Je sais exactement comment je m'y prendrai.

Une revanche sur ton semi sourire éclairé par mes cauchemars, L.

Une ironie du sort de plus dans ma vie - mais qui ne desire pas une belle mort ?

Je saisirai la lame.

Droit·e.

Fier·e ?

Non.

Il n'y a aucune fierté à avoir dans un suicide, après tout.

Seulement du vide.

Ce geste mécanique.

Et l'artère qui se brise.

Le sang rouge vermeil, partout, sur les draps, ennivrant, magistral.

Mais avant ça, je me rappellerai de cette phrase.

"Ton frère préfère avoir un sœur vivante qu'une sœur présente pour son anniversaire."

  Encore une fois, les larmes couleront.

Et la lame chutera.

  Dans ces draps immaculés qui ne sont même pas les miens.

  Dans ces draps immaculés qui ne connaissent ni le sang ni la douleur qui ronge ce qui reste de mon cœur.

Parce que visiblement, il est encore là.

À battre, sans que je n'ai rien demandé.

À battre, avec la force de tes peurs.

Je suis quand même un·e putain de sentimental·e, nan, frangin ?

  Je t'aime.

J'ai honte.

  Mais je t'aime.

Sans mérite.

  J'aimerais tellement que tu ne voies rien de tout ça.

  Te protéger de ma part de noirceur qui envahit tout ce que je touche.

  Mais je t'aime !

  Alors je ne peux pas.

Même mourir.

  Mais mille pardons, mon Petit frère.

  C'est pas encore aujourd'hui que je vais vivre.

  C'est pas encore aujourd'hui que je trouverai la foi en ton sourire, mais je m'abreuverai de tes larmes pour me relever s'il faut cela pour que tu sois heureux.

  Gnangnan et insupportable ?

Je vous aurai prévenu...