Chapitre 46


La journée du lendemain fut consacrée à la réalisation de petites bombes faites avec de la poudre à canon et du tissu. Elles n'étaient pas bien dangereuses mais faisaient beaucoup de bruit. Elles leur seront utile pour provoquer une diversion. Tous les habitants du quartier aidèrent à leur fabrication.

Quant à Miriam et les jumeaux Khazar, ils entreprirent de fabriquer un puissant somnifère qui fut mélangé à de la pâte à gâteau. Les petits biscuits ainsi confectionné seront donner aux gardes de l'enclave pour les endormir et permettre aux esclaves de s'échapper.

Le soulèvement fut programmé pour le jour suivant. Leïla et Zélie partirent le matin même avec Miriam et leurs enfants pour la caverne, où ils seraient en sécurité. Quand tout le monde fut bien caché, elles donnèrent à la plus vieille, vivres et couvertures pour qu'ils puissent tenir quelques jours si jamais la bataille s'éternisait.

Elles se rendirent ensuite aux prisons avec le panier de gâteaux préparés pour l'occasion. Comme prévu, chacun des gardiens voulu en manger un avant de les laisser entrer. Elles attendirent quelques instants qu'ils soient tous endormis pour les ligoter et les bâillonner entre eux, s'assurant ainsi qu'ils n'interféreront pas dans leur plan.

Elles libérèrent ensuite tous les esclaves. On conduisit les invalides au cœur des bas fond pour qu'ils y soient en sécurité et ainsi récupérer les armes mises de côtés.

À la nuit tombée, la bataille commença. La petite armée était divisée en trois bataillons. Le premier était dirigé par Rayhan et Zélie. Le second par Leith et Soraya et le troisième par Leïla. Ils se dirigèrent tous ensemble droit vers le château.

Durant toute la traversée de la ville, personne ne les arrêta et quelques habitants se joignirent même à eux, armées de couteaux et d'autres outils susceptibles de servir d'armes. Ils rencontrèrent une légère résistance arrivés aux portes du château mais cela fut très rapidement réglé en raison de leur supériorité numérique.

Une fois à l'intérieur, ils se divisèrent. L'objectif était de faire le moins de morts possible. On bâillonna et ligota tous les soldats que l'on croisait. Tout le personnel du château fut rapidement mis hors d'état de nuire. Du soldat à la femme de chambre, tout le monde fut enfermé dans la grande salle qui servait à accueillir les réceptions données par la famille royale. Au levé du jour, tout le monde avait été maîtrisé.

Il ne restait plus que la famille royale. Leïla envoya deux de ses hommes pour s'occuper de la reine et des concubine royale. Quant à elle, elle alla s'occuper personnellement de la princesse Émiliria. Elle se dirigea dans sa chambre et attendit patiemment qu'elle se réveille, assise au pied de son lit, se curant les ongles avec son poignard.

Leïla n'avait pas vu d'enfant, et Émiliria n'avait pas l'allure d'une femme sur le point d'accoucher. Elle en déduit donc qu'elle avait également menti sur cette prétendue grossesse ou bien qu'elle avait perdu le bébé dès le début.

Lasse d'attendre que sa rivale se réveille, elle décida de prendre les devants. Elle s'assied de tout son poids, à califourchon, sur l'estomac de la jeune fille et plaqua son poignard sous sa gorge. Cela eut le mérite de fonctionner et elle se réveilla en sursaut. Ses yeux s'écarquillèrent de terreur. Leïla avait pris grand soin de se voiler en dissimulant la totalité de son visage, seuls ses yeux étaient visibles.

« Bien le bonjour, princesse, ceci est un coup d'État. »

Elle la retourna d'une main, sans grande difficulté, tant elle était figée par la stupeur. Elle lui ligota les mains derrière le dos. La princesse remise de son étonnement, donnait désormais de sa voix à grand coup de « Gaaaaarde, aidez moiiiiiiii ! » Mais bien évidemment personne ne l'entendit.

