Chapitre 9 :
Face à sa demande, tout à faite légitime, j'acquiesçais, le visage tout a coup plus pâle, empêchant toujours une nausée trop forte de faire surface. Je voulais tout à coup sortir, mais...je n'avais pas fait tout ce chemin pour me dégonfler à la dernière minute. Je respirais un bon coup en me levant. Je défis ma veste que je posai sur le dossier de ma chaise avant d'avancer vers la table d'osculation où je m'assis bien droit pour ne pas me faire plus mal encore. Regardant mes genoux, j'attrapais le bas de mon pull et l'enlevai assez rapidement pour ensuite le poser à côté de moi. Il vint rapidement devant moi et posa ses mains sur mes épaules pour me faire allonger, ce que je fis sans broncher .
Mon regard autrefois sur son visage, se reporta sur le plafond blanc lorsqu'il descendit lentement ses mains sur mon corps.Je détestais être tripoté, chez moi, je m'en fichais, Kaleb était là et puis j'avais l'impression d'avoir la situation bien en main, alors que là pas du tout, cela me bloquer, à la limite d'une phobie. et pourtant, je devais bien me laissais faire pour me faire soigner... J'avais un peu peur qu'il me fasse mal en appuyant trop fort. Je fermais alors les yeux, assez crispé, espérant que cela passe vite. Je fermais calmement les yeux alors que sentais le moindre frôlement des mains un peu trop froides du docteur.
Il n'avait aucun geste déplacé et pourtant... Je me sentais aussi tripoté qu'une prostituée... J'avais toujours détesté les moindres contacts physiques... Sauf avec Kaleb...quand il était encore tendre. Quelque chose avait semblé diffèrent entre ces bras...et effectivement... J'étais tombé sur le pire monstre. Un frôlement trop appuyé me fit ouvrir les yeux en gigotant douloureusement
- Vous...me faites mal...
Il me regarda quelques secondes, stoppant ces mouvements, avant de reprendre en hochant la tête. Mais à peine quelques secondes plus tard, une autre terrible douleur, m'arracha une lourde plainte. Je me redressais alors vivement, éloignant ses mains de moi. Je lui lançais un regard lourd de reproche, mais il semblait à peine affecté... Quel...stupide et incorrect...putain de docteur ! Je m'avançais au bord de la table d'osculation, me rhabillant sans un mot. Et à mon grand soulagement, il se contenta de me regarder quelques secondes de plus avant de filer s'asseoir derrière son bureau pour écrire je ne sais quoi. Je soupirais, arrêtant tout à coup mes mouvements, étant plus détendu lorsque je n'étais pas sous le regard scrutateur du blond. Je finis de m'habiller pour venir m'asseoir à la même place que tout à l'heure en regardant par l'une des fenêtres sur mon côté droit. Et je me perdis alors dans mes pensées. Tellement de choses tourbillonnaient dans un rythme infernal, que j'en fermais les yeux pour faire le tri.
-W...den...?...en...?...Wil...den...Monsieur Wilden ! Vous allez bien ?
Je sortis tout à coup de mes pensées, tournant mon visage vers le docteur qui avait froncé les sourcils. Un moment perdu, je ne sus quoi répondre. Mais en voyant l'air contrarié du blond, je me forçais à répondre
- oui...oui, ça va... Je vous écoute...
Il sembla légèrement satisfait, et commença alors à reprendre tout ce que je n'avais pas écouté
- comme je l'avais prévus, vous n'avez aucune côte cassée. Néanmoins, une radio serait préférable. Je vais donc vous faire une ordonnance et dès que vous aurez les clichés de la radio, je vous demanderais de revenir me voir ou alors de me les donner chez vous.
Il nota quelque chose sur un bout de papier et me le tendit. Je le pris et baissai les yeux dessus. C'était le numéro fixe du cabinet, mon regard revint au sien et je hochai de la tête.
- Je préfère revenir pour les radios...
