter leurs bébés... répond Sero, la voix éteinte. C'est encore une méthode barbare qui consiste à affaiblir notre peuple.

Kaminari avait déjà une rancoeur envers les démons, mais n'imaginait pas à quel degré de cruauté ils étaient capables. La jeune femme regardait les garçons une dernière fois avant de fermer les yeux et rendre son dernier soupir.

La gifle de Bakugou résonne dans le calme revenu dans le village en ruine.

- TU VAS TE CALMER ?!!

La joue rougie, Sada reste figée alors que ses membres tremblaient horriblement. Heureusement pour elle, ses yeux ont retrouvé leur aspect humain, naturellement personne n'a vu ce qu'elle devenait sous le coup de la colère.

- Tu pensais faire quoi au juste hein ?! hurle Bakugou.

- Il a eu ce qu'il méritait !

- T'avais juste à le buter et on en parlait plus !

- Je pouvais plus m'arrêter ! Ils font souffrir les gens sans scrupule et je devrais me retenir ?!

- Tu t'abaisses à leur niveau abrutie !!

- Je ne fais que leur rendre la pareille !! Ils m'ont pris ma famille et réduit mon village en cendres sans aucun remord, tu veux pas non plus que je les pardonne ?!! Toi aussi tu as souffert non ?! Pourquoi tu es si calme alors qu'ils t'ont tout pris ?!!

- JE DECHAINE PAS MA HAINE SUR LES AUTRES PAUVRE IDIOTE !!!

Hors de lui, il soulève la brune par le col à presque la décoller du sol.

- Ouais, j'ai la haine aussi ! Mais j'avance, je reste pas cloué dans le passé à attendre de me venger !! T'es pas la seule à avoir perdu une famille à cause d'eux, j'ai vu ces fils de putes enlever ma mère sous mes yeux !!! J'ai sauté pour la récupérer, mais tu l'as vu toi même, tout ce que je garde de ce jour merdique c'est des putain de cicatrices !!! Le pire dans tout ça c'est que je sais même pas si elle est encore en vie ou pas, de toute façon j'étais même pas sûr de survivre à mes blessures !! Mon vieux a aussi disparu après le massacre, moi aussi je me suis retrouvé TOUT SEUL !!! J'ai la haine envers ceux qui m'ont pris tout ce que j'avais, mais c'est pas une raison pour faire payer tout le monde !! Alors tes grands airs de petite victime frustrée de la vie, tu peux te les carrer où je pense, ça te calmera peut être !!

Les oreilles de Sada sifflaient à cause de la grande voix du dragonnier qui la relâchait avant de remonter sur son cheval et partir aider les autres. La brune ne décolérait pas, mais les révélations de Bakugou la secouaient et ses paroles la forçaient à remettre ses actes en question. Il ne l'interdisait pas de se venger, ni de tuer ces abominations, mais la moindre des choses est de tuer dignement en sachant équilibrer le bien du mal dans chacune de ses actions.

Agir en fonction de ses émotions n'engendre que toujours plus de haine et conflits...

À suivre...

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Encore désolée pour la scène macabre...