Chez lui, Théo monte directement dans sa chambre sans un mot. Je le suis. Il s'allonge sur le dos sur son lit et attend que je lui explique. J'ai peur de sa réaction mais je sais qu'il ne lâchera pas l'affaire.

_Je ne sais pas par où commencer...

_Peut-être par le début, non ?, dit-il sarcastiquement.

_Ouais. Hum... Tu sais que mon anniversaire c'est en été ? Et que j'ai eu 17 ans cet été ?, je commence.

_Viens-en au fait.

Je soupire. 

_Le jour de mes 17 ans, j'ai été chez Dylan. On a fêté mon anniversaire comme on le fait toujours et... c'était mes 17 ans et j'étais célibataire. Et toujours vierge alors on a...

Il se couvre le visage de ses mains.

_C'est pas vrai... Alison.

Il se lève d'un bond et tourne en rond. Il poursuit :

_Ne me dis pas que tu a couché avec lui. Putain non ! C'est ça qu'il disait... Qu'il serait toujours le premier. C'est avec lui que tu as fait ta première fois ? C'est une bonne blague !

Je ne réponds pas.

_Alors c'est ça. C'est pour ça que tu voulais me le dire quand on serait seul ? Je vais le tuer ! Un gars comme ça, que je ne connais pas c'est simple, je me dis que tu ne le verras plus et que ce serait moi le vrai premier mais non ! C'est ton plus vieux pote. Tu te rends compte ! Ton meilleur pote putain !

Son poing s'écrase dans le mur. Je m'approche de lui pour le calmer mais il tend le bras pour m'en empêcher.

_Ne t'approche pas ! Il faut que je respire là. Putain.

Je dois le rassurer. Je sais qu'il est blessé mais je ne peux rien y faire.

_Ce n'est pas lui que j'aime mais c'est toi.

Je fais un pas vers lui et poursuis :

_C'était une seule fois, alors que toi ce le sera infiniment. C'était une bêtise et maintenant tu es là. C'est avec toi que je suis et non pas avec lui. Je t'aime, Théo...

_Tais-toi. J'ai besoin d'air. Il faut que je sorte.

Il se dirige vers la porte et l'ouvre.

_Tu vas revenir ? Dis-moi que tu reviendras.

_Il faut que je réfléchisse.

Et il part en fermant la porte. Je m'assois sur son lit et fonds en larmes. Je savais qu'il ne fallait pas lui dire... J'espère qu'il ne me quittera pas pour ça, ça me détruirait et lui aussi. Enfin, si ce n'est pas déjà fait. Je ne voulais pas qu'il sache car j'avais peur de sa réaction, et j'avais raison d'être effrayé. S'il me quitte, je sais que je ne m'en remettrais pas. 

Théo revient une demi-heure après qu'il soit sorti. Je ressuie d'un revers de manche mes joues mouillées. Il remarque que j'ai pleuré et se rapproche de moi rapidement.

_Al ? Pourquoi est-ce que tu pleures ? Ça ne va pas ?

Il est beaucoup plus calme qu'il y a moins d'une heure. C'est incroyable comment il peut changer de comportement en si peu de temps.

_Oui enfin non ça ne va pas. Je ne voulais pas que tu le saches car je savais que tu réagirais de cette manière. Je sais que ça te blesse et que tu as du mal à encaisser mais pour moi, ce qui s'est passé entre Dylan et moi n'a plus d'importance désormais. Il était peut-être le garçon avec qui j'ai couché pour la première fois...

Il grimace en entendant ça, je me rapproche de lui qui est désormais assis sur le lit à côté de moi.

_Mais à mes yeux, c'est toi le premier. Toute notre histoire est exceptionnelle et unique. Je t'ai choisi, Théo, c'est toi que j'aime.

À ces mots, il me prend dans ses bras et je monte sur ses genoux pour me lover contre son torse. Mes larmes se remettent à couler, je cache mon visage dans son T-shirt.

_Je suis désolée.

_Tu ne me dois aucune excuse. C'est moi qui me suis emporté. Je suis ton petit-ami, je suis censé te faire rire et pas pleurer pourtant c'est tout ce que je suis capable de faire.

_Arrête ce n'est pas vrai.

_Si, ça l'est. Je suis sorti pour réfléchir à tout ça. Savoir qu'un autre que moi, et pire encore, que ce soit lui qui t'ait touchée, ça me donne la nausée. Je ne le supporte pas.

Il détourne la tête vers la fenêtre de sa chambre. Je prends sa tête entre mes mains et le force à me regarder. Il obtempère et je saisis ses mains pour les faire promener le long de mon corps en l'effleurant.

