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J'avais devant moi l'incarnation parfaite de la candeur splendide de la jeunesse.
Pieds nus, il dansait sous le cerisier, souriait de sa plus belle manière. Il tournait sur lui-même, tentant d'attraper les pétales veloutés emportés par la brise.
Sa chemise blanche voluptueuse échancrée révélait la beauté de sa peau délicieuse.
Son sourire éclatant m'éblouissait, il avait capturé quelques-uns des battements sourds de mon âme. Ses yeux rieurs me trouvaient toujours, alors qu'adossé contre le tronc de l'arbre voisin, je contemplais la douce légèreté qu'il m'offrait.
Les rayons bas du printemps naissant parsemaient sur nos deux êtres ses dernières précieuses lueurs.
Il me regardait, je lui souriais.
C'était l'apogée de notre temps, c'était là notre sommet.
Le parfum délectable de l'instant m'enivrait, tandis qu'il poussait une exclamation satisfaite. Je me redressais, curieux.
Sa peau hâlée brillait, ses yeux pétillaient sous mes propres orbes qui ne pouvaient se détacher. Et son rire me parvenait. Je pouvais l'écouter des heures et des heures, sans jamais me lasser.
Il s'approchait à grandes enjambées, et me tendait sa main refermée.
- J'en ai attrapé un. Tu sais ce que ça signifie ?
Son visage me faisait face, et je détaillais chacun de ses traits, en assimilais cette pureté qui m'avait capturé.
- Non. Dis-le-moi. Lui avais-je soufflé.
Il avait cette manie adorable de pincer les lèvres, et haussait le regard d'un air faussement supérieur.
Il ouvrait sa main sur ma curiosité, et je voyais le fruit de son énigme.
Un petit pétale un peu froissé s'y trouvait. Il avait l'air fragile, dans sa grande main halée.
Il m'observait réagir avec douceur, devait ressentir comme mon regard le caressait indécemment.
Cela le fit rire, il soupirait.
- Si on réussit à attraper un pétale de cerisier, la personne qui se trouve à nos côtés ne nous quitte jamais.
J'observais sa lèvre un peu tremblante sur les derniers mots.
Et puis, je le prenais contre moi, je le serrais si fort.
Je ne parvenais pas à réaliser comment nous en étions arrivés là.
C'était si fou, c'était peut-être ça qu'il nous fallait.
Et je commençais enfin à vivre, et lui, apprenait à respirer.
Nous étions nos propres remèdes.
~
Il avait suffi d'un rien
pour que cela devienne un tout.
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