Mes pensées étaient saturées d'images de Kaleb à plusieurs étapes de notre couple, de scènes de violentes disputes, aussi. Je n'étais pas sûr que ça soit une bonne idée de se remémorer tout cela mais je n'arrivais pas à faire autrement quand je me rendais compte que je l'avais quitté pour de bon, j'étais parti. Il y a encore quelques mois, je n'aurais jamais cru que je le laisserai car j'avais encore de l'espoir dans mon cœur, mais ce n'était plus suffisant depuis quelques temps. Lorsque je sortis enfin de mes pensées, Genesy me regardait fixement d'un air sérieux avant de reprendre un petit sourire qui illuminait son visage, en me tendant sa main.

Il ne semblait pas s'attarder sur mes blessures au visage, ce qui eut l'effet de me détendre instantanément, alors je le regardais un peu perplexe avant de lui serrer la main par politesse, mais aussi parce qu'il ressembler à un homme totalement doux et, vous auriez compris que je n'en n'avais pas tellement l'habitude. Il avait des cheveux bruns tirant joliment peu à peu au gris, des yeux d'un marron très expressif avec une peau assez diaphane et à peine quelques rides aux coins des yeux. Il devait avoir dans les 50 ans et était encore un bel homme.

- Bonjour, je suis Alex, Alex Warren, lui dis-je en souriant légèrement

Suite à cela, il prit place, en regardant tout autour de lui avec le soucis du détail il me semblait, alors que moi je le regardais curieusement. Voilà une personne qui allait me distraire a la perfection pour ces quelques heures de vol. Rapidement, il se mit à commenter quelques passagers. Au début je l'écoutais juste mais peu à peu, je finis par faire de même jusqu'à ce qu'une discussion débute entre nous. Genesy était un bon orateur et ses discours étaient droits et intéressants. Ainsi, j'appris qu'il n'était pas tout-à-fait homme d'affaire mais avocat et qu'il était en voyage pour rejoindre un vieil ami ainsi que son filleul en Californie. Il me raconta aussi comment il s'était royalement planté en achetant les tickets sur internet et qu'il aurait donc dû être en classe d'affaire mais que ce n'était pas plus mal comme ça au final. Genesy parlait vraiment facilement, il était aimable et me faisait penser à un père de famille respectable et respecté. Pourtant, dans le long monologue de sa vie, il me dit ne pas avoir de femme, ni d'enfants, étant trop centré sur son travail pour avoir d'autres "loisirs" selon lui.

Son travail semblait réellement le passionner et cela faisait plaisir à voir. Je pensai que Genesy était un homme tout à fait normal dans son genre... Enfin, jusqu'à qu'il se lance dans un monologue philosophique assez détaillé sur les ovnis... Je l'écoutai assez distraitement pendant tout le voyage, lorsque je ne dormais pas, une expression mi-incrédule mi-amusé peinte sur le visage. Après tout, c'était mieux d'entendre des idées farfelues que de broyer du noir. Quand le silence revint entre nous, c'était un silence apaisant et non pas lourd. Je regardais à travers le hublot alors que Genesy lisais le journal. Après à peine une dizaine de minutes ainsi, la voix du commandant de l'avion annonça que nous n'allions pas tarder à atterrir sur le sol californien, à mon plus grand bonheur . Je pris assez bien les secousses de l'atterrissage, bien que je me cramponnais aux accoudoirs pour la forme. Quand l'avion atterrit enfin, je laissai un sourire s'imprimer sur mes lèvres.

- Vous avez un beau sourire, monsieur Warren. Me dit-il brusquement

Je rigolai alors surpris en me retournant pour regarder le vieux Genesy d'un air totalement amusé

- Merci beaucoup, c'était... le trajet d'avion le plus agréable de toute ma vie je crois bien !

Il​ semblait penser la même chose puis se leva. Je le suivis jusqu'au hall de l'aéroport pour que l'on puissent récupérer nos bagages respectifs​. Avant de se quitter, Genesy me serra un nouvelle fois la main.

- J'espère sincèrement vous revoir, monsieur Warren

Je souris à ces paroles, avant de hocher la tête.

- Qui sait ! Je l'espère aussi !

