20 - Tu es toi !

Pendant la confrontation de Hawks et Dabi dans le bureau du général, Sada observait la lune dans toute sa clarté en se remémorant les paroles de Katsuki avant d'être interrompus par l'accouchement de la princesse.

<< Moi je veux la Sada d'avant. >>

- Chapitre 18

Jamais elle n'avait senti son coeur se remplir d'autant d'émotions, cela n'était plus arrivé depuis la mort de sa famille. Le dragonnier avait néanmoins vu clair en elle et ne pouvait que crier la vérité. La brune sourit tendrement, les joues rosies, en portant sa main à son coeur de nouveau empli de vie, bien que la rancoeur ne soit encore difficile à estomper. La peur de sa nature l'avait muselé et enchainé, mais à présent, elle ne pouvait plus ainsi se cacher.

Soudain, des pas se rapprochaient de sa cage, au beau milieu de la nuit. Sada se lève d'un bond en espérant voir Katsuki lui rendre visite, mais...

- Shiro-chan ! se réjouit Mina.

- Les filles !

- Pardon de pas être venues plus tôt, s'excuse Kyoka en posant une lanterne près des barreaux.

- Qu'est-ce que vous faites là ?

Tsuyu s'approche de la cage en ouvrant son petit panier. La bonne odeur de viennoiseries encore chaudes et du sucre faisait saliver la kitsune.

- On s'est dit que tu avais faim, dit la reptilienne. On sait pas vraiment comment ils te nourrissent ici, kero.

- Mange autant que tu veux, tout est pour toi ! sourit Toru.

- Arigatou !

Les filles s'installent alors près de la cellule en lui donnant le panier bien rempli de mets divers et succulents. Sada ne se privait pas du festin. Uraraka, curieuse, approche sa main avec appréhension de ses oreilles de renard avant de les tâter. Le contact faisait alors couiner la brune qui rougit en se rendant compte du bruit qu'elle venait de laisser échapper.

- Pardon, je t'ai fais mal ???

- Non non, c'est juste sensible...

- En tout cas c'était trop mignon ce petit bruit ! rit Toru.

- Mais !

La mine boudeuse de Sada amusait le petit groupe.

- En vérité j'avais peur que tu ne sois plus la Sada-chan qu'on connaissait, dit Tsuyu. On ne savait plus trop quoi penser...

- Non c'est moi, j'aurais dû vous dire la vérité dès le départ...

- Bah franchement comme ça, c'est pas dérangeant non plus, renchérit Uraraka. J'aime bien les renards !

- Vraiment ?

- Oui t'es super jolie ! acquiesce Mina. Tu sais, le plus important c'est que tu sois toi même Shiro-chan.

- Et que quelqu'un dise le contraire, on lui fera la peau, grogne Kyoka.

- Même Bakugou ! fulmine Uraraka en montrant le poing. D'ailleurs, il ne t'a pas malmené hein ??

- Heu non non, rit Sada nerveusement. La preuve, je n'ai rien.

- Ca sent le mensonge, suspecte Kyoka. Les filles, on la fouille !

Elles s'apprêtaient à tripoter la kitsune afin d'examiner son corps à la recherche d'une potentielle blessure qui prouverait leurs soupçons.

- Non vraiment, Kat-- Bakugou ne m'a rien fait ! panique Sada.

- Mouais... Venant de lui j'ai des doutes, grommelle Toru.

La kitsune soupire bruyamment, exaspérée. Mieux valait ne pas évoquer sa tentative d'assassinat.

- En fait... On s'est croisés dans la forêt avant de glisser et tomber d'une cascade. On a seulement fait un bout de chemin ensemble et l'orage nous a pris au dépourvu. C'est à ce moment là qu'on a rencontré la princesse qui était en train d'accoucher.

Un silence de mort pesait dans les geôles alors que les filles fixaient Sada en attendant des détails plus intéressants.

- ... C'est tout ? demande Mina.

- Bah oui, pourquoi ?

- Mytho, je suis sûre qu'il s'est passé un truc ! accuse Toru.

- Mais non, rien du tout !

- Arrête, connaissant Bakugou il déteste tellement les démons qu'il serait prêt à les tuer de sang froid, rappelle Uraraka. Et bizarrement quand vous êtes rentrés au village, il avait l'air de culpabiliser pour toi.

- Pardon ?? s'étonne la kitsune.

- Ouais, acquiesce Kyoka. Il t'a pas quitté des yeux quand les Piafs t'ont jeté ici. Il s'en voulait beaucoup, ça se voyait... Denki m'a dit qu'il n'a rien voulu manger ce midi.

