Chapitre 5

Au matin, je me lève vers 6 heures 30. Je suis crevée, j'ai dormi à peine cinq heures cette nuit. Je n'ai pas le courage de me préparer comme je le fais d'habitude alors je prends le jogging et le sweat qui sont posés sur ma commode et les enfile sans ménagement après m'avoir brossé les dents. Mes cheveux sont emmêlés, il n'y a pas moyen de les lisser alors je les attache en chignon et sors sur le perron attendre Dylan. 

Lorsqu'il arrive, il remarque tout de suite ma sale tête et mon look négligé alors il me demande ce qui s'est passé. Je lui explique ma "conversation" hier soir avec Théo après qu'Hannah et lui soient partis. Il n'est pas étonné mais essaie quand même de me consoler comme il le peut. t je l'en remercie. Je n'ai pas besoin qu'on me rappelle à quel point j'ai été conne de penser à quelque chose de plus ou moins sérieux avec l'Adonis. 

En arrivant au lycée, je ne parle à personne car je ne suis pas sûre de réussir à faire comme si de rien n'était. Dylan se décide à leur résumer à ma place ce qu'il s'est passé. Je pars avant qu'il est fini et me dirige seule vers notre premier cours qui est Philosophie -où je suis malheureusement à côté de Théo.

Avant de rentrer, je prends une grande inspiration pour cette heure à côté de lui parce que je ne suis pas certaine d'arriver à tenir sans m'énerver. Lorsque je rentre dans la salle, Théo est déjà assis à sa place. Il lui faut quelques secondes pour poser les yeux sur moi, je peux le voir du coin de l'œil. Je m'assieds à ma place en me forçant de ne pas le regarder quand le cours commence.

_Al..., m'appelle t-il.

Non je ne peux pas. Comment peut-il faire comme si de rien n'était ? Comme s'il ne m'avait jamais manipulée ? J'y crois pas... C'est trop pour moi. Je le hais trop pour le supporter, enfin je préfère croire que c'est de la haine.

_Monsieur !, je m'exclame en levant la main. Je peux changer de place, s'il vous plait ?

Je n'attends pas qu'il me réponde, prends mes affaires et change de place à l'opposé d'où j'étais assise pour m'asseoir derrière Dylan. Le professeur semble troublé mais ne dit rien et continue son cours. Mon meilleur ami se retourne et me demande si ça va.

_Ça va.

Non ça ne va pas mais je ne veux pas le déranger avec mes histoires. 

Pendant toute la semaine je m'assieds le plus loin possible de Théo et passe tout mon temps avec le groupe. Je me suis beaucoup rapprochée d'eux mais surtout d'Isaac et Noah. Dylan aurait préféré que je ne reste qu'avec lui mais il est quand même content que c'est avec des amis à lui que je passe mes journées. Ce sont les deux qui sont restés le plus souvent avec moi cette semaine, hormis Dylan et Lindsay, quand ça n'allait pas à cause de Théo. Derek est adorable aussi, il m'a demandée tous les jours comment j'allais et a essayé de me faire rire le plus possible. En fait, je ne saurai pas dire qui a été le plus proche de moi puisqu'ils ont tous été là de leur propre manière. Maintenant je vais mieux et ne pense plus à lui ni à ce qu'il a fait. Tout ça, ce n'est plus que du passé que j'essaie d'oublier définitivement. 

Aujourd'hui, on est vendredi et cela fait plus d'une semaine que Théo et moi nous sommes "expliqués". En SES, je me mets à une rangée de table de quatre avec Isaac et Noah comme la dernière fois. J'ai remarqué qu'ils ne s'aiment pas vraiment mais ne le montre pas même si ça crève les yeux. On fait plus les fous que l'on écoute le cours. Avec eux, les heures passent super vite et je ne m'ennuie jamais. Je suis contente d'être proche d'eux et de m'entendre avec le groupe car sans eux je ne sais pas comment j'aurai tenu. Dans le bus pour aller courir, il n'y a plus de places dans le fond parce que Dylan, Tyler, Derek, Noah et Isaac y sont déjà installés alors je décide d'aller m'asseoir devant eux lorsque Noah m'attrape la main.

_Reste pas toute seule. Assis toi sur moi, Al !, me dit-il.

_Mais..., je jette un coup d'œil vers le prof assis à l'avant du bus, on n'a pas le droit. Le prof va nous tuer.

_On s'en fout, Al. En plus, t'es tellement petite qu'il ne te remarquera même pas, me charrie-t'il.

_Gné, je grimace en tirant la langue. 

