Sɪᴇʀʀᴀ
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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- Sιєrrα
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En même temps que la chute du soleil, les lignes dorées de sa lumière envahissent progressivement les murs de la chambre, dansent aléatoirement près des angles du plafond, s'emmêlant parfois pour créer de nouveaux reflets à leurs courbes.
Dans le confort trop rassurant de son lit, Katsuki ne prête plus vraiment attention à ce qu'il passe à l'extérieur, de l'autre côté de sa fenêtre, quand bien même la vie se poursuit de toute évidence.
Son téléphone toujours posé sur son ventre, le regard sagement perdu dans le flou orangé qui berce la pièce, il n'entend plus que les variations légères de sa respiration et le grésillement doux qui persiste sur la ligne.
Ainsi depuis quelques minutes, après une conversation pourtant tout à fait inadéquate pour la situation, il repasse lentement à son esprit cette fin de discussion parfaitement inattendue.
C'est vrai, s'il n'était pas certain de recevoir un refus, il quémanderait peut-être une photo à son interlocuteur, simplement pour en savoir davantage sur la silhouette de l'homme a qui il parle au téléphone.
Même sans songer au fait qu'il pourrait se servir de cette image pour lui mettre la main dessus et accomplir enfin sa quête, il aimerait juste connaitre les lignes de son visage, éventuellement celles de son corps.
Pourtant, il ne l'oublie pas, OneBrain a causé la mort en deux temps de Hanta, quand ses proches ont convenu d'un arrêt des soins médicaux après de longues discussions concernant son état.
Calciné, défiguré, et les fonctions cognitives réduites à néant par un choc crânien trop violent, son existence dépendait désormais d'un respirateur artificiel, dont il ne pourrait plus jamais se séparer, et de tout un tas de pompes assurant le travail de ses organes détruits par l'impact.
Probablement aveugle, privé de tout autonomie et même privé de vie, faire subsister son corps dans de telles conditions s'apparentait finalement plus à de la torture passive qu'autre chose.
A la demande de Todoroki, Hanta sera enterré en comité très restreint, limité à sa famille proche pour respecter les volontés de son bien aimé; partir à l'abri des regards pour ne pas quitter ce monde en suscitant plus de larmes qu'il n'en mérite.
Non, il ne l'oublie pas, et même s'il s'en tient en partie responsable, pour son manque de jugement à certains moments décisifs, il ne peut pas faire comme ci Zed ne l'avait pas réellement tué.
Tout comme il reste responsable de l'amputation de Kyoka, et des blessures qu'elle supporte aujourd'hui.
Sans doute que la possibilité d'un renouveau s'offrira à elle avec les progrès du matériel prothétique, alors que son cerveau semble ne présenter que quelques séquelles réversibles et passagères.
Mais pour elle, comme pour d'autres d'ailleurs, plus rien ne sera jamais pareil, un morceau de vie s'effondre, et même s'ils ont tous signés leurs contrats de héros professionnel en toute connaissance des risques, l'échec brûle toujours la gorge quand il s'abat sur ce qui nous est cher.
_ T'es toujours là ? vient souffler doucement la voix de Zed dans le haut parleur.
Tiré de ses pensées, Katsuki soupire lentement avant d'avaler sa salive pour se reconnecter au réel, bougeant légèrement ses jambes comme pour s'assurer qu'elle ne disparaissent pas entre temps.
_ Je suis toujours là.
_ A quoi tu penses ?
_ A Hanta. dit-il sans hésitation. Et à Todoroki.
Au delà de la vie d'un homme, c'est l'existence d'un autre qui se brise au contact du sourire, et pour Shoto non plus, rien ne sera plus jamais comme avant.
Pourtant, il a déjà trimé si fort pour en arriver là, pour s'ouvrir au monde et pour se reconstruire un chemin plus stable, bien entouré, accompagné et aimé.
Sous le masque impassible qu'il portait, une détermination certaine animait sa volonté de grandir et de réussir, même si ses démons le suivaient et qu'il fallait se battre contre eux pour avancer.
Après le lycée, il s'imposait de plus en plus comme une figure de confiance, un de ces héros que l'on regarde passer avec admiration, qui impose le respect c'est vrai, mais aussi la sympathie et la douceur.
Il se battait pour se séparer de l'image négative de son père, pour devenir lui et uniquement lui, pour se tracer sa propre route sans l'influence de ses traumatismes et, comme beaucoup d'autres, Katsuki l'observait en secret avec cet éblouissement dans le regard.
Outre la pseudo concurrence qui existait entre eux, et au delà du fait qu'ils ne communiquaient que rarement en dehors du cadre professionnel, le héros de feu et de glace a, le temps d'un songe, fait vriller son rythme cardiaque.
