6-Le premier jour.
La suite, avec beaucoup de retard, je m'en excuse !
J'espère que ça vous plaira !
Maître et élève entrèrent dans la chambre.
« Comment te sens-tu ? » demanda Nyssa
« Fatiguée... Exténuée... Mais heureuse, d'un certaine façon. »
« Ça te passera ! »
La blonde eut une mimique d'étonnement. Nyssa venait-elle de faire de l'humour ?
Elle n'eut pas le temps de tergiverser d'avantage qu'elle se retrouva plaqué contre le mur, le visage de Nyssa à trois centimètre du sien.
« Première leçon, ne laisse jamais transparaître tes émotions ! »
Sara hocha difficilement la tête, et sa professeure relâcha sa prise.
« Bien. Tu as la douche pour... un quart d'heure. Ta tenue de rechange, ainsi que tout le nécessaire de toilette sont sur le lavabo. »
Sara hocha la tête, avant de se diriger vers la salle de bain. Elle poussa la porte et commença à se déshabiller, jusqu'à se qu'elle croise son reflet dans le miroir. Elle était maigre et couverte de cicatrices. Certaines étaient plus anciennes que d'autres,mais chacune d'elles marquaient son esprit au fer rouge. La fatigue des derniers jours la rattrapa, et elle sentit des larmes couler sur son visage. Elle tenta de contenir ses sanglots, avec plus ou moins de succès.
« Qu'est-ce que je t'ai dis à propos des émotions ? »
Sara sursauta, plaquant vivement sa serviette contre son corps.
Nyssa, impassible, dans l'embrasure de la porte, la dévisageait.
Sara ouvrit plusieurs la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. La gêne et le regard de Nyssa la clouait littéralement sur place.
Finalement, la blonde serra les dents et pris plusieurs longues inspirations. Son visage repris petit à petit une couleur normale, et ses larmes cessèrent de couler, remplacé par une flamme ardente au fond des yeux de la jeune femme.
Nyssa hocha la tête et sortie. Elle ne s'autorisa un sourire qu'une fois la porte de la salle de bain repoussée. Cette fille ne cessait de l'impressionner.
Sara se doucha rapidement avant de revêtir sa tenue d'assassin. Elle s'observa quelques instant dans le miroir. Seuls les clous, absent de son capuchon, marquaient son grade de novice.
« Ton temps est écoulé ! »
Sara sortit de la salle de bain, Nyssa l'attendait, adossée contre le mur opposé.
« Bien, il est six heure du matin, tu as jusqu'à six heure ce soir pour faire ce que tu veux: dormir, étudier, t'entraîner... Je t'ai apporter des livres, du matériel de musculation, et des plantes qui, en décoction, t'aideront à récupérer, mais n'en abuse pas trop, au risque de devenir complètement accro. Dernier conseil, ne sort pas de la chambre avant six heure. »
« Pourquoi ? »
Nyssa éluda la question, et conclu, avant de partir :
« Rejoint moi aux bains dans 12h ! Tâche de ne pas te perdre ! »
Sara prépara la décoction de plantes avant de la boire d'une traite. Une minute plus tard, elle dormait, d'un sommeil lourd et sans rêve. Elle se réveilla après à peine six heures de sommeil, et pourtant, elle ne s'était jamais sentie aussi reposé, malgré les courbatures qui tiraient chacun de ses muscles.
Elle parcourue des yeux la pile de livres que Nyssa lui avait fait apporté. Tous avaient le même sujet : la Ligue des Assassins, de son Histoire à son langage secret, en passant par les récit de combat des différent Ra's-Al-Ghul. Sara n'avait jamais été une grande lectrice, et pourtant, elle ne savait pas par où commencer, avide de découvrir les secrets de son nouveaux foyer.
Maîtriser cette étrange langue – ce code - lui semblait crucial, mais tout autant que d'étudier les plans – extrêmement complexe – de la mystérieuse citée de Nanda Parbat. La lecture approfondie du Code de l'Assassin pouvait également se révéler bien utile pour cerner un peu mieux le système dans lequel elle s'était engagée. L'Histoire de la Ligue pouvait aussi l'éclairer sur celle-ci et lui permettre de comprendre, voire d'anticiper, ce à quoi elle pourrait avoir à faire face. Pareillement, les récits de combats promettaient d'être aussi passionnant qu'instructif. Trop excité pour bien se concentrer, elle opta pour un apprentissage en surface mais étendus, et feuilleta chaque ouvrage, notant parfois quelques information sur la feuille que Nyssa avait posé en haut de la pile. Après deux heure de lecture, elle sentit son estomac gargouiller. Pourtant, elle se souvint du conseil de Nyssa de ne pas quitter la chambre avant dix-huit heure, alors elle se reporta son attention sur les ouvrages, ignorant les cris de son estomac.
