The H.I.D.D.E.N side
Chapitre 6: (publié le dimanche 26 mars 2023)
Aux films d'horreur que j'ai regardé et qui m'ont aidé à imaginer cette scène (qui, juste à lire, ne fais pas si peur que ça)
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Tu te relèves vite en espérant ne pas avoir perdu de vue Joséphine. La douleur au genou que tu as eu quand tu es tombée t'as fait fermer les yeux, mais quand tu les ouvres de nouveau, tu t'aperçois que tu as changé d'endroit. Tu crois même avoir changé de dimension.
La seule source de lumière est un banc blanc, tandis que le reste de cette place est noir. Entièrement noir. Tu ne distingues aucun arbre, ni d'autres installations. Il n'y a vraiment rien autour de toi, mis à part ce banc. Tu as l'impression d'être dans un trou noir.
– L'Inconnu?
Ta voix sonne fausse. Elle résonne dans le vide sans que tu n'obtiennes de réponse. Tu tentes de l'appeler une deuxième fois, mais toujours rien.
Tu n'es pas rassurée, mais pas non plus angoissée car tu te dis que L'Inconnu va te sauver et te sortir de là. Tu es probablement seule, donc il n'y a aucun danger.
Tu regardes le banc luisant, c'est le même que dans le parc où tu as retrouvé Joséphine la première fois. C'est comme s'il t'appelait, comme s'il te suppliait de venir t'asseoir. Tu t'approches lentement, c'est peut-être un piège. Mais quel genre de piège? Au pire, tu te ferrais emprisonner pas un banc, et après?
Tu le frôles du bout de tes doigts, rien ne bouge, tu peux t'asseoir dessus.
Tu t'apprêtes à le faire, quand un craquement t'interpelle. Tu te retournes et essaies de voir quelque chose dans cette pénombre.
– L'Inconnu?
Un rire fou se fait entendre.
Tu frissonnes, soit c'est une mauvaise blague de sa part, soit... c'est quelqu'un, ou quelque chose d'autre, et qui n'a pas l'air de te vouloir du bien.
Tu attends, immobile, ne sachant que faire, que la chose se dévoile. Tu ne veux pas fuir loin, qui sait où tu te trouverais, tu ne veux pas non plus aller à la rencontre de ce monstre, mais rester ici t'effraie plus que tout.
Des pas, lents, et un rire glaçants proviennent de l'ombre. Quelqu'un approche. Les larmes coulent sur tes joues. Peut-être que tu es en train de passer les dernières minutes de ta vie, qui aura été trop courte. Tu avais encore tellement de choses à découvrir, peut-être que tu aurais enfin trouvé quelqu'un de bien, peut-être que tu aurais été heureuse. Mais non...
Aucun mot n'arrive à sortir de ta bouche, mais( en même temps, tu ne veux rien dire, tu ne sais pas quoi dire, tu ne sais même pas si ton futur agresseur comprend ta langue. Dans ta tête, tu hurles le nom de ton potentiel sauveur.
L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu, L'Inconnu... viens me sauver, je t'en prie, je t'en supplie...
S'il n'entend pas ta voix, comment pourrait-il tes pensées?
La silhouette de cette créature se dessine nettement devant toi. Le monstre a une forme humaine mais il est plus grand et plus maigre qu'une personne normale et il a le dos courbé. Tu ne vois pas son visage, mais tu y imagines un sourire horrible.
Tu sais qu'il va te sauter dessus d'un coup d'un seul et de tuer. Tu n'oses même pas y penser tellement ça t'horrifie.
Le monstre s'approche de toi, il s'approche rapidement de toi. Vous n'êtes plus séparé que de quelques centimètres quand tu te retournes pour t'accrocher fermement au banc.
Il t'attrape et te tire pour t'emmener avec lui. Tu te tiens si fort que tu en as mal aux mains, mais tu ne peux lâcher, tu dois te battre jusqu'au bout, tu dois te montrer courageuse. Tu ne peux pas t'empêcher de hurler, en espérant que ça puisse t'aider, comme si L'Inconnu pouvait t'entendre et qu'il viendrait te sauver...
Tu sens le souffle du monstre dans ta nuque et ça te pétrifie. Tu lâches le banc. Tu es maintenant à sa portée.
