3.Le Rituel.



« Suis-moi ! » lança Nyssa.

Sara posa la gourde sur la petite table qui trônait au milieu de l'armurerie et rejoignit son maître. Nyssa marchait si vite que Sara était obligé de trottiner pour la suivre.

Au bout de dix minutes de marche à travers le dédales de couloirs de la cité, elles arrivèrent dans un immense gymnase, où des hommes et des femmes de tout âge, tous vêtu de noir, s'entraînaient. Course, obstacles, haltères, escalade, sabre, épée, bâton, arcs... Sara ne pu retenir une exclamation admirative.

Nyssa l'entraîna vers la piste d'athlétisme à l'extérieur de la structure.

« 10 tours, sans t'arrêter ! » lança-t-elle.

Sara se mit sur la ligne de départ, et, au commandement de Nyssa, se mit à courir.

« Plus vite ! »

Sara força l'allure.

Les premiers tours se firent sans trop de difficulté. Elle avait toujours été sportive, et son passage sur Lian Yu l'avait endurcit.

« Accélère encore ! »

Sara grimaça, avant d'obtempérer.

***

« 10 ! Tu peux t'arrêter ! »

Sara ralentit progressivement, avant de se laisser tomber à terre.

« Pas mal. » commenta Nyssa.

Sara s'étrangla. ''Pas mal ?''

« J'aimerai bien t'y voir ! » ne pu-t-elle s'empêcher de lâcher.

Le regard de Nyssa se fit brusquement glacial. Elle s'approcha lentement de Sara, ses yeux lançant des éclairs.

« Mettrais-tu en doutes mes capacités ? »

Sara sentit son courage fondre comme de la neige au soleil. Cette femme était aussi élégante que terrifiante.

« Non... Je... »

« Debout ! » ordonna Nyssa, d'un ton neutre.

Sara se releva, presque au garde-à-vous. Nyssa sourit... intérieurement. Rien sur son visage ne laissait paraître ses – rares – émotions, si ses - encore plus rares – sentiments. Malgré tout, Nyssa ne pu s'empêcher de lancer à Sara :

« Détends-toi ! »

Sara laissa échapper un léger soupir de soulagement.

« A plat ventre ! »

Sara allait répliqué, mais le regard de Nyssa l'en dissuada. Elle s'allongea dans l'herbe, sans pouvoir s'empêcher de ressentir un léger pincement au cœur. Elle n'étais pas d'un naturel docile ou conciliant, et voilà qu'elle se retrouvais à obéir à cette femme, dont elle ne savait rien.

« Pompes ! »

Sara n'obéis pas tout de suite.

« Tu veux rentrer dans la Ligue, ou non ? » la sermonna Nyssa.

La mémoire de Sara se remit immédiatement en marche. Nouvelle vie. Nouvelle identité. Nouveau foyer. Plus jamais ce sentiments d'impuissance ou d'inutilité.

Immédiatement la blonde se mit à enchaîner les pompes, sous le regard intransigeant de son mentor.

***

Ses bras et ses pectoraux lui brûlait. Face contre terre, elle tenta de se relever un énième fois. En vain.

« C'est bon. Tu peux arrêter. »

Avec un grognement se satisfaction, Sara roula sur le dos et pris plusieurs longues inspirations, les yeux fermé, si bien qu'elle sursauta lorsqu'elle sentit les mains de Nyssa agripper ses pieds.

Elle rouvrit les yeux, surprise.

« Abdos ! »

Les yeux chocolat de Nyssa plantés dans les siens l'empêchèrent de protester. Animé d'une nouvelle détermination, elle croisa ses bras derrière sa tête et remonta jusqu'à ses genoux.

Une fois, deux fois, trois fois, dix fois, vingt fois, cinquante fois, cent fois.

Nyssa lâcha ses pieds, et Sara resta immobile. Ses muscles brûlaient et sa tête tournait. Nyssa lui tendait une main pour l'aider à se relever. Étrangement touché par ce geste, Sara saisit la main de la brune qui la tira sur ses pieds.

Son impression de tournis se renforça, et des flash blanc troublèrent sa vision. Elle se crispa, toujours agripper à Nyssa.

« Respire profondément. » lui conseilla platement son mentor.

Après plusieurs longue inspirations, le sol redevint plus stable et sa vision redevint nette.

« Squat ! »

Sara grimaça mais se mit immédiatement en position.

« Plus rapidement ! »

Sans chercher à discuter, malgré sa colère grandissante, Sara accéléra le rythme.

« Souffle dans la phase d'effort ! »

***

« C'est bon. Tu peux t'arrêter ! »

Sara se laissa tomber à terre. Tous ces muscles était douloureux au possible. Elle avait soif. Elle avait faim. Sa jambe, pas encore complètement guérit lui faisait un mal de chiens.

« Je vois dans tes yeux que tu as encore des ressources. Mais si tu veux arrêter là, un garde te feras le plaisir de te ramener jusqu'à la sortie. Si tu veux continuer, suis moi. »

Sara se releva lentement.


