Uɴɪғᴏʀᴍ
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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- Uηιfσrм
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_ Entre ... les mailles du filet ? répète Katsuki pour s'assurer d'avoir bien compris.
Parce que, même en analysant, il ne trouve pas de signification claire à ses mots, cherchant en vain une manière d'expliquer ses propos de manière plus concrète.
S'il combine ses déclarations précédentes, aucune piste ne lui parait plus évidente qu'une autre, tout ce qu'il dit semble pourtant mener à une conclusion, qu'il ne trouve absolument pas cependant.
Ceci dit, il se souvient tout à coup de Toga Himiko, la folle hystérique du cœur de l'alliance, dont l'alter au fonctionnement terrifiant lui permet de voler les apparences de ses victimes, et Katsuki sait que cette capacité l'a précipité du mauvais côté de la ligne.
Accusée d'être un monstre par toute sa communauté, elle n'a finalement fait que suivre le trajet que le monde lui traçait en son nom, obéissant à l'image qu'on voulait à tout prix lui donner.
Et peut-être que ...
_ Comme Toga ? tente t-il alors sans certitude.
_ J'aime bien ta déduction, ricane Zed après une seconde de silence, mais je n'ai rien à voir avec elle.
_ Rien à voir, m'enfin t'es quand même au moins aussi timbré qu'elle.
Avant même de fêter ses dix huit ans, la jeune femme faisait de son nom une menace permanente, déjà capable de s'infiltrer dans tous les recoins sous ses apparences enfantines.
Sans états d'âmes, si aucune culpabilité, elle volait le sang de ses malheureuse victimes, et se prêtait parfaitement au jeu de l'imitation pour usurper des identités pendant des jours.
C'est ainsi qu'elle répand le crime autour d'elle, et il suffit d'entendre parler d'elle une seule fois pour que la paranoïa s'empare du pays pendant des semaines, la population persuadée qu'elle se cache parmi eux.
_ Himiko n'est pas timbrée. défend Zed, un sourire dans la voix. C'est vrai qu'elle est un peu ... déconcertante. Mais elle a juste besoin d'attention.
_ Un peu déconcertante ?! Tu t'fous d'moi ?
_ Non pas du tout. Il suffit de savoir lui parler.
_ Tu la connais personnellement ? interroge Katsuki avant de se rallonger.
Pas tout à fait détendu, le dos crispé par les dernières informations, il tente néanmoins de contrôler les contractions de ses muscles, s'efforçant de ne pas devenir fou tout de suite alors que l'attente est loin d'être terminée.
Surveillés en permanence, les alentours de l'agence centrale ne lui seront pas accessibles sans une discrétion à toute épreuve, et se balader en pleine nuit avec une lampe torche à la main ne risque pas de l'avantager.
S'il se fait prendre sur place, pour sûr qu'il fera immédiatement l'objet d'encore plus de suspicions, et sa seule option reste alors de patienter jusqu'au levé du jour pour évoluer plus prudemment, quitte à se charger de stress et d'angoisse jusqu'ici.
Le tout en espérant que OneBrain ne fera pas tout sauter avant qu'il ne puisse agir.
S'il n'avait pas été mis à pied, il pourrait transmettre ces nouveaux éléments et engager de plus grandes dispositions afin de venir à bout de cette affaire, mais sa position actuelle le prive de toute manœuvre collaborative.
Et puisqu'Ochaco, la seule qui semble suivre ses motivations, n'a plus accès non plus à l'enquête, il ne peut obtenir aucun outils ni soutien de la part des agences.
Sans doute était-ce en partie le plan de Zed du reste, diviser les informations et empêcher la transmission pour se donner toujours plus de supériorité.
Et ça marche...
_ Oui, je la connais. Enfin, on s'est vu quelques fois.
_ Vous avez bossé ensemble ?
_ Non. Je t'ai dit que je ne travaillais pas avec eux. corrige Zed sur un ton railleur. On s'est fréquenté c'est tout.
Surpris, curieux, et peut-être piqué par un infime sentiment de déni, Katsuki fronce les sourcils dans le noir, plissant le regard sur l'obscurité dans laquelle il ne distingue pas grand chose.
Dans son lit, il gigote machinalement, mimant l'indifférence alors qu'un intérêt soudain bouillonne à son ventre, et constate la sècheresse dans sa bouche au moment d'avaler lentement sa salive.
_ Fréquenté ? C'est à dire .. ?
_ C'est à dire fréquenté, plaisante Zed sans se formaliser de sa surprise. On a eu une courte liaison disons, quelques nuits ici et là. C'est une femme surprenante tu sais.
