" s p r i ng " - E n d 1 / 2

Taehyung, ...

Tu m'avais nourri, soigné, chéri. Tu avais pansé mes maux, comme je l'avais fait pour toi.

Tous deux dans cet appartement, nous étions tombés, nous avions souffert, nous nous étions reconstruits. Et je voyais enfin la lumière, je voyais notre issue, nous l'avions atteint après tant d'épreuves.

Le printemps vint, frais et vivace.

Je me souviens de ce matin-là, je me rappelle chaque détail. C'était l'aube, et ta tête reposait contre mon torse nu. Les volets entrouverts laissaient percer cette lumière chaude et brillante, éclairant la poussière qui volait à contre-jour comme un million de paillettes.
Cette lueur printanière vint nous caresser, toi et moi, nos corps enchevêtrés.

Tu avais ouvert les yeux, ton bras s'était glissé autour de ma taille, puis ta main s'était plongée dans ma nuque, glissant dans mes cheveux avec une douceur que je ne te connaissais plus.

- Partons... T'avais-je murmuré à l'oreille.

Tes cheveux châtains un peu trop longs étaient en bataille, et tu avais cette voix rauque du matin qui me faisait fondre. Je t'avais souri. Nos regards s'étaient plongés l'un dans l'autre, et je t'avais embrassé. Avec passion, amour, envie, me délectant de la sensation de tes lèvres pleines contre les miennes.

- Où tu voudras. M'avais-tu susurré à ton tour.

Tu m'avais lancé un de tes regards éperdus, je m'y noyais, encore et encore.
Je m'étais penché vers toi, et de mes bras, t'avais emprisonné contre moi. Je sentais ton souffle contre ma gorge, et ton cœur palpitant contre le mien.

- C'est une surprise. T'avais-je soufflé. Avant ça, il y a une autre destination que je veux atteindre avec toi.

Tu avais immédiatement compris.

Tes doigts avaient dévalé mon dos, avec une lenteur insoutenable. Ils avaient atteint ma hanche, mon bas-ventre, et m'avaient arraché un soupir. Tu étais descendu là où la chaleur était la plus intense, là où l'excitation devenait grandissante. Tes doigts finirent par agripper l'objet de tes fantasmes, je devenais fou. Et tandis que tu dévorais avidement mes lèvres, je te basculais sur le dos. Prenant appui sur mes avant-bras, je regardais la lueur brûlante dans tes prunelles. Mon corps tout entier s'était embrasé, tu avais volé mon cœur, mon corps, mon âme, de manière absolue et irréversible.
Je voulais que tu ressentes mon amour, t'immerger sous mes sentiments dévastateurs.

J'avais déposé mes lèvres dans le creux de ton cou, le long de ton torse, ma langue traçant un sillon incandescent sur ta peau hâlée. J'avais trouvé ton excitation dressée qui appelait ma bouche, je m'y étais plongé. Mes lèvres avaient trouvé leur place, et le plaisir que je te procurais semblait complet. Tu avais saisi mes cheveux et les serrais fort entre tes doigts. Je me délectais et jouais de ma langue pour te faire perdre pied. J'y étais parvenu. Tes gémissements m'avaient incendié, et je m'étais aussitôt emparé de tes lèvres.

- Dis-moi ce que tu veux. T'avais-je soufflé entre deux baisers.

- Que tu me fasses hurler ton nom jusqu'à ce que je n'en puisse plus...

Je me souviens de cette luxure planant dans l'air, de cette passion démesurée qui avait traversé tes yeux plissés, de tes lèvres humides et rougies, de ton corps nu et frémissant sous le mien. Il ne m'en avait pas fallu davantage pour que toute maîtrise m'abandonne.

Je t'avais redressé, puis amené sur le bord du lit. Debout face à toi que j'avais assis, je t'avais tendu ma virilité, afin de savourer à mon tour les bienfaits de tes lèvres agiles. Je te soufflais mon plaisir, tu semblais te régaler. J'avais délicatement saisi ta tête entre mes mains, tu t'étais laissé faire alors que je guidais les mouvements.

Tu étais si beau, vu d'en haut.