Il porte ses mains à ton cou et sert fort. Tes pieds ne touchent plus le sol tandis que ton ennemi te soulève au dessus de lui. Tu commences à suffoquer, l'air te manque. Tu te débats du mieux que tu peux, tu remues des pieds et tu essaies d'atteindre la tête du monstre avec tes mains, mais ça ne fait rien.
Tu cherches un moyen pour qu'il te lâche, te laisse respirer. Tu dois réfléchir vite, ta vie en dépend.
Tu regardes autour de toi, il n'y a aucun objet avec lequel tu pourrais te défendre; alors tu dois t'en prendre directement au monstre. Le seul point de contact que vous ayez est ses mains sur ton cou. Si tu veux le distraire, il faut que tu abîmes ses mains. Sauf que le manque d'oxygène endommage ton cerveau, tu sais que tu vas bientôt perdre de connaissance, et puis tu n'as pas de force. Mais tu dois tenter le coup.
Tu plantes tes ongles le plus fort possible dans la peau du monstre, qui pour un rugissement.
Tu tombes violemment au sol. Tu avales de grandes bouffées d'air pour te remettre de ce long moment sans pouvoir respirer. Tu rampes sur le sol noir pour t'échapper, mais le monstre va plus vite que toi et te rattrape.
Tu te mets sur le dos pour le regarder dans les yeux, mais tu n'aurais peut-être pas du faire ça: pour se venger, il plante ses longues griffes dans ton flanc gauche. Tu pousses un gémissement de douleur, mais cette fois, tu ne peux rien faire parce que le monstre te plaque au sol et t'empêcher de bouger.
Il enlève enfin ses mains de ta peau mais les replante tout de suite après, quelques centimètres à côté de l'autre griffure.
Tu hurles tellement tu as mal.
Toute énergie quitte ton corps et tu relâches la pression, ne pouvant plus bouger, attendant la fin.
– Laisse-la!
Tu écarquilles les yeux. Ce n'était pas une hallucination, tu l'as bien entendu.
Le monstre se lève, immobilisé, il regarde la personne qui vient de lui adresser la parole et s'enfuit, te laissant gésir au sol.
– Sam!
✴ ✴ ✴
Je me précipite à côté de Sam, je lui relève la tête et je pose mon autre main sur sa blessure; elle saigne abondamment.
– L'Inconnu, c'est toi? Murmure-t-elle.
Malgré mes pleurs, je souris.
– Oui, c'est moi...
– Tu es venu... mais c'est trop tard.
Je fronce les sourcils.
– Non. Non, je te promets que je vais te sauver.
Sam passe sa main sur ma joue et essuie mes larmes.
– Tu me tutoies, tu me parles normalement.
– Ça n'a pas d'importance, il... il faut qu'on parte de cet endroit, sinon il va revenir.
Elle désigne sa blessure ensanglantée.
– Tu vois bien que je ne peux pas bouger.
Il faut que je trouve une solution pour la sortir d'ici, je dois ouvrir le portail maintenant et la soigner vite.
Sam me presse le bras et me regarde avec inquiétude.
– L'Inconnu, je... je ne sens plus rien. La douleur est en train de disparaître, mais... je ne crois pas que ce soit bon signe.
– Respire. Calme-toi et surtout respire! Je vais te sortir de là.
Je me lève et détache mon bracelet de mon poignet. J'appuie sur la pierre couleur émeraude en prononçant l'incantation, celle de secours, grâce à laquelle je n'aurai pas besoin de l'autorisation du maître pour rentrer et grâce à laquelle, si le Scheylla ne lui reporte pas, il ne saura rien de ce qu'il s'est passé.
Ça devrait marcher, ça doit marcher, je ne peux pas perdre Sam, je ne veux pas la perdre. Tout ce qui lui est arrivé est de ma faute, il faut que je répare mon erreur.
Des étincelles brillent devant moi et après que j'ai fait le signe, le portail s'ouvre.
J'aide Sam à se relever et je la fais s'appuyer sur moi.
– Allez Samantha, tiens bon.
