Je n'ai personne à qui parler.
Personne à qui me confesser.
Rien dans lequel je trouve répit.
Certains me dévisagent, me jugent. D'autres m'ignorent, ou ne remarquent rien.
Mes professeurs deviennent satisfaits de mon silence, ne creusent pas plus loin.
Mais la réalité est là.
Mon meilleur ami ignore tout. Je n'ose lui en parler, je ne veux pas voir sa réaction, non, j'ai trop peur de la voir. J'ai trop peur de le voir indifférent, j'ai trop peur de le voir s'écrouler, j'ai trop peur de me voir m'écrouler avec lui.
Je ne peux pas le lui dire.
Quand j'essaie, les mots se bloquent, ne veulent franchir ma gorge. Alors je le contente d'un "bonne nuit" étranglé, et puis tout s'arrête là. Sauf la douleur.
Elle, elle perdure, je ne peux m'en débarrasser.
Rien n'y arrive.
Mes larmes ne font qu'empirer. La lune brille du fort... Mais cet havre, je ne peux plus l'atteindre. L'imaginaire s'est détruit, mon enfance envolée.
" Nous allons nous séparer."
Tout allait si bien, avant... J'avais un rêve, je savais répondre à toutes ces questions futiles, comme " un mot pour te décrire ?".
Maintenant, je ne suis qu'une ombre brisée.
Car le songe s'envole quand le jour noir arrive.
Tout ce que je dis est de moi. Mes insomnies me préoccupent trop pour que j'ai le temps de lire, de me consacrer à ma passion.
J'ai perdu le goût de la lecture, de l'écriture, de l'espoir.
Je n'ai plus qu'une sombre poésie en tête, qu'un sombre cauchemar qui recommence à chacun de mes réveil.
Je n'ai plus que ses mots, qui me déchirent, qui gagnent le terrain sur moi.
Même mon amour des livres s'est envolé, même la magie de l'écriture ne me prive plus de mes cauchemars.
La musique se fait insistante, mes larmes se déchaînent.
Même elle ne me fait que sangloter davantage.
Même elle me coupe du voyage mélodieux de ses rythmes.
Ma seule bouée, mon unique sauveuse, c'est ma flûte. Elle me guide, elle m'entraîne dans ses valises endiablées, elle me fais pleurer, rire, rager.
Grâce à elle, je redeviens vivante le temps d'un instant, d'un concerto.
Le temps d'une note, d'un sourire, elle me tire de cette vie.
Et la réalité revient, plus accablante, plus déchirante que jamais.
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