Au alentours de dix-sept heure, se doutant de Nyssa allait la faire travailler durement, elle s'échauffa minutieusement, puis, quelques minutes avant de partir, elle recopia dans les grandes lignes, un plan de la citée pour pouvoir se guider jusqu'aux bains. Elle se leva de sa chaise, et un léger vertige la pris. Serrant les dents, elle attendit que la terre cesse de tourner, et franchit le pas de la porte, à dix-huit heure et une minute.
Elle atteint sans trop de mal les bains. Nyssa l'attendait à l'entrée.
« Pile à l'heure ! » dit celle-ci, d'un ton on ne peut plus neutre.
Sara hocha la tête. Elle avait compris qu'il ne fallait pas attendre de compliments de la part de sa professeure. Les deux femmes se dirigèrent à l'intérieur de l'immense bâtisse, et Nyssa orienta son élève vers le bassin sportif, où une bonne douzaine d'assassins nageaient déjà. Sans plus de cérémonie, la fille de Ra's-Al-Guhl se déshabilla et sauta à l'eau.
« On n'a pas toute la soirée ! » lança-t-elle sèchement à Sara.
Sara retira ses vêtements et sauta à l'eau. Le froid glacial la saisit, contractant sa cage toraxique au points qu'elle ne puisse plus respirer. Suffocante, elle se hissa sur le bords et tenta de reprendre le contrôle de son corps et de ses émotions.
Tous les membres de la Ligues s'étaient arrêter et la dévisageait, notamment les hommes. Sara sentit ses joues s'empourprer. Elle avait toujours été à l'aise avec les hommes, que ce soit pour les attirer dans son lit ou pour repousser un prétendant malvenu, mais là, elle se sentit complètement dépassée. Il était nombreux, elle était seule, ils étaient chez eux, elle était dépourvue du moindre repère, ils nageait dans cette eau glacée comme dans une piscine municipale, elle était incapable de rester plus d'une seconde, ils échangeait des paroles, elle n'en comprenait pas un mot. En revanche, le mépris et l'envie purement bestiale se lisaient dans leurs yeux. Elle était la proie blessée dans un océan de requin.
Une main agrippa son mollet. Sara sursauta et baissa les yeux. Son regard croisa celui de Nyssa. Elle s'attendit a y trouver de la colère, ou au moins une reproche, mais rien de cela. Le regard de sa mentor était entre la neutralité et la compassion. Celle-ci lui murmura :
« Ne baisse surtout pas le regard, montre leur ta force. Ensuite, ignore-les. Tu es sous ma protection, ils ne te feront rien, crois moi. »
Sara puisa un peu de courage dans les yeux de sa professeure et releva la tête. La main de Nyssa entourant toujours doucement son mollet lui donna l'énergie nécessaire pour balayer l'assemblée d'assassins d'un regard assez froid pour qu'ils cesse de la reluquer. Cela fait, elle s'assit sur le rebord marbré du bassin, et plongea ses jambes. Après quelques longues inspiration pour contrôler ses tremblement, elle se baissa, se mouilla la nuque et se laissa glisser dans l'eau. Elle sentit une légère pression au niveau des poumons, mais elle parvenait toujours à respirer.
« Ça va ? »
« Je crois. »
« Alors c'est partis ! »
Pendant une heure et demi, elles enchaînèrent des dizaines de longueurs.
Lorsque enfin Nyssa décréta l'arrêt de la séance, Sara n'avait même plus la force de s'agripper au rebord, et elle dû s'y reprendre à plusieurs fois avant de parvenir à sortir du bassin. Heureusement, les lieux étaient quasiment désert.
Une fois rhabillé, Nyssa lui expliqua le déroulement de la soirée :
« Je vais te conduire au mess des novices, où je te présenterais à tout le monde. Ne montre aucun signe de faiblesse, ne baisse surtout pas le regard. Trouve-toi une place un peu à l'écart, et fait un repérage. Observe tout, enregistre les visages, note les grosses brutes et tient-en loin, pour le moment. »
« Je croyais que j'étais sous ta protection ! »
« Ma protection peut avoir des inconvénient ! »
« Tu veux dire qu'il y aura des jaloux ? »
« Jaloux, je ne sais pas. En tout cas, ils vont vouloir tester la novice de la fille du Démon, c'est sûr ! »
« Rassurant ! »
« Tu t'en tireras ! Suis-moi ! »
Lorsqu'elle arrivèrent au mess, toute les tête se tournèrent. Nyssa présenta Sara – Ta-er Al Saher – aux autres novices, pendant que la principale intéressée détaillait la pièce, qui lui fit immédiatement penser à un mix entre la Grande Salle, du château de Poudlard dans Harry Potter, et les cachots du Professeur Rogue, toujours de la célèbre saga de J.K. Rowling. Cette pensée la détendit et lui tira un léger sourire qui l'a fit paraître plus assurée qu'elle ne l'était réellement.
