Vɪᴄᴛᴏʀ
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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- Ʋιcтσr
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Dans la cohue qui se crée autour de l'explosion récente, au creux des cris qui se soulèvent et des appels portants des héros tout près des hangars, Katsuki court presque pour sa vie, le téléphone dans la main et les jambes lancées à toute vitesse.
Le souffle court, le corps déjà transpirant et le cœur prêt à rendre l'âme, brutalisé par trop de sensations fortes, il slalome le long des rues adjacentes, se sentant poursuivi par une foule d'inconnus.
Bientôt, de nombreux héros viendront à la rescousse de la population paniquée, et si l'un d'entre eux le repère parmi les coureurs, il sera bon pour un allé sans retour dans une salle d'interrogatoire.
Alors, même si l'air brûle dans ses bronches sifflantes, et si ses genoux grincent à chaque nouvel élan, il continue de frapper le sol sous ses semelles en longeant les parois, s'espérant discret dans l'agitation bruyante.
Ses collègues pourraient surgir de nul part, d'en haut, d'en bas ou de derrière lui, et ses yeux vrillent dans toutes les directions pour ne rien louper autour de lui.
Ses foulées le rapprochent progressivement de sa voiture, mais les habitants affolés qui s'agglutinent en rangées lui bloquent le passage, l'obligeant souvent à ralentir pour contourner les silhouette entassées.
Son cœur cogne contre ses tempes et au bout de ses doigts, contractés sur les tranches de son portable qu'il s'efforce de ne pas perdre en route, et il fournit un dernier effort d'accélération en voyant apparaitre sa voiture.
Fouillant dans ses poches sans s'arrêter de courir, il parvient à déverrouiller le véhicule avant de se jeter dedans, plantant la clé dans le démarreur sans respirer, puis panique à nouveau en réalisant que des dizaines d'automobiliste bloquent déjà la circulation.
Il sait que certains de ses collègues ne tarderont pas à venir fluidifier les déplacements en intervenant auprès des conducteurs, et s'il se fait repérer, il pourra dire adieu à son enquête.
Sur la route, des klaxons résonnent de tous les côtés, comme quelques cris d'anxiété et des appels au secours auxquels il ne peut pas répondre, bien trop occupé à ne pas se faire attraper lui même dans son aventure illégale.
Coute que coute, il doit se tirer d'ici avant que la situation ne soit prise en main, quitte à rajouter des infractions à son tableau clandestin déjà bien chargé, quitte à percuter un ou deux pare chocs, et à rouler sur des chemins improvisés.
D'abord en marche arrière, il s'échappe de son stationnement, cogne le véhicule derrière lui sans état d'âme, avant de grimper sur le trottoir pour couper à travers les terrains qui bordent les immeubles du coin.
Les pneus dans l'herbe, slalomant entre les pots de fleurs et les arbres plantés là, il presse l'accélérateur pour faire fuir les piétons qui fourmillent d'affolement sur son passage, les yeux rivés droit devant lui et les mains crispés sur son volant.
Puis, en atteignant une nouvelle route, il cogne le châssis de sa voiture contre le dénivellement en béton, fait grincer ses freins tout en braquant ses roues à leur maximum, avant de se jeter sur l'avenue principale qui contourne le centre commercial.
Ici, les perturbations s'amenuisent, mais l'état de ses essieux et de son pare choc ne passent pas tout à fait inaperçu au milieu des passants, qui arquent un sourcil sur son passage rocambolesque.
Sans perdre sa vitesse, il s'empresse alors de s'éloigner encore, puis de gagner des ruelles moins fréquentées alors que, dans un immense bruit bien strident, son pot d'échappement se détache pour se trainer contre le goudron.
Il ne lui manquait plus que ça pour être encore moins discret, le cri du métal qui frotte le macadam résonnant dans tous les espaces qu'il investis.
Enfin, quand son immeuble apparait presque par miracle, il prend la peine d'aller se garer derrière les conteneurs à poubelles, histoire de cacher un peu la carcasse de sa bagnole, avant d'en sortir comme une fusée.
Le pas pressé, engouffrant son portable et ses clés dans sa poche pour libérer ses mains, il charge la porte principale et entre comme un boulet de canon dans le hall de sa résidence, grimpant ensuite les escaliers quatre à quatre jusqu'à son appartement.