Parmi ses rares instants de sentiments véritables, il se souvient de l'attention toute singulière qu'il portait à chacune des apparitions publiques du Todoroki, sans jamais le lui confier quoi que ce soit pour autant.
C'est vrai, il ne l'a pas aimé comme il a aimé son premier amour d'adolescence, celui qui l'a poussé dans tous ses retranchements et jusqu'aux heures les plus tristes de ses nuits d'insomnies.
Pour Shoto, il n'a émis que quelques battements de cœur, par ci ou par là, deux trois secondes d'égarement, mais qui suffisent largement aujourd'hui pour qu'il s'inquiète du drame qui ronge actuellement sa poitrine.
_ Je suis navré de te causer autant de soucis.
_ Il s'agit pas que d'moi ! grogne Katsuki entre ses dents. Tu- Tu penses à ces gens qui ont perdu des proches à cause de toi ?
_ Bien sûr que j'y pense.
La voix subitement plus sèche de OneBrain force Katsuki à peser davantage ces mots avant de parler à nouveau, captant dans son intonation cette fermeté autoritaire qu'il lui connait dans les moments sérieux.
Soudain, ils ne plaisantent plus.
_ Alors pourquoi tu fais ça ? Pourquoi eux et pas d'autres ? C'est quoi l'objectif en détruisant la vie de gens comme toi et moi ?
_ Tu penses que toi et moi, ou eux et moi, on est pareil ? Qu'est-ce qui te dit que je suis quelqu'un comme vous ?
_ J'comprends rien à ta connerie. se fatigue Katsuki en se redressant pour s'asseoir sur son lit. Il t'a fait quoi Hanta putain ? Ou les autres, ils t'ont fait quoi pour mériter ça ?!
_ C'est une question que je me suis beaucoup posé figure toi Katsuki. Qu'est-ce que j'ai fait, moi, pour mériter la vie qu'on m'a donné ? Parce que c'est trop facile de ne regarder qu'une seule face de la pièce. Moi non plus j'avais rien demandé à personne.
Sur cette réponse amer et franche, Katsuki s'arrête une seconde pour faire le point sur ses réflexions, conscient de la rancœur qui bourdonne fortement dans la voix de Zed.
Pour être honnête, il peine à accepter ses justifications, même s'il ne connait pas son histoire pour en juger de la légitimité ou non, mais il s'efforce d'imaginer que le monde ne s'arrête pas à la frontière de ce qu'il comprend.
C'est vrai, de son côté du littoral, des gens sont morts, et ses amis paient le prix de la vengeance d'un inconnu, des civils qu'ils considèrent innocent aussi, reçoivent la colère d'une guerre qu'ils n'ont pas déclenché.
Mais, peut-être que, de l'autre côté du miroir, se trouve aussi beaucoup de souffrances qu'il ne soupçonne pas, et peut-être que OneBrain prend sa revanche sur un monde qui lui veut vraiment du mal.
Au final, il n'en sait pas grand chose, et ce flou de pensées dans lequel il se perd l'empêche de garder son objectivité sur l'ensemble, convaincu que celui dont la voix rempli son quotidien ne peut pas être qu'un simple psychopathe.
_ Ca valait la vie de mon ami ? tremble t-il néanmoins.
_ Rien ne devrait valoir plus qu'une vie. Pourtant c'est le cas tous les jours, partout, tout le temps. Mais ça ne choque personne quand on est du bon côté de la société. Tu veux que je te dise ? Même en imaginant que je suis un honnête citoyen qui n'a jamais fait de vague, ta vie vaut trois fois plus que la mienne.
_ Pourquoi ça ? tente Katsuki, de plus en plus déboussolé par le discours.
_ Parce que des gens l'ont décidé comme ça, je suppose.
Il se souvient, il y a quelques années, d'un mouvement de manifestations de toute une classe de population, ceux dont les alters se traduisent par des mutations génétiques et modifient leur apparence.
Beaucoup d'entre eux, aux allures partiellement animales ou vivant avec des déformations physiques surprenantes, souffraient d'être souvent poussés en marge du reste du monde, accusés de faire peur aux enfants ou de susciter le malaise.
Les revendications ont duré des mois, pendant lesquels des centaines d'altérés aux apparences spectaculaires marchaient en rang dans les rues, bloquaient les routes et scandaient leurs droits de jour comme de nuit.
Une fois, interrogé par la télévision, l'un d'entre eux a dit quelque chose comme ça "nos vies valent moins que les autres à cause de notre apparence" et Katsuki remet immédiatement en question le tableau idéalisé qu'il se fait de OneBrain.