Sur ces mots, il partit lentement avec ces baguages, et je le regardai jusqu'à ce qu'il sorte de l'aéroport, disparaissant ainsi de ma vue. Un léger sourire aux lèvres, je traînai alors lentement à mon tour mes bagages vers un combiné téléphonique et appelai ma mère pour lui signaler que j'étais de retour plus vite que prévu. Quelques dizaines de minutes plus tard, lorsque ma mère fut enfin là, je lui souris en lui faisant un léger signe de la main et lâchai toutes mes affaires pour la serrer dans mes bras,

- Oh mon bébé comme tu m'as manqué ! Qu'est ce que tu as grandis ! J'étais tellement inquiété ! Me dit-elle tout en s'éloignant de moi pour me lancer un regard admiratif et inquiet.

Malgré le regard persistant sur mon visage abîmé, elle ne fit aucun commentaire alors je riais, légèrement gêné.

- Maman ! Dis-je en détournant les yeux gêné, j'avais déjà 18 ans quand je suis partis alors je doute avoir encore beaucoup grandis !

Loin de s'offenser, ma mère me colla deux baisers​ sur les joues avant de m'entraîner vers la voiture.

- 'Man, où est papa ? Demandais-je subitement

- À la maison, il prépare le déjeuner !

Elle me fit un sourire complice avant de monter dans la voiture. Je déposai mes bagages dans le coffre avant de monter à l'avant avec elle. Elle alluma la radio sur une vieille musique qu'elle adorait puis démarra. Et c'est dans cette douceur que je m'endormis sans même m'en rendre compte. Je fus tiré de mon sommeil réparateur par une légère caresse sur ma joue. J'ouvris lentement les yeux sur le visage à ma mère et je lui souris. Je sortis alors de la voiture pour m'étirer alors que mon père enlevait mes bagages de la voiture. Je le regardai quelques secondes avant de venir le saluer tendrement. Ils m'avaient tant manqués tous les deux. Quelques heures plus tard, une fois le déjeuner fini et mes maigres affaires rangées dans mon ancienne chambre, ma mère me proposa d'aller faire quelques courses avec elle pour le dîner du soir alors que mon père partit au boulot, une affaire urgente, apparemment, dans son entreprise de bricolage. J'essayais​ d'esquiver.

Ayant grandis ici, tout le monde me connaissait et je ne voulais pas qu'il me voient dans cet état. Mais c'était sans compter sur la détermination de ma mère. J'enfilai un sweat noir à capuche et je finis par la suivre. Une fois dans les rayons, alors que ma mère regardait divers articles, je me dirigeai vers le rayon chocolat, mon préféré. Je regardai les tablettes, plus détendu, ignorant ce qu'il se passait plus loin. Ma mère, grande bavarde, discutait avec une des caissière alors qu'elle passait ses articles.

- Votre fils est revenu d'après ce que j'ai entendu ? Alex, c'est ça ?

- Oui, il est revenu aujourd'hui, en début de journée.

- C'est formidable ! Mais... Est-ce vrai ce que j'ai entendu ? Votre fils serait revenu assez... abîmé ?

- Et bien, je ne voudrais pas trop en dire mais....Oui, c'est vrai

- Pauvre garçon, un aussi gentil jeune homme !

De mon côté, je ne revins qu'avec la tablette de chocolat que je déposai sur le tapis roulant avant de me disposer aux côtés de ma mère. L'ambiance était bizarre et la caissière n'arrêtait pas de fixer mon visage. Je rabattis alors brusquement ma capuche en regardant ailleurs alors que je demander à ma mère les clés :

- Je peux avoir les clés de la voiture, s'il-te-plait ? Je me sens pas très bien.

Après qu'elle acquiesça, et je filai en vitesse dehors. Étais-je condamné à être jugé et épié sans arrêt ? À cause d'une lèvre fendue et d'un nez éclaté ? Je savais que je n'aurai pas dû sortir de chez moi. Je grimpai alors dans la voiture et après seulement quelques secondes de silence, je fermer les yeux pour me retenir de pleurer. Je savais que j'étais horrible à voir, Je le savais! Mais... Ces regards... J'aurai préféré oublier, que personne ne me le rappelle... Car tous ces gens qui ne savent rien ou croient tout savoir... leurs regards et paroles sont si cruels...

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D

éjà le chapitre 20 waw dire qu'il reste encore le double a publier 😂 je ne sais pas encore si je ferais plusieurs tome puisque j'ai prevue beaucoup de choses pour une même histoire,  je vous tiens au courant