Chapitre 28
En sortant du café on est allé traîner dans le village. On rentre au chalet vers 23 heures. Théo m'aide à transporter mes affaires dans sa chambre qui maintenant est la notre puis nous allons prendre une douche ensemble. J'enlève mes habits et le regarde enlever les siens. Je vais dans la douche et l'attends. J'ai une magnifique vue sur son corps d'Apollon. Il sourit en me voyant le mater et vient vers moi. Même si j'ai déjà été nue devant lui, je suis toujours gênée. Quand il rentre, je lui tourne le dos pour faire couler l'eau chaude. Il place mes longs cheveux sur mon épaule gauche et pose ses lèvres sur la droite puis dans mon cou. Je lui fais face, mets du savon dans mes mains et lui lave le torse. Son regard ne me quitte pas. Il me lave le corps puis les cheveux. J'ai toujours aimé qu'on s'occupe de mes cheveux, Théo le sait et j'adore qu'il le fasse. Après qu'il m'ai lavé, il se tourne et je vois ses cicatrices dans son dos. Je grimace. Je suis tentée d'embrasser chacune d'elles. Je tends la main mais il se retourne subitement et m'attrape le poignet.
_Ne fais pas ça, m'ordonne t-il.
Il continue de tenir mon poignet et son regard traduit de... la peur ? Il a peur de moi ?
_Pourquoi tu ne veux pas qu'on te touche le dos, Théo ?, dis-je doucement.
Il soupire puis lâche mon poignet. Je le laisse redescendre le long de mon corps.
_Tu m'as dit que tu ne me mentirais plus..., j'insiste.
Il sort de la douche, enroule une serviette autour de sa taille et quitte la salle de bain.
_Je te retrouve dans le lit, finit-il par dire.
Okay... Je sors de la douche, me ressuie et me mets en pyjama avant de le rejoindre. Il est assis sur le bord du lit, le regard dans le vide. Je m'assieds à côté de lui et attends qu'il parle, s'il en a envie. Je n'ai pas l'intention de le forcer à me parler comme avant. Il ne parle pas tout de suite. Je pose ma main sur sa cuisse.
_Tu n'es pas obligé de me le dire. Ce n'est pas grave, le rassurai-je.
_Si. J'ai juste besoin de...
Il passe sa main dans ses cheveux mouillés.
_Je ne t'ai jamais parlé de mon père. C'est parce que je ne le vois plus et que les seuls souvenirs que j'ai de lui sont de mauvais souvenirs. Il buvait quand je l'ai connu et il était violent. Ma mère n'était jamais à la maison. Elle se tuait au boulot pour nous faire vivre, mon père et moi. Lui la traitait de feignante, disait qu'elle n'était jamais à la maison pour sa famille et la frappait. Il me frappait aussi...
Mes larmes menacent de couler à ces mots.
_Je t'ai menti. Ce n'est pas en passant à travers une vitre que c'est arrivé. C'est lui qui m'a fait ça... Quand on était qu'à deux, il me punissait pour tout ce que je faisais. Si je mangeais vite, il me frappait. Si je mangeais doucement, il me frappait. Il m'emmenait avec lui boire au bistrot où il allait toujours et me soûlait jusqu'à ce que je soit dans le même état que lui. Ça l'amusait. Il me disait toujours qu'il m'aimait et que c'était comme ça qu'un père devait aimer ses enfants, quand il me donnait des coups de ceintures ou qu'il me lançait la vaisselle dessus lorsqu'il était énervé contre moi. En fait, il était toujours énervé contre moi.
Il semble plongé dans son passé... J'écoute tout ce qu'il a à me dire. Je ne m'attendais pas à ça. Je déteste qu'il ai dû me cacher ça et par dessus tout, qu'il soit marqué à vie par cette terrible enfance.
