Au matin en ouvrant les yeux, je suis immédiatement éblouie par la lumière du jour qui passe à travers le rideau. Excuse-moi . C'est ce qu'Isaac a dit dans son sommeil. Je ne sais pas de quoi il parle. J'espère que c'était juste un rêve. J'ai la tête posée sur son torse et nos jambes sont emmêlées. Je ne comprendrais jamais comment je fais pour changer radicalement de position en une nuit. C'est dingue. Je sens la main d'Isaac, qui est dans mon dos, bouger. Je lève la tête vers lui et je suis choquée devant sa tête d'ange. Il a les cheveux ébouriffés et ses yeux sont entrouverts. Il est trop chou. Et tellement sexy.

_Heye, je souris.

_Heye.

Il est encore à moitié endormie. Je regarde l'heure qu'il est. 6 heures 45. Je saute de mon lit immédiatement et fais sursauter Isaac par la même occasion. D'habitude je me lève à 6 heures 15 environ, parfois avant ou après, tout dépend si je pense avoir le temps de me préparer ou non.

_Vite ! On va être en retard !

Il tourne la tête vers le réveil mais ne bouge pas d'un poil. J'attrape les habits que j'avais préparé hier et constate qu'il me regarde, assis dans mon lit.

_Allez ! Lève-toi.

Il me sourit et se lève doucement.

_C'est bon. On a le temps, hein.

Je crie.

_Faut encore qu'on s'habille, que je me maquille, qu'on se lave !

_Ok, je viens avec toi.

J'arrête de courir partout.

_Quoi?

_Je viens me laver avec toi, répète t-il.

Je n'aime pas me laver avec quelqu'un mais puisqu'on n'a pas le temps, je ne dis rien. Je soupire.

_D'accord. Allez dépêche toi.

Je le prends par la main et le tire dans la salle de bain avec moi. On enlève nos habits -c'est-à-dire mes sous-vêtements et son caleçon puisque depuis hier soir on ne s'est pas changé pour dormir. Je rentre la première et il me suit. Je fais couler l'eau du pommeau de douche et commence à me mouiller. Isaac est derrière moi. Je l'entends mettre du gel douche sur le gant de toilette puis je sens qu'il me lave le dos. Je me retourne et il me lave la poitrine. Sous l'eau de la douche, ses yeux ne sont pas de la même couleur. Ils sont plus foncés. Après qu'il m'ai lavé, c'est à mon tour. Je lui prends le gant et le lave aussi. Son regard est rivé au mien. À ce moment précis, je me fiche d'arriver en retard en cours ou non. Sans le quitter des yeux, j'enroule ma main, qui tient le gant de toilette, sur son sexe. Il bloque sa respiration et son regard est empli de désir. Je commence à bouger lentement le gant sur sa longueur. Il halète. L'eau coule entre nous deux. Je retire le gant de toilette et me mets à genoux. Isaac pose ses mains sur mes épaules et me fait lever la tête vers son visage.

_Tu es sûre ? Tu ne veux pas att...

_Oui, je le coupe.

Il retire ses mains de mes épaules et je le prends dans ma bouche. Pour m'équilibrer, je passe mes mains derrière ses jambes. Il enfonce ses mains dans mes cheveux mouillés. Je vais doucement au début puis accélère peu à peu les va et vient de ma bouche. Il grogne. Je passe ma langue sur son sexe et le fait gémir. Ses jambes se tendent et la pression de ses mains dans mes cheveux devient plus forte. Je sens qu'il est au bord de l'orgasme alors je rentre les joues pour intensifier son plaisir.

_Putain, Alie.

Il éjacule quelques secondes plus tard. Je me relève et il m'embrasse langoureusement. Je suis tellement contente et fière d'avoir réussi à lui rendre le plaisir qu'il m'a donné hier.

**

Une fois qu'on est lavé, on sort de la douche, nous nous séchons et nous rhabillons. Le temps qu'on se lave, s'habille, mange et que je me maquille, il est 7 heures 45. Le bus est déjà passé alors, au point où on en est, on décide d'aller au lycée à pied. 

En bus, il faut 10 voir 15 minutes. À pied, on en a mis 30... Je m'attendais à pire. La femme à l'accueil nous demande la raison de notre retard. On lui dit que le bus ne s'est pas arrêté. Tout à l'heure en sortant de chez moi, j'ai prévenu mon père que j'allais être en retard mais je ne lui ai pas dit pourquoi. Je crois que s'il savait, il me tuerait après m'avoir étripé. Elle nous fait un mot et on va en Philo. Isaac ne parle presque pas depuis que l'on est parti de chez moi. Ce n'est pas dans son habitude d'être comme ça. Il n'est jamais distant avec moi. Avant de rentrer en cours, je me tourne vers lui.

_Qu'est ce qui te prend ?, je lui lance.

Il a l'air surpris... Il y a quelque chose de plus dans son regard... de la peur ? De quoi ou de qui ? Il se gratte la nuque. Il est vraiment contrarié.

_Pourquoi tu dis ça ?

_Tu ne parles pas depuis qu'on est sorti de chez moi. C'est la première fois que tu es aussi distant.

_Tu devrais ouvrir la porte.

Pourquoi il ne veut pas me dire ce qui ne va pas ? Il m'énerve vraiment. Je n'ai pas envie de me prendre la tête dès la matin. Je soupire et lui crache avant d'ouvrir la porte :

_Ouais, t'as raison. On est déjà assez en retard comme ça.

_Je ne te disais pas ça pour ça.

