Rᴏᴍᴇ́ᴏ
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↳ ░░░░░░░░░░░ éɴdeιхι -- Rσмєσ
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Le dos courbé en avant, la respiration lourde et difficile, Izuku balaie du regard tous ses écrans en même temps, le ventre assiégé d'urgence et la panique rugissant le long de ses épaules horriblement tendues.
Dans un premier temps, même s'il entend la question de son amant derrière lui, il ne lui répond pas immédiatement, trop absorbé par l'angoisse qu'il doit subitement gérer, et la situation foutrement problématique dans laquelle ils viennent de tomber.
Son cœur s'affole, et malgré tout le self control dont il sait habituellement faire preuve, ses défenses stoïques se craquèlent au contact de l'effroi soudain.
Ses mains plus moites que jamais tremblent si fort qu'il en perd sa dextérité, peine à taper les bonnes touches des claviers, incapable de se ressaisir instantanément comme il le fait pourtant si bien le reste du temps.
Parce que ce soir, la conclusion de son trop grand laisser aller, les conséquences de ses désirs personnels et l'imprudence dont il a fait preuve face à ses sentiments intimes le rattrapent, le saisissent par les cheveux, et l'agenouillent comme un condamné à mort devant ses erreurs.
Toutes ses prévisions se voient bousculées et remises en cause en une fraction de seconde, des années de travail, tout à coup bâclé au nom d'un amour qu'il n'aurait pas dû laisser naitre, et cette situation dépasse ses pires prévisions, l'obligeant désormais à improviser une échappatoire qui, à coup sûr, va précipiter ses actions et mettre en péril sa précision.
La culpabilité viendra sûrement plus tard, pour l'instant, c'est l'angoisse et l'empressement qui compriment la poitrine d'Izuku et l'empêchent de mettre de l'ordre dans ses propres gestes, affolant ses mouvements sans cohésion.
_ Deku ! relance Katsuki en espérant le ramener à lui.
Brusquement, comprenant que le temps leur fait déjà défaut, Izuku se jette sur une oreillette en service, la plaquant dans son tympan en plissant le front, s'évertuant autant qu'il le peut à se concentrer sur ce qu'il entend à travers elle.
Il s'y attendait, mais des voix interviennent déjà, et une discussion qui ne peut que lui glacer le sang le fige sur place durant plusieurs secondes, le laissant paralysé par les doutes et le besoin soudain de tout réorganiser.
_ Ils sont entrés dans ton appartement. parvient-il quand même à répondre après un moment de flottement.
_ Hein ? bondit Katsuki sur ses chevilles. Qui ? Pourquoi ?
A travers son matériel d'écoute, il reconnait sans aucun mal l'intonation insupportable du représentant du conseil externe, ce type dont il déteste le moindre détail, et qui se montre de plus en plus menaçant au fil de cette histoire.
Pour le plaisir un peu macabre, il attendait un moment bien précis pour descendre ce mec en tête à tête, en bonne et dû forme, avec supplément torture psychologique dans l'espoir de le voir se mettre à genou pour un pardon qu'il n'obtiendrait pas de toute manière.
Finalement, cette occasion ne se présentera plus maintenant que les événements ont dépassé ses prévisions, et s'il avait su que les choses se passeraient ainsi, il l'aurait tué bien plus tôt.
L'heure n'est pas franchement aux remises en question de cette décision, il n'empêche que s'il n'avait pas perdu de temps par intérêt personnel, il aurait peut-être pu alléger la gravité de la situation actuelle.
Désormais, il ne peut que l'écouter converser avec deux agents dont il ne reconnait pas les voix, néanmoins tous très fiers d'avoir mis la main sur le portable de Katsuki, laissé chez lui avant son départ, en plus d'avoir constaté son intrigante disparition et l'état lamentable de sa bagnole planquée derrière les conteneurs à poubelles.
Ce téléphone, Izuku le sait autant que Katsuki, contient un paquet de preuves, à commencer par les coordonnés géographiques de cet endroit, dessinées sur les caisses explosives des hangars, dans lesquels le héros n'avait au passage théoriquement rien à faire.
