Chapitre 12

En rentrant chez moi, mon père n'est pas là alors Théo reste un peu avec moi. Lorsqu'il me dit au revoir il me propose d'aller dormir chez lui demain soir. J'ai envie de passer la nuit avec lui mais je ne pourrais pas à cause de mon père. 

_Je ne sais pas... Je vais dire quoi à mon père ?

_Que tu dors chez Lindsay. Aller, Al.

Il me fait ses yeux de biches, ceux qui me font perdre mes moyens à chaque fois et évidemment, il gagne, je craque.

_Bon...Ok. Je verrai avec lui.

_D'accord.

Il sourit et m'embrasse tendrement.

_Je t'aime, s'exclame t-il avant de partir.

_Je t'aime.

Mon père rentre quelques minutes après que Théo soit parti. Il s'installe comme à son habitude dans le canapé et allume la télé. Je me décide à aller le voir.

_Papa ?

_Oui, chérie.

_Alors voilà, lundi je vais au cinéma avec des potes et Lindsay se demandait si je pouvais dormir chez elle demain soir.

Il réfléchit un moment ce qui intensifie mon anxiété.

_Oui si tu veux. Si vous êtes sages moi ça me va.

Si tu savais..., je me dis à moi-même.

_Super ! Je lui envoie un texto. Merci Papou !

Je lui fais un câlin et monte dans ma chambre. J'envoie un texto à Théo pour lui dire que c'est d'accord. Il me répond qu'il a hâte d'être demain et me précise que ses potes sont partants pour un cinéma lundi. J'envoie alors un SMS à Lindsay pour le lui dire et on convient de sortir au ciné lundi avec nos potes et ceux de Théo. Je pars me coucher en pensant à la soirée de demain.

*****

Le lendemain après-midi, je suis déjà prête et j'ai fait mon sac. J'y ai mis un jean bleu et un pull pour le cinéma, une chemise pour dormir et des affaires de filles. Mon père est parti il y a presque une heure et j'ai appelé Théo pour qu'il passe me prendre vers 17 heures. En attendant j'appelle ma mère.

_Allô, chérie ? Ça fait longtemps ! Comment tu vas ?

_Maman... Ça fait une semaine. Je vais bien et toi ? Comment va Colton ?

_On va bien tous les deux. Quand penses-tu venir chez nous ?

_Je ne sais pas. Ce weekend ça te va ?

_Oui bien sûr, mon ange. Tu nous tiens au courant.

_D'accord. Je te laisse je dors chez une amie.

_Une amie hein... Qui est l'heureux élu qui a conquit le cœur de ma fille ?, s'extasie t-elle.

_Maman ! Personne. Je dors chez Lindsay, une amie !

Je fais exprès d'accentuer le mot "amie". Même au téléphone, elle arrive à savoir que je mens.

_D'accord, d'accord. Tu me raconteras tout ce weekend.

J'abandonne.

_Oui.

_Je le savais !

_Je te laisse maman, bisous. Je t'aime.

Je l'entends rire.

_Je t'aime aussi mon ange, bisous.

Lorsque je raccroche je me demande comment elle fait pour toujours tout savoir. Ça doit être ça l'instinct maternelle. À 17 heures, Théo est garé devant chez moi. Je prends mon sac et vais le rejoindre. Je monte dans sa voiture et dépose un rapide baiser sur ses lèvres. Il démarre pour aller chez lui.

_Mon oncle n'est pas là ce soir.

_Oh... D'accord. Tu as prévu quelque chose de spécial ?

_Pas vraiment. On pourrait cuisiner.

_Ça me va.

_Va pour l'atelier cuisine alors !

Quand on arrive chez lui, je vais voir mon bon vieil ami Caleb et le prends dans mes bras.

_Ça va, toi ? Ton papa s'occupe bien de toi ?, lui demandai-je.

Théo souffle d'exaspération dès que je me mets à discuter, enfin, plutôt à faire un monologue avec le lapin.

_Tu sais, Al. Il ne va pas te répondre.

_Ahah.

Quand je le repose à terre et il trottine jusqu'à sa cabane. Je vais rejoindre Théo dans la cuisine. Des ustensiles de cuisine, de la farine et d'autres choses sont posées sur le plan de travail.

_Alors, qu'allons nous faire chef ?, je rigole.

_Des cookies !

_Hum... J'adore les cookies.

_Moi aussi.

On se met au boulot. On mélange les ingrédients et nous formons une pâte. J'en prends dans mes mains et forme des boules pour les poser sur le plateau. Théo a mis le four à préchauffer et se place derrière moi pour m'aider. Son torse est contre mon dos et je sens son souffle dans mes cheveux me faisant frissonner au passage. Après avoir fais plusieurs boules, il reste un peu de pâtes. J'en ai pleins les mains, je me retourne et lui en mets sur le visage. Je ris et il recule de stupeur avant de m'en mettre aussi.

