27 - Le marquis

Le deuil durait et le clan avait embaumé le corps de son meilleur archer et placé dans un cercueil de bois. Kyoka ne parlait plus et regardait dans le vide, avachie sur le couvercle funéraire. Personne ne trouvait les mots pour la consoler, mais même avec toutes la bienveillance et les condoléances du monde, rien ne le pouvait. Le temps fera sans doute son oeuvre. Sada restait près d'elle afin de la surveiller, dans son état actuel, elle était émotionnellement très instable.

- ... On a grandi ensemble... et on avait des projets pour notre future maison... dit l'humaine, la voix éteinte. On rêvait juste d'une petite vie tranquille à deux, et peut être avec le temps, avoir au moins deux enfants...

- Kyoka...

Cette dernière laissait échapper une larme.

- Denki voulait fonder la famille qu'il n'a jamais connu. Mais c'est moi, je ne me sentais pas prête à...

La démone l'enlace subitement en voyant ses sanglots reprendre et lui caresse la tête.

- Tu te fais du mal... murmure-t-elle. Rien de tout ça n'est de ta faute.

- J'ai douté de nous ! pleure Kyoka en resserrant son étreinte. Je savais pas encore si on était faits pour être ensemble et j'ai tardé ! Je l'ai fais espérer...!

- Kyoka !

Sada la secoue par les épaules, sévère.

- Je t'interdis de te rendre responsable ! Ce qui est arrivé devait arriver ! Je n'ai pas d'autres réponses à te donner à part te dire... qu'on y pouvait rien...

- Je l'ai perdu Shiro...

- Je sais que c'est dur. Mais je suis sûre qu'il voudrait te voir sourire plutôt que pleurer pour lui. Kaminari devait savoir quel sort l'attendait, il est parti paisiblement et avec le sourire.

Les larmes de Kyoka dévalaient abondamment sur ses joues, bien qu'elle essayait de les retenir et rester forte. Sada prend alors l'initiative de les essuyer avec sa manche.

- Tu n'es pas seule ma belle... sourit-elle tristement. Partage ta peine avec nous, on sera toujours là pour toi. Après tout, Kaminari était aussi notre ami...



Au même moment, en fouillant dans les affaire de l'elfe, Midoriya avait trouvé une lettre à son nom dans son carnet de bord, où il y couchait le compte rendu de leur voyage. Le vert s'isole un instant pour lire doucement ses dernières volontés.

<< Midoriya,

Je n'ai pas l'habitude d'écrire mes pensées, je préfère autant les dire à voix haute.

Mais je sais que mon temps sera bientôt écoulé. Inutile d'essayer de me le cacher, j'ai déjà tout compris et ne t'en fais pas, je pars sans colère. Bref, tu l'auras compris toi aussi, si tu trouves ce papier, c'est que le moment était venu pour moi de vous dire un dernier au revoir avant de rejoindre mon peuple dans un monde où malheureusement, personne ne pourra me suivre. Est-ce que je suis au Paradis ou en Enfer ? Je ne pourrais pas revenir pour vous le confirmer.

Tout ça pour dire que je te connais. Je sais que tu vas t'en vouloir de ne pas avoir pu me sauver, ou ne serait-ce qu'essayer, mais je suppose que c'était inévitable. Je vais te faire un aveu, mon pote. Tu te rappelles de l'histoire que nous racontait ta mère, autrefois ? Celle des âmes qui se transformaient en anges avec leurs grandes ailes, quand elles changeaient de monde. Tu vas rire, mais j'ai toujours été curieux de savoir si l'autre monde était aussi magnifique et paisible comme on le dit. Je suppose que c'est le cas, puisque personne n'en revient.

En tout cas, ses ailes, je les ai déjà accepté.

J'oubliais, mon corps, brûlez le et dispersez les cendres dans l'océan. Pourquoi, tu te dis hein ?

"Rends à la Terre la vie qu'elle a prêté."