- Et Kirishima m'a confirmé qu'il cherchait un moyen pour te faire sortir, termine Mina.

Sada reste sans voix et baisse la tête, prise entre l'émotion et la culpabilité. Tsuyu penche la tête en cherchant ses yeux.

- Est-ce que toi et Bakugou-chan...?

- Non, coupe Sada en relevant brusquement le visage. Non, il n'y a rien entre nous.

En vérité, elle ne voulait pas risquer la vie du dragonnier en enfreignant la loi. Repousser ses sentiments, c'était hélas sa seule manière de le protéger. Kyoka fronce les sourcils, convaincue du contraire.

- Shiro. On s'est tous mis d'accord sur un point, Bakugou en fait partie. On ne partira pas sans toi.

La kitsune écarquille les yeux, le coeur battant, tandis que les filles lui affichaient toutes un regard déterminé et plein de bienveillance. Tsuyu passe ses mains à travers les barreaux afin d'attraper les siennes.

- On ne te laissera pas tomber.

- Mais je--

- Tu es toi ! s'énerve Mina. On s'en fout d'où tu viens, d'accord ?! Les autres dehors, ils ne savent rien ! Nous, on te connait assez pour dire que t'es pas comme ceux qui tuent ! Shiro-chan... Ne nous laisse pas derrière toi.

Les larmes commençaient à brûler les yeux de la brune, mais aucune ne semblait vouloir couler. Elle avait trop appris à ravaler sa peine pour tout laisser sortir maintenant, bien qu'elle en ait envie. Uraraka attrape ses mains à son tour.

- Arrête de te battre toute seule, d'accord...?

- Ok...! renifle-t-elle en serrant leur étreinte. Désolée d'être partie comme ça...

- Oh tais toi et viens toucher le bébé, ordonne Mina, émue.

- Il a bien grossi !

La soirée fut finalement conclue dans les rires, oubliant les malheurs et les erreurs passées.







Le jour suivant, un garde Piaf est venu rendre la liberté à la kitsune.

- Dehors, démone.

- Heu... je peux savoir pourquoi d'un coup ? demande-t-elle, méfiante.

- Tu n'es plus une prisonnière mais notre invitée, accueille Hawks en souriant. Comme tes amis.

Sada était encore un peu confuse, mais ne rechigne pas à sortir pour de bon de cette cage froide avant d'apercevoir la princesse sortir d'une des maisons du village avec son enfant dans les bras. Cette dernière lui sourit, réjouie de la voir libre. Il n'en fallait pas plus pour comprendre qu'elle avait plaidé sa cause en remerciement de son aide précieuse.

- Sada-chan !

- Bonjour Princesse, ça va mieux ?

- Appelle moi Riku. Et oui, bien qu'encore un peu fatiguée... Je ne te remercierai jamais assez pour ton aide.

- C'est normal je vous l'ai dis, sourit la brune en caresse la joue du bébé. Je suis contente d'avoir pu faire une bonne action.

- Tu veux le tenir ?

- Oh non, ça ira ! Je ne suis pas très douée pour--

- Tiens bien sa tête comme ça, conseille Riku en lui donnant l'enfant dans les bras.

- Eh ??

Sada se raidit en craignant le moindre faux mouvement. Le bébé émerge de son sommeil et ses petits yeux vairons se tournent alors vers elle. Il portait les couleurs de ses deux parents, mais étrangement, le peu de cheveux coiffant son petit crâne étaient rouges. Le même rouge que celui de Shoto. La brune se tourne alors vers Dabi qui discutait avec Rosa un peu plus. Celle ci semblait très familière avec lui et le sermonnait comme un enfant. Le démon était fidèle à lui même et n'écoutait qu'à moitié. Bien sûr, Sada n'avait pas entendu Shoto parler des membres de sa famille lors de son séjour à Inokuni, mais une phrase de Dabi avait retenu son attention :

<< Je suis humain. >>

Bien sûr, cela ne pouvait rien définir.

- Sada-chan ? appelle Riku en penchant la tête.

- Comment vous comptez l'appeler ce petit prince ?

La princesse sourit en jetant un oeil discret vers le père de l'enfant.

- Je n'annoncerai le nom de mon fils qu'à la fin de la guerre.

- Je vois...

- Mais... Puis je te demander une faveur ?

- Laquelle princ-- Riku ?