_Ah ouais. Tu veux la jouer comme ça ?, s'exclame t-il.

Je hoche la tête en souriant. Je reprends de la pâte et m'écarte de lui avant qu'il ne m'attrape. Il en prend lui aussi et se met à me pourchasser dans la cuisine. Je me dirige à droite de la table et il va à sa gauche. Je suis coincée. Je décide de tenter le tout pour le temps et pique un sprint jusqu'au salon. Malheureusement, il court plus vite que moi et m'attrape par ma taille pour me retenir. Je me débats et lui mets plein de pâtes sur le corps. On s'esclaffe tous les deux. Théo me couvre le visage de pâtes à cookies et je me lèche les coins des lèvres pour goûter la pâte. On ne bouge plus. Je le fixe et il regarde le bout de ma langue passer sur mes lèvres. Il passe ses mains de chaque côté de mon visage et m'embrasse. Instinctivement, je croise les bras derrière sa nuque et il me soulève avec ses mains qui sont à présent sur mes cuisses. Il va jusqu'à la cuisine et me pose sur le plan de travail. Il est entre mes jambes. Sa tête est dans mon cou et je lui embrasse la clavicule. Je lui fais relever la tête et me mets à lécher sensuellement la pâte qu'il a sur son visage.

_On est sale, on devrait se laver, suggère t-il.

_Je suis bien là. Et je ne veux pas te laisser.

_Viens te laver avec moi.

Je m'écarte légèrement.

_Quoi ?

_Viens prendre une douche avec moi, Al.

_Non. Je ne peux pas.

_Tu ne peux pas ou ne veux pas ?, s'énerve t-il.

_Les deux. Je ne veux pas car c'est trop intime.

_Et te faire jouir avec mes doigts c'est pas assez intime peut-être.

Je descends du plan et m'éloigne de lui.

_Je n'étais pas nue, ok ? C'est trop pour l'instant.

_Ouais, ok. Je monte.

Il part et monte vers sa salle de bain. Je ne voulais pas qu'il se vexe mais je ne suis pas encore prête à me mettre nue devant lui. Mais je ne voulais pas non plus qu'il me laisse. Me voilà bien avancée ! J'attrape mon sac et décide de le rejoindre dans sa salle de bain mais sans me déshabiller. Je toque. Il ne répond pas alors j'ouvre la porte. Il est sous la douche donc j'attends qu'il en sorte en m'asseyant sur le meuble qui soutient le lavabo. Quand il sort, il ne me regarde pas et passe une serviette sur sa taille.

_Tu peux te laver, lance t-il sans me regarder et en sortant.

_Ok.

Dès qu'il est sorti, je me déshabille et vais sous la douche. Quand je passe la tête pour en sortir, je suis surprise de le voir appuyé au même endroit que moi tout à l'heure.

_Tu peux me passer une serviette, s'il-te-plaît ?

Il ne répond pas et m'en donne une avant de sortir. Je ne vois pas trop l'intérêt de sortir pour rentrer s'asseoir et finalement ressortir juste après... Je l'enroule autour de moi et sors de la douche. Comme mes habits sont sales, je prends ma chemise pour dormir et l'enfile. Une fois habillée, je vais dans sa chambre et le trouve en caleçon sur son lit.

_Tu as fini de bouder ?, je demande.

_Je boude pas.

_Si tu boudes.

_Je n'aime pas qu'on me dise non, c'est tout.

_Tu vas devoir t'y faire, je tranche.

_Non.

J'ignore son entêtement car je ne veux pas foutre en l'air la soirée. Je descends dans la cuisine et vois qu'il a mis les cookies au four. Ils sont presque chauds. Je regarde dans le frigo et les placards pour trouver quelque chose à manger. J'y trouve des pâtes alors je les sors pour les cuire. Théo descend quelques minutes après et s'approche de moi pendant que je mets les pâtes dans l'eau. Je me décale légèrement pour ne pas qu'il me touche.

_Tu fais quoi ?

_Je cuis les pâtes.

_D'accord.

Un long silence s'installe puis il le coupe.

_Je peux t'aider ?

_Non, c'est bon.

_D'accord.

Je ne veux pas lui parler en premier car ce n'est pas moi qui aie fait une crise pour rien du tout. Il faut qu'il arrête de croire que le monde est à ses pieds. Il me reluque.

_T'es sexy avec ça. Enfin... Tu es toujours sexy je veux dire, mais avec ça tu l'es encore plus, avoue t-il pour essayer d'engager la conversation.

_Ok.