C'est notre philosophie, pas vrai ?

Vous allez devoir poursuivre le voyage sans moi et si possible, j'aimerais que tu prennes soin de Kyoka pour moi. La connaissant, elle va m'en vouloir de partir sans elle. Empêche la de me suivre, d'accord ? Dis lui juste que je suis désolé. J'aurais voulu avoir plus de temps pour tout lui déballer et la rassurer moi même. Qu'elle trouve quelqu'un qui la rendra heureuse, où même sans ça, qu'elle vive ses rêves. Pour ma part, il n'y a qu'elle que j'ai aimé jusqu'à la fin.

Passe lui le bonjour de ma part.

Ca vaut pour tout le clan aussi. Je veux pas qu'on verse des larmes pour moi, on est des guerriers ! Restez forts et unis comme on l'a toujours fait, d'accord ? Bâtissez ce village et vivez bien la seule vie que vous avez, c'est tout ce que je demande, on a souvent tendance à oublier qu'on a qu'une seule vie.

On se retrouvera les gars,
Denki >>

La gorge de Midoriya se serrait au cours de sa lecture et ses yeux le brûlaient, les mains crispées froissant la lettre d'adieu, avant de la porter à son front en ravalant ses larmes.

- Ouais... On se retrouvera, Kaminari... sourit-il difficilement.

Puis une explosion retentit dans le col de la montagne, où le clan avait établi son arrêt, suivi d'un cri de douleur effroyable, effrayant les chevaux désormais incontrôlables. Uraraka se lève d'un bond en s'élance sur le pauvre Mineta qui venait d'être victime d'un piège, touché à l'oreille droite déjà en sang.

- Mineta-kun ?!

- J'entends plus rien !! pleure-t-il en se roulant au sol.

Ainsi, le clan était aux aguets en formant un cercle de protection, bien qu'étourdis par les nombreux pièges explosifs retournant la terre et les arbres autour d'eux. Sada se précipite hors du chariot, affolée.

- C'est quoi ce bordel ?!

Fenrir commençait à grogner près de Katsuki, celui ci tendant l'oreille lorsque le silence était revenu. La poussière et la fumée brouillait les sens, le vent empêchant d'identifier clairement la menace, quand un hennissement étrange et lointain résonne plus en amont. Puis le brouillard s'estompe en laissant apparaitre, de l'autre côté du col de la haute montagne, une silhouette sombre et imposante, montant une espèce équine* plus grande qu'à l'accoutumé.

*le cheval

- Oh merde... blêmit Sero, tétanisé.

Le vent tombe alors que la silhouette se décuplait en plusieurs milliers de Néants, venus dans le but de faucher l'âme de tous les êtres vivants qu'ils croisaient. Le clan était bien évidemment trop désavantagé en effectif de combattants, surtout en venant de perdre son meilleur archer. La mort de Kaminari ne pouvait pas tomber au pire moment que celui ci. Sada observe le terrain, puis chaque type d'armes et d'équipements à sa portée, analysant la situation plus que critique. Si les Néants venaient à charger, le clan avait peu de chances de survie alors que ces démons n'étaient que des spectres immatériels dont presque aucune lame ne pouvait les neutraliser. Sans parler du désavantage en armement. L'épée d'un Néant n'était pas de conception humaine. Une lame d'un blanc immaculé étrange attirant forgée à même le coeur de l'Abysse. Un seul coup porté de cette lame peut être fatal pour un mortel, capable de trancher les os comme la chair et brûler les entrailles sectionnées.

Denki est mort, Mineta, pourtant expert en pièges, se retrouve défiguré du côté droit de son visage, les armes ne sont pas adéquates au combat contre des spectres et l'effectif est trop faible. Quasiment rien ne tournait en la faveur du clan, même en possédant les meilleurs guerriers, ils sont aussi mortels et finiront par s'épuiser.