_Un jour, ma mère est venu me chercher à l'école. Jamais elle ne l'avait fait, j'étais tellement content. Elle me souriait mais je voyais bien la tristesse sur son visage. On est parti en voiture jusqu'à chez ma mamie. On y ai resté longtemps. J'appréhendais le moment où mon père allait venir nous chercher et nous punir d'être parti mais il n'ai jamais venu. Je ne l'ai pas vu depuis mes cinq ans. J'ai su par la suite que mes parents avaient divorcés peu de temps après et que mon père voulait me revoir mais il ne l'a pas fait.
Je prends sa main dans la mienne et la serre pour lui montrer que je suis avec lui. Je ne sais pas quoi lui dire. Je m'imagine ce petit garçon aux cheveux blonds terrorisé devant son père soûl.
_J'étais heureux de savoir que je ne le verrai plus jamais. Puis j'ai grandi et ma mère s'est remarié avec Ted quand j'avais huit ans. Ils ont eu une petite fille, ma petite sœur, Aria.
Il rigole.
_Elle, c'est tout le contraire de moi. Elle a neuf ans et c'est une petite pile électrique brune qui saute partout. C'est Ted qui m'a fait découvrir ce qu'est un vrai père et je le considère comme tel.
Son visage s'assombrit et il serre légèrement les mâchoires.
_Ces cicatrices sont la trace physique de ce que je ressens et je ne supporte pas qu'on me touche parce que tous mes souvenirs refont surface. Ça m'est insupportable.
Il tourne la tête vers moi.
_Personne ne le sait, pas même Morgan. Il sait certaines choses parce que c'est un gars intelligent mais tu es la première à qui je le dis.
Je pose mes mains sur son cou et l'attire à moi pour le serrer dans mes bras. Il m'a avoué son traumatisme... Je n'en reviens toujours pas. Je suis tellement fière de lui et des efforts qu'il fait constamment.
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Quand je me réveille, je sens des doigts qui effleurent mon visage. Théo me regarde. Il est appuyé sur son coude et sourit. Je râle et me couvre la tête avec la couette.
_Non, non. Je veux te voir, bébé.
Il la tire et je plisse les yeux pour m'adapter à la lumière.
_Il est quelle heure ?, je demande.
_Presque huit heures.
_Quoi ? J'ai le temps de me rendormir alors...
Je me retourne sur le côté de manière à lui tourner le dos et remonte la couette sur ma tête. Il soupire.
_Bébé, murmure t-il à mon oreille.
Je ne réponds pas. Il passe sa main sur ma taille et la pousse vers lui pour que je soit allongée sur le dos. Il est au-dessus de moi et suçote la peau de mon cou. Je gémis mais n'ouvre pas les yeux.
_Réveille-toi, chuchote t-il.
Il sait très bien que je ne dors pas. Je ne réagis pas rien que pour l'embêter encore un peu.
_Très bien, finit-il par dire. Tu ne me laisses pas le choix.
Avant que je n'ai eu le temps de comprendre quoi que ce soit, Théo se met à me chatouiller à travers son T-shirt, que je porte sur moi. Je crie ce qui le fait rire.
_Arrête ! Théo ! Stop !, je couine.
Je me débats dans tous les sens en donnant des coups dans le vide puis il s'arrête. Au moment où il allait m'embrasser, je le repousse sur le côté, saute du lit et cours dans la salle de bain. Il n'a pas eu le temps de comprendre ce qui s'est passé que j'étais déjà enfermée et hilare derrière la porte de celle-ci. Je l'entends se lever du lit et venir toquer, enfin frapper, contre la porte.
_Ouvre-moi , Al !
_Sinon quoi ?, je le provoque.
Il ne répond pas tout de suite.
_Hum... Tu ne dors plus avec moi.
Quoi ! J'ai entendu une pointe de moquerie dans sa voix. C'est parce qu'il sait que je n'aime pas dormir sans lui comme il n'aime pas dormir sans moi. Je pèse le pour et le contre. Ça pourrait être marrant, qui sait, peut-être qu'il abandonnera avant moi.
_Parfait, conclut-il. Je prends ça pour un oui.