Il s'approche de moi.

_Excuse-moi. J'ai été con. D'habitude personne ne me dit non.

_Sauf que je ne suis pas personne.

_Je sais. Excuse-moi. Al...

Il glisse mes cheveux sur mon épaule gauche et place ses mains sur mes hanches. Il pose ses lèvres sur mon cou ce qui me fait frémir et sème des baisers de ma mâchoire à mon épaule. Il sait y faire... Je ronronne.

_Je t'aime.

_Je sais, Théo.

Il se propose pour préparer la table et m'aide à finir de cuisiner. Enfin, ce n'est pas comme si c'était très compliqué de faire cuire des pâtes bolognaises. On s'installe pour manger. Ni lui ni moi ne parlons pendant le repas. Une fois qu'on a fini, Théo range son assiette et emporte la mienne en passant. Je me lève et lave la table. On va à l'étage après avoir fais la vaisselle. Je m'allonge sur son lit. Il passe ses mains sur le bas de son T-shirt et tire dessus pour le passer au dessus de sa tête.

_Enlève ta chemise, lance t-il.

_Quoi ?

_Enlève ta chemise, je vais te faire un massage dans le dos.

_Oh...

Je m'assieds et enlève les boutons de ma chemise. Je me rallonge sur le ventre et il grimpe au-dessus de moi. Il rassemble mes cheveux sur mon côté gauche et commence à me masser la nuque. Je crie de plaisir tellement ses massages sont agréables.

_Détends-toi, bébé.

Ses mains font des formes sur mon dos et trace des lignes verticales sur ma colonne vertébrale. Il passe ses doigts sur mon soutien-gorge et le désagrafe pour avoir mieux accès à mon dos. Ses mouvements sont lents et relaxants. Il place ses paumes sur mes côtes et exerce une légère pression ce qui fait craquer mon dos. Puis il s'amuse à écrire des mots avec ses doigts et j'essaie de les deviner.

_Je... T'... Aimes..., interprétai-je. Moi aussi je t'aime, Théo.

_Bonne réponse.

Il embrasse ma colonne vertébrale, ré-agrafe mon soutien-gorge et s'allonge à côté de moi.

_Je peux t'en faire aussi ?

_Euh... non. Je n'aime pas les massages.

_Ah... T'es sûr ?

_Ouais.

C'est la première personne que je connais qui n'aime pas ça. Je n'insiste pas mais veux essayer autre chose que je suis sûre qu'il aimera.

_Bon ok... Alors je peux... tu vois ?, dis-je en touchant son caleçon.

_Euh. Tu es sûre ?, répond t-il étonné de ma proposition.

_Oui. Je veux essayer maintenant.

_Euh... Bah d'accord.

Je baisse son jean et son caleçon en même temps. Wow ! C'est possible un truc aussi gros ?! Je n'ai pas vu beaucoup de pénis dans ma vie donc je ne peux pas juger par rapport à la taille moyenne mais franchement, celui-là m'impressionne. Il rit face à ma réaction et me fait un regard malicieux me faisant rougir de suite. Je stresse, j'ai peur de mal m'y prendre.

_Tu veux que je te montre, bébé ?

Je hoche la tête. Il prend ma main, la pose sur son sexe et fait des mouvements de haut en bas lentement.

_Comme ça. Vas-y essaie.

Il lâche ma main et me laisse le faire seule. Je fais ce qu'il a dit mais un peu plus vite et sur toute la longueur de son membre. Il ronronne de plaisir. Mon instinct me dit de poser mon pouce sur son gland, ce que je fais.

_Putain...

Je retire mon pouce immédiatement mais il le replace.

_Non continue. C'est super bon, bébé.

C'est tellement libérateur de pouvoir lui rendre tout le plaisir qu'il m'a donné. Je penche la tête et le prends dans ma bouche. Théo halète subitement et place ses mains dans mes cheveux. Je fais des va et vient avec ma bouche sur son sexe et utilise ma langue. Il bascule ses hanches immédiatement. Je suis impressionnée de voir comment son corps réagit à mes caresses.

_Tu me fais perdre la tête, Al.

Je sens ses jambes se raidirent. Ma main monte et descend sur la partie qui n'est pas dans ma bouche.

_Je... vais jouir... là... maintenant.

J'accélère les va et vient sur son sexe, son corps se tend puis se relaxe. Je l'embrasse sur le torse et sur le front avant de m'allonger à côté de lui. Il ne parle pas. Je ne sais pas s'il a aimé alors je lui demande doucement :

_Comment c'était ?

_Waouh.

Il utilise les mêmes mots que moi l'autre fois. Il se tourne vers moi et me serre contre lui.

_C'était la meilleure pipe de toute ma vie !, s'exclame t-il en rigolant.