_Pourtant ce sont tes mains que je veux sur moi. Celles des autres ne me rendent pas heureuse comme les tiennes savent le faire. Jamais je ne voudrais un autre que toi.

Il est triste et perdu. Je ne sais plus quoi faire pour le faire revenir. Alors je fais la chose dont j'ai envie depuis tout à l'heure, je l'embrasse. Il me rend mon baiser et murmure un "Je t'aime" avant de reposer ses lèvres là où elles doivent être; sur les miennes. Il me prend par la taille et m'allonge sur le lit. Il retire mon T-shirt et moi le sien. Il suçote mon cou et me susurre à l'oreille :

_Dors avec moi ce soir.

_Je ne peux pas, mon père va se poser des questions.

_Ne me quitte pas. Reste avec moi, j'ai besoin de toi.

Ses paroles fissurent mon cœur déjà bien amoché. Je veux rester avec lui mais mon père ne sera pas du même avis... Il pose des baisers sur ma poitrine et mon nombril puis s'allonge sur le côté et parcoure mon ventre avec son index en traçant des formes quelconques.

_Tu sais que je le veux autant que toi..

_Alors reste.

_Une autre fois...

Je lui fais un baiser sur le coin de la bouche et sors de son lit pour remettre mon T-shirt et partir avant de changer d'avis. Il comprend pourquoi je fais ça et ne me retient pas.

****

Du soir, j'appelle Dylan pour lui demander de passer pour que l'on s'explique. Je ne peux plus attendre. Je l'attends sur les marches devant ma porte. Il arrive vers 19 heures 30.

_Alors, comment ça s'est passé ?

_Comme je m'y attendais. Il veut te tuer. Il s'est calmé mais ne le digère pas.

_Excuse-moi. Je te dois au moins des excuses. J'y ai réfléchi moi aussi. Quand tu as dit que vous aviez... tu vois, je me suis dis qu'il ferait comme avec Hannah et te laisserait comme avec elle. Ça m'a mis en rage mais apparemment j'avais tort. Je m'excuse même si je ne regrette pas de m'être méfié jusqu'à aujourd'hui.

_Je te pardonne. Tu es toujours aussi fraternel toi, je le charrie.

Il sourit doucement. Il reste environ une heure avec moi. On promet de se revoir bientôt. Je lui dis que je vois ma mère ce weekend.

_Théo a dit quoi ?

Merde...

_Il ne le sait pas... Je n'ai pas pensé à lui dire.

_Tu devrais... Si tu le préviens trop tard il va mal le prendre.

_Tu as raison. Je lui dirai demain.

_Tu le vois demain ?

_Oui.

Dès qu'il part, je rentre et mon père m'interpelle pour me dire que demain il n'est pas là. Je monte dans ma chambre et propose à Théo de venir dans l'après-midi de ce fait. Evidemment il accepte. Le lendemain après-midi, Théo arrive à 14 heures. Je le fais rentrer et on se met sur mon lit. Je suis entre ses jambes et mon dos est contre son torse. Ma tête est posée sur son épaule. Il me caresse le bras d'une main et l'autre est sur ma taille.

_Théo ?

_Al..., répond t-il sur le même ton. 

_Ce weekend je vais chez ma mère.

_Pourquoi tu me dis ça ?

_Pour que tu l'apprennes par moi et que tu le saches à l'avance.

_Oh... Et tu pars deux jours ?

_Oui. Enfin je pars vendredi soir et rentre lundi matin.

_D'accord. On s'appellera, tu vas me manquer.

_Toi aussi tu vas me manquer.

J'enlace ma main dans la sienne, celle qui se trouve sur ma taille. Il embrasse l'arrière de ma tête. Mon portable se met à vibrer alors je me lève et lis le message que j'ai reçu. C'est un de mon père. Je crois que c'est la première fois que je suis aussi contente qu'il ne rentre pas avant le lendemain. Je décide de ne pas le dire à Théo et lui apprendre plus tard. Je retourne vers le lit et m'allonge à côté de lui.

_C'était qui ?, me demande t-il.

_Mon père, il voulait savoir ce que je faisais.

_Ah... Et tu lui as dit quoi ?

_Que je faisais des devoirs.

Théo m'embrasse lentement.

_Ah oui. Tu fais tes devoirs là maintenant ?

Il sème des baisers le long de mon cou et un sur mon nez. Je lui réponds en hochant la tête.

_Et là...

Il passe sa main sous mon maillot et la place sur ma poitrine. J'enroule mes jambes autour de ses hanches et le fais basculer pour que je sois au dessus de lui. Je l'embrasse et retire son T-shirt. Je suçote son lobe, embrasse son torse puis ses abdos, il pose ses mains sur mes hanches et je fais des mouvements circulaires avec elles.