« Je continue ! »

***

Quittant les abords de la piste d'athlétisme, les deux jeunes femmes s'engouffrèrent dans le gymnase. Nyssa s'arrêta devant un grand mur d'escalade.

« Je suppose que je dois monter ? »

Nyssa hocha la tête. Malgré son attitude toujours impénétrable, son regard était plus chaleureux que quelques heures avant. Sara continua alors sur sa lancée :

« Je suppose également qu'il n'y a ni cordes, ni casques, ni tapis amortisseurs au sol ? »

De nouveau Nyssa hocha la tête.

« Et que si je tombe, je... »

« Monte ! »

Comprenant qu'il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin, Sara se concentra et entama la montée, prudemment.

Cette fois, Nyssa ne lui fit aucune remarque sur sa vitesse, sûrement à cause du risque mortel qu'elle encourrais. Cependant, sa mentor lui fit escalader de nombreuse fois la paroi, sans lui laisser un instant de répit.

« C'est bon ! »

Sara souffla et sauta à terre. Malgré les apparences, l'escalade l'avait autant épuisé que les autres exercices, mais l'altitude lui avait toujours procurer un intense sentiment de liberté et de satisfaction, qui, aujourd'hui, l'aidait à surmonter la douleur, la faim et la soif.

Après une minutes de pause, Nyssa entraîna son élève à l'autre extrémité du gymnase, où s'étalait un parcours d'obstacles. Mur, haie, bars, tuyaux... Sara appréhendait déjà.

« Suis moi ! »

Et Nyssa se mit à courir, franchissant avec aisance chaque obstacle. La jeune femme était déjà arrivé à l'autre bout du parcours que Sara peinait encore avec le troisième obstacle, un grand mur de béton lisse.

« Prend de l'élan ! »

« C'est ce que je fais ! » cria Sara, passablement énervé

« Tu as peur ! Tu ralentis avant de sauter ! Tu n'as plus aucun élan et tu gaspille bêtement ton énergie ! » lui rétorqua froidement Nyssa.

Prise d'une soudaine colère, Sara se recula de quelques pas et fonça littéralement sur le bloc de béton. A quelques mètre de là, Nyssa sentit son cœur s'emballer.

Mais Sara parvint à s'accrocher au somment du mur. Elle pédala quelques instant dans le vide, ses pieds ripant contre le béton.

Sa colère se transforma en rage. Elle allait lui prouver qu'elle pouvait se débrouiller ! Elle se propulsa au dessus du mur avec tant de force qu'elle en perdit l'équilibre, et ne parvint pas à bien se réceptionner. Son épaule heurta durement le sol, et elle ne pu retenir un gémissement de douleur.

« Ne laisse jamais tes sentiments ou ton ego dicter tes actes Sara ! » lui lança Nyssa

Sara se releva en grognant.

A présent, même sa colère ne parvenait à annihiler ses maux et sa fatigues. Elle finit le parcours, en trottinant, grognant de douleur à chaque obstacle.

Arrivée au bout, elle se laissa tomber au pied de Nyssa.

« C'est bientôt fini. » lui lança celle-ci.

Sara grogna.

« Lève-toi, je te conduis aux bains. »

Doucement, Sara se remit sur ses pieds. Dans un état second, elle suivit Nyssa dans le dédales de couloirs, jusqu'à arriver dans une grande salle au milieu duquel trônait un immense bassin d'on s'échappait une légère fumée. Quelques assassins nageait déjà dedans, enchaînant les longueurs.

« Déshabilles-toi ! »

Sara ne pu revenir une grimace de gêne.

« Tu apprendras vite que la pudeur est un concept extrêmement lointain ici. Nous sommes tous frères et sœurs, liés par notre engagement envers Ras Al Guhl et la Ligue. »

Sara enleva ses vêtements, et dans sa hâtes, sautant immédiatement à l'eau. Elle ne pu retenir un cri de surprise, manquant de se noyer.

« Mais elle est glacée ! »

Toujours aussi neutre, Nyssa expliqua :

« Le froid forge le caractère, la volonté, l'endurance et les muscles. De plus, dans ton cas, il anesthésiera tes douleurs pour quelques temps. »

« Et pourquoi ai-je besoin que mes douleurs soit anesthésiée? »

« Nage ! »

Nyssa jeta un coup d'œil par la vitre. Le soleil déclinait, s'approchant rapidement de l'horizon.

***

« C'est bon ! »

Sara cessa de nager et se retourna sur le dos quelques instant pour récupérer, mais le froid mordant de l'eau donna vite raison de sa fatigue. Elle sortit de l'eau et s'enroula dans la serviette que lui tendait Nyssa.  A l'exception des deux jeunes femmes, la salle était désormais vide.

« Je t'attends dehors. Tu as cinq minutes. » lança celle ci.

Cinq minutes plus tard, Sara sortait, les cheveux encore un peu humide.

« Suis moi ! »

« Où va-t-on ? »

« A ta dernière épreuves physique ! »


Et voilà ! Le prochain chapitre ne devrait pas tarder !

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