TOO MUCH TO ASK - NIALL HORAN


- Il a dit ton nom et a tendu la main vers toi ?, répéta Alec en fronçant les sourcils.

- Oui !, répondit vivement Calypso. Alec, il me connaissait !

Le brun secoua la tête, les deux mains bien posées sur le bois précieux de son bureau.

- Caly, soupira-t'il en ébauchant un sourire. Sans vouloir te donner la grosse tête, la quasi-totalité du Monde Obscur te connaît.

- Mais là c'était différent !, s'exclama-t'elle. Il y avait tant de haine en lui et tout a disparu quand il m'a vu. Il est presque devenu... innocent.

- Innocent ?, éructa Alec. Ce type a tué une demie dizaine de Créatures Obscures, de Chasseurs d'Ombres et de Terrestres et tu parles d'innocence ?

- Pas dans ce sens-là ! J'ai vu ses yeux !

- Je sais que les yeux sont soi-disant le reflet de l'âme, mais quel est le rapport ?, la questionna-t'il avec une once d'amusement dans la voix.

- Arrête de te moquer de moi !, tonna-t'elle en se retournant furieusement vers lui. Tu penses vraiment que je mens, c'est ça ?

Alec se tut l'observa un moment, ses yeux cernés, ses cheveux d'or, son air à la fois déterminé et farouche. Il secoua la tête en se passant la main sur le front.

- Et ensuite ?, soupira-t'il. Il s'est passé quoi ?

- Il m'a regardé longuement et...

Calypso s'interrompit, troublée par le souvenir de sa rencontre avec le démon. Du fait qu'il lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, elle et Jonathan.

Jonathan.

- Et...?, poursuivit Alec en haussant un sourcil.

Calypso prit une profonde inspiration et s'affaissa sur le fauteuil en face du bureau.

- J'ai senti comme une... une connexion entre nous, expliqua-t'elle. Comme si nos âmes étaient liées.

- Comment ça ?, insista Alec sourcils froncés.

- Je... je ne saurai pas l'expliquer, fit-elle en secouant la tête. Mais je me suis sentie liée par lui.

Alec afficha une moue dubitative qui acheva de convaincre Calypso dans ce qu'elle avait envisagé de faire.

- Je veux aller chez les Frères Silencieux, annonça-t'elle sans préambule.

Alec se redressa sur son siège comme un ressort.

- C'est absolument hors de question. Tu ne...

- Ma décision est déjà prise Alec, l'interrompit-elle sèchement en se levant.

Paniqué, il la vit se diriger vers la sortie et se leva précipitement. Calypso fit mine d'ouvrir la porte pour partir. Alec arriva avant elle et la claqua en s'y addossant pour l'empêcher de sortir. Elle soupira et baissa les yeux sans oser affronter son regard.

- Il y a quelque chose que tu ne me dis pas, lui lança-t'il.

- Laisse moi partir Alexander, murmura-t'elle en tentant d'abaisser la poignée.

Le brun stoppa son geste et saisit son poignet pour l'attirer à lui.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé hier à Little Italy Calypso ?, articula-t'il d'une voix qu'il tentait de garder calme.

- Laisse moi, fit-elle d'une voix étranglée en se dégageant violemment.

- Dis moi !, cria-t'il soudainement. Je croyais que tu me faisais confiance putain !

- Jonathan !, cria-t'elle en retour en se retournant.

Un ange passa.

- Il s'appelle Jonathan, reprit-elle plus doucement. Je ne sais pas comment ni pourquoi mais je le sais c'est tout.

Complètement perdu, Alec la dévisagea pendant plusieurs secondes qui s'écoulèrent au rythme de siècles. Le silence devint rapidement étouffant. Il baissa les yeux à son tour et lentement se dirigea vers son bureau.

- Je t'accompagnerai chez les Frères Silencieux quand ils seront libres, finit-il, dos à elle. Je ne veux pas que tu y ailles seule.

- Ils ne vont rien me faire, lui dit-elle. Ça ira pour moi.

Il rit jaune et secoua la tête.

- Non. Non, ça n'ira pas. Cette histoire va mal se finir, mais que veux-tu que j'y fasse ?

Calypso vint vers lui et enlaça son torse de ses bras. Alec ferma les yeux et posa ses mains sur les siennes, se laissant pleinement aller à son contact.
Jamais ils n'avaient autant eu besoin l'un de l'autre qu'à cet instant précis, elle dans sa détresse, lui dans son sentiment d'impuissance.

- Je t'aime plus que tout au monde, lui murmura-t'elle. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi.

Il soupira pour toute réponse et la serra un peu plus contre lui. Ils restèrent plusieurs minutes dans la même position avec pour seuls bruits les battements de leurs coeurs, jusqu'à ce que la voix de Raje, le bras droit d'Alec à l'Institut ne les interrompe.

- Alec ?, fit-il dans le couloir. On t'appelle au poste de contrôle de suite !

- J'arrive, répondit Alec.

Il se retourna vers Calypso et prit délicatement son visage entre ses deux mains. Elle leva ses deux yeux mauves vers lui avec une puérilité déstabilisante.

- Je t'aime, lui murmura-t'il.

- Je sais, dit-elle en posant son front sur le sien.

Alec posa doucement ses lèvres sur les siennes et lui sourit brièvement avant de se diriger vers la porte. Avant de sortir, il songea qu'en l'espace de quelques minutes, un océan venait de les séparer.

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