Aussi, il recense les conversations de ce dernier avec sa collègue Uravity, qui s'est fait complice des secrets des caméras de l'agence centrale avec lui, et leur culpabilité à tous les deux déclenchera bientôt un état d'urgence encore plus sévère.
_ Ils ont ton téléphone. continue Izuku en passant une main affolée dans les boucles de ses cheveux.
Légèrement en retrait, perdu et totalement prit de court, le cerveau pas préparé à recevoir autant d'informations d'un seul coup, Katsuki ouvre la bouche pour bégayer sans aligner de mot, agite ses bras devant son visage en signe d'incompréhension, avant de fermer les yeux.
Tentant de suivre le fil, plissant le front en inspirant moins tranquillement que prévu, il secoue la tête dans l'espoir d'aligner ses pensées, cherchant le fil rouge qui fait à ce point paniquer Izuku.
_ Attends, attends. Je comprends rien. Qui est chez moi ? Et comment tu le sais ?
_ On s'en fout de comment je le sais Katchan ! s'énerve involontairement Izuku dans la pagaille. Je les entend dans le micro de ton portable. Ils vont le fouiller.
De toute manière, les capteurs placés devant sa porte ne servaient qu'à garder un oeil sur les potentielles activités dans son appartement durant son absence, rien qui ne visait à l'espionner particulièrement.
Izuku est un homme de parole.
Pour le moment, il semble malgré tout que les trois agents sur place ne soient pas en mesure de déverrouiller l'appareil sans son code d'accès, aucun d'entre eux ne possédant vraisemblablement les notions nécessaires à la manœuvre pourtant simple.
Leur manque de connaissance leur donne au moins l'opportunité de gratter un peu de temps, avant qu'un employé confirmé ne se charge d'entrer dans l'appareil pour en analyser le contenu.
Tout au plus, ils gagnent deux heures, trois si la DGSN traine un peu.
Il n'a pas le temps de trafiquer quoi que ce soit, tout s'embrouille et se bouscule, jusqu'à l'empêcher de réfléchir correctement et lui faire perdre un peu de ses moyens.
La menace qui pèse sur son plan, sur ses actions, et sur la sécurité de Katsuki le rend plus fébrile, en plus de susciter un brin de culpabilité quant au sors prochain de l'héroïne Uravity, dont il promettait pourtant la tranquillité.
Il sait déjà qu'il ne pourra pas tout gérer en même temps, fuir, protéger Katchan et ses secrets, et défendre Ochaco, l'une de ses trois obligations va devoir sauter, et à choisir, il ne peut pas laisser tomber toutes ces années d'investissement ..
Bientôt, il réaliseront l'enquête parallèle que menait Katsuki, l'implication de sa collègue et la dissimulation des informations concernant les caméras de l'agence centrale.
Aussi, alors qu'il les entend dans l'oreillette retourner tout l'appartement en quête d'éléments compromettants, il sait qu'il finiront par mettre la main sur la plaque en fonte que Katsuki a planqué quelque part dans son appartement.
Quand bien même elle ne les mènera pas à eux, elle alourdira les accusations qui pèseront sur son héros à lui, mettant en péril tout ce qui existe autour de lui.
_ Pour le moment ils savent pas le craquer, mais ils vont le ramener à la DGSN, quelqu'un s'occupera d'y accéder, ils vont forcément se pointer ici avant demain matin. s'agite t-il alors en se redressant d'un coup.
Abandonnant l'oreillette, qui ne lui servira de toute manière plus qu'à faire gonfler inutilement son angoisse, il se tourne vers Katsuki en avalant difficilement sa salive, le regard chargé d'alerte et d'agitation.
L'urgence qui leur tombe dessus s'abat tout à coup sur eux comme une épée de Damoclès, incontrôlable et abominablement dangereuse, et dont ils peuvent s'estimer responsables à force d'un jeu de séduction qui n'avait théoriquement pas sa place ici.
_ Putain, Deku. On doit faire quoi ?