J'ouvre tout de même la porte, parce qu'il faut bien que je sorte un jour, et le vois allongé sur le ventre sur son lit avec la tête dans l'oreiller. Evidemment qu'il fait semblant de dormir. Je m'approche du lit et monte à côté de lui mais à peine ai-je eu le temps de poser mon deuxième genou sur le matelas qu'il m'attrape par la taille, me porte et me lance sur l'ancien lit à Morgan.
_Tu as voulu faire la têtue, Miss ? Bah tu dormiras dans ton nouveau lit ce soir, sans moi.
Il désigne celui où je suis allongée. Ah ouais ? Il est sérieux en plus ? Je vois bien que ça l'amuse autant que moi quand même. Je n'ai vraiment aucune idée de qui va abandonner le premier. Pour le chercher encore un petit peu, je rajoute innocemment.
_Je suis obligée de dormir dans celui là ? Je ne peux pas changer de chambre ?
_Non.
Je savais qu'il allait répondre ça. Monsieur le possessif, bonjour !
_Ah zut... Je ne peux pas demander à un garçon de dormir avec moi alors ? Tu sais que j'ai peur toute seule...
Son visage devient pâle instantanément.
_Non ! T'es malade ou quoi ! Tu dors toute seule, ici, dans ce lit. Point final !
Je rigole et il hausse les sourcils ne comprenant pas pourquoi.
_Tu t'énerves vraiment pour un rien... Tu crois vraiment que je voudrais dormir avec quelqu'un d'autre que toi ?
Il est surpris de ce que j'ai dit et il répond d'une voix faible.
_Euh... Oui. Tu ne l'as jamais fait?
_Non, pas depuis que je te connais. À moins que tu considères mon père comme un garçon, j'ironise.
_Pas depuis que tu me connais ?
Bien sur, il faut qu'il me relève ça.
_Non.
Je réponds brièvement. Il s'assoit à côté de moi et son sérieux m'épate.
_Ça veut dire quoi ? T'as déjà dormi avec d'autres gars ? Qui ?
Bon, au point où j'en suis...
_Le seul que tu connais c'est Dylan.
_Le seul ?! Y en a eu combien ?!
_Je t'en pose des questions, moi !
_Réponds.
_Trois. C'était mes ex. Et toi ? À peu près la moitié de la ville je dirais ?
_Peu importe. Attends, t'es sortie avec les trois en moment ?!
À ce moment là, je me mets à pleurer... de rire. Je ris tellement que ça me fait mal au ventre.
_Sérieux... T'es... Vraiment... Con... Des fois, m'exclamai-je entre deux hoquets de rire.
_Quoi ?
J'essaie de reprendre mon souffle.
_Tu me demandes vraiment si je suis sortie avec trois gars en même temps ?
Il esquisse un demi-sourire.
_Euh... Ouais c'est nul, rigole t-il en se passant la main sur la nuque.
Je rigole encore ce qui le met mal à l'aise. J'essaie de retrouver mon calme mais sa tête ne m'y aide pas du tout.
_T'es trop mignon, lui dis-je en touchant le bout de son nez.
Il me fixe mais ne répond. Soudain il se met à faire à une grimace qui me tue sur place. Je suis littéralement tordue de rire ce qui le fait rire aussi, mais de moi. Je pleure et ris tellement que je dois faire pipi. Je me lève pour y aller.
_Tu vas où ?
_Faire pipi, tes conneries m'ont tués.
Et je me mets à courir vers les toilettes.
Quand on descend, tout le monde s'agite partout. Tous les garçons, à part Dylan et Derek qui ne sont pas encore là, sont scotchés à l'écran de la télé. Emily est en train de préparer la table pour le petit-déjeuner et Lindsay range les affaires que les garçons ont laissés traîner par terre. C'est vrai que le chalet n'est plus aussi impeccable que quand on est arrivé. C'était à prévoir. Je vais aider Lindsay et Théo part avec les garçons.
_Heye Lindsay, tu veux que je t'aide à ranger ?, je lui demande.
Elle lève les yeux vers moi et me sourit.
_Oui, si ça ne te dérange pas.
_Bien sur que non.