La gorge en feu et le cœur dans le ventre, il claque la porte derrière lui, s'avance de deux pas plus lourds que le monde, avant de s'appuyer vulgairement contre un mur, le crâne cognant la paroi et les bras dans le vide.
_ Putain de merde. souffle t-il pour lui-même en se laissant glisser.
Jusqu'à s'assoir complètement à terre, il laisse ses genoux se replier à leur rythme, complètement lessivé et l'angoisse pulsant dans sa poitrine, si fort qu'il n'entend plus qu'elle.
Quand il s'avachit enfin, il tente de reprendre son souffle, une main contre ses côtes pour stabiliser ses inspirations, alors qu'il ferme les yeux dans l'espoir de faciliter la manœuvre.
Sa bouche plus sèche que jamais, il frotte sa langue contre son palais, les constatant aussi rugueux l'un que l'autre après sa course effrénée, et ce shoot d'adrénaline dont il se souviendra longtemps.
S'il ne calme pas son rythme cardiaque, il ne va pas tarder à crever.
Malgré tout, le calme soudain que son immeuble lui offre lui permet doucement de reprendre ses esprits, les pensées désormais dans le silence et la cervelle de nouveau capable de réfléchir à peu près librement.
Le front couvert de sueur, et ses vêtements tâchés d'un peu de poussière de béton, il passe ses deux mains moites dans ses cheveux, poussant sa casquette jusqu'à la faire tomber, et la laissant livrée à son sort sur le sol du salon.
Ses ongles massent la peau brûlante de son cuir chevelu en quête d'un peu d'apaisement éphémère, alors qu'il soupire de toute son âme une dernière fois.
_ Va t'faire foutre Zed ! crie t-il dans le vide, conscient que l'appel continue sur son téléphone.
Dans sa poche, jaillissant du micro de l'appareil, un rire franc et sonore vibre contre sa jambe, alors que OneBrain se bidonne ouvertement pour la connerie qu'il vient de faire.
Rageur, Katsuki saisit le portable pour le plaquer brutalement à son oreille, le visage tordu de colère et les yeux remplis de rancœur.
_ Pourquoi t'as fait ça putain ?! J'aurai pu-
_ Tu disais hier que tu avais besoin de bouger. Tu demandes de l'exercice, je t'en donne, non?
_ C'est complètement con comme excuse ! Tu- Sans déconner j'y crois pas ! s'énerve t-il complètement avant de raccrocher furieusement.
Coupant la communication de force, il se redresse ensuite sur ses jambes, ignorant déjà les tentatives de rappel de Zed.
Malgré les vibrations répétées, il se contente de ne pas y répondre, rejoint sa chambre pour se poser une minute, et branche son téléphone à son chargeur pour soulager la batterie faible.
Puis, désactivant le vibreur pour avoir la paix, il contourne la notification d'appel entrant qui se répète en boucle en haut de son écran, concentrant plutôt son attention sur sa galerie.
Retrouvant les deux photos qu'il a capturé dans le hangar avant sa destruction, il s'empresse ensuite de recopier les données dans son application GPS, cherchant à identifier la localisation qui y correspond.
Le téléphone cherche un petit instant, mouline une seconde ou deux, avant de lui afficher le résultat précis; les vieilles usines de l'ancienne zone industrielle de Musutafu.
Presque en périphérie de la ville, à la limite de la commune voisine, cette vaste étendue goudronnée hébergeait autrefois les entrepôts de différents fabriquant de costumes et matériel de soutien pour héros.
Trois petites entreprises, côtes à côtes mais qui ne se faisaient pas vraiment concurrence pour autant, se partageaient le travail que représente l'assistance héroïque, chargées d'imaginer des tenues à toute épreuves et des équipements adaptés.
Autour d'elles, des enseignes proliféraient pour profiter du business, des créateurs vendant leur services pour designer les costumes, customiser les gadgets, et faire de chaque héros un être parfaitement unique.
Un véritable petit écosystème.
Jusqu'à l'arrivée de Mei Hastume, à l'autre bout de la ville, et son usine au rendement extraordinaire.
Plus rapide, plus créative, et plus ouverte aux nouvelles technologies, en plus de proposer elle même des décorations sur mesure, elle a rapidement raflé tout le marché, conquit toute la clientèle, et ruiné ses concurrents.
Les trois entrepôts de l'ancienne zone industrielle ont mis la clé sous la porte les unes après les autres, suivies de près par les commerçant qui existaient à leurs dépends, jusqu'à tout faire couler.