Quelques secondes après, il me tendit enfin l'ordonnance pour la radio avec quelques prescriptions pour un antidouleur avec une prise précise chaque jour. Je la pris encore une fois .
- merci... Tom.
Il se leva et j'en fis de même. Osant enfin relever les yeux vers lui, je remarquais qu'il me fixait...sans osciller du regard. Presque comme un... défi ? Je soutins alors son regard. Ses yeux bleus ne semblaient presque rien exprimer. Un profond ennui se lisait tout au fond de ses yeux mais c'était tout... Alors que nous avions arrêté de bouger, presque de respirer, tout reprit lorsque mon regard flancha, trouvant la scène trop gênante. Je sortis presque en courant du cabinet, sans dire au revoir au médecin. Saluant au contraire la gentille secrétaire, qui me dit à une prochaine fois en me regardant étrangement.
Quand je me suis moi-même renfermé dans mon appartement, oubliant totalement cette histoire de médicaments, d'ordonnance et de radios, j'ai jeté les clés si loin que je ne sais pas où j'ai bien pu les mettre. Je me suis accroupi, mes lunettes noires glissant de mon nez, alors que je gémissais de douleur à cause de mes côtes. J'appuyai ma main la plus forte possible sur mes oreilles, réprimant l'envie de hurler : hurler ma peine, hurler ma douleur, hurler ma peur. Hurler que tout ceci était injuste. Hurler pour tout ce que je ne serai plus jamais : une personne libre de corps d'esprit, droite dans ses baskets, le goût de l'insouciance aux coins des lèvres et surtout les yeux rêveurs... J'avais presque envie d'avoir Kaleb en face de moi pour le secouer...
L'implorer de me rendre mon cœur. Pourquoi étais-je encore là à subir encore et encore ? Était-ce réellement de l'amour ? Ou ne m'étais-je pas plutôt depuis le début enfermé sur moi-même dans un sombre mensonge au goût de rêves achevés ?J'étais fatigué... si fatigué de tout ça. Je ne sais pas combien de temps je restai là, mais je finis par me relever. Les articulations de mes genoux me faisaient souffrir. En laissant mes yeux vagabonder sur le salon en désordre, je me motivai et me mis à ranger, non sans m'être jeté sur une boîte d'antidouleurs que je possédais déjà, pour faire disparaître la brûlure de mes côtes. Je me dis que mon appartement en désordre reflétait l'état de ma vie... de mon cœur ; un véritable champ de bataille. Rangez-me rendait nostalgique : tant de belles choses s'étaient passées ici, avant que tout ne tourne à l'enfer sur terre.
Je ramassai mes vases en mille morceaux, jetai mes si belles fleurs à présent piétinées, recollai les pages de certains livres puis les rangeai à leur place, remis la télé sur le meuble et l'éteignis, nettoyai le sang par terre... Quand tout fut enfin en ordre, je m'autorisai une pause et m'allongeai pensivement sur le canapé, les clés de l'appartement tournoyant dans l'une de mes mains. Elles avaient juste glissé sous un livre, et en rangeant je les ai vite retrouvées. La réalité était si décevante, je n'avais plus envie de sortir, seulement de déprimer... Je soupirai lourdement et rangeai mes clés dans ma poche. Je fermai les yeux alors que le silence de l'appartement commençait à se faire lourd... Kaleb me manquerait presque dans ces moments-là. Sans même que je ne le sente, je m'endormis d'un sommeil léger et agité...
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Oui encore un élan d'extrême bonté en publiant le chapitre à minuit du samedi ! autre bonne nouvelle, je vais publier deux autres chapitres (plus long que d'habitude) dans les minutes à venir puisque mercredi prochain j'ai mon oral du bac et le samedi je vais à la gaypride de Marseille ! donc nous ne nous reverrons plus avant mercredi prochain prochain XD Je répondrai quand même à vos commentaires ! bonne lecture ;)
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