Neve

Neve

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Oui c'était bien lui. C'était son odeur. Il était vraiment là ? J'entendais des bribes de phrases que je n'arrivais pas à distinguer, entrecoupées par des sanglots. Il pleurait ? Alors là, j'étais sûr et certaine de rêver. J'ouvris une paupière, puis l'autre, et la première chose que je vit fut des cheveux bruns emmêlés. Il dormait, lui aussi, écrasant ma main entre les siennes. Sa poitrine se soulevait difficilement, et sa respiration était saccadé. Je réunit le peu de force qu'il me restait et soulevais ma main libre. Il me semblait si fatigué, que c'était un martyr pour moi de le voir ainsi. Ma main vint le caresser doucement dans le dos, et remonta dans ses cheveux. Je l'aimais tellement, que s'en était douloureux. Ou peut-être bien que la douleur venait aussi de mon crâne. Tout en continuant mon étreinte, j'écoutais les bips sonore de la machine. Cette chose qui était alors insupportable devenait apaisante, régulière. J'aurais pu rester à le regarder ainsi toute ma vie.…