9-Nightmare never ends

Des bruits de pas. Le claquement d'une cape. Une main chaude sur son front. Des mots murmuré d'une voix douce à son oreille. Un parfum subtil et pourtant si reconnaissable.

« Nyssa... »

Et Sara sombra dans l'inconscience.




Lorsqu'elle repris conscience, Sara était allongé sur un matelas, entourée dans la chaleur d'une couette. Des bandages l'enserrait de part et d'autre. Bien que ses plaies soient toujours douloureuse, quelqu'un l'avait soigné.

Ses plaies... le combats contre Al-Horus.... le déchaînement de violence...le meurtre du novice... ses pieds qui frappe Al-Horus... ses poings qui s'écrase sur le visage d'Al-Horus...sa main qui enfonce le couteau dans la gorges d'Al-Horus... Qui met fin à sa vie...

Les événements des dernières heures lui revinrent en mémoire avec une force qui lui bloqua la respiration, tandis que son cœur se retrouvait écrasé, pris dans un étau brûlant. Elle ouvrit les yeux, sans pouvoir retenir un gémissement de peur. Sa respiration se fit haletante, tandis que ses pensées tourbillonnaient dans son esprit sans aucun ordres, sans aucun sens, sans aucune logique. Un nouveau gémissement d'impuissance lui échappa.

Enfant, elle faisait régulièrement des crises de panique, mais il y avait si longtemps que cela ne lui était pas arrivé, qu'elle croyait que ce cauchemar appartenait définitivement au passé.

Des souvenirs du meurtres côtoyait les images des monstres imaginaires qui la terrifiaient, petite, tandis que la voix d'Ivo se mêlait dans son esprit aux grincements sinistres du Gambit en train de couler.

Incapable de se calmer, Sara commença a se débattre, arrachant au passage certains pansements, tandis que des larmes de terreur et des gémissement de gibiers pris au piège, lui échappait sans qu'elle ne puisse rien y faire.

Elle ne sentit pas le poids faisant s'incliner le matelas, ni les deux mains qui lui saisirent les poignets, ni la voix qui l'appelait.

« SARA ! »

Le cri de Nyssa la fit enfin revenir à elle. La brune se tenait au dessus d'elle, ses yeux plantés dans les siens. Sara s'accrocha à ce regard, pour ne pas replonger, et cala sa respiration haletante, sur celle, calme et profonde, de son mentor. Finalement, elle hocha lentement la tête, et la fille de Ras lui lâcha les poignets.

Les deux jeunes femmes se dévisagèrent en silence.

« Assied-toi ! » lança finalement la brune.

Lentement, Sara se releva. Nyssa, elle, s'était déjà détourner, fouillant dans la commode. Sara laissa son regard se perdre sur les motifs qui ornait la porte d'entrée de la chambre, si bien qu'elle sursauta lorsque un tissu humide et froid se posa sur son épaule.

« Arrête de bouger ! »

Pendant plusieurs minutes, Nyssa s'attela à soigner et a bander les plaie que Sara avait rouverte durant sa crise, le tout un silence religieux.

Finalement, Nyssa remonta la tunique de Sara sur ses épaules.

« Merci. »

Toujours sans un mot, la fille du Démon, contourna le lit, et vint s'appuyer contre la porte, juste en face de Sara,qui, sous le regard perçant de sa mentor, commença à parler.

« C'est lui qui m'a attaqué ! Je ne fait que me défendre ! »

« Je sais. »

Sara fronça les sourcils.

« Comment ça ? »

« Les deux novices qui suivait Al-Horus comme des petits chiens sont passé aux aveux ! »

La voix de Nyssa dégoulinait de mépris.

« Ils sont... Mais... Ça veut dire qu'ils ont trahi Al-Horus et... »

... Et que je n'avais pas a avoir peur d'être chassé de la Ligue...

« Oh, si ça peut te rassurer, ils n'ont pas craché le morceau tout de suite ! J'ai dû les cuisiner personnellement, un bon bout de temps avant qu'ils ne me disent tout ! »

Sara ne su quoi répondre. Après un soupir, Nyssa repris la parole :

« Malheureusement, cela n'explique pas comment Al-Horus est mort ! Ou plutôt dans quelles circonstances, et pour quelles raisons ! »

Sara se mit à trembler, tandis que les larmes recommençaient à monter. La jeune femme serra les dents. Pour rien au monde elle ne voulait décevoir Nyssa, plus que ce qu'elle n'avait déjà fait.

Le regard perçant de son mentor lui ordonnait de lui raconter ce qui s'était passé, après que les deux complices d'Al-Horus aient fuit.

« Je n'ai pas eus confiance en toi ! » lança la novice de but en blanc

Nyssa eut un regard interrogatif.

