Théo se tient là, à l'entrée de ma chambre. Il est ici. Ses yeux descendent brusquement sur ma poitrine nue qui est dévoilée puisque je suis redressée. Je la cache immédiatement à l'aide du drap. Je ne sais pas quoi faire ni dire. C'est lui qui brise ce long silence... En riant.

_C'est une blague ! Je viens ici pour te parler et je te retrouve en train de baiser avec mon cousin. C'est une putain de blague. On se croirait dans un de ces putains de films à la con.

Il continue de rire.

_Qu'est ce que tu veux, Théo ?, je soupire toujours sous les draps.

Il arrête de rire et devient sérieux, enfin. Il l'est peut-être même un peu trop...

_Je venais pour...

Il ne finit pas sa phrase.

_Tu sais quoi laisse tomber. Je vais vous laisser continuer de faire ce que vous aviez commencé.

Et il part sans fermer la porte. Je me lève, enfile le premier vêtement qui me vient sous la main et m'apprête à le suivre.

_Tu vas où ?, m'interrompt Isaac.

_Lui parler.

_Je viens avec toi, affirme t-il en se levant.

Je pose mes mains sur son torse.

_Non, reste. Je reviens vite, promis.

Je l'embrasse rapidement et sors de la chambre. Il a aussi laisser la porte d'entrée ouverte. Quand j'arrive en bas des escaliers Alpha court dehors. Je pense qu'il va se sauver mais en fait non. Il va courir autour de Théo qui arrive au niveau de sa voiture où moment où je passe la porte d'entrée.

_Théo !, je hurle.

Il se stoppe et claque le poing sur le capot de sa voiture.

_Tu m'as menti.

Il parle durement et froidement en fixant le sol. Alpha continue de sautiller autour de lui.

_Je n'avais pas prévu ça.

_Bien sur.

_Pourquoi es-tu venu ici, Théo ?

Il reclaque le poing sur son capot.

_Mais tu ne comprends rien, putain Alison !

_Explique-moi alors !

Il tourne enfin la tête vers moi et rabaisse immédiatement les yeux.

_Putain ! T'as mis son T-shirt ! Tu oses te pointer devant moi avec son T-shirt !

Je jette un coup d'oeil à ce que je porte.

_C'est le premier vêtement que j'ai trouvé. Explique-moi, Théo !

Je fais un pas vers lui et il lève la tête vers moi. Ses yeux sont rivés aux miens. Je ne quitte pas son regard.

_Pourquoi es-tu venu me parler ?, je répète. Dis-moi. J'ai besoin de savoir.

J'ai parlé rapidemment et il me réponds exactement de la même façon.

_Je t'aime encore, Alison !

Mon coeur a failli lâcher. Je l'ai senti loupé un battement sous ma poitrine.

_Q-Quoi ? Pourquoi tu m'as dit le contraire alors ?

_Tu crois que ça me plaisais de te voir avec un autre !

Il soupire avant de reprendre plus calmement en s'appuyant sur sa voiture.

_Quand Isaac m'a appris que vous étiez... ensemble. J'ai été pris d'une rage folle. J'ai réalisé que je n'aurais jamais du te quitter. Et je regrette, putain.

Il se passe la main dans les cheveux.

_Tu m'as demandé l'autre jour pourquoi j'étais revenu. C'est pour toi. Je ne pouvais plus rester loin de toi. J'avais besoin de savoir si tu étais heureuse avec lui. Mon beau-père allait mieux alors j'en ai profiter pour revenir et j'ai prétexté que c'était pour mes études. C'était totalement faux. En te revoyant, je ne savais plus quoi penser. Tu étais avec Isaac mais en me voyant tu t'es refermée. Comme si mon retour ne te laissait pas indifférente. Alors, je me suis dit que j'avais une chance de te retrouver. Puis, je vous ai vu vous embrasser et j'ai eu la pire douleur qu'on peut ressentir dans toute une vie. Sais-tu ce que ça fait de voir la personne que tu aimes en aimer une autre ?

J'ai voulu lui répondre mais il a levé la main -me stoppant net dans mon élan.