Là bas, il ne reste désormais plus que des bâtiments désaffectés, officiellement à l'abandon et dont plus personne ne parle.
Sans trop connaitre la situation actuelle des lieux, Katsuki sait qu'une poignée de dealers y font leurs petites entreprises, comme tout autant de prostituées et de trafiquants d'armes.
Le bourrier de dessous le tapis, tout ce que la société pousse gentiment du bout du pied pour ne surtout pas le voir s'entasse ici, entre ces vieux bâtiments oubliés, à l'abri des regards.
Et, si Katsuki ne connait pas vraiment les usines, il sait parfaitement comment s'y rendre malgré tout, et ça tombe bien.
S'il peut chopper le prochain bus, et terminer le trajet à pied, il devrait pouvoir y être d'ici une trentaine de minutes, et sans avoir besoin de son GPS pour se repérer, il peut même s'y rendre sans son téléphone.
Pour une fois, Zed n'aura aucun oeil sur sa localisation, et si quelque chose l'attend là bas, il crée sa propre chance de l'avoir par surprise sur ce coup là.
Alors, laissant son portable branché, posé sur le lit, il se fait discret en quittant la chambre, marchant presque sur la pointe des pieds le long du couloir, et regagne le salon sans faire de bruit.
Il s'échappe de son appartement sans faire grincer les gonds de la porte, qu'il referme aussi lentement qu'il est possible de le faire, avant de descendre les escaliers à pas de loup.
OneBrain ne doit surtout pas l'entendre partir s'il veut se donner une longueur d'avance, et ainsi espérer reprendre les rennes de la situation.
Dehors, la folie encore présente aux alentours de l'agence centrale occupe suffisamment les héros pour qu'il puisse se déplacer incognito dans les rues opposées, et rejoindre en toute discrétion l'arrêt de bus le plus proche.
Sans sa casquette, qu'il regrette d'avoir oubliée, il se sent toutefois légèrement nu, un peu trop à découvert, mais il peut se réjouir de ne voir que trois civils inconnus attendant à ses côtés.
Baissant simplement la tête pour ne pas montrer son visage, il patiente dans le silence absolu que le bus vienne gentiment le chercher, les mains dans les poches et le souffle exagérément contrôlé.
Un peu rauque, sa respiration résonne dans sa gorge, siffle sous sa poitrine, et s'étouffe contre son diaphragme comprimé par la pression qu'il s'inflige à lui-même, juste après sa course effrénée contre la justice.
Son visage brille encore de transpiration, sous le soleil de plus en plus haut et de plus en plus puissant, échauffant davantage ses joues déjà brûlantes, menaçant sa peau de laisser une empreinte rouge et douloureuse sur ses pommettes.
Et déjà, ses idées s'éparpillent en hypothèses et en suppositions, imaginant toutes sortes de découvertes qu'il pourrait faire une fois sur place, tout en tenant compte de la localisation soufflée.
Sur les plaines de l'ancienne zone industrielle, personne ne serait impacté par une explosion, tout du moins personne qui intéresse l'état.
La mort de trois dealers et d'une poignée de prostituées leur passerait bien au dessus de la tête en définitive, tout comme la destruction de ces locaux finalement plus gênants qu'autre chose.
D'ailleurs, la DGSN se désintéresse tellement de cet espace de bidon ville qu'ils en ont filé l'entière responsabilité à la police, qui se charge seule de garder un oeil sur l'activité dans les parages sans vraiment y intervenir pour autant.
De toute manière, à part dresser des amandes et relever des plaques d'immatriculation, les flics ne servent pas à grand chose sur le terrain, leur confier la surveillance de la vielle zone permet surtout aux hauts placés de s'en laver les mains.
Alors, peut-être que, sur place, un criminel lambda viendra à sa rencontre pour lui transmettre une information quelconque, ou bien trouvera t-il des indices volontairement dissimulés en zone abandonnée pour le guider vers la suite.
Si ça se trouve, OneBrain en personne viendra à sa rencontre, et la simple idée suffit à éveiller les frissons tout le long de son dos, crisper ses épaules, et perturber son rythme cardiaque.
Jamais le chemin ne lui a paru plus flou, pourtant, il le devine plus grisant que n'importe quelle destination, là, aux portes de l'inédit et à la lisière des réponses qu'il cherche depuis des semaines.