Alors, Sara lui raconta tout : sa colère contre Al-Horus, contre se qu'il lui avait fait, et ce qu'il avait bien faillit faire, ses premiers coups de pieds alors qu'il était au sol, et puis sa peur d'être exclu de la Ligue, sa peur de se retrouver, encore une fois, sans rien ni personne. Elle lui parla de la panique qui l'avait pris aux tripes, de son passé qui était revenu à la charge, de sa folie meurtrière qui avait suivie et du calme glaçant, lorsqu'elle avait enfoncé le couteau dans la gorge du novice.

« J'aurais du avoir confiance en toi pour me croire et me protéger, comme tu le fait depuis mon arriver ici. J'aurai du savoir que tu parviendrais à révéler la vérité, que tu ferais parler ces deux imbéciles... J'aurai dû garder le contrôle...»

Le silence retomba. Nyssa avait tourné le dos à Sara, les coudes calés contre le rebord de la fenêtre, les mains jointes, et la tête baissé, comme si elle priait. Elle garda le silence, pensive.

« Que va-t-il se passer pour moi ? »

Sara avait tenté de garder un ton ferme, mais sa voix tremblait comme celle d'un enfant.

Nyssa soupira, et se tourna finalement vers Sara. Pour la première, de l'inquiétude se dessinait sur son visage, habituellement impassible.

« Tu connais les règles. Ton acte va te coûter cinquante coup de fouet de la main d'Al-Owal et l'exclusion immédiate de la Ligue. »

Sara ne pu s'empêcher de se recroqueviller, agiter de frisson, tandis que des larmes recommençaient à couler. La jeune femme ne fit rien pour les retenir, mais Nyssa ne lui fit aucune remarque.

« Ma position m'a permis de te soigner correctement ici et de retarder ta comparution devant mon père... »

« Pourquoi ? »

Nyssa fronça les sourcils.

« Pourquoi avoir fait ça ? Pourquoi utiliser ta position pour contourner les règlements ? Pourquoi risquer de passer pour une profiteuse, une tricheuse, auprès des autres assassins ? Pourquoi... »

« Pour toi. »

« Mais... »

Nyssa la coupa :

« D'après Hiral, un des pantins de Al-Horus, tu aurais déclaré ne pas avoir peur de la mort. C'est vrai ? »

« Oui, c'est vrai, je l'ai dit. »

« Tu le pensais vraiment ? »

Sara réfléchit à la question. Officiellement, elle était morte depuis plus d'un an déjà. Plusieurs fois, depuis le naufrage, elle avait passé des nuits entière, une lame de rasoir ou un éclat de verre entre les doigts, contre son poignet. Après tout ce qu'elle avait enduré, toutes ces souffrances, elle en était venue à la conclusion qu'il y a, en ce monde, des choses bien plus terrible que la mort. Alors, non, elle n'avait pas peur de mourir.

Et pourtant, elle était toujours là. Elle avait vendu son futur, sa destinée...son âme au Diable, pour survivre... pour échapper à la mort.

« Je ne sais pas. Je ne sais pas si la mort m'effraie ou pas, murmura la jeune fille, avant qu'un regain de désespoir lui fasse hausser la voix: Mais qu'est-ce que ça change de toute façon ? Abandonnée en plein milieu de nulle part, après avoir reçu cinquante coup de fouet ? C'est la mort assuré ! »

Et sur ces mots, Sara céda.

En position fœtale, elle éclata en sanglots, déversant toute sa peur, toute ses regrets, tous ces remords, toute sa colère.

Elle sentit Nyssa s'approcher d'elle, et lui prendre le visage entre ses mains. La fille de Ras Al Ghul planta son regard dans celui de Sara. Pour la première fois, l'assassin laissa ses barrière tomber. Elle laissa voir à son élève toutes ses peur, et toutes sa rages, toute sa lumière et toute son ombre.

Sara se jeta a son coup et serra son mentor dans ses bras, toujours en pleurs. Après plusieurs secondes d'hésitation, Nyssa lui rendit maladroitement son étreinte, avant de lui glisser doucement à l'oreille :

« Il y a une autre solution. »

Sara, stupéfaite dévisagea sa mentor, avant de partir dans un fou rire nerveux, en s'imaginant fuir de Nanda Parbat main dans la main avec Nyssa, avant de trouver une magnifique petite maison de campagne où elle couleraient des jours heureux, comme dans les comédie romantique stupide qu'elle avait l'habitude de regarder avec sa mère.

Nyssa, qui avait a nouveau verrouillé ses barrière plus solidement que jamais, attendit avec détachement que Sara se calme, avant d'expliquer :

« En vertu de l'article 1942 du Code, tu peux tenter de prouver ta valeur en combattant contre sept membres – des novices, dans ton cas. Si tu parviens à tous les vaincre – et par vaincre, je veux dire tuer – alors, tu seras considérer comme membres irremplaçable de la Ligue, et ton crime sera effacer. »

Sara sentit son cœur battre plus vite, animé, cette fois par l'espoir.

