26 : La lettre de Jules.
JULES
« Salut Athéna, 24 avril 2018
Salut Athéna ? Salut Trésor ? Hello beauté ? Coucou mon trésor ? Tu choisiras ce que tu veux lire. J'espère que tu vas bien. Je pense très fortement que cette question fait partie des premières choses que je me dois de te demander. J'espère que tes cours se passent bien, que tu as passé une bonne journée.
Je me demande encore ce que je fous, assis à écrire une lettre. Une lettre que tu ne vas certainement pas lire, comme mes nombreux messages que je t'ai déjà envoyé. Mais je me suis dit que tu la lirais peut-être.
Tu sais, je ne sais pas lequel de nous je deteste le plus. Moi, de ne pas avoir laissé tomber, d'avoir calculé cette caissière inintéressante, de t'avoir hurlé dessus. Ou bien toi, d'avoir jalousé une personne que je ne connaissais pas, de m'avoir fais une crise de jalousie sans raison, de m'avoir poussé à bout.
Finalement peut-être qu'il faudrait que j'accepte notre rupture. Peut-être que nous n'étions pas fait pour être ensemble. Peut-être que tu resteras une fille qui aura marqué ma vie. Je t'en veux d'être aussi dur avec moi, de ne m'avoir laissé aucune explication, et d'avoir pris une décision toute seule.
Mais malheureusement, je t'aime toujours. Je t'aime. Et j'ai du mal sans toi. Nos dimanche matins, où tu te levais souriante parce que je faisais des crêpes, me manquent. Nos soirées film et sushis me manquent. Nos douches tard la nuit me manquent. Toi aussi, tu me manques.
Quand je repense aux premières fois que je te voyais, cela me fait drôlement bizarre.
Je suis tombé amoureux d'une fille en la regardant. Je suis tombé amoureux d'une fille en l'observant. Je ne lui avais jamais parlé, je ne connaissais rien d'elle pourtant elle était imprégnée dans mes pensées. Pendant un an je l'ai observée, je prédisais ses moindres faits et gestes, je connaissais ses tiques et ses habitudes sur les bouts des doigts. J'étais persuadé que je la connaissais mieux qu'elle.
Elle me voyait deux jours par semaine, entendait ma voix deux fois par semaine et pourtant jamais elle ne s'était doutée de ce que j'éprouvais pour elle. Jamais elle ne se serait imaginée qu'un jeune serveur d'un café parisien serait dingue d'elle. Et pourtant c'était bel et bien le cas.
Je me souviens de son rire ce jour où j'ai décidé de passer à la vitesse supérieur. Je me souviens aussi de son air mystérieux, de sa méfiance et de son indifférence. Elle m'impressionnait, et pourtant je n'aurais jamais cru que ses démons du passé l'empêchaient de profité de sa jeunesse.
Ma mère m'avait souvent dit que lorsque je voulais une chose, il fallait que je me donne tous les moyens pour l'avoir. J'aurais pu lui ramener chaque étoile du ciel si elle l'avait voulu tellement je l'aimais.
Alors, donne-moi encore cette chance.
Je t'aime. »
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