- Kirishima, mets Mina à l'abris et reviens, ordonne Sada, la main sur son sabre. J'ai une idée.

L'heure n'était plus aux questions ni à la réflexion, il fallait agir au plus vite. Le dragon s'exécute en emportant également Rosa avant de revenir rapidement.

- Tu penses à quoi ? demande Midoriya, nerveux.

- D'abord faire pencher la balance de notre côté, dit la démone en se munissant de l'arc de Kaminari et d'une grenade de Katsuki.

- Hé ho, tu comptes faire quoi là ??

- Vous voyez le pic de neige ?

Midoriya et Katsuki regardent alors dans la direction qu'elle pointait du doigt avant de comprendre son plan. Les faucheurs commençaient à charger au même moment et les sabots lourds de leurs chevaux faisaient trembler la terre et fuir les animaux de la forêt.

- Ouais j'aime bien ça... sourit Katsuki en sortant sa lame.

- Va falloir se préparer à décamper en vitesse, souffle Midoriya.

Kirishima porte Sada entre ses cornes, alors qu'elle préparait une flèche sur laquelle elle avait accroché la grenade afin de créer une flèche explosive qui déclenchera une avalanche dans la vallée. En cas d'imprévu, le dragon préparait son crachat de feu, où du souffre s'échappait de ses babines.

- Tu es sûre de toi ??? demande Midoriya, juste en dessous. Méfie toi des Néants, ils ne sont pas humains !

- Autant essayer de les ralentir, le temps que les autres s'enfuient ! Partez maintenant !

Sada ajuste la trajectoire de sa flèche, avant de tirer vers le pic de la montagne. Midoriya s'occupe alors activement de guider le clan en lieu sûr en coupant par le milieu de la forêt sur le point d'être ensevelie par la neige éternelle. Lors du décollage de Kirishima, Sada perdait l'équilibre, manquant de lâcher l'une de ses cornes.

- Tu cherches vraiment à te tuer ! peste Katsuki en la rattrapant.

- Je t'ai dis de partir idiot !

- Pardon ? C'est MON dragon ! Kirishima, on s'casse, prends de l'altitude !

Le dragon gigantesque obéit en laissant son ami et maitre prendre place, tel un roi, entre ses cornes en croisant les jambes, serrant la démone par la taille. L'explosition a créé une onde de choc qui par la suite a déclenché l'avalanche, comme prémédité, et la coulée de neige emporte alors l'armée de l'Abysse. Sada regarde la scène depuis le ciel, s'accrochant au dragonnier.

- Tu crois que les autres vont s'en sortir ? demande-t-elle, un peu inquiète.

- Tu les connais moins que moi, t'inquiète. Les Dryades vont les cacher de toute façon.

- Hmmm... J'ai toujours pensé qu'elles n'étaient pas nos amies.

- C'est le cas mais on est pas ennemis non plus.

Sada se retourne droit vers l'avant, quand ses yeux s'illuminent en apercevant enfin l'océan à l'horizon.

- Regarde Katsuki ! pointe-t-elle du doigt. Là bas, c'est chez moi !

- Hm, à dos de dragon c'est pas si loin.

- Hé, je suis pas un moyen de transport en commun ! râle Kirishima.

- Oh toi la ferme et file droit ! peste le dragonnier en tapant du pied sur le front du dragon.

- Aie !

La brune sourit en se blottissant contre l'épaule de Katsuki. Ce dernier balayait son regard à l'horizon, puis vers Sada, pensif, avant de la redresser face à lui en la prenant par les épaules.

- Kat' ?

- Ecoute moi, ok ? grogne-t-il, la tête basse. Je sais pas ce qui nous attend et je sais encore moins si tout se passera comme on l'espère. La preuve, Denki est parti.

Elle baisse la tête à son tour.