Agacée par ses hurlements, Leïla déchira le bas de sa chemise de nuit pour en faire un bâillon. Elle hurla de plus belle mais finit par se calmer quand elle comprit que personne ne viendrait la sauver.

« Finit, princesse ? Pas trop tôt, j'aurais eu beaucoup de peine à devoir vous arracher vos cordes vocales. »

Le sérieux avec lequel elle avait prononcé cette phrase la calma instantanément et elle commença à trembler comme une feuille, le teint blafard. Leïla en profita pour la remettre sur pied et la poussa vers la porte de sa chambre. La princesse de Cheim sanglotait de terreur et quand elle arriva là où tout le monde était retenu, des frissons lui parcoururent tout le corps.

« Et bien Doc, tu en as mis du temps ! J'espère que tu as bien profité de la demoiselle. »

Tout le monde l'appelait ainsi depuis le retour de Leith. Sa répartie lui fit l'effet d'une douche froide.

« Je ne couche pas avec les catins. »

Émiliria se redressa de toute sa hauteur vexée par ce commentaire.

« Quoi ? Princesse, vous n'êtes pas d'accord avec moi ? »

Elle la foudroya du regard ce qui la fit rire.

« Princesse, croyez-moi, vous allez payer très cher cette guerre que vous avez causé. Vous auriez mieux fait de vous contenter d'un mari fortuné plutôt que de convoiter le roi d'un pays. À cause de cela vous allez tout perdre. »

Elle la vit déglutir à ses paroles.

« Bien, maintenant, qu'allons-nous faire de vous. Ah ! Je sais ! Vous serez enfermée avec votre mère dans un des cachots du royaume. »

Un de ses hommes vint se placer devant elle.

« Et pour les autres ?

- Mettez tout le monde aux oubliettes mais assurez-vous qu'ils soient bien traités. Pour la princesse et la reine, appliquez le même traitement qu'aux prisonniers de guerres, le travail forcé en moins. Un petit jeûne forcé ne leur feront pas de mal.

- Bien chef ! »

Émiliria hurla derrière son bâillon. Sa mère semblait s'être résignée de son sort, elle avait compris que c'était un coup d'État et que personne ne pourra plus les sortir de là.

Quand tout le monde fut mis en prison, Leïla envoya Zélie chercher Miriam et les enfants. Elle les conduisit au château où une chambre les attendait.

Quand la nouvelle du coup d'État fut annoncé, toute la ville entra dans une grande euphorie. Tous les nobles furent arrêtés et emprisonnés. Les prisons du château en furent pleines à craquer et on dû procéder à un roulement régulier des gardes en raison des vociférations et des cris qui rendirent fou plus d'un.

Leïla estima qu'elle avait un peu moins d'une semaine devant elle avant que Mufasa ne soit prévenu de la prise de Ganesh, elle avait donc un peu moins de sept jour pour préparer la population de la capitale pour son retour.

Elle ignorait ce que son mari avait l'intention de faire. Elle ne savait pas s'il souhaitait faire fusionner Cheim et Shamsen où si au contraire, il mettrait quelqu'un d'autre sur le trône. Elle espérait en tout cas qu'il ne pardonnera pas à son oncle d'avoir eut foi dans les simagrées de sa filles.

Elle avait été voir Émiliria et quand elle avait vu dans quel état de dépravation elle se trouvait après seulement quelques heures de détention, elle comprit qu'elle tenait là sa vengeance pour tous les crimes qu'elle avait commis. La mort aurait été bien trop douce pour elle.

Avec l'aide de Rayhan et de son frère, elle composa une armée suffisamment conséquente pour résister quelques heures au retour du roi. Tout le monde comptait sur elle et elle espérait sincèrement que son mari les suivrait de près. Dans le cas contraire, cet endroit deviendra leur tombeau.

Ils montèrent ensuite un plan d'attaque pour piéger le roi. Après avoir revu point par point son déroulé, elle partit rejoindre ses enfants et profiter de ce moment de répit pour se reposer avec eux.

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