Préférant encore ne pas s'imaginer à quoi ressemble Toga quand elle se déshabille pour un homme, encore moins quel genre d'obscénités peuvent sortir de sa bouche quand elle se laisse aller, Katsuki grimace pour lui même en papillonnant des cils.
Si jolie soit-elle pour la gente qu'elle intéresse, quand elle pavane la longue chevelure blonde qui semble faire sa fierté, elle n'en reste pas moins mentalement dérangée.
Il suffit d'apercevoir les lueurs de folie dans ses iris vénitiens pour s'en rendre compte.
_ Je te pensais attiré par les hommes, du coup. essaie Katsuki pour détourner la conversation coute que coute.
_ Oh mais je te rassure, Tomura est un homme intéressant aussi. Bien qu'un peu passif à mon gout.
Finalement, il n'avait pas envie de savoir ça non plus.
_ Tu t'es tapé toute l'alliance comme ça ? se vexe un peu Katsuki.
_ Il faut bien se procurer les informations d'une manière ou d'une autre. S'il y a un trait commun entre les hommes et les femmes, c'est qu'ils se confient mieux sans leurs vêtements. Je ne fais que saisir les opportunités qui me sont données.
_ Arrête toi là j'veux pas savoir.
Décontenancé, peut-être même passablement dégouté, il se tortille sur ses draps avant de s'asseoir à nouveau, perturbé par la tournure de la discussion et désireux de passer à autre chose au plus vite.
Glissant jusqu'au bord du matelas, entrainant son téléphone dans son mouvement, il pose brusquement ses deux pieds sur le sol avant d'étirer ses bras au dessus de sa tête.
Puis, débranchant enfin le câble de l'appareil, il se redresse complètement sur ses jambes, éclairant son chemin à l'aide de l'écran de son portable, jusqu'à atteindre l'interrupteur de la pièce.
Partiellement défroqué, vêtu d'un jogging mais les pieds et le torse nus, il passe sa main libre dans sa tignasse mal arrangée avant de rejoindre le couloir.
Marchant pâteusement à travers l'espace, il profite du silence qui brouille encore la ligne, toujours plus agréable que les coucheries de Onebrain, dont il préfère accessoirement ne rien savoir.
L'écho de ses talons résonnant contre le sol tiède, il se traine jusque dans le salon, y allume la lumière, puis cherche du regard une activité quelconque pour se changer un peu les idées.
A force de ne pas sortir de sa chambre, ses muscles s'atrophient et deviennent bien trop mous à son goût, il doit bouger s'il ne veut pas se transformer en gélatine.
Alors, histoire de respirer un autre air que le confinement de son appartement, il entreprend d'enfiler une paire de chaussures, sans prendre pour autant la peine de couvrir son buste, de toute façon il fait nuit, et quitte son domicile.
Puis, désactivant le haut parleur de son téléphone, il plaque le combiné contre son oreille tout en verrouillant la porte derrière lui, prêt à partir faire un tour.
_ Qu'est-ce que tu fais ? resurgit la voix de Zed dans son tympan.
_ Je sors, chuchote t-il pour ne pas perturber le calme de l'espace commun. J'ai besoin de bouger.
_ En pleine nuit ?
_ Et alors ? Tu comptes venir me kidnapper ?
_ C'est tentant. roucoule OneBrain sur un ton amusé.
Roulant des yeux, de plus en plus habitué à ses petites avances pas dissimulées pour un sou, il ne prend même pas la peine de rétorquer quoi que ce soit, s'engageant le long des escaliers pour quitter son étage.
Le grésillement dans l'oreille, les abdos complètement à découvert et les épaules à la vue du monde entier, il profite de la solitude nocturne pour se balader ainsi sans aucune honte.
En bas de son ventre, traçant une droite presque parfaite jusqu'à son nombril, une fine ligne de poils à peine visibles se révèle un peu plus franchement à la lumière du couloir du bâtiment, unique témoin de son escapade improvisée.
Puis, quand il pousse enfin la porte principale et atterrit à l'extérieur de l'immeuble, sur le macadam tiède du parking, il inspire profondément cet air nouveau, bien que chargé de chaleur estivale et d'un brin d'humidité.
Au dessus de lui, la lune muette surplombe toute la scène, entourée de son escorte d'étoiles dociles pour parsemer l'obscurité de quelques touches de lumières pâle.