Quand le bus se présente contre le trottoir, il ne perd pas une seconde avant de se jeter dedans, la tête baissée mais la démarche déterminée, s'en allant s'installer sur une place isolée tout au fond du véhicule.
Tournant son regard à travers la vitre, il parcourt de décor des yeux, suit l'évolution de son environnement au fil des kilomètres, les doigts sauvagement refermés sur le tissu de son jean.
Ses phalanges en tremblent d'autant d'appréhension que d'impatience, comme ses genoux, et ses talons qui tapent frénétiquement le sol synthétique à mesure que l'asphalte défile sous le châssis.
Il y est presque !
Son voyage se termine un peu après le commissariat, au dernier arrêt avant que le bus ne reparte dans l'autre sens, et il descend de l'habitacle en se permettant enfin de lever les yeux.
Autour des locaux de la police, une faible agitation parcourt les petites rues toujours peu fréquentées, là où les flics eux même se déplacent peu finalement.
Quelques habitations se pavanent sur les bords de route, vides pour la plupart, à cette heure ou tout le monde est déjà parti travailler ou rejoindre les bancs de l'école.
Ici, il ne risque plus grand chose, et à mesure qu'il s'enfonce vers la périphérie de la ville, la population se fait de plus en plus rare, de moins en moins fréquentable surtout.
Mais, dans sa tenue de civil, et s'il ne fait pas trop de vague, il garde une chance de ne pas se faire reconnaitre par les maitres des lieux, priant pour que son visage n'interpelle personne sur son passage.
Le décor de plus en plus bétonné prend graduellement des airs de cité, les tags sur les murs se révèlent vulgaires ou insultants, des piles de canettes et de mégots recouvrent le sol crado, le tout dans un parfum de clope froide et d'huile de friture usagée.
Officiellement, personne ne vit ici, tout du moins, aucune adresse n'y est recensée, mais il suffit d'observer les lieux pour comprendre qu'un paquet de gens survivent dans ce coin.
Les reclus, les inutiles, les parasites et les incapables se font des nids de fortune entre les vieilles bâtisses grises, vivant sûrement les uns sur les autres dans des pièces même pas prévues à cet effet.
Nul doute que quelques enfants y naissent, et leur destin tout tracé ne leur permettra jamais de découvrir autre chose que le ciment et le trafic, condamnés à devenir des hors la loi parce que c'est tout ce qu'on leur offre.
De près, la misère lui parait finalement plus triste que dangereuse, une fatalité dont personne ne peut sortir une fois les deux pieds dedans, une véritable prison passive pour victimes que l'on transforme en coupables pour se décharger de toute responsabilité.
Ici et là, des adolescents en âge d'étudier fument leurs clopes, assis sur un trottoir défoncé, pendant que des gamins deux fois plus jeunes jouent comme ils peuvent sur le macadam brûlant.
Tous couverts de vêtements qui ont plus que servi, la peau noircie de crasse et les cheveux emmêlés, Katsuki s'étonne de les voir rire malgré tout, à se courir les uns derrière les autres en toute innocence.
En face, un pochtron décuve sur le bord de la route, la bouche entrouverte et le ventre creux, entouré d'enfants qui ne s'inquiètent même pas de sa demi mort, un peu comme s'il s'agissait de leur quotidien, finalement.
Des constructions artisanales trônent aussi sur le béton qui relie les bâtiments entre eux, un barbecue découpé dans une vieille bétonnière semble servir régulièrement, couvert de cendre et débordant de charbon gris.
Un immense fil à linge, tendu d'un bout à l'autre de la zone, accueille des dizaines de fringues abimées, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, alors qu'un ancien réservoir, servant visiblement à récolter la pluie, s'assèche au contact de l'été.
_ Tu cherches quoi ici ? résonne subitement une voix féminine derrière lui.
Se retournant vivement, Katsuki tombe rapidement sur une jeune femme, a qui il ne donne pas plus de seize ans, les cheveux bruns attachés dans une tresse en bataille et le regard plus bleu que n'importe quel ciel dégagé.
Mâchant un chewing-gum, elle s'avance au plus près de lui, ses mains de gamine dans les poches de son short en tissu un peu trop large, surplombé par un t-shirt mal taillé et tâché de cambouis.
Sa peau bronzée, témoin d'une exposition au soleil quasi permanente, fait ressortir les entailles sur son visage, quelques marques de blessures sûrement jamais désinfectées, et gagnées à l'occasion d'un règlement de compte.
