POKER FACE - VITAMIN STRING QUARTET

Calypso volait sur un nuage transparent. Le ciel d'un bleu velouté s'étendait à perte de vue devant elle. Le nez en l'air, elle aperçut une petite fée voleter vers elle. Elle était minuscule, de la taille de sa paume, toute de bleu faite. Elle lui sourit et ouvrit la bouche pour parler.

- Calypso, réveille-toi !, rugit-elle d'une voix peu délicate qui la surpris.

La blonde se réveilla en sursaut, si brusquement que sa tête heurta la lampe au-dessus de son bureau avec un bruit sonore.

- Aïe !, laissa-t'elle échapper en portant sa main à son crâne endolori.

Clary, qui venait de la réveiller au milieu de sa sieste quotidienne, éclata de rire en voyant sa moue d'enfant boudeur.

- Il faut vraiment que tu trouves un moyen pour ne pas dormir tous les jours dans ton bureau, fit-elle en secouant la tête d'un air amusé.

- Pourquoi ? Il est très confortable, se défendit Calypso.

- Mais avec ça tu ne fais rien !, lui reprocha gentiment Clary.

- Même réveillée je ne ferais rien, assura Calypso.

Clary lâcha un petit rire désabusé avant de sortir de la pièce en fermant la porte derrière elle. Enfin seule, Calypso s'étira comme un chat avant d'aviser la pile de feuille qui s'agrandissait de jour en jour à côté d'elle. Elle n'avait rien fait aujourd'hui, comme chaque jour depuis qu'Alec récemment devenu chef de l'Institut de New York, l'avait affectée à ce poste en dehors des missions officielles pour l'Enclave. Son travail consistait à lire les rapports que chaque Chasseur d'Ombres se devait de rédiger après chaque mission et de vérifier si il n'y avait aucune erreur de procédure commise. En somme, l'ennui mortel quotidien.

Son regard dériva sur l'horloge qui affichait 18h30. Elle se redressa d'un bond en pestant contre elle-même et enfila sa veste en jean noir à la va-vite avant de sortir de la pièce en claquant la porte derrière elle. Les couloirs de l'Institut étaient déserts, vidés de ses occupants, ayant tous fini leur travail. Elle arriva devant une porte et un sourire se dessina sur ses lèvres en l'ouvrant.

- Je te dérange ?, lança-t'elle.

Alec, en train de mettre sa veste près de la fenêtre, leva la tête vers elle. En la voyant, son visage s'éclaira d'un sourire magnifique.

- J'allais te rejoindre, lui dit-il en venant vers elle. Tu as passé une bonne journée ?

Calypso se mordit la lèvre avant de l'embrasser délicatement.

- Si par "bonne journée", tu entends "j'ai encore rien foutu", t'as tout bon !, plaisanta-t'elle en se passant la main dans les cheveux.

- Caly..., soupira Alec, amusé et exaspéré à la fois. Des membres de l'Institut se sont plaints...

- Tu savais très bien que mes journées se résumeraient à dormir sur mon bureau en me mettant à ce poste, le coupa-t'elle en marchant vers l'énorme table de bois au centre de la pièce où étaient entassés des centaines de feuillets. Je ne suis pas faite pour être bureaucrate et tu le sais très bien. Ça a l'air chiant ça, fit-elle en désignant la pile de dossier en equilibre précaire sur le bureau.

Alec eut un petit sourire et vint à côté de Calypso. Lorsqu'elle se retourna, leurs visages se retrouvèrent à quelques centimètres l'un de l'autre. Leurs coeurs s'emballèrent dans leurs poitrines et, au même moment, ils écrasèrent leurs lèvres l'une contre l'autre. Sans retenue aucune, Calypso se colla à Alec qui lâcha un petit gémissement rauque en la sentant contre son corps. Elle passa ses mains dans ses cheveux pour mieux s'ancrer à lui et, sans cesser de l'embrasser, il passa ses mains sur ses cuisses pour la hisser sur le bureau en bois verni. Leurs langues se mêlèrent ensemble d'une façon douce et sensuelle à la fois. Calypso sentit les mains d'Alec remonter sous son sweater et se sépara de lui, à bout de souffle. La mine frustrée qu'il afficha la fit rire.

- J'adorerais poursuivre ceci, murmura-t'elle en posant son front contre le sien, mais malheureusement, mon ventre crie famine et je suis son esclave.

- Je savais que tu me préférais la nourriture, gromella Alec en l'aidant à redescendre du bureau.

Calypso éclata de rire et et le prit par la main pour l'entraîner à travers l'Institut jusqu'à la sortie. Elle chantonnait et il sourit, ravi de la voir aussi heureuse. Ils arrivèrent sur la Cinquième Avenue, près de Broadway.

- On va manger où ?, demanda Alec en ralentissant.

- Chez Pino's ?, suggéra Calypso.

- Pas encore !, soupira-t'il d'un air faussement exaspéré. Pourquoi pas chez Bagel Delight ?

- Parce que j'ai envie de manger italien et que Bagel Delight est toujours rempli et que...

- ... le serveur de Pino's n'arrête pas de te mater ouvertement même pendant qu'on mange, acheva Alec.

- Et ça te pose problème ?, le narga Calypso, goguenarde.

- Disons que c'est un privilège auquel il n'a pas droit, fit Alec en la traînant dans la rue à leur gauche. Mais comme je suis le parfait petit-ami, j'écoute tes envies.

- On va où ? J'ai faim !, geignit Calypso en feignant de résister à sa poigne.

- Ici !, s'exclama-t'il en la poussant dans le Mama Roma.

Calypso sourit et ils s'installèrent à une table proche de la fenêtre. Leurs commandes, une pizza quatro fromagi et une autre marguerita arrivèrent rapidement. La blonde grimaça en observant la sienne.

- OK, leurs pizzas sont trop bonnes mais les serveurs sont bouchés ! Tu leur dis pas trop chaud ils te la font genre ultra brûlante !

- Arrête de te plaindre et mange, lui ordonna Alec en croquant dans une part.

- Enfoiré.

- Je t'aime.

Ils parlèrent durant le repas comme d'habitude de petits sujets sans importance. Calypso mangeait d'une main et baladait l'autre sur le visage d'Alec, lui effleurant la joue, passant ses doigt dans ses cheveux ébouriffés, caressant son coude. Il n'avait jamais compris le besoin qu'elle avait de toujours le toucher, comme si elle voulait s'assurer qu'il était réél, en chair et en os. Mais il la laissait faire car il ne se voyait pas manger avec elle sans qu'elle ne fasse cela.

Une Terrestre qui passait dans la rue sourit en les voyant. Elle s'appellait Marion et la vue d'Alec et Calypso lui rappella son propre petit-ami, Will. Enfin, ex-petit-ami. Elle soupira longuement en y repensant et poursuivit son chemin, son gobelet Starbucks de café à la main. Elle tourna dans la ruelle qui servait de raccourci pour se rendre chez elle lorsque quelqu'un la poussa brutalement. Elle fut propulsée au sol, son café se renversa sur le béton avec un petit glouglou.

- Eh, vous ne pouvez pas faire atte..., commença-t'elle en se retournant.

En voyant son agresseur, elle poussa un hurlement strident et se releva, prête à s'enfuir quand on la saisit par les cheveux en lui baillônant la bouche. Horrifiée, elle sentit quelque chose de pointu lui pénétrer l'épiderme et du sang chaud couler abondement sur sa poitrine. Quelques minutes plus tard, son corps retomba sur le bitume.

Sans vie.

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