•Chapitre 4 (2/2)• «F*cking testosterone...»

Je me dépêchai de le faire avant que la police ne débarque pour nuisance trop élevée. Le papier était rudement scotché, je dus donc le déchirer entièrement pour parvenir à en extraire le cadeau ; tant pis pour le recyclage ! Quand enfin je vis ce qui se cachait sous la tonne de papier, je manquai de m'étouffer. Mon coeur rata un battement tandis que je découvrais entièrement l'objet.

«-C'est... wow !»

Ce furent les seuls mots que je parvins à déclarer la gorge trop nouée pour parler. Ma mère, les larmes aux yeux, s'empressa de faire remarquer :

«-C'est ton père qui a eu l'idée et c'est lui qui l'a fait graver à ton nom.»

Je tournai la tête vers l'intéressé qui me regardait l'air hésitant.

«-Merci, dis-je sincèrement.»

Tim Johnson se contenta de hocher la tête, essayant de camoufler son désarroi. C'était la première vraie discussion que je tenais avec lui sans se crier dessus ou de fusiller du regard.

«-Elle te plaît ? s'enquit ma mère visiblement satisfaite de cet échange certes bref mais sincère.

-Elle est magnifique.»

D'un tour de poignée, je levai l'instrument avec précaution. La lumière se reflétait dans le bois verni de l'objet qui scintillait, ne demandent qu'une seule chose ; être utilisé. Je passai mon doigt sur la gravure située à gauche de l'instrument ; il était inscrit Lylian J en magnifiques lettres pyrogravées et joliment écrites. La basse était vraiment magnifique.

«-Tu nous joues quelque chose ? sourit ma mère.

-Heu..., hésitai-je. Il faudrait d'abord que je fasse tous les accords, donc...

-On a qu'à manger le gâteau ! lança mon père comme pour me sortir de ce pétrin.»

Je le remerciai du regard tandis que ma mère s'exclamait que c'était une bonne idée et qu'elle n'avait pas fait ce gâteau pour qu'on l'observe.

Quelques minutes plus tard, alors que nous terminions nos parts respectives de gâteau, ma mère se leva et revint avec un autre paquet, petit et fin. Je vis mon père froncer les sourcils et je compris qu'il était autant dans l'expectative que moi.

«-Ça, commença ma mère, c'est un cadeau pour toute la famille.»

J'avalai les dernières miettes de mon gâteau (oui, je faisais partie de cette catégorie de gens qui ne laissaient pas de déchets dans leurs assiettes quand le contenu était bon) et dévisageai ma mère, perplexe.

«-Tiens Lylian, ouvre-le !»

Je le fis sans trop savoir à quoi m'attendre. Chose faite, je faillis exploser de rire.

«-Une ardoise ? questionnai-je un peu (enfin plutôt beaucoup) perdu.»

Ma mère hocha la tête sans rien dire s'attendant sûrement à ce que l'un de nous ait un déclic sur son utilité. Un regard vers mon père m'apprit que je n'étais pas le seul à nager en pleine incompréhension. Ma mère décida de reprendre devant nos mines perdues :

«-On va instaurer une nouvelle règle dans cette nouvelle maison.»

Oulà, déjà, je n'aimais pas comment cette phrase commençait. Je n'aimais pas qu'on m'impose des règles et celle-ci ne m'inspirait pas confiance. Je laissai quand même à ma mère le temps de s'expliquer plus explicitement :

«-Chaque jour, une des personnes ici présentes écrira quelque chose sur cette ardoise à destination d'une autre personne dans l'idée d'aider à la reconstruction familiale.»

Est-ce que quelqu'un qui n'a pas bac + 8 a compris quelque chose ?

«-Par exemple, continua ma mère, décidément sûre d'elle, je vais commencer.»

Elle attrapa une craie sur le buffet derrière elle et se mit à écrire sur l'ardoise noire. Quelques secondes plus tard elle leva l'ardoise pour que chacun puisse la voir. Il était inscrit : Lylian : ouvre toi plus.

Un silence s'installa dans la pièce. Je remarquai que l'attention de mes deux parents était fixées sur moi. Sentent un malaise m'envahir, je lâchai :

«-Quoi ?!»

Mon ton était un peu plus sec que je l'aurais voulu mais ces deux paires d'yeux m'observant m'horripilaient.

«-Ouvre toi Lylian, m'invita ma mère, d'une voix tendre.»

Je faillis lui rétorquer que, jusque là, je savais lire, mais la colère m'empêcha de parler. Alors c'était ça maintenant ? Chacun devait deviner les secrets des autres avec des phrases débiles écrites sur une ardoise d'écolier ?

«-Je n'ai rien à dire, lâchai-je froidement.»

Ma mère soupira et tenta de me convaincre :

«-On a juste envie de te comprendre un peu plus Lylian. Tu sais, depuis ton accident, on n'a pas beaucoup pris le temps de te parler...

-Ce n'était PAS un accident, criai-je hors de moi.»

Je me demandai comment la température ambiante avait pu chuter de tant de degrés en quelques minutes seulement. Quant à moi, une colère incompréhensible enflait en moi, me contrôlant totalement.

«-Lylian, supplia ma mère. Dis nous quelque chose, n'importe quoi...»

Je ricanai sèchement.

«-Qu'est-ce que tu veux que je dises ?! Ah si tiens ! Ce matin je me suis réveillé, j'avais une érection et...

-Lylian ! s'offusqua ma mère, choquée.

-Quoi ? Tu veux qu'on se dévoile allons-y ! Tu te sentais comment après avoir trompé papa ? Mal à l'aise ou plutôt détendue après ta partie de jambe en l'air ?»

Un silence glacial envahit la pièce de vie et je me rendis compte que j'étais allé très loin ; trop loin.

Je me levai d'un bon et me dirigeai dans ma chambre le coeur battant, sans même prendre le temps d'emporter mon cadeau avec moi. Je claquai soigneusement la porte derrière moi et me laissai tomber sur mon lit, tremblant. Qu'est-ce que je venais de dire ?

Toute colère me quitta aussitôt et je me sentis démesurément vide. Mes changements d'humeur brusques m'avaient harassé. Même s'il n'était qu'une heure de l'après midi, je m'endormis fatigué par toutes ses émotions.

Foutue testostérone !

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J'espère que le chapitre vous a plu !

J'ai une question à vous poser : j'ai terminé d'écrire le tome 3, du coup, est-ce que vous voulez que je publie plus ? Si oui, à quelle fréquence et quels jours ?

Merci d'avance pour vos réponses !

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