Les voitures garées, sages et immobiles entre les lignes blanches, constituent l'unique décor de cet espace sobre et goudronné, et Katsuki traverse l'ensemble pour s'échapper vers d'autres contrées.
Sur le bord de la route déserte, alors que plus personne ne se promène de nuit depuis les derniers incidents, il s'arrange néanmoins pour éviter les zones trop évidentes, bien conscient qu'un paquet de patrouille doivent tourner dans les parages.
Quand bien même il ne fait rien d'illégal en cet instant -si ce n'est discuter avec Zed, mais personne n'a besoin de le savoir-, il se passerait de devoir justifier sa sortie en pleine nuit, à moitié à poil et les cheveux comme une brosse à chiotte.
Privilégiant les chemins moins populaires, faisant résonner ses pas sur des chemins de gravier et de calcaire, il marche en observant le ciel qui s'offre à lui seul, silencieux et apaisé, dépourvu de tout nuage intempestif.
C'est agréable.
Les monstres de la forêt et les fantômes de bord de route ne l'inquiètent pas une seconde, d'ailleurs, même enfant il n'avait déjà pas peur de ce genre de légendes urbaines, tout juste bonnes à faire flipper les gamines.
Evoluant sur la périphérie de son quartier, il s'éloigne des habitations et des routes formelles pour s'aventurer sur des chemins improvisés, coupant à travers les espaces vierges pour atteindre de nouveaux secteurs.
_ Tu vas où comme ça ? murmure doucement Zed comme s'il ne voulait pas le brusquer.
_ Tu surveilles ma position géographique ?
Moins fier que d'habitude, OneBrain ne lui répond rien, mais son silence suffit à transmettre l'évidence, et Katsuki aurait même pu s'en douter en réalité.
Bien sûr qu'il trace ses déplacements ..
_ Ouais .. reprend-il alors de lui-même. Quelle question. Je vais quelque part.
_ Quelque part ?
_ Tu peux pas comprendre. souffle t-il doucement en baissant la tête.
Le long d'un terrain vague, les jambes empêtrées dans les herbes hautes, il râle pour la forme quand les grandes fleurs sauvages lui chatouillent le ventre et le dos à son passage.
Poussant les brindilles ici et là pour ouvrir son propre chemin dans le noir, à peine guidé par la fluorescence de la lune au dessus de lui, il plisse les yeux pour ne pas se perdre bêtement.
Il n'est jamais passé par ici pour rejoindre cet endroit, et même s'il peut se vanter de son excellent sens de l'orientation, la nuit et la fatigue de ces derniers jours ne l'aident pas beaucoup dans sa quête.
Ses pas froissant la végétation, il accélère la cadence sans s'en rendre compte quand un minuscule élément de décor apparait furtivement, brillant sous les éclats d'étoiles.
Sa course l'emporte encore en avant et, en arrivant devant la haute clôture de sécurité, il range temporairement son portable dans sa poche pour l'escalader clandestinement.
Puis, atterrissant lourdement sur le sol en gazon artificiel, il se redresse lentement en levant le regard sur son environnement, calme et nostalgique.
Devant lui, une ribambelle de balançoires et de toboggans, qu'il ne voyait pas si petits dans ses souvenirs, s'étale sur plusieurs dizaines de mètres carrés, entourés de quelques bancs et d'affichages ludiques pour gamins.
Ce parc, il y a passé son enfance.
A une époque où il ne craignait pas pour son avenir, avant même qu'il ne devienne la teigne imbuvable que tout le quartier connaissait, il se souvient de longs moments de jeu et de bonheur partagés ici, sur l'herbe artificielle de ce petit coin magique à sa mémoire.
Sa gorge se remplie d'un nœud de mélancolie, un nœud coulant qui étrangle vicieusement sa respiration à mesure qu'il s'avance au cœur des lieux, comme son ventre qui se creuse de regrets du passé.
Un bourdonnement désagréable lui prend la poitrine, la sensation d'avoir perdu l'essentiel dans une quête obsolète, et sa mâchoire se serre pour mieux contenir la soudaine envie de pleurer qui chauffe ses paupières.
Entre deux portiques de balançoires, il s'installe à même le sol, s'allonge entre les brins de pelouse synthétique, le dos bien à plat et les yeux rivés sur le sommet du ciel.
Pendant quelques secondes, il s'autorise à prendre de longues et profondes inspirations, soulevant sa poitrine aussi haut que ses poumons le lui permettent, s'enveloppant lui même dans le décor et les souvenirs qu'il porte.
Son enfance.
Deku, aussi.
Inko les emmenait souvent ici, presque à chaque fois qu'elle accueillait Katsuki pour la journée.