Tes yeux étaient fermés, révélant tes longs cils, et tu avais cette expression d'extase passive que je ne pouvais qu'admirer. Je m'étais alors retiré, tremblant et soucieux que la fin ne soit pas proche.
L'instant d'après, je vins saisir le dessous de tes cuisses pour te soulever. Je t'avais porté jusqu'au pan de mur le plus proche, et t'y avais plaqué brutalement. Tes jambes s'étaient resserrées autour de ma taille, tandis que tu basculais la tête en arrière. Je dévorais ton cou, mordant ta chair délicieuse.

- Jungkook... Arrête ce supplice... M'avais-tu imploré.

Je n'avais pu résister à tes suppliques.

- Accroche-toi, mon amour...

Tu avais passé tes bras autour de mon cou, fébrile. Et je ne t'avais pas prévenu, j'avais simplement exaucé ton souhait. Je te comblais de tout mon amour, tu avais poussé un cri orgasmique. Et je te montrais, encore et encore, à n'en plus pouvoir, à quel point je t'aimais. À quel point j'aimais ta bouche, ton corps, ton fessier maltraité par mes doigts. Je voulais que tu prononces mon nom, que tu hurles pour moi.
Je te l'ai demandé, et tu l'as fait.


Et chaque à-coup, chaque souffle, chaque fois où tu as crié mon nom, tout cela provoquait en moi un feu ardent qui me consumait encore davantage. Nos lèvres liées, dans leur danse chaotique, et toi, épuisé, au bord des larmes, t'accrochant à moi de toutes tes forces...

J'arrivais à mes limites les plus extrêmes, et je finis par déverser tout mon plaisir dans un râle irrépressible. Je m'étais alors retourné, te soutenant toujours par mes bras devenus faibles, et je t'avais allongé sur les draps tièdes. Je voulais te faire voir les étoiles, je fis ce qu'il fallait pour que tu atteignes les sommets. J'y étais parvenue, tu avais fini par pousser ce cri ravageur, incroyable mélodie, qui me rendait aussi fier que comblé.

Je m'étais laissé choir à tes côtés, et t'avais observé reprendre ton souffle. Les yeux clos, tu avais joint tes mains sur le cœur.

- Merci... M'avais-tu murmuré entre deux souffles.

- Pour quoi ? T'avais-je demandé, te caressant indécemment du regard.

- Pour m'avoir fait voyager de la plus belle des manières.

Mon amour pour toi me submergeait. Je m'étais penché et t'avais de nouveau embrassé, insatiable. Éprouvé, tu avais fini par te rendormir un moment.
L'aube s'était avancée, annonçant l'orée de la journée.
Et pendant que je regardais ton torse s'affaisser et se soulever au rythme de tes respirations, j'imaginais notre avenir.

Tu n'avais pas d'épargnes, ni de famille, ni de situation. Pour toi, il avait fallu que je quitte mon travail, que je vive sur mes économies, que je sacrifie ce poste stable dans cette entreprise ordinaire, pour me consacrer à toi, à ta guérison.

Et il y avait cet héritage, considérable vestige de ma défunte et riche mère, qui dormait sur un compte, et auquel je ne voulais pas toucher. Je ne me l'expliquais pas, c'était tout ce qu'il me restait de maman, et je n'avais aucune idée de ce qu'elle aurait espéré que j'en fasse.

À cet instant, j'aurais pu décider de retrouver du travail, tout comme toi en chercher, rester tels que nous étions, et nous construire un quotidien quelconque, mais confortable.
Mais je voulais t'emmener loin, te montrer la beauté du monde, ériger ensemble quelque chose d'unique, qui nous ressemblait.
Je voulais t'emmener loin de ces étendues bétonnées, du bruit de la ville, et surtout loin de nos terribles souvenirs. Trop de douleurs avaient parcouru ce parquet grinçant, trop de lamentations erré dans ces couloirs, et trop de pleurs résonné entre ces murs.

Finalement, j'avais décidé d'investir cet héritage. Car oui, c'est tout ce qu'il me restait d'elle. Dans son souhait de mort, peut-être voulait-elle que je vive. Et sa perte, les épreuves qui ont suivi, toi, tout cela m'avait prouvé la fragilité indéniable de cette fichue et courte vie.

Oui, il fallait vivre, et je voulais tout faire avec toi, mon amour.

Alors, c'est cette journée que j'avais choisi.

Rien ne nous retenait, j'avais décidé de mettre le monde à nos pieds.

Et finalement, qu'il nous rende ce qu'il ne nous avait jamais donné.

~

T o   B e   C o n t i n u e d
...
     

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