- Mais tu vois, j'ai réalisé un truc dans tout ça. J'ai pas envie de finir comme mon pote, tu comprends ? Je veux dire... Le temps file trop vite pour qu'on s'en rende compte et on oublie souvent de dire les choses telles qu'elles sont. Total, on finit par avoir des regrets de pas avoir justement eu le temps de tout dire...

- Comment ça...?

La mâchoire du dragonnier se contracte, alors qu'il déglutissait en ravalant sa fierté, puis la regarde droit dans les yeux.

- Je veux au moins profiter de ce moment là, tout de suite, pour te demander ce que je voulais te... Enfin, tu vois ! Depuis le début... Je me dis que c'est maintenant ou jamais.

Un ange passe quelques secondes alors que le coeur de Sada battait de plus en plus vite, ses yeux s'écarquillaient d'émerveillement en commençant à comprendre la belle tournure de la situation. Les rougeurs de Katsuki s'intensifiaient, le rendant encore plus mignon que son expression lorsqu'il dormait.

- Sada... souffle-t-il en crispant ses doigts, nerveux. Est-ce que tu--??

Mais la fin de sa question est brusquement coupée quand la pointe d'une flèche en silex percute l'arcane du dragonnier, l'étourdissant sous l'impact mais heureusement, ce n'était qu'une éraflure. Sada sursaute et son sang ne fait qu'un tour en voyant celui de Katsuki gicler de sa blessure.

- Kats-- !

Kirishima s'agite tout à coup en rugissant, distrait et pris dans des filets de fer, le faisant s'écraser au sol avec ses amis. Dans un réflexe de dernière seconde, le dragonnier protège la tête de la démone durant leur chute de plusieurs mètres d'altitude, dévalant une pente raide semée d'arbres et de branches cassées. Leur violente roulade se termine lorsqu'hélas, Sada échappe de l'étreinte de son protecteur qui se fracasse la tête contre un rocher, l'assommant pendant quelques secondes. Mais le plus douloureux a été cette chute mortelle, ayant coupé le souffle du blond qui essayait de reprendre ses esprits.







Quelques instants plus tard...

- Putain...! jure Katsuki en se tenant les côtes, toussant difficilement, de nouveau conscient.

Engourdis, il trouvait la force, bien qu'avec encore des douleurs, de rouler son corps de le côté pour se relever, avant de balayer vivement son regard autour de lui. Le plus inquiétant, aucune trace de la démone qui devait être à ses côtés.

- Sada ?? tousse-t-il en s'appuyant sur un tronc mort.

Il commençait alors à chercher sous le bois enseveli, les fourrés, le point d'eau non loin de lui, au cas où elle s'y serait noyée.

- Sada ! Oye !! Arrête c'est pas drôle, t'es où putain ?!

Aucune réponse en retour... Il descend alors un peu plus de l'endroit où il avait terminé sa chute et reprend ses recherches, de plus en plus désespéré. Même en sachant que l'ennemi pouvait être tout prêt, le plus important pour lui était de retrouver sa femme.

- TU M'ENTENDS PAS ?!! hurle-t-il. FAIS MOI UN SIGNE AU MOINS, N'IMPORTE QUOI !! SAD--!!!

Le dragonnier se pétrifie en retrouvant enfin la démone un peu plus en contre bas, et se dépêche de la rejoindre en se frayant un chemin étroit entre les troncs.

- Sada ?? Hé ! appelle-t-il en prenant son visage entre ses mains.

- ... suki...

Elle émergeait lentement de son inconscience, la tête encore secouée et le front légèrement saignant, mais elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux.

- J'ai mal... Katsuki... articule-t-elle faiblement.

- Ouais je sais, tu vas avoir la migraine--

- Non... Là...

Katsuki baisse la tête vers son bras gauche qu'elle laissait glisser à côté de sa hanche afin de montrer une plaie un peu plus importante. Une branche fine et pointue l'avait empalé, le sang du dragonnier se glaçait sur le coup.

- Merde...

- C'est moche...?

