Chapitre 43
Une phrase. Une simple phrase mais pourtant si pleine de sens. Quand il a prononcé ces mots, je n'en revenais pas. Les pensait-il vraiment ? Suis-je bête... Bien sur qu'il les pensait. Ce n'est un connard égoïste. Tout ce qu'il a entreprit dans sa vie était forcément calculé pour qu'il y gagne quelque chose. C'est tout lui. Enfin, le premier Théo que j'ai rencontré. Celui qui était désagréable et m'avait manipulé pour rendre Dylan jaloux. Le même qui a fait un stupide jeu avec ses potes qui consistait à prendre la virginité d'une fille. Depuis le début, c'était le même Théo. C'est juste qu'il changeait sa personnalité par moment. Et naïve comme je suis, je suis tombée amoureuse du parfait petit-ami attachant et protecteur. Mais quelle conne ! Après qu'il m'ai balancé ça, les seules choses que j'ai réussi à dire étaient :
_Pourquoi tu m'as fait ça ?
Et il m'a répondu.
_Te faire quoi ?
Ça m'a brisé un peu plus. Il ne se rend t-il réellement pas compte du mal qu'il m'a fait ?
_Tout ça.
Puis il a haussé les épaules.
_C'était amusant.
J'en ai eu plus qu'assez de ces piques qui me détruisaient une par une alors je suis partie en courant.
Je suis sortie du lycée et suis directement partie à pied jusqu'à chez moi. Je me suis effondrée dans mon lit quand je suis rentrée. Combien de fois ai-je pleuré à cause de lui ? Beaucoup trop pour un garçon que finalement je ne connais même pas. Le pire c'est que je ne regrette pas ce qu'on a vécu car j'ai aimé la personne qu'il était avec moi. Je me sens vraiment conne. Et je n'ai aucun mot assez fort pour le décrire. C'est impossible à réaliser. Je n'y arrive pas. Tout était faux. Sur quoi m'a t-il menti ? Son enfance ? Son amour pour moi ? Sa vie ? Je ne devrais même pas être aussi dévastée. C'est vrai, Isaac est avec moi et il est sérieux. Je peux lui faire confiance.
Pourtant, il y a quelque chose que j'avais avec Théo qu'il n'y a pas entre Isaac et moi. Ce n'est même pas quelque chose, c'est quelqu'un. J'ai toujours pensé que c'était Isaac et moi le problème mais et si c'était Théo et moi ? Peut-être que j'ai toujours su qu'il me mentait mais je ne voulais pas me l'avouer à moi-même.
Je passe le reste de la matinée et le début de l'après-midi dans mon lit. J'ai mal et je ne veux pas de ça. Pas pour lui. Quand je disais qu'il valait la peine que je souffre, j'avais tort. Quand il disait qu'il ne me méritait pas, qu'il allait me blesser; j'aurais dû l'écouter.
Lorsque je jette un coup d'œil à mon portable, j'ai des appels manqués de Lindsay et Dylan. J'ai un message de Noah qui me dit qu'ils s'inquiètent tous de ne pas savoir où je suis. Je leur envoie à tous un texto pour leur expliquer que je me sentais mal alors je suis retournée chez moi. Je ne juge pas intelligent de leur dire la vraie raison. Dylan est le premier à me répondre.
_<< Je ne te crois pas. Théo était bizarre quand on l'a revu. Bon ok, peut-être qu'il est toujours bizarre mais là ça faisait limite peur... Je sais que c'est à cause de lui que tu es partie. Tu veux que je passe te voir pour en parler ? >>
_<< Non, merci Dylan mais ça va. Il a juste dit des choses blessantes comme toujours. Ne t'en fais pas, je vais bien. >>
_<< Tu es sûre ? >>
_<< Oui. Reste avec Derek ou les gars cet aprem. Ne t'occupe pas de moi. >>
_<< Si ça ne va pas tu m'appelles ? >>
_<< Oui, Dylan. >>
Je regrette d'avoir perdu notre complicité avec le temps. Surtout à cause de Théo. Si je ne lui avais jamais parlé comme Dylan m'avait prévenu, je ne seras pas comme ça aujourd'hui. Tout est toujours de sa faute.
Je vais me changer en tenue de sport pour aller courir avec Alpha. J'ai besoin de me défouler. Je prends des écouteurs et les branche à mon téléphone pour écouter de la musique. Pour courir avec Alpha, j'ai un harnais spécial pour lui et un pour moi que je mets autour de ma taille. Je commence à courir dès le coin de ma rue suivie de mon petit monstre. J'avais besoin de me changer les idées, de penser à autre chose. Mes muscles s'échauffent et je savoure cette sensation.
Sans savoir comment, je me retrouve dans la rue de la maison de Théo. Je ralentis et hésite à aller chez lui pour avoir des explications avec lui. Puis finalement je me dis que, comme toujours, ça finira mal alors je passe devant chez lui sans m'arrêter. Quand j'ai fait mon tour et que je suis épuisée, je pars vers chez moi.