Avant que je n'ai eu le temps de comprendre ce qu'il voulait dire par là, la porte est ouverte et toute la classe me regarde. Ce sont les regards de mes amis qui me font comprendre qu'il y a problème quelque part. Je me tourne vers Isaac qui se gratte toujours la nuque. Je jette un regard à la classe et c'est là, que je comprends...

_Mlle Sawyer et Mr Montgomery... Je suis content de vous revoir. Quelle est la raison de votre retard ?

Ni Isaac, ni moi ne répondons. Je suis certaine d'être devenue soit blanche au point de vomir, soit rouge... de colère. C'est Isaac qui se décide à répondre au prof pendant que je le fixe, lui. Ses yeux verts jades toujours aussi magnifiques que la dernière fois que je l'ai vu. Celui qui m'a fait le détester et l'aimer pour finalement me dire adieu et partir en me laissant seule. Théo a le visage dur. Pourquoi il me regarde comme ça ?! C'est à moi de le faire ! Je ne me sens pas bien... Je comprends ce que m'a dit Isaac avant de rentrer. Mais... il le sait depuis quand ? Je me tourne vers lui et il comprend ma rage. On a dormit ensemble, on s'est touché et il savait que Théo était revenu ? C'est une blague ?! Ah mais oui ! C'est pour ça qu'il a dit qu'il s'excusait en dormant.

_Mlle Sawyer ? Vous vous sentez mal ? Vous voulez sortir ?, me demande le professeur.

Je me rends compte que je suis plantée là, comme une conne, devant toute ma classe. Je secoue la tête et je vais m'asseoir sous les regards de tout le monde -dont le pire, celui de Théo. Je me mets derrière Dylan et Derek. Isaac s'apprête à s'asseoir à côté de moi mais je l'en empêche en mettant mon sac sur la chaise.

_Non, je tranche.

Il me regarde totalement paumé et blessé. J'ai envie de lui crier :" Et moi alors ! Tu crois que je me sens comment !" C'est moi qui me suis fait prendre pour une conne pas lui. Il ne bouge pas et continue de me fixer. Je ne le quitte pas des yeux. Le professeur est totalement paumé, comme toute la classe. Finalement, Isaac baisse la tête et va s'asseoir ailleurs. Ça me fait de la peine de me dire que c'est en partie à cause de moi qu'il est triste. Le cours reprend et Dylan se retourne vers moi.

_Je t'ai envoyé pleins de messages, chuchote t-il. Je suis désolé, Al.

Merde... Je n'ai pas regardé mon portable depuis que je suis sortie de chez moi. Si je l'avais fait, que se serait-il passé ? Je ressentirais toujours ce sentiment. Cette sensation affreuse qui est définit par beaucoup de sentiments... La tristesse, la déception, la rage, la douleur... Je l'avais presque oublié, putain ! Pourquoi il faut que ça m'arrive à moi ? Rien de toute ces merdes ne seraient arrivées si je ne lui avais jamais adressé la parole à la rentée. Je pensais pouvoir tourner la page mais même mon petit-ami m'a trahi. Il m'a caché quelque chose comme ça. J'ai mal. Physiquement comme psychologiquement. Je fixe le vide jusqu'à la sonnerie. 

Dès la fin du cours, les larmes que j'avais retenue jusqu'ici se mettent à couler sur mon visage. Je cours jusqu'aux toilettes les plus proches. Heureusement, il n'y a personne. Je me mets à pleurer jusqu'au point de trembler et de suffoquer. Je suis si faible. Comment suis-je devenue comme ça ? Théo. Toujours lui. Je vomis tout ce que j'ai mangé plutôt dans la cuvette. J'entends la porte s'ouvrir et se fermer puis des pas s'approcher. S'il vous plait, faites que ce ne soit pas l'un d'eux.

_Al ? Où es-tu ?, demande une voix aiguë.

Lindsay. Je ne réponds pas. Elle entends mes sanglots et ouvre la porte du toilette où je suis assise, enfin plutôt écroulée au sol.

_Ma belle, s'écrie t-elle faiblement en venant me prendre dans ses bras.

Je dois sentir le vomis et être dans un sale état. Je ne veux pas qu'elle me voit comme ça.

_Tu peux aller en cours. Ça va aller, je dis calmement.

Elle se recule légèrement.

_Non, je ne bougerais pas. Tu t'es regardé ? Tu ne vas pas bien du tout.

Je ne réponds rien et me remets à pleurer. On ne parle pas durant quelques minutes puis elle m'explique que, quand ils sont arrivés ce matin devant le lycée, Théo était là. Ils lui ont demandé ce qu'il faisait ici et il leur a simplement dit qu'il revenait. Je ne suis pas étonnée quand elle m'apprend que Tyler, Derek et Morgan ont du essayer de maîtriser Dylan. Il était enragé après Théo. Il lui a dit qu'il n'aurait jamais du revenir et lui a demandé, enfin hurlé, s'il réalisait le mal que ça allait me faire. Dylan... Toujours là pour me défendre. Il va falloir que je lui parle.

_Tu penses que tu peux te lever et lui montrer que son retour ne t'affecte pas ?

_C'est trop tard, maintenant.

Elle me tend sa main que je prends pour me relever. Je me regarde dans le miroir. Rien qu'en voyant ma tête on imagine ce que je peux ressentir. Lindsay me prête sa brosse et son mascara. Ça se voit toujours que j'ai pleuré mais je m'en contre fiche. Je suis restée une heure ici ? Il est déjà 10 heures et c'est la récré. Lindsay insiste pour qu'on rejoigne les autres alors que la seule chose que je veux c'est retourner chez moi. Avec une boule abominable au ventre, on sort des toilettes et nous allons voir nos amis.