« Mais si tu perds... »

« Je meurs ! Ça ne change rien ! »

« Non ! Durant le Challenge, tu dois tuer tes adversaires, mais eux n'ont pas le droit. Si tu perds ne serai-ce qu'un seul des combats, tu regretteras tes cinquante coups de fouet et ton exclusion, crois moi ! Si tu perds, Tu seras marquée au fer rouge, littéralement, de l'insigne du traître. Ensuite, tu seras à l'entière disposition des autres membres de la Ligue... »

Sara grimaça, en comprenant le sous entendu.

« ... et ce, pendant trois jour. Puis – si tu es toujours en vie – tu devras, après avoir traversé le hall principal remplit d'assassin, te présenter devant Ras Al Ghul, et t'ouvrir toi même la gorge. »

Sara frissonna, mais, étrangement, elle parvint à prendre du recul quant à cette nouvelle option. Elle resta plusieurs minutes, les yeux dans le vide, pensive, malgré  les larmes qui roulaient sur ses joues. Elle demanda soudainement:

« Pourquoi tu fais tout ça ? »

« J'ai déjà répondu à cette question. »

« Pourquoi faire tous ça pour moi ?Je t'ai trahit. J'ai enfreins le Code de l'Assassin. Je t'ai déshonorer. Et pourtant... »

Nyssa soupira, tandis que Sara, fébrile, attendait plus que jamais une réponse.

« Lorsque je t'ai pris comme élève, j'ai immédiatement remarqué à quel point tu étais différente de tous les autres novices. Le poids de ton passé t'écrasais. Toutes ces épreuves, toutes ces douleurs, toutes ces pertes, tous ces sacrifices, transparaissait dans chacun de tes gestes, dans chacune de tes paroles, dans chacun de tes regards. Tous cela te hantait. Mais, contrairement à tous les autres, ce n'est pas le feu de la vengeance, de la violence, de la haine, de la colère ou de la folie, qui t'animais, et qui t'anime toujours. C'est autres choses, quelque chose de différent. Quelque chose de bien plus pur, bien plus noble, et en même temps de beaucoup plus dangereux, beaucoup plus incontrôlable. »

« Et qu'est-ce que c'est ? »

« Honnêtement ? Je ne sais pas. Et je pense que je ne le saurais jamais. Toi seule peux découvrir qui tu es réellement, ce qui tu motives, quel est ce feu qui brûle en toi. »

« Quel est le rapport, avec cette aide inconditionnelle que tu m'offre ? »

« Tu es différente. Dès que je t'ai vu, je l'ai su. Et pourtant, je t'ai traiter comme n'importe quel novice. »

Sara ne pu s'empêcher de sentir l'amertume et la déception mordre son cœur. Elle qui avait cru avoir un lien particulier avec la ténébreuse et impassible héritière de la Ligue...

Nyssa se mordit la langue pour ne pas corriger son demi-mensonge, lorsqu'elle vit le regard de Sara s'embuer de larmes, et repris :

« Comme tout les autres, selon la politique de la Ligue, je t'ai interdit de parler de ton passé. Je n'aurais pas dû. Peut-être que si je t'avais laissé parler, tu aurais pu évacuer cette colère qui t'habite, à la manière d'un soupape... »

« Je croyais que ce feu que tu voyais en moi n'étais pas de la colère ? »

« Je maintiens ce que j'ai dit, mais ça ne signifie pas que tu n'es pas en colère. On peut être habité par la colère, sans que celle-ci nous dirige. Mais, lorsqu'on ne l'évacue pas dans de... bonne circonstance, il arrive qu'elle ressorte, et qu'elle prenne le contrôle, ne serais-ce que quelques instants... Comme ce qu'il s'est passer avec Al-Horus. »

« Alors tu te sens responsable de ce que j'ai fait. Tu penses que c'est à cause de toi. Parce que tu ne m'a pas former comme il faut ? C'est pour ça que tu mets ta réputation, ton honneur, en jeu ? »

Nyssa sentit la déception qui pointait dans la voix de Sara. Elle se força à répondre, le plus laconiquement possible :

« Entre autre. »

Le silence retomba ensuite pendant plusieurs minutes. Chacune remettant leurs pensées en ordres. Jamais elles n'avaient parler autant, ni si profondément. Finalement, Sara pris une grande inspiration :

« Je le ferais. Le Challenge. L'Article 1942. Je combattrais sept novices. »

Nyssa hocha la tête et les deux jeunes femmes se fixèrent en chien de faïence pendant plusieurs instants.

« Pourquoi ? » demanda finalement Nyssa, d'un ton calme et ferme.

« Pour toi. »

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