Celle ci se tournait sérieusement vers la kitsune qui se sentait comme clouée au sol, hypnotisée par ses yeux félins ni menaçants, ni bienveillants. À présent, Sada comprenait pourquoi Dabi disait que sa femme était dangereuse. Son charisme comme le ton changeant de sa voix la rendaient terrifiante sans qu'elle ne fasse énormément d'efforts.

- Quoi que tu saches au sujet de mon mari, s'il te plait, garde le pour toi.

- À... À vos ordres... Altesse... bégaye Sada.

- Je t'avais dis qu'elle était dangereuse, ricane Dabi en s'approchant.

La brune soupire en lui rendant son fils afin de lui faire ravaler son ton moqueur. Le démon roule des yeux en passant le bébé à sa mère à son tour, avant de l'enlace dans son manteau.

- Bon c'est pas qu'on s'emmerde ici, mais on a de la route.

- Vous partez ?? s'étonne Sada.

- Oui, mieux vaut rester discrets jusqu'à la Capitale, soupire Riku avant de sourire. J'espère néanmoins te revoir.

- Dommage, je vous aurais présenté à mes amis...

- Une prochaine fois, c'est promis.

- Bon... Soyez prudents, et toi sois un père exemplaire !

- Commence par en avoir toi aussi et on en reparle, hein ? rétorque Dabi avec un sourire forcé, avant de disparaitre dans une nuée de particules sombres avec sa famille.

- ... Moi ? rougit la brune. Avoir des...

Le rouge des joues gagnait toute sa tête en imaginant des petits Katsuki, avant de secouer la tête en claquer ses joues.

- Impossible !!

- Tu parles toute seule maintenant ?

Sada se retourne vivement en manquant de tomber à la renverse. Katsuki arque un sourcil en gardant ses mains dans les poches.

- KATS--?!!

- T'es chelou toi...

- Heu en fait je...

- Arrête de marmonner et parle CLAIREMENT !

- Oh ça va, pas la peine d'être désagréable !

- Je te parle normalement ! grogne-t-il.

- Non tu me gueules dessus ! renchérit-elle.

Non loin d'eux, cachés dans les champs de maïs, les garçons se tapaient le front à l'unisson sans perdre une miette de leur querelle.

- Il est vraiment pas doué en discussion avec les femmes... soupire Denki.

- Il se croit viril, dit Kirishima.

- Shht ! Je veux écouter, rompt Sero lorsque la dispute se calme.

Le couple non assumé se grognait au visage, mais celui de Katsuki s'adoucissait, bien qu'encore irrité comme à son habitude. Il passe sa main dans ses cheveux, un peu mal à l'aise.

- Ecoute... commence-t-il en ravalant sa fierté. Je suis désolé.

- Pardon ? s'étonne Sada.

- T'es pas sourde que je sache !! Je suis désolé de les avoir laissé t'enfermer, ok ?!

La kitsune restait sous le choc, comme la majorité des nomades, c'était la première fois qu'elle entendait le dragonnier s'excuser et ce n'est pas pour lui déplaire. Elle ne lui en a jamais voulu cependant, mais elle pouvait voir à quel point il se sentait mal. Il détourne le regard en se pinçant la lèvre, luttant contre son égo incroyablement surdimensionné. À cet instant, Katsuki ressemblait à un louveteau maladroit après une bêtise qu'il avait commis.

- ... Je ne t'en veux pas tu sais... rougit-elle.

- Hum ?

- Ce n'est pas ta faute. Il nous fallait de l'aide et tu as bien fait, grâce à toi la princesse a reçu des soins et le bébé est sauvé.

- Mais pense un peu à toi bon sang ! grince-t-il des dents. Si elle n'avait pas appuyé ta défense avec nous, tu sais ce qui aurait pu t'arriver ?! Et ça t'est égal !

- ... Kat'... Tu t'inquiètes pour moi ?

- Me fais pas dire ce que j'ai pas dis ! Et va pas t'imaginer des choses !

- Heu oui oui je sais ! balbutie-t-elle en tortillant ses cheveux avec ses doigts. Mais... Merci quand même...

Tous deux rougissait fortement avant de se tourner le dos, à la grande déception des garçons qui se tapaient une nouvelle fois le front à l'unisson. Tout le monde avait compris leur relation, mais aucun ne daigne faire le premier pas vers l'autre alors que c'était si évident.

- Ils le font exprès... pensent-ils en choeur.

À suivre...

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Y'a des gamers dans la salle ? Parce que dans un prochain chapitre, il y aura une grosse référence à Final Fantasy X.

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