Elle s'asseyait sur un des bancs alentours pour les surveiller de loin, alors qu'Izuku ne craignait rien du tout, bien gardé par la vigilance de Katsuki qui s'assurait que rien ne lui arrive.
Le long des toboggans, sur les descentes qui leur semblaient interminables à cet âge là, ils riaient plus fort qu'une troupe entière, à glisser à deux jusqu'en bas de la rampe, parfois même dans des configurations plutôt dangereuses.
A plat ventre ou à reculons, leurs jambes frottaient contre le plastique brûlant de la structure, l'électricité statique hérissait les petits poils sur leurs tibias, et ça les faisait rire, parce qu'il ne leur en fallait pas beaucoup pour s'amuser ensemble.
Soudain, le regard perdu dans le vague et les bras étendus de chaque côté de son corps, il se souvient que son téléphone communique toujours, et sa main droite s'empresse de récupérer l'appareil dans sa poche.
Le ramenant jusqu'à son oreille, mais restant silencieux malgré tout, il écoute simplement ce grésillement dans le silence de Zed.
Une poignée de minutes s'écoulent sans la moindre parole, juste bercé par ce bourdonnement et les chants discrets des animaux nocturnes, alors que Katsuki ravale toujours la mélancolie qui brasse son estomac.
Un jour, peut-être, il trouvera le courage de contacter Izuku.
Il lui demandera pardon.
_ Tout va bien Katsuki ? chuchote OneBrain pour ne pas briser le calme.
_ Oui. tremble t-il plus qu'il ne parle.
_ Tu viens souvent dans ce parc ?
_ Je n'y suis pas venu depuis des années, je suis content d'être là.
Fermant la bouche et mordillant sa langue, il tourne la tête contre les brins d'herbe artificielle pour distinguer davantage de détails autour de lui.
Les cordes des balançoires, qui frottaient contre leurs cuisses, la petite maison de bois qui borde une clôture, dans laquelle ils se cachaient parfois comme si personne ne pouvait les y trouver.
Inko devait bien rigoler, à les voir jouer les commando dans une cabane à peine fermée.
_ Ca a plutôt l'air de te rendre triste j'ai l'impression.
_ Elle était comment, ton enfance à toi ? s'égare Katsuki pour contourner la réponse.
Le silence retombe doucement, chargé d'une pudeur toute nouvelle qu'il ne lui connaissait pas jusqu'alors, et le souffle de Zed se fait un peu plus bruyant, suffisamment pour que Katsuki puisse compter ses inspirations dans le micro.
Comme s'il venait de tenter d'ouvrir la boite de pandore, il s'inquiète tout à coup de la portée de sa question, conscient du malaise qu'il vient d'instaurer avec ses mots, mais son instinct le pousse à ne rien dire de plus pour autant.
Sans insister ni revenir sur ses paroles, il se contente d'attendre.
La lune qui l'accompagne lui parait plus grosse vu d'ici, presque aussi grosse que dans ses yeux d'enfant, quand il croyait qu'elle le poursuivait en voiture.
Couché par terre, à moitié pas habillé dans un parc pour gamins, il soupire tous les vieux regrets qui remontent sa trachée, froissent sa gorge et font frémir sa mâchoire.
Ses souvenirs, il les a gâché tout seul, comme un grand, comme le reste de sa vie après ça.
_ Je garde .. finit par se ressaisir Zed au bout d'un moment, quelques bons souvenirs de mon enfance. Une poignée d'instants que j'affectionne beaucoup, les seuls que je ne voudrais pas oublier. J'essaie de conserver les belles choses, même si tout ce qu'il y a de négatif dans ma vie voudrait parfois tout aspirer et faire disparaitre ces moments là. J'essaie de ne pas les perdre.
_ J'avais un ami. s'élance brutalement Katsuki à sa suite, comme si sa confession libérait la sienne. Il était .. Tu sais, ces mecs un peu barges qui sont capables d'oublier de prendre soin d'eux pour aider des inconnus, alors même qu'ils font pas le poids contre une mouche ? Deku était comme ça.
_ Deku ..? répète Zed à voix basse, une pointe de confusion dans la gorge.
Fermant les yeux, Katsuki se mord l'intérieur des joues pour ne pas se laisser sombrer dans ses faiblesses, crispant davantage sa main contre le téléphone en guise d'ancrage à la réalité.
Le crâne contre le sol, le gazon synthétique piquant légèrement son dos nu, il avale difficilement la salive qui investit sa bouche pâteuse avant de chercher l'élan dans ses mots.