J'hésite un instant puis accepte. Il me sourit et tend les bras comme s'il voulait me faire un câlin. Je lui saute finalement dans les bras ce qui nous fait rire tous les deux. Isaac a l'air préoccupé alors je décide de lui faire des chatouilles ce qui le surprend. Il me regarde un instant puis se jette aussi sur moi ce qui devient, je ne sais pas comment, une bataille de chatouilles générale entre nous six. Et le plus drôle, c'est que le prof n'a rien remarqué.

Lorsque l'on arrive, je remarque que Théo nous fixe Noah et moi puis il descend du bus. On descend tous d' l'autocar et allons au stade. On se change dans les vestiaires et rejoignons le prof dans les gradins. Encore une fois, je m'assieds sur Noah mais juste pour l'embêter. Il se sert de mon dos pour écrire sur la feuille que l'on doit compléter et je me sers de celui d'Isaac qui a l'air moins contrarié que tout à l'heure dans le bus. Après avoir couru, comme à chaque séance, j'ai mal aux jambes. Noah me prend par la taille, me soulève et me porte en sac-à-patate jusqu'au vestiaire des filles. J'essaie de gigoter pour redescendre et lui frappe les fesses ce qui, contrairement à ce que je veux, l'incite à me garder sur son épaule. Arrivés devant les vestiaires, le prof râle alors Noah me fait descendre et me pose au sol. Je lui frappe l'épaule et pars dans le vestiaire. Je suis la dernière à sortir parce que j'ai pris tout mon temps pour me rhabiller. J'ouvre la porte du vestiaire et m'arrête immédiatement, c'est là que je le vois.

Il est appuyé contre le mur du vestiaire et me regarde. Je sais très bien pourquoi il est là. Non, je ne veux pas lui parler. Putain, non ! Je baisse la tête et passe à côté de lui mais il me bloque le passage de son bras.

_Dégage !, je crie dans le but qu'il me laisse tranquille.

_Non, je ne bougerai pas.

J'essaie de le pousser mais il ne bouge pas d'un centimètre. Je sais qu'il ne me laissera pas passer alors je m'arrête et le fixe. Comme il voit que j'attends qu'il prenne la parole, il commence :

_Bien. À ce que je vois tu m'as déjà oublié et remplacé par tes nouveaux copains.

_Je n'ai jamais commencé à penser à toi alors je ne peux pas t'avoir oublié. Et je parle à qui je veux. Surtout aux mecs, que je veux.

Sa mâchoire se contracte durement tandis qu'il fuit mon regard. J'en rirais presque. 

_Mais c'est qu'il serait jaloux..., je rétorque ironiquement face à sa réaction.

_Je ne suis pas jaloux. C'est juste que je pense encore à toi.

_Mais bien sûr. Tu n'as jamais pensé à moi c'était qu'un putain de jeux toutes ces conneries.

_Non. Enfin oui, je t'ai parlée pour rendre jaloux Dylan mais depuis que l'on s'est embrassé... Je me suis rendu compte que je pensais toujours à toi et je veux qu'on redevienne ami.

Ma parole... Il est meilleur comédien que je ne le pensais. J'essaie encore une fois de passer devant lui mais il m'en empêche et m'attrape les poignets pour m'immobiliser.

_Lâche-moi !,hurlai-je. On n'a jamais été ami ! Tu vas bien m'écouter, je ne veux plus te voir ni te parler mais puisqu'on est obligé de se voir je vais faire comme si tu n'existais pas. Tu as voulu jouer au con avec moi ? Et bien tu te démerdes avec tes problèmes. Maintenant, pour la dernière fois, lâche-moi !

Théo ne bouge plus, me regarde un instant puis se décide à me lâcher. Je le contourne et il me met en garde :

_Je ne vais pas abandonner si facilement, Alison.

Je ne juge pas nécessaire de répondre à ses paroles de con et vais vers le bus. Le prof s'énerve que j'ai mis autant de temps, je ne l'écoute pas et vais m'asseoir sur les genoux de Noah. Théo monte juste après dans le bus et toute la team se tourne vers moi. Je les rassure :

_C'est bon les gars. Ça va.

Voyant qu'ils attendent des explications, je leur abrège la scène en ne parlant pas du moment où Théo dit qu'il pense à moi. Ils sont inquiets que je considère la possibilité de lui laisser une seconde mais je leur affirme que je ne veux plus lui parler. Dylan est content que je lui ai tenu tête et les autres ne savent pas trop quoi dire. Jusqu'à ce qu'on arrive au bahut, j'essaie de comprendre pourquoi Théo m'a dit qu'il pensait à moi et qu'il voulait qu'on redevienne ami. Aucune raison ne me vient à l'esprit et je décide de ne plus lui trouver de raisons pour quoi qu'il fasse.

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