_ Quelqu'un. tranche t-il sans s'intimider. On m'a donné rendez vous ici.
Lentement, la demoiselle le dévisage, puis le scrute de haut en bas, analysant toute sa personne avant de soupirer de lassitude, la bouche arquée de dédain et les yeux brillants de suffisance.
_ Ouais. Si c'est pour une des filles, elles donnent toujours leurs rendez vous dans le local D. C'est pas souvent qu'elles ont des clients en plein jour.
Papillonnant des cils, Katsuki met plus d'une minute à comprendre l'information, réalisant que cette gamine le prend pour un amateur de prostituées.
_ Non, je- c'est pas-
_ Tout le monde s'en fout ici, tu fais c'que tu veux de ta bite. dit-elle avant de faire volte face. Du moment que tu te barres pas sans payer.
Puis, alors qu'elle s'éloigne, laissant un Katsuki complètement pantois derrière elle, il sursaute sur ses pieds avant qu'elle ne disparaisse complètement.
_ Mais c'est où ? Le local D ?
_ A gauche après les poubelles. crie t-elle en levant un bras dans le vide.
Puisque c'est la seule information dont il dispose, autant s'en servir, et espérer que ça mènera à quelque chose.
Alors, sous le regard des gamins et des ado du coin, qui le prennent désormais tous pour un chien venu se payer une pute, il se racle la gorge de malaise avant de s'en aller vers les fameuses poubelles de la cité improvisée.
Sous le soleil de plomb, l'odeur des déchets jamais évacués embaume l'air d'un parfum parfaitement désagréable, à la limite du supportable, et qui soulève brusquement son estomac quand il passe à côté.
Sans s'y attarder, il cherche directement sur sa gauche l'ombre du fameux local D, et identifie une petite entrée découpée directement dans le béton, menant à une pièce sombre, sans fenêtre et dans éclairage.
Juste illuminé par le soleil qui perce l'ouverture, le petit bâtiment se présente comme une sorte de hangar, les murs tapissés d'étagères branlantes qui supportent difficilement tout un tas de bazar.
Des papiers, des cadres, sans doute des archives des usines même et, scotché au dessus d'un vieux bureau décharné, un plan de la ville lui fait de l'oeil, unique élément à peu près neuf dans cet immense tas de bric-à-brac.
S'approchant silencieusement jusqu'à appuyer son bassin sur le plateau, Katsuki fronce les sourcils en analysant l'image, piquée de plusieurs punaises colorées, juste avant d'ouvrir de grands yeux interloqués.
Il ne s'est pas trompé de local.
Penché sur la carte, les yeux parcourant les indications, il sent son souffle s'alourdir à mesure qu'il amasse les informations qu'elle lui fournit, conscient que Zed la lui a forcément laissé en évidence pour être sûr qu'il la trouvera.
Soudain, son dos se braque quand un bruissement résonne hors de son champ de vision, semblable au frottement d'une semelle sur le béton, et une douleur vive saisit sa cuisse avant qu'il n'ait le temps de se retourner.
Baissant la tête, alors qu'un vertige lui attrape déjà le front, il grimace à la vue d'une pauvre fléchette plantée dans sa jambe, certainement chargée d'anesthésiant, et dont la piqure remonte douloureusement jusqu'à son bassin.
Grimaçant, il tente de se battre contre le poids subit de ses paupières, mais le malaise fait tanguer ses genoux alors qu'il essaie de se retourner, tombant malgré ses efforts directement sur le sol.
Le visage crispé, son corps se paralyse graduellement de seconde en seconde et, avant qu'il ne ferme irrémédiablement les yeux, seule l'ombre d'une silhouette dans il ne distingue pas les traits s'approche franchement de lui.
Dans le flou, la voix de l'inconnu perce le brouillard qui l'absorbe, flottant dans l'air en même temps que Katsuki sombre complètement.
_ Hey.
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Bonjour bonjour !
J'aime ce chapitre, il donne bien le ton pour ce qui va suivre 😌
En supposant que je ne déborde pas de mes estimations, alors nous sommes très exactement à la moitié de l'histoire (hypothétiquement bien sûr, on est jamais sur de rien ici 😅)
Aussi, vous vous en doutez, je n'ai pas passé une heure et demi à me farcir une carte juste pour le fun, elle peut vous être utile 😉
En attendant la suite, plein de bisous 😘😘
Prenez soin de vous ❤
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