✴ ✴ ✴
Tu sens à peine que L'Inconnu te sers contre lui pour que tu ne tombes pas, tu fais ce que tu peux mais arrives à peine à faire quelques pas. Ta vue se trouble de plus en plus, jusqu'à ce que tu ne vois plus rien.
Quand tu rouvres les yeux, tu as retrouvé l'usage de tous tes sens: tu vois bien et tu sens ce que tu touches. De plus, ta blessure a totalement disparu.
Tu prends quelques minutes à retrouver tes esprits pour te rendre compte que tu es assise devant une table, au milieu d'une salle de classe. Tu es d'entourée d'enfants, de petits enfants qui te fixent. Toi-même tu as changé.
Tu pourrais trouver ça normal, puisque quand tu voyages dans cette maudite Carte, tu peux aller dans le présent comme dans le passé, sauf que là... Là, tu te rappelles parfaitement de ce jour, où ton mal-être et ton désespoir sont apparus.
C'était le 3 juin 2016, tu avais sept ans et tu étais en CE1. Tu avais quelques bons amis et les gens de ta classe n'avaient pas trop de problèmes avec toi, ta vie en classe se passait bien.
L'enfer a commencé quand le groupe de fille populaires, avec qui tout le monde voulait être ami t'ont demandé de les rejoindre. Tu ne voyais pas l'intérêt de sociabiliser avec ces filles superficielles, et puis tu ne voulais pas abandonner tes seuls amis qui étaient chers à tes yeux, alors tu as refusé. Tu leur as répondu assez fermement, soulignant les défauts que tu leur trouvais. Elles l'ont mal pris, et tu t'y attendais, cependant tu ne pensais pas que le reste de ta classe, voire le reste du niveau, y compris tes amis, étaient d'accord avec ce groupe. Les filles populaires, elles, t'ont dit que tu avais de la chance qu'elles t'aient remarqués et que tu aurais dû dire oui, pour que l'école entière t'apprécie; les autres élèves, eux, te trouvaient stupide de ne pas avoir accepté, ils pensaient que c'était la "chance" de ta vie et que maintenant, les gens allaient te détester. Et ils avait raison. À partir de ce jour, tes camarades ne t'harcelaient pas, mais ils te considéraient comme la fille naze et bizarre qu'il ne faut surtout pas approcher.
Ces enfants, tu les reconnais à présent que tu t'es remémoré tout ça. Tu es en entre tes deux anciens meilleurs amis, et vers l'avant, il y a ces filles... Tu ne sais pas quoi faire, tu ne sais pas s'il faut que tu dises quelque chose, tu ne sais pas s'il faut que tu bouges, donc tu patientes.
Ils continuent à te regarder, tu sens leur regard posé sur toi. Tu fermes les yeux, tu les fermes fort en attendant que ça passe. Tu vides ton esprit, tu ne penses à rien, tu imagines juste un écran de télévision qui grésille.
Tu restes comme ça pendant de longues minutes et après avoir entendu une femme hurler, tu relève précipitamment la tête.
– Maman...
Tu es assise dans un canapé, dans ton canapé, celui que tu avais quand tes parents habitaient encore ensemble. Ces derniers sont face à face dans la cuisine, et ils se disputent. C'est étrange de revivre ça. Tu avais sept ou huit quand ils se sont séparés, c'était il y a cinq ans, et tu as l'impression que c'était il y a une éternité...
Tes parents se disputent comme à leur habitude, mais tu ne crois pas qu'ils aient conscience que tu les observes, que tu es là, que tu existes. Tu paraît invisible jusqu'à ce que ton père remarque ta présence. Il te regarde avec froideur et t'ordonne:
– Samantha, va dans ta chambre.
Tu ne bouges pas d'un pouce.
– Samantha, je ne vais pas me répéter. VA DANS TA CHAMBRE!
Ce hurlement te fait remontrer beaucoup de souvenirs. La façon dont ton géniteur t'adressait la parole, comme il te rabaissait devant ta famille et tes amis, et tu te rappelles parfaitement de la façon dont il frappait ta mère. Elle a mis plusieurs mois à s'en remettre, mais le plus dur a été de quitter ton père. Elle avait tous ses repères avec lui, mais grâce à ses beaux-parents, tes grands-parents paternels; elle a demandé le divorce et elle a eu ta garde.