- C-C'est rien, ok ? C'est qu'une petite branche, hein... On soignera ça.

- Je me sens pas bien...

- Hé, reste avec moi !

Katsuki regardait vivement aux alentours, à l'affut du moindre danger, le sang pouvant attirer n'importe quoi. Sada trouvait enfin la force d'ouvrir les yeux, bien qu'affaiblie.

- Kat'...

- Tais toi, ordonne-t-il en retirant son tee-shirt pour la couvrir.

- Qu'est-ce que tu voulais dire...?

- C'est pas le moment, j'dois te sortir de ce merdier !

Il enroule les bras de la brune autour de son cou, celle ci en profite pour l'attraper par un de ses colliers.

- S'il te plait... grogne-t-elle de douleur. Comme tu l'as dis... C'est maintenant ou jamais...

- ... Je voulais...

- Dis le...

- Arrête, tu vas pas crever maintenant ! se braque-t-il, prêt à la décrocher de sa brancher. Je te ramènerai chez toi, ok ?! Ne fais pas comme Denki putain, laisse moi du temps à moi !

- Je veux juste te donner ma réponse--

Le dragonnier la tire brusquement contre lui en compressant rapidement la plaie des deux côtés, tandis que la pauvre démone rejetait le sang qui avait failli l'étouffer par dessus son épaule, dans un râle de souffrance.

- C'est fini, rassure-t-il et serrant les noeuds de son tissu avant de la porter.

- Tu aurais pu prévenir...

- Si j'avais fais doucement tu aurais fais une hémorragie idiote.

Et la douleur n'aurait été que plus insoutenable. La silhouette de Kirishima sous sa forme dragon avait disparu du paysage et le calme pesait lourdement dans la montagne. Un silence très loin d'être rassurant. Katsuki avançait d'un pas discret avec un mauvais pressentiment depuis leur chute du ciel, mais Sada avait besoin de soins d'urgence. Il ne pensait cependant pas à ses propres blessures, il peinait à garder le dos droit à cause de ses quelques côtes fêlées et ses nombreux hématomes le lançaient horriblement à chaque contraction de ses muscles. Sada le regardait d'un air vague, la vue trouble.

- J'ai mal à la tête... murmure-t-il.

- C'est normal...

- ... Tu es blessé...

- T'inquiète.

Le dragonnier lui répondait sans vraiment réfléchir, trop concentré à tendre l'oreille sur le danger qu'il sentait les épier. Sada se libère de ses bras en posant les pieds au sol, titubant légèrement, compressant sa plaie au ventre. Sa tête vacillait.

- Tu vois bien que t'es pas en état ! gronde-t-il en la soutenant.

- Ca va...

Puis un groupe de cavaliers faucheurs sortait de l'ombre en les encerclant. Leurs chevaux aux yeux rouges tapaient des sabots. Katsuki a évidemment le réflexe de protéger la démone en dégainant son sabre, mais l'une des créatures brise sa lame d'un seul coup d'épée.

- Tch, putain...! jure-t-il en jetant le manche.

Sada s'accrochait à son épaule, légèrement courbée à cause de la douleur, avant d'entendre un rire glaçant se rapprocher du cercle de faucheurs. Elle écarquille les yeux en reconnaissant l'homme qui s'avançait vers eux.

- Ca faisait longtemps, Shirosaki, sourit Compress en retirant sa longue capuche et son masque.

- Sako ??

- Tu le connais ?? s'indigne Katsuki.

- Je... Oui, c'est un ami...

- "Ami" ??

- Oh pardonnez moi, quel rustre je fais ! rit Compress avant de tire sa révérence gracieuse. Sako Atsuhiro, allias Lord Compress, général de la cavalerie de sa majesté Shigaraki Tomura et marquis de haut rang après Dabi, que vous avez dû rencontrer. Enchanté de te connaitre, Bakugou Katsuki.

À suivre...

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En vrai Compress je l'adore aussi, il est marrant.

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