Je lui frappe le torse et ris avec lui pour essayer de me rassurer. Apparemment il a aimé.

_Pour ton premier essai, c'était super mon ange.

_Mon ange ?, je répète -surprise.

_Ouais. J'avais envie de changer pour une fois.

_D'accord mon cœur, rigolai-je.

Il est environ 22 heures alors Théo allume sa télé et on regarde des films. Il est assis et je me place entre ses jambes en reposant mon dos contre son torse. Vers minuit et demi, il éteint sa télé. En voyant son maillot traîner à terre j'ai une envie subite de dormir avec lui plutôt qu'avec ma chemise.

_Théo ?

_Ouais, bébé.

_Je peux... Prendre ton T-shirt pour dormir ?

Il me regarde puis tourne la tête vers son T-shirt.

_Euh... Oui, vas-y. T'as pas besoin de me demander.

Je souris et saute du lit pour ramasser son T-shirt. Je déboutonne ma chemise, ce que Théo ne manque pas de regarder. Je lui souris coquinement avant de me retourner et de désagrafer mon soutien-gorge puis d'enfiler son maillot. J'inhale son odeur et remonte dans le lit. On décide de se coucher et, avant que Théo éteigne la lumière, il m'embrasse sur le front et me murmure :

_Bonne nuit, bébé.

_Bonne nuit.

Je m'endors sur le côté avec sa main sur ma hanche et son torse contre mon dos.

****

En me réveillant, nos jambes sont emmêlées et sa tête est sur ma poitrine. Je lui caresse doucement les cheveux. Il est adorable quand il dort, enfin il est toujours adorable mais là il l'est plus que d'habitude. Il ressemble à un petit garçon. Lorsqu'il ouvre les yeux, je lui souris.

_Salut, toi.

_Salut, répond t-il avec une petite voix rauque.

_Bien dormi ?

_Super et toi ?

_Super.

Il se place au-dessus de moi et place ses hanches contre mon bas-ventre. Je sens son érection matinale ce qui éveille mes hormones instantanément.

_T'es du matin, toi, je rigole.

_Moi ? Toujours.

Il roule des hanches pour renforcer son propos. Je passe mes mains dans son dos afin de le rapprocher plus de moi. Subitement, il s'écarte et en deux secondes il est contre la porte. Je ne comprends pas ce qui lui prend alors je me lève vers lui mais il tend la main pour m'arrêter.

_Non ! Ne refais plus jamais ça !

_Quoi ? J'ai fait quelques choses de mal ?

_Oui ! Enfin non... Ne me touche plus jamais le dos.

_Pourquoi...

Il s'approche à grands pas vers moi. On dirait qu'il est dans une sorte de transe, ça me fait peur.

_Dis-le, m'ordonne t-il.

_Je ne te toucherai plus le dos.

_Jamais.

Il se ressaisit, recule et sort de la pièce en claquant la porte. Je reste un moment dans sa chambre à repenser à son comportement d'il y a un instant. Qu'est-ce que j'ai fait ? Je l'ai blessé ? Non, je ne pense pas. Mais alors c'est quoi le problème ? Je descends le retrouver. Quand je le vois, il est assis sur son canapé, ses mains recouvrent son visage.

_Théo...

Il relève la tête et me regarde un moment. Je poursuis :

_Est-ce que ça va ? Est-ce que je t'ai fait mal ?

_Non, Alison. Ce n'est pas ça. Je déteste qu'on me touche le dos c'est tout.

_Mais pourquoi est-ce que...

Soudain, tout devient logique dans ma tête.

_Ce sont tes cicatrices, pas vrai ? C'est pour ça que tu ne veux pas que je te touche ? Qui t'a fait ça ?

Il prend une grande inspiration et détourne son regard du mien.

_Je crois qu'il vaudrait mieux que tu y ailles...

_Non, Théo. Réponds-moi. Je suis ta copine tu peux me parler.

_Pas de ça. Laisse tomber, s'il-te-plaît.

_Pourquoi ?

Il se lève d'un bond mais reste où il est.

_Rien, Alison. Putain je ne veux pas et ne peux pas t'en parler ok ! Va t-en, s'il-te-plaît.

_D'accord, je ne te demande pas de me le dire mais ne me demande pas de partir. Je ne l'encaisserai pas.

_Dégage.

Mes larmes menacent de couler mais je me mors l'intérieur de la joue pour ne pas que ça arrive. Je prends mon sac et me dirige vers la porte. Je ne sais pas comment je vais rentrer ni comment je vais expliquer à mon père qu'est ce que je fais en T-shirt dans les rues mais pour l'instant le seul truc qui m'importe c'est de partir le plus loin possible de ce garçon. 

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