Ton père marche vers toi et en te forçant à te lever, il te prend par le bras, qu'il sert avec force.
– Sam... je t'en prie, obéis, va dans ta chambre... murmure ta mère avec faiblesse.
Tu enlèves brusquement ton bras de la prise de ton père.
– Je t'obéirai et je te respecterai quand tu sauras prononcer mon vrai nom. Sam. S-A-M. Ce n'est pas si compliqué? Lui craches-tu à la figure.
Pendant une éternité, vous vous regardez en silence, vous jetant les regards noirs dont vous seuls avez le secret. Ta mère tremblote à côté de vous. Sans savoir quoi faire, elle préfère se taire et se faire toute petite.
– Je te déteste, tu fais honte à tes parents et tu les déshonores vu la façon dont tu traites ta fille et sa mère, reprends-tu avec la même haine. Tu entends? Je te déteste, sale enfoiré!
Il te regarde avec dégoût. Tu peux voir qu'il fait tout pour garder son calme.
– Tu devrais mieux parler à ton père, jeune fille.
– Tu n'es pas mon père... JE NE TE CONSIDÈRE PAS COMME MON PÈRE ET JE NE TE CONSIDÉRERAI JAMAIS COMME TEL! Quand est-ce que tu vas le comprendre?
Aussitôt cette phrase prononcée, tu cours t'enfermer dans ta chambre.
Tu n'as même pas les larmes aux yeux, comme tu les aurai eu il y a quelques années. Tu n'as pas pitié de ton père, il ne mérite pas ta pitié.
Tu es fière de tes mots, tu es fière d'avoir été celle qui a fermé le clapet de cet homme arrogant. Mais ils ont sûrement été étonnés d'entendre ça sortir de la bouche d'une enfant de sept ans.
Tu fais le tour de ton ancienne chambre. Tu as l'impression d'être de retour chez toi, dans ton cocon de sécurité. Il y a de vieux dessins accrochés au mur, des dessins de Harry Potter et des dessins de toi, entouré d'une maman heureuse et d'un papa gentil. Au dessus de ton lit, ta grand-mère paternelle avait collé des autocollants fluorescents en forme de fées ou d'arc-en-ciels; à cette époque, tu aimais beaucoup les couleurs et la féerie, comme la plupart des petites filles. Mais le seul point commun que tu as avec cette ancienne Samantha est que, pour échapper à la dure réalité, vous laissez en permanence votre esprit vagabonder dans une multitude d'univers différents.
Derrière ta bibliothèque maigrement remplie, qui sépare ta chambre en deux, un matelas avec une couverture Coca Cola est sur le sol, et sur une petite table rose est posée ta maison Playmobil, toujours en désordre. Tu t'assois sur le matelas et prends dans tes mains deux petites figurines représentant une fille blonde et un garçon brun, une sœur et un frère.
– Margot et son frère Théo... chuchotes-tu avec mélancolie.
Tu les as encore dans ta chambre de 2022, mais ils n'ont plus lieu d'être dans ta décoration vu ton âge et tes goûts, donc ils sont rangés au fond d'une boîte sous ton lit. Tu es contente de les revoir, ça te fait quelque chose, mais la présence de ton père dans cet appartement gâche tout.
Cependant, tu dois sérieusement penser à trouver un moyen de retourner vers L'Inconnu, quitte à ce que tu retrouves la douleur. Tu ne peux pas rester coincer ici, tu ne peux pas revivre cela.
Tu t'appuies sur le large rebord de la fenêtre, toujours autant en désordre et réfléchis à une solution. Tu allais presque en trouver une quand la porte de ta chambre s'ouvre brutalement.
Ton père fait son entrée dans la petite pièce. Tu te redresses, prête à lui faire face mais tu ne peux rien faire, il se précipite vers toi et il te gifle si fort que tu en perds connaissance.
Luttant pour ne pas t'endormir, tu te réveilles en sursaut dans un autre lieu.
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Heyyy guys
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Vous avez eu peur? (pas sûre mdr) >>>>>>>>>>>>>
Est-ce que vous avez capté le nom du monstre?>>>
Au revoir.
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