Depuis le temps, un paquet de lois ont été votées pour mieux permettre l'intégration des personnes aux alters de mutation, et les esprits s'ouvrent progressivement chez tout le monde, mais il est évident que, dans un univers aussi diversifié, d'autres discriminations existent probablement.
_ Ca a un rapport avec ton alter ? questionne t-il en repensant à cette histoire.
_ Mh .. En quelques sortes.
_ Mutation ? avance t-il timidement comme s'il craignait de rompre le charme en découvrant la réponse.
Doucement, un rire enfantin fait vibrer la gorge de Zed, traverse la ligne et s'en vient éclore dans la chambre de Katsuki, se mélangeant aux reflets de lumière orangées.
_ Non. Je n'ai .. rien de particulièrement différent de toi, physiquement. avoue t-il finalement en insistant sur le dernier mot.
_ Alors c'est quoi ?
_ Tu sais que je ne vais pas te le dire.
Frustré encore une fois par les mystères que Zed entretient autour de sa propre personne, Katsuki gonfle puérilement ses joues avant de soupirer de lassitude, choisissant de ne pas insister frontalement.
Principalement parce qu'il sait que ça ne fonctionnerait pas, il ne perdra pas inutilement son temps à reposer la question en boucle, OneBrain n'étant pas du genre à se laisser avoir à l'usure.
Alors, pour soulager ses ressentis, il frotte grossièrement ses deux mains sur son visage, renvoyant au passage quelques mèches indomptables vers l'arrière.
Sans gel et pas coiffés depuis des jours, ses cheveux ressemblent ni plus ni moins à un étrange mélange de crinière de lion et de crin de cheval, partant dans toutes les directions et retombant n'importe comment près de ses tempes.
S'il combine ça aux cernes qu'il devine sous ses yeux et à la pâleur habituelle de son visage, il ne doit pas renvoyer une meilleure image qu'un mort vivant à l'heure qu'il est.
Finalement, il ne répond rien de plus au téléphone et, puisque la conversation vient de l'arracher à son petit cocon temporaire, il se racle la gorge pour se recentrer, et récupère son portable entre ses mains.
Déverrouillant l'écran, il reprend ses investigations à partir de la liste du registre, entre un nouveau nom dans le navigateur, fouille les résultats, puis élimine le suspect.
Une fois, deux fois, trois fois, et les minutes reprennent graduellement leur cours, replongeant la pièce dans ce silence grésillant qui squatte le réseau en permanence.
A travers la fenêtre, la lumière qui se fait de plus en plus mince disparait progressivement des murs de la chambre, s'échappant inexorablement jusqu'à abandonner l'espace, qui se couvre de noirceur au rythme du soleil qui s'incline.
Bientôt, il fera nuit, et l'agitation s'amoindrit en bas de son quartier déjà globalement calme.
La ville, qui souffre toujours des récentes attaques, se refait doucement une nouvelle peau, avec le soutien de l'entreprise de Cementos, qui cependant ne peut toujours pas faire des miracles pour autant.
Si l'alter du patron lui permet de créer des structures en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, il va de soi qu'un seul homme ne sera jamais en mesure de reconstruire toute une commune en deux jours.
Les employés donnent tout ce qu'ils ont sur cette mission, pour rendre au plus vite leurs vies à tous les habitants, alors que la population des zones les plus touchées s'est vu rapatriée en périphérie le temps des travaux de reconstruction.
Musutafu traverse actuellement la plus grande crise de son histoire, détruite par un seul homme dont personne ne sait rien, un véritable scandale diplomatique à l'échelle nationale.
Les autres pays se foutent de leur gueule, scandant dans tous les journaux qu'ils feraient bien mieux à leur place, et poussant les civils à se poser des questions sur l'efficacité de leur système de sécurité général.
Un désastre politique.
Bientôt, seul l'écran du téléphone illumine la pièce plongée dans l'obscurité, et Katsuki se martyrise les rétines sur la lumière trop agressive, néanmoins déterminé à ne pas lâcher l'affaire.
En trois jours, il a épluché plusieurs mois de visites, et des centaines de noms, jusqu'à dépasser la moitié de la liste, alors il ne va certainement pas abandonner maintenant, pas après tout ça.
De l'autre côté de la ligne, il perçoit quelques cliquetis et quelques bruissements, devinant son interlocuteur silencieux occupé à checker des caméras ou à taper des coordonnées sur un ordinateur, mais sa concentration reste entière malgré tout.