Je regarde autour de moi pour voir ce que je peux faire. Comme beaucoup de canettes sont posées un peu partout, je prends un grand sac plastique et les jettent dedans. Je passe à côté des garçons et leur râlent dessus.
_Les gars, la prochaine fois, votre bordel vous le laisserez pas traîner, ok ?
Ils ne répondent pas mais je sais qu'ils m'ont entendu puisqu'ils lèvent les yeux au ciel. Théo me regarde en rigolant.
_Tu as un problème, toi ?, je lui lance.
_T'es marrante, bébé, c'est tout.
Je lui frappe l'arrière du crâne avec ma main et il fait semblant d'avoir mal. Quand j'ai tout ramassé, je vais voir Lindsay au cas où elle aurait encore besoin de mon aide. Elle ramasse un dernier T-shirt et le met dans une caisse où sont entassés tous les vêtements sales. Elle se frotte les mains et se tourne vers moi.
_Bon, ça ira. Il faudra qu'on lave la maison entièrement avant de partir. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de le faire maintenant car ces gros porcs, dit-elle en montrant les gars affalés devant la télé, vont tout resalir d'ici là.
J'acquiesce et on rejoint Emily. Elle a tout préparé et a même fais des pancakes.
_Hum... J'adore les pancakes, je m'exclame.
Elle sourit puis elle les ramène à la table. Lindsay et moi la suivons.
_Les gars ! Venez c'est prêt !, crie Emily.
Je ne suis pas étonnée de voir que ce sont Noah et Aiden les premiers a sauté de leur fauteuil. Ils sont suivis des gars et Derek et Dylan descendent à ce moment là. Je vais les voir et les serre dans mes bras pour leur dire bonjour.
_Hé, les gars ! Y a des chèvres dans le jardin !, s'exclame Tyler qui a les mains posées à plat sur la porte-vitrée.
_T'as fumé la moquette, Tyler ?, rigole Noah.
Tyler se retourne pour nous regarder.
_Je vous jure, venez voir !
On va tous à la fenêtre pour regarder.
_Waouh ! Des grandes chèvres !, crie Cody obnubilé par les "chèvres".
_C'est des isards, bande de nul, je rigole.
Ils se retournent vers moi.
_Des quuooii ?, s'intéressent t-ils tous en cœur.
_Des isards...
Je lève les yeux au ciel parce qu'ils ont l'air de croire que je parle chinois. Je soupire.
_Des chamois, dis-je au plus simple.
_Ah... T'aurais pu le dire plutôt, s'exclame Tyler.
Des chèvres... Je rigole toute seule. Ça aurait était un ours il aurait penser à un gros chien je suis sûre. Leurs fameuses chèvres étaient trois. Deux petits et la mère, j'imagine. Une fois que les garçons furent lassés de voir leurs "chèvres", ils retournèrent manger. Comme chaque jour, je me demande ce qu'on fait aujourd'hui. C'est Lucas qui pose la question à haute voix.
_Qu'est-ce que vous voulez faire vous ? Moi perso j'ai plus d'idées..., lui répond Tyler.
Chacun de nous réfléchit à quelque chose à faire. Lindsay va à la fenêtre et regarde les montagnes derrière le chalet.
_Il n'y a plus beaucoup de neiges là-bas, on pourra faire un après-midi randonnée.
_Randonnée?, s'exclame les jumeaux en même temps.
_Ouais, vous avez un problème avec la randonnée ?
_C'est nul!
Lindsay les ignore et s'adresse à nous.
_Alors ?
_Si tu veux. On peut partir ce matin et on fera un pique-nique, propose Tyler.
Faute d'autre idée, on fera une randonnée aujourd'hui. Je sens qu'on va bien s'amuser.
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Heye je suis presque à 600 vues sur cette fiction ! C'est incroyable. Je n'aurai jamais cru aller jusque là. Je vous remercie tous pour ça. :)
PS : Puisque je publie une autre fiction, je ne publierai juste qu'un chapitre de T&A le mercredi et dimanche. Tout dépend si j'ai le temps de publier comme avant ou non. Merci à vous de continuer à lire cette fiction ! :)
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