_ C'est Izuku son prénom. Et c'est bizarre parce que je l'ai pas vu depuis plus de dix ans, et même quand il était encore là, j'ai passé les trois quart de mon temps à vouloir m'en débarrasser. Mais maintenant j'crois qu'il me manque. Un peu.
OneBrain continue de ne rien dire, lui qui a l'habitude de toujours trouver les phrases justes au bons moments pour le réconforter, semble cette fois perdre sa capacité à lui répondre.
Il l'écoute simplement, sans émettre d'objection, sans réagir outre mesure, et Katsuki s'emballe dans ce sentiment de confort qu'il ressent à son égard.
_ S'il était encore avec moi en ce moment, je suis sûr qu'il voudrait m'aider. Et le pire, c'est qu'il serait bien capable d'y arriver ce con. Je suis pas fier de tout le mal que je lui ai fait, il mériterait que je lui présente au moins un million d'excuses. J'ai juste pas les couilles de le faire, parce que moi j'ai pas son courage.
Puis, marquant une pause alors que Zed ne dit toujours rien, il soupire dans le micro avant de frotter sa main libre sur son visage qu'il devine humide de regrets.
Les paupières rougies de tous ses remords, il presse ses doigts sur ses cils pour stopper la course du feu dans ses yeux, cherchant à se ressaisir.
_ J'ai vu sa mère l'autre jour. Je me suis excusé auprès d'elle. Alors que c'est à lui que j'aurai dû parler en priorité. Elle dit qu'il est passé à autre chose, mais je sais pas comment on peut juste balayer tout ce que je lui ai fait. A sa place, j'aurais passé ma vie à essayer de me venger.
Enfin, vidé de quelques déclarations et les paupières plus lourdes que tous les fardeaux du monde, il ferme les yeux pour faire disparaitre la lune, le corps douloureux de nostalgie et totalement épuisé.
Voyant des cercles imaginaires se tracer sur ses pupilles couvertes, il inspire une longue charge d'air avant d'affaisser ses épaules et de détendre sa nuque.
La fatigue l'attrape directement au front, le sol en dessous de lui semble se mettre à tanguer, à tourner, et le sommeil alourdit progressivement ses bras.
_ Merde .. se plaint-il entre ses dents.
_ Qu'est-ce qu'il se passe ?
_ Je m'endors, ricane t-il nerveusement. Mais c'est pas vraiment l'endroit ni le moment.
Pourtant, il est sûr que, s'il se lève et rentre chez lui, le sommeil se sera fait la malle sur le chemin du retour, et le confort de son lit ne lui servira à rien.
_ Vas y, murmure OneBrain sans se moquer. Je te réveillerai avant que le soleil se lève. Garde ton téléphone pas trop loin, que tu puisses m'entendre.
_ Et toi ? Tu vas pas dormir ?
_ T'en fais pas pour moi, j'aurai tout le temps de me reposer plus tard. Dors.
Alors, les yeux toujours fermés, il laisse son esprit s'évaporer entre les piaillements doux des animaux de la nuit, le grésillement du silence contre son oreille.
Bercé par ce qu'il entend sans le voir, il devine quelques tapotements sur un clavier à l'autre bout de la ligne, les mouvements de bras de Zed et le froissement de ses vêtements à chacun de ses gestes.
Le bruit discret et rassurant accompagnant son endormissement, il se fait envahir par ce confort, et le sentiment de sécurité qu'il éprouve au travers de ses échanges avec lui.
Il sait qu'il le réveillera comme promis, il lui fait confiance ..
Progressivement enveloppé dans un semi rêve, ses songes se remplissent de souvenirs presque effacés, comme le visage enfantin d'Izuku dans ce même parc, une vingtaine d'années plus tôt.
Les tâches de rousseurs couvrant ses joues et son nez, fuyant dans son dos et sur ses épaules, il le revoit courir dans un short de bain, un seau plein de sable à la main, et ce rire virevoltant sur son passage alors qu'il l'appelait par son surnom.
Katchan!
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Hey !
Un petit chapitre tout en mélancolie avant d'entamer de nouveaux éléments, j'ai beaucoup aimé l'écrire d'ailleurs.
J'espère évidemment qu'il vous plait, et j'ai déjà hâte de commencer le suivant !
Je rappelle pour celles et ceux qui ne sont pas abonné.e.s que la version longue de Après moi est fraichement sortie hier et vous attend sagement sur mon compte.
Je vous embrasse 😘
Prenez soin de vous ❤
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