_Eh bien, c'est comme si on te prenait une partie de toi. Tu étais cette partie, Alie. Je me suis raisonné autant que j'ai pu en me rappelant que tu étais heureuse et qu'il te rendrait heureuse. J'avais décidé de te laisser vivre ta vie avec lui. Je pensais vraiment que ça serait facile. Et en Espagnol il y a eu ce truc... Cette sensation. Tu l'as ressenti aussi. C'était impossible puisque tu étais supposée ressentir ça avec Isaac. Je ne pouvais plus te regarder. J'étais totalement perdu. Devais-je me battre pour que tu me reviennes en sachant que tu souffrirais tôt ou tard par ma faute ? Ou devais-je t'oublier et te laisser être heureuse avec un garçon qui ne te ferait jamais de mal ? Je t'aime trop pour te faire souffrir une nouvelle fois alors j'ai choisi l'option la mieux pour toi. Je suis devenu froid et distant et j'ai commencé à coucher avec des filles pour ne plus penser à toi mais c'était pire. Chaque fois que je les baisais, je te voyais. Mais je devais le faire. Le fait que tu venais voir mon cousin chez mon oncle ne m'aidait pas à t'effacer de mes pensées. Et hier, tu as dit quelque chose qui m'a détruit une bonne fois pour toute, enfin c'est ce que je pensais avant ce soir. Je t'ai déçu. Après tout ce que j'ai fait pour toi, je te déçois encore. C'était quelque chose qui ne fallait pas me dire. Il fallait que je te fasse comprendre que moi aussi je souffre. La seule manière de le faire était de te dire une chose qui te briserait à coup sur. Ça a été simple à trouver puisque tu as la même faiblesse que moi. J'étais énervé vendredi alors en te voyant ce matin, je pensais qu'on aurait pu parler mais tu étais froide. Je comprends ta réaction mais ce que je ne comprends pas c'est quand je t'ai demandé si tu allais couché avec lui, tu m'as répondu que non. Hors, ce soir, j'étais prêt à tout t'avouer. La raison de mon retour, mon changement de comportement, mes sentiments... Et je vous ai vu...
Il soupire en tournant la tête vers la route.
_Je ne peux même plus te regarder dans les yeux. C'est toi qui me déçois maintenant. Tu te permets de jouer avec les sentiments des autres sans penser aux conséquences.

Je veux m'approcher de lui mais il recule.

_Non. J'en ai marre de tout ça. Je ne peux plus te courir après pour avoir mal au final. Est-ce que tu l'aimes ?

Quoi ? Je ne m'attendais pas à cette question.

_Je... Je ne sais pas.

Il se tend.

_Quoi ? Tu ne peux pas me dire ça. Je te l'interdis. Tu sors avec lui, tu es heureuse avec lui et surtout, tu l'aimes. Fin de l'histoire.

_Ce n'est pas si simple. On ne peux pas aimer quelqu'un comme ça.

_Et nous ? Tu as mis moins d'un mois à m'aimer. Comment tu expliques ça hein ?

_Je n'en sais rien.

_Evidemment que tu n'en sais rien. Tu es la personne la plus frustrante que je connaisse. Je ne supporte plus tout ça. J'abandonne. Tu ne m'aimes pas et je ne peux rien y faire.

J'étais sur le point de le contredire lorsqu'il me coupe la parole.

_Va rejoindre ton nouveau petit ami aimant maintenant. Il t'attend pour te baiser là.

Il montre la fenêtre de ma chambre.

_Et qui sait ? Peut-être que bientôt, tu auras réussi à coucher avec tous nos potes. Après Dylan, Isaac et moi, ce sera qui le suivant ? Aiden ?

Ma lèvre inférieure tremble légèrement et mon corps est pris de spasmes. J'ai envie de pleurer mais je me retiens. Il ne peut pas me voir comme ça. Ce serait lui donner ce qu'il cherche à atteindre.

_Tu n'as pas le droit de dire ça ! Tu ne sais rien de ce que je ressens, tu comprends ça ? Tout n'est pas toujours rose ou noir, Théo. C'est toi qui foire tout tout seul ! Tu n'as pas besoin d'aide pour ça, c'est naturel chez toi ! Ton numéro de copain qui revient après des mois -durant lesquels j'ai souffert à cause toi, ne marche plus. Tu m'as tellement fait croire de choses que je ne sais même plus ce qui est vrai ou faux. Et je te déteste pour ça.

_Ah, tu me détestes ? Alison, arrête de te voiler la face. Au fond de toi, tu sais très bien que je t'aime. Je donnerai tout pour ton bonheur et c'est ce que j'ai fait. Maintenant, écoute ce que je vais te dire. Je t'ai confié des choses que jamais personne d'autre n'a su, j'ai partagé des moments avec toi qui resteront à jamais dans mon esprit, j'ai aimé chaque instant passé avec toi, même les pires car j'étais avec la personne qui comptait le plus pour moi. Rappelle toi tout ce qu'on a vécu et demande toi vraiment si tu penses que, jamais, je ne t'ai aimé. Si après que tu te sois rappelée tous ces moments, tu crois toujours que je t'ai manipulé. Eh bien, j'ai du me tromper sur la personne que je pensais que tu étais.

Il ouvre la porte de sa voiture et monte à l'intérieur.

_ Aurevoir, Al.