En rentrant, je lâche Alpha qui est toujours aussi énervé et vais me doucher. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai besoin de sortir aujourd'hui. C'est sans doute le beau temps qui m'en donne envie. Je sors alors dans mon jardin et joue avec Alpha. Il y a quelque temps, je lui avais fait des obstacles comme des barrières à sauter, des ponts à passer, des tunnels pour qu'il apprenne à faire de l'agility. Du coup, j'en profite pour lui en faire faire. Lui, ça l'amuse. J'admire la façon qu'il a de tout réussir sans problème. Tout est si facile pour lui. S'il échoue, ce n'est pas important. Il joue et c'est tout ce qui compte. Si seulement pour moi tout était aussi simple.
**
Le lendemain, je me lève difficilement. Toute la nuit, j'ai eu des sueurs nocturnes alors je n'ai pas beaucoup dormi. En me levant, j'ai quelques courbatures pour avoir couru hier. Mon père est encore chez moi quand je descends alors je l'embrasse sur la joue et lui demande ce qu'il fait ce matin.
_Je vais faire les courses. Tu veux finir avec moi ? Comme ça tu te prendras ce dont tu as besoin pour ce week-end.
_Oui, bien sur. Je vais m'habiller.
Je monte dans ma chambre et fais mon rituel habituelle lorsque je sors. C'est-à-dire me laver, me brosser les dents, me sécher les cheveux, m'habiller et me maquiller. J'enfile un short en jean et un top blanc en dentelle simple. Je descends et on sort. On prend la voiture de fonction de mon père.
Quand on arrive au supermarché, je pars de mon côté et on se dit de se rejoindre à la caisse comme on l'a toujours fait. Je traîne dans les rayons et prends ce qui me plaît. Des cookies, des pâtes, des steaks, des donuts... Mes yeux se posent sur quelque chose de vraiment intéressant... De la chantilly. J'ai soudainement une idée très précise derrière la tête... Ce soir, Isaac vient à la maison. Et si... on jouait un peu... Vu le sourire machiavélique que j'affiche, les gens qui me regardent doivent se demander quelle genre de folle ils viennent de rencontrer. J'hésite entre la mousse en chocolat et la chantilly mais je pense que ce sera plus difficile d'étaler de la mousse au chocolat que de la chantilly. Quoi que, avec un siphon... Ce sera du chocolat alors ! J'en profiterai pour faire de la mousse tout à l'heure à la maison. Je pars alors dans le rayon spécialisé dans les ustensiles de cuisine. Et comme par hasard, il est placé tout en haut de l'étagère. Déjà que je suis petite, si en plus on ne me facilite pas la tâche... Je me mets sur la pointe des pieds et sautille pour toucher l'objet en question en tendant les bras. Je le frôle mais n'arrive pas à l'attraper. Je commence à m'impatienter lorsqu'une main rentre dans mon champs de vision et attrape le siphon sans difficulté. Je me retourne et reste figée sur place. Théo me le donne et me fait toujours ce sourire ravageur. Sur le moment, j'ai envie de le lui faire bouffer.
_J'aurai du rester chez moi, je grommelle. Merci.
Je m'éloigne de lui mais il m'attrape le bras. Mon bras trésaille à ce contact et des frissons me parcourent du bout des doigts jusqu'à mon échine. Je n'y fais pas attention -enfin presque, et je tourne légèrement ma tête vers sa main.
_Lâche moi, je lui ordonne froidement.
_Tu pourrais me parler mieux que ça...
Je ris jaune. Malgré la haine meurtrière que j'éprouve envers lui, il est clair que n'est pas vraiment le moment ni l'endroit pour que je m'énerve sur lui. Alors j'essaie de rester neutre.
_Je dois y aller. Isaac m'attend.
Sa poigne devient plus forte sur mon bras.
_Tu mens.
_Et qu'est ce que ça peux te faire ?
Il tire sur mon bras pour que je lui fasse face. Son regard est sévère. Le mien est glacial. Sa mâchoire se crispe.
_Tu vas coucher avec lui ce soir ?
_Qu'est ce que ça peux te faire ?, je répète sur le même ton.
_Réponds moi.
Mon corps sursaute légèrement sous le ton autoritaire de sa voix. Vais-je coucher avec Isaac ? En ai-je vraiment envie ? Je laisse ces questions dans un coin de ma tête et lui réponds n'importe quoi sans réfléchir.
_Non.
Il relâche sa prise sur mon bras que je masse instinctivement parce qu'il est endormi désormais. Je fais un pas en arrière.
_Je vais rejoindre mon père, maintenant.
Il ne répond rien et je tourne les talons. Comment être contrariée dès 9 heures 30 du matin ? Allez voir Théo Montgomery, il sait y faire. Je retrouve mon père qui m'attend à une caisse. Celle que l'on prend toujours quand elle est ouverte. Il soupire en me voyant arriver.
_Tu faisais quoi ? Ça fait 20 minutes que je t'attends.
_Hum... Je cherchais un siphon et j'ai galéré à l'attraper.
_Ah... Et c'est pourquoi faire ?, me demande t-il en pointant du doigt le siphon.
Pour recouvrir le corps d'Isaac de chocolat, Papa...
_Pour faire de la mousse en chocolat.
_D'accord, si ça peut te faire plaisir.
Oh que oui! On passe à la caisse et nous sortons du magasin. Sur le parking, la voiture de Théo n'est pas là alors je suppose qu'il est parti.
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