PROMISE NOT TO FALL - HUMAN TOUCH
Tout était flou, comme dans un rêve. Jonathan avait tantôt chaud, tantôt froid, son visage était recouvert d'une fine pellicule de sueur, il pensait savoir ce qu'il faisait mais il ne savait pas comment il arrivait à bouger dans l'état où il était. Chaque membre de son corps était douloureux, sans exception, et à chaque fois qu'il osait mouvement, il gémissait comme un animal blessé tant le mal qui le dévorait était fort. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il se souvint d'un nom, six lettres d'une simplicité meurtrière et tout son être s'embrasa d'une rage folle.
C-A-L-Y-P-S-O.
Il aurait aimé les tuer, tous autant qu'ils étaient, il voulait la faire souffrir. Il la haïssait désormais, elle s'était détournée de lui et l'avait presque condamné. Il revit ses yeux noircis par la haine, la même que lui et, oh, il était si près du but ! Il avait touché le Saint Graal du bout du doigt et il avait volé en éclat sous ses yeux impuissants. " Nous sommes pareils ", tu parles. Il avait presque envie d'en rire.
Il commencerait par Isabelle, cette fille qui avait tenté de le dresser comme s'il n'était qu'un vulgaire animal. Personne ne le comprenait, et cette Chasseuse d'Ombres sortie de nulle part se targait de pouvoir "l'évaluer" ?
À elle, il planterai ses griffes acérées dans le crâne pour les sentir briser l'os et pénetrer sa chair rouge. Il lui ouvrirait la boîte crânienne en deux comme si elle n'était qu'une vulgaire boîte de conserve et il observerait son sang se répandre sur le sol et parfumer la pièce de relents métalliques.
Il poursuivrait par Clarissa Morgenstern, la fille du meurtrier. Elle méritait de mourir plus que n'importe qui sur cette Terre, rien que son existence avait causé beaucoup de mort. Il vengerait ses parents, il vengerait toutes les personne que Valentin Morgenstern avait sauvagement assassiné en tuant sa fille de la même manière. Il se serait mit devant elle, aurait lentement caressé son cou pour sentir la douceur de sa peau avant de la décapiter d'un coup de poignard. Il imaginait sa tête rouler au sol, se cogner contre les murs, et il était heureux, si heureux.
Il terminerait enfin par l'aîné Ligntwood, la cause de son échec de son déshonneur. Il le ferait asseoir sur une chaise et lui réserverait plusieurs heures, car après tout les bonnes choses prennent toujours du temps. Il l'aurait torturé de plusieurs manières : ongles arrachés, simulations de noyades, yeux crevés, torse brûlé, la panoplie royale rien que pour lui, bien sûr sous le regard de Calypso. Il aurait ensuite fini par le laisser agoniser et pourrir sur place, pour allonger ses souffrances jusqu'à la fin.
À Calypso il ne ferait rien. La mort serait trop douce pour celle qui l'a abandonné. Il la laisserait vivre avec le poids de la mort de l'homme qu'elle aime et de ses amis sur la conscience. Ses lèvres s'étirèrent en un faible sourire en songeant à sa petite soeur, seule au monde, pleurant les morts, devenant peu à peu folle de chagrin mais son sourire s'effaça doucement, laissant à ses lèvres un pli amer d'une beauté cruelle. S'il imaginait comment la torturer psychologiquement jusqu'à presque la tuer, pourquoi ressentait-il toujours autant d'amour en pensant à elle ?
Brusquement, son mal empira fortement, jusqu'à le mettre à genoux. Il avait l'impression qu'on poignardait de l'intérieur, il s'étonna presque de ne pas voir de lames sortir de sa peau. Il eut une violente quinte de toux, et du sang gicla de sa bouche pour inonder ses vêtements. Son coeur battait beaucoup trop vite, il plaqua une main sur sa poitrine d'un geste fou, il commençait à manquer d'air. Seul, dans une ruelle vide, il perdit connaissance et s'effondra au sol.
Lorsqu'il s'éveilla, il ne sut pas combien de temps s'était écoulé depuis qu'il s'était évanoui. Peut-être une minutes, une heure, un jour, mais dans tous les cas, le soleil s'était couché et une coque bleu nuit recouvrait le ciel de New-York. Il se sentait bizzare, toutes ses douleurs avaient disparues et une force nouvelle alimentait ses mouvements, comme si de l'énergie pure coulait dans ses veines à la place de son sang. Il se releva avec difficulté et sentit quelque chose obstruer son dos, comme un poids. Intrigué, il tourna la tête et ses yeux s'écarquillèrent en voyant de larges ailes d'ange s'épanouir au milieu de sa colonne vertébrale. Il les toucha avec précaution, elles étaient incroyablement douces, comme de la soie ou du velours. Elles étaient d'un noir d'encre et lorsqu'il se redressa, elles se mirent à battre pour lui permettre de s'élever dans les airs. Au même moment, un couvercle de poubelle se renversa dans la ruelle. Il se retourna vivement et vit une souris sortir des déchets.
" Foutue bestiole ", se dit-il.
La souris le dévisagea quelques instants et se mit à tituber sur ses petites pattes. Elle fit à peine un mètre qu'elle s'écroula, morte.
Choqué, Jonathan se mit à respirer plus vite en songeant à tout ce qu'il pourrait faire à présent. Il était plus fort, plus puissant que jamais. Il pouvait accomplir tout ce qu'il désirait. Il sourit doucement.
La seule chose qu'il désirait, c'était la vengeance.
Et il comptait bien l'obtenir.
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