_Arrête de me chauffer, bébé.

_Pourquoi donc ?

_Parce que je vais devoir rentrer bientôt.

_Hum...

Je me lève, renfile mon maillot et on descend. Une fois devant la porte, il s'apprête à m'embrasser mais je tourne légèrement la tête et murmure à son oreille :

_Mon père ne rentre pas avant demain, bébé.

_Quoi ? Tu le sais depuis quand ?

_Tout à l'heure.

_Et tu ne m'as rien dit ?

Je ris niaisement en hochant la tête. 

_Tu vas voir !

Il se met à me courir après dans toute la maison. Je suis hilare. Il réussit à m'attraper et me porte sur son épaule.

_Maintenant qu'on a jusqu'à demain, je vais continuer ce que j'avais commencé tout à l'heure.

Il me frappe les fesses et je ris de plus belle.

****

Dans la chambre, Théo me pose sur le bureau et se place entre mes jambes. Ses mains sont sur ma taille. Ma bouche est contre son cou et j'y dépose des baisers. Une de ses mains passe sous mon maillot et l'autre reste à sa place. Les miennes sont dans son cou quand je l'embrasse. Il retire mon maillot et embrasse ma clavicule. Son T-shirt tombe sur le sol peu de temps après. Il me soulève et s'assoit sur le lit de manière à ce que je sois assise à califourchon sur lui. Je l'embrasse et sa langue rencontre la mienne. Je fourre mes mains dans ces beaux cheveux blonds et basculent mes hanches d'avant en arrière vers son bassin. Des sons proviennent de sa gorge et montrent qu'il aime ça. Je pose la main sur son torse et appuie légèrement pour faire en sorte qu'il s'allonge. Mes lèvres se promènent sur son corps. Ses lèvres, son cou, ses épaules, son torse, ses abdos, rien n'est délaissé. Je me remets à remuer des hanches, il pose ses mains sur elles pour me maintenir en place. Soudainement, il me renverse et se retrouve au-dessus de moi. Je passe mes bras derrière son cou. Il m'embrasse intensément et appuie son érection contre mon ventre. Rien que de le sentir, même à travers nos vêtements, réveille mes hormones. Je le désire là, maintenant. Je croise mes jambes autour de lui et le presse vers moi. Il gémit.

_T'es tellement sexy, Al.

Il murmure à mon oreille. Je pose mes mains sur son jean, défais le bouton ainsi que la fermeture éclair et le lui enlève. Il retire le mien en même temps que ma culotte. Ses doigts caressent doucement mon intimité. Il me pénètre d'un doigt et fait des mouvements circulaires avec le pouce sur mon clitoris. J'arque le dos et gémis. Il me pose un baiser sur les lèvres et me regarde pendant sa délicieuse caresse. Je sens mon corps trembler. Il voit que j'y suis presque et me susurre :

_Tu es parfaite, bébé. Vas-y. Jouis pour moi.

Je me mords l'intérieur de la bouche pour ne pas crier mais ça ne marche pas. Il m'embrasse et me caresse plus lentement après mon orgasme. De son autre main, il prend un préservatif et je m'abaisse au niveau de son sexe pour le lui mettre. Je m'apprête à lui rendre le même plaisir que celui qu'il m'a donné mais il m'arrête.

_Si tu fais ça, bébé. Je ne tiendrais pas longtemps et on ne pourra pas baiser juste après. C'est ce que tu veux ?

Je secoue la tête. Il sourit.

_C'est bien ce que je pensais.

Il se replace comme tout à l'heure, écarte mes jambes avec ses genoux et pousse doucement ses hanches vers moi. Il m'embrasse en rentrant en moi et avale mes gémissements et moi les siens. Il n'y a plus de gêne comme auparavant. C'est encore plus bon que la dernière fois. Théo bouge plus facilement. Il ondule des hanches et cette sensation est exquise. Mon bassin va naturellement vers elles. 

_Putain... Tu es si... étroite, bébé.

Ces mots qui seraient venus de quelqu'un d'autre m'auraient choquée mais venant de lui, je trouve ça excitant et incroyablement sexy. Il accélère ses mouvements et mes jambes se tendent alors que le sien se raidit. Je cale ma tête dans son cou.

_Je t'aime, Théo.

_Je t'aime.

Il donne un dernier coup de bassin et nos orgasmes sont spontanés. Il s'allonge à côté de moi et je le regarde reprendre son souffle. Il est merveilleusement parfait. C'est fou ce que je l'aime. Plus que ma propre vie. 

Ce soir-là, on joue à la console et évidemment il me bat. On regarde la télé et nous endormons sur le canapé dans les bras l'un de l'autre.