Il passe encore les identités de quelques gamins intéressés par le métier, la petite amie d'un standardiste, un peintre venu refaire une beauté aux plafonds du bâtiment, le tout dans l'ennui le plus total.
Pourtant, il plisse subitement le front devant les résultats du moteur de recherche après sa dernière entrée, et un moment de doute le saisit quand il prend le temps de relire le nom qu'il vient d'inscrire.
Pour s'assurer qu'il ne s'est pas trompé, il contrôle une dernière fois l'orthographe, ainsi que la date sur le registre, actualise la page internet, deux fois, mais l'évidence semble enfin lui donner une indication.
Sur le carnet, le nom de Bunshichi Tawara apparait avec la date du douze mars de cette année, dont la présence sur l'agence se justifie par sa qualité de technicien de maintenance.
Vraisemblablement venu pour remettre l'ensemble des installations aux normes, tel que chaque établissement se doit de le faire régulièrement, les résultats que trouve Katsuki à son sujet le font néanmoins doucement sourire.
Lisant et relisant les lignes d'un avis de décès, il claque bruyamment sa langue à son palais avant de verrouiller son téléphone par automatisme.
_ Tawara, hein ?
La pauvre type, mort depuis plus de dix ans qui plus est, voit son identité volée, utilisée pour saccager sa ville éhontément, et l'ancienneté des faits garantissait évidemment la discrétion.
A moins d'avoir personnellement connu ce bonhomme, personne ne pouvait remarquer qu'il ne s'agissait pas de lui, et Katsuki ne doute pas de la capacité de Zed à créer de faux documents pour faire passer l'ensemble comme une lettre à la poste.
_ Oh ! semble s'illuminer Zed dans le téléphone. Toutes mes félicitations GroundZero.
_ C'est ça. Te fous pas d'moi.
C'était il y a des mois, à en juger par la signature sur le registre.
Des mois qu'il les espionne tranquillement sur leur lieu de travail sans que personne ne l'ai vu venir à l'avance, et avec un peu de chance, certains de ses collègues de l'agence se souviennent de sa venue.
Malheureusement, Katsuki ne peut plus leur en faire part, à moins d'avouer avoir subtilisé le livret et d'être encore en communication avec OneBrain, ce qui n'irait certainement dans son intérêt.
S'il avait toujours accès à son bureau et à l'enquête, il pourrait demander des témoignages, même si les bandes de surveillance ont déjà été remplacées par d'autres enregistrements.
Quelqu'un l'a forcément vu, puisque l'agence ne reste jamais complètement vide, All Might lui même l'a sans doute accueilli du reste.
Au final, avec les moyens dont il dispose, l'information ne l'avance pas plus que ça, mais il continue cependant de creuser l'écart avec l'affaire officielle, juste assez pour lui donner un vague sentiment de puissance.
_ T'es venu en personne ? relance t-il après un moment pour confirmer.
_ Evidemment. Qui d'autre ?
_ Comment tu fais pour te balader sans craindre qu'on te remarque ?
Un rire sincère assouplit la conversation, alors que Katsuki attend sa réponse en fronçant les sourcils, et OneBrain le laisser mariner quelques secondes avant de lui offrir ce qu'il veut.
_ Je me balade partout.
_ Partout ?
_ Yep! Tu sais, tu croyais que je me déplaçais par les souterrains ? C'est même pas le cas.
Intrigué, il penche la tête sur le côté en levant les yeux vers le plafond qu'il distingue à peine dans le noir quasi complet.
_ Alors comment ?
_ Quoi comment ? Bah par la route, comme tout le monde.
_ Attend attend. s'agite Katsuki en rallumant l'écran de son téléphone pour y voir plus clair. Tu te déplaces simplement dans la foule ? Et personne ne t'as jamais vu ? Parlé ? Contrôlé ?
_ Bien sûr que si, corrige t-il immédiatement. Même que certains de tes collègues m'ont déjà interpellé, la police aussi d'ailleurs, pour un contrôle d'identité, une fois.
L'idée lui parait surréaliste.
En ces temps dangereux, depuis les premières apparitions du sourire, toutes les équipes campent sur le pied de guerre, attentifs à toute personne présentant un comportement curieux, une blessure quelconque, ou un alter intriguant.
Même des civils parfaitement en règle se sont vu interrogés, simplement parce qu'ils présentaient une légère brûlure sur un avant bras, ou une capacité suscitant le doute.
Des enquêtes ont été menées sur tous les citoyens déclarés porteurs d'un alter d'invisibilité, de camouflage, de transformation physique, de déstructuration corporelle, et aux alentours des zones d'attaque, personne ne pouvait passer entre les mailles du filet.