Une fois la présentation finie, Sara pris un plateau et on lui servit une espèce de bouillasse à l'allure peu appétissante. Ayant déjà repéré sa place, à l'écart, elle s'y dirigea d'un pas rapide, mais la tête haute.
La pitance était aussi goûteuse que son apparence laissait envisager, et Sara peinait à ne pas grimacer à chaque bouchée.
Elle en était à son dernier morceau de pain lorsqu'un plateau vide se posa bruyamment devant elle. Serrant les mâchoire et respirant lentement pour ne pas perdre ses moyens, elle leva lentement la tête. Trois homme d'une vingtaine d'année, que Sara avait déjà classé dans la catégorie ''brute à éviter'', lui faisait face, tandis que toute les tête s'était tourné pour profiter du spectacle. La meilleure défense étant l'attaque, Sara lança, tout en désignant le comptoir à l'autre bout de la pièce, d'un geste de main qu'elle voulait désinvolte :
« Pour débarrasser, c'est par là- bas, il me semble ! »
Celui qui semblait être le chef de la bande ne réagit pas et observa Sara sous toute les coutures avant de lancer avec un ricanement gras :
« Un peu frêle, la nouvelle ! Je ne comprend pas pourquoi Nyssa l'a choisit... remarque, elle a toujours eu des goût douteux... Enfin bon, j'en ferais bien mon quatre heure de cette petite blondasse ! »
« Désolé, mais les types comme toi, c'est vraiment pas mon genre ! »
Le novice se pencha vers Sara et lui murmura d'un ton douceâtre :
« Mais tu ne me connais pas, ma jolie... »
« Et bien, déjà tu as un sens de l'orientation minable – le comptoir pour débarrasser ses couverts est à l'autre bout de la pièce... »
Sara marqua une petite pause, en espérant que sa réplique ait été suffisante. Elle ne voulait pas ni se faire remarquer, ni se faire un ennemi dès le premier jour. Mais l'autre continuait de la dévisager, sans bouger, un grand sourire plaqué sur les lèvres. Toutes l'assemblée était attentive. Sara n'avait pas le choix, elle devait attaquer à nouveau, avant de se retrouver complètement impuissante.
« Et deuxièmement, tu ne dois pas en mettre beaucoup dans ton lit pour être sourd a ce point là ! Ça fait déjà deux fois que je te donne l'emplacement du comptoir et tu n'as pas l'air de réagir. La branlette, c'est pas bon pour les oreilles, tu sais ! »
Un rire souleva l'assistance. Le grand brun serra les poings, et grogna une phrase en Code, que, bien entendu, Sara ne compris pas, mais si elle ne répliquait pas, elle savait qu'elle perdrait tout crédit.
« Désolé, mais je ne comprend pas les attardés mentaux ! »
Cette fois, il réagit vivement, et en une demi-seconde, Sara, se retrouva plaquer contre le mur, un couteau sous la gorge.
Heureusement, ses deux acolyte le retinrent. Ils se mirent à parler en Code, à voix basse. Sara n'intercepta que le mot ''Nyssa''. Doucement, l'agresseur de Sara se recula. Celle-ci repris sa respiration, saisit son plateau, et, le plus dignement possible, débarrassa ses couvert et sortit de la salle.
Elle rejoignit rapidement sa chambre, et se laissa tomber sur sa paillasse.
« Ça c'est bien passé ? » questionna Nyssa, occupé à aiguiser son sabre dans un coin de la pièce.
Sara eut un grognement affirmatif.
« Alors pourquoi tu saignes ? »
Sara se releva, et du affronter le regard glacial de son mentor.
« Ne me mens jamais ! » martela-t-elle
Sara hocha difficilement la tête et lui raconta l'altercation. A la fin de son récit, Nyssa hocha lentement la tête en observant la lame brillante de son arme.
« Il s'appelle Al-Horus, c'est le novice de Al-Owal. C'est important de connaître le nom de ses ennemis. Maintenant, dors. C'est une longue journée qui t'attend demain ! »
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top