De toute évidence, OneBrain a déjà été vu par certains de ses collègues, il leur a parlé dans le plus grand des calmes, et pour une raison qu'il ignore, personne ne lui a accordé plus d'intérêt que ça.
_ Moi je t'ai vu ? essaie Katsuki
_ Non. C'aurait été trop facile.
_ Je comprends pas .. Comment tu fais ?
_ Comment je- se coupe t'il tout à coup. Ah, attend.
Curieux, et frustré par un imprévu dont il ne connait pas la nature, Katsuki se crispe sur lui même quand un signal sonore résonne à l'autre bout du fil, indiquant probablement quelque chose, même s'il ne sait pas quoi.
Un instant, Zed s'éloigne du combiné, le bruissement de ses pas donnant des indications sur ses actions, et les échos reconnaissables d'un clavier s'ajoutent au bip répétitif.
_ C'est quoi ? tente Katsuki comme si Zed allait tout lui révéler.
_ Oh rien, lui lance t-il gaiement loin du combiné, la voix étouffée par la distance. Je suis juste en train de préparer un truc et je fais quelques vérifications.
_ Un truc ?
Son cœur accélère instantanément, lui suggérant des scenarii tous plus apocalyptiques les uns que les autres, s'imaginant déjà la ville prendre feu une deuxième fois, et OneBrain qui pose tranquillement ses bombes tout en discutant avec Katsuki.
_ Oui, un truc. Je ne suis pas encore au chômage, moi.
_ Moi non plus je te signale, et j't'emmerde ! Qu'est ce que tu prépares ?
_ Tu voudrais le savoir ? joue OneBrain après avoir fait taire le signal.
A travers le haut parleur, il semble se déplacer à nouveau pour revenir à sa place initiale, et le froissement d'un siège résonne quand il s'y installe sagement, une vibration moqueuse dans la respiration.
_ Bien sûr que oui. Tu vas encore foutre le bordel ?
_ Mhh, peut-être.
_ Joue pas aux devinettes avec moi. s'énerve Katsuki en perdant patience.
_ Je suis juste allé installer quelques explosifs pour en mettre plein la vue à tes amis, pendant que tu discutais gentiment chez tes parents.
Tendu, le sang pulsant dans ses tempes et au bout de ses doigts, Katsuki serre les dents en bloquant son souffle, le regard flottant partout et nul part alors que l'angoisse vient de lui retourner le ventre.
La cervelle lancée à toute vitesse, il plaque ses dix doigts sur son front pour favoriser la circulation de ses idées, un brouhaha de théories inquiétantes dans la tête alors que la menace lui tord la nuque.
Plein la vue, qu'il a dit ..
Et s'il tient à se faire remarquer de tout le monde, avec cette volonté de se montrer supérieur que Katsuki lui sait parfaitement, alors la première évidence qui lui tape à l'esprit reste l'agence centrale.
Il doute qu'il ait réellement pu y entrer, encore moins en ce moment avec le protocole de sécurité gonflé à bloc, mais les alentours du bâtiment se composent de beaucoup d'autres structures sans surveillance.
Des hangars, des garages, des locaux de stockage, tous aussi vulnérables les uns que les autres, et soudain, la menace devient plus réelle, plus dangereuse.
_ Comment t'as fait pour te ramener là bas avec tes putains de bombes et repartir aussi tranquille qu'à l'arrivée ?! panique Katsuki qui ne peut prévenir personne à moins de passer pour un complice.
Donner l'alerte reviendrait à se tirer une balle dans le pied, mais son instinct lui rappelle qu'il ne peut simplement pas se permettre de laisser filer une information comme celle ci.
S'il veut parvenir à son objectif, il va devoir se rendre sur les lieux présumés de cette future attaque, et surtout tenter d'y trouver quelque chose avant qu'il ne soit trop tard !
_ Ok, je te donne un indice. chante Zed comme un moineau. Mon alter à moi .. C'est de toujours passer entre les mailles du filet.
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Hellow :)
Vi, il va bientôt se passer des trucs 😉😉
C'est vrai qu'on est sur une phase avec peu d'action, mais qui sert surtout à faire entrer tout un tas de trucs importants dans le contexte et qui prépare le terrain pour la suite.
J'essaie de structurer ça de manière à ne pas en mettre trop d'un coup et de manière trop barbante.
Sinon, la fameuse version longue de Après moi est terminée d'écrire, j'attends que la couverture soit terminée (dessinée par une artiste que j'aime beaucoup et qui va déchirer à coup sûr 🥰)
Evidemment, je vous tiendrai au courant !
En attendant la suite, plein de bisous 😘
Prenez soin de vous ❤
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