Katsuki panique un peu, peut-être beaucoup même, son cœur se met à cogner si fort qu'il en perd son tempo, s'emporte jusqu'à lui briser les côtes et vibrer sous ses ongles.
Son souffle s'égare au travers de la marée d'angoisse qui remonte sa gorge, ses bras tremblent en même temps que ses jambes se changent en tiges de coton, à peine capables de le maintenir encore debout.
Dans ses oreilles, il ne perçoit plus que les pulsations folles de sa poitrine, burinant son crâne de l'intérieur et insufflant une douleur sourde dans tous les muscles de son visage.
Pour Izuku, il n'est désormais plus question de proposer à Katsuki de simplement quitter les lieux comme si de rien était et reprendre sa vie d'avant, la situation ne le lui permet plus, et la DGSN elle même lui tombera dessus en moins de temps qu'il n'en faut pour cligner d'un oeil à la seconde où il mettra un pied dehors.
Sa sécurité n'est plus assurée, sa liberté encore moins, et s'il ne peut rien faire d'ici pour Uravity, il doit encore tout mettre en œuvre pour garantir à GroundZero une solution d'urgence.
_ Ok. ok. se répète Izuku pour se calmer, fermant les yeux tout en inspirant lentement. C'est pas grave.
C'est très grave.
_ J'avais envisagé que ça arrive, tente t-il de se convaincre lui-même. On a juste .. pas autant de temps que ce que je pensais.
Rien de tout ça n'était prévu, d'aucune manière, et même avec deux heures de plus devant eux, la situation s'annoncerait aussi risquée.
Quitter le sous-sol en moins d'une soirée l'oblige forcément à laisser une partie de son travail derrière lui, jamais il n'aura le temps de faire six aller retours pour charger tout son matériel et ses données, et il lui faudra détruire tout son labeur pour faire disparaitre les preuves.
_ Deku qu'est-ce qu'on fait ?
_ Habille toi !
Secoué par chaque minute qui file comme une menace supplémentaire, Izuku prend alors une inspiration trois fois plus longue que la plus profonde des inspirations de sa vie, frotte son visage dépité et paniqué contre ses mains affolées, avant de jeter un dernier regard à son poste de surveillance.
Puis, le pas rapide et mécanique, comptant déjà les secondes qu'il perd dans ses déplacements, il rejoint la deuxième salle en courant, Katsuki sur ses talons, pour enfiler un jogging.
A court de temps, il ne cherche même pas un t-shirt, et passe ses pieds dans ses chaussures sans s'arrêter de marcher, avant de se pencher sous le lit pour y récupérer une petite valise en tissu.
Pendant que Katsuki se perd dans ses propres actions, submergé par l'excès d'urgence et son ignorance quant aux intentions d'Izuku, ce dernier ouvre grand la valise devant son torse nu, ignorant la nausée qui lui baigne le fond de la gorge.
Ses muscles se contractent tellement qu'une vive douleur lui mord les jambes à chaque pas, et le moindre mouvement de ses bras heurte ses os, déboite ses articulations et l'enfonce toujours plus dans l'angoisse.
Trempé de sueurs froides, il rejoint le poste de surveillance, fouille à la hâte du plat de la main entre les machines, quitte à bousculer tout ce qui s'y trouve, jusqu'à retrouver un peu hasardeusement une clé USB derrière un clavier.
A la hâte, il la branche sur le deuxième ordinateur de la file, ouvre le dossier qui y est rattaché, avant d'aller chercher une série de documents dans le bureau de la machine, lançant un transfert alors qu'il se prépare à faire deux choses en même temps.
S'il doit perdre presque tout ce qu'il a fait, il doit absolument récupérer l'enregistrement audio que contient ce fichier, ainsi que les clés d'accès et les identifiants recueillis depuis des mois sur cet appareil.
Quoi qu'il advienne, il va devoir transmettre son message au monde dès la première accalmie, tant pis s'il lui manque une partie des fréquences voulues, l'heure n'est plus aux détails.
Puis, juste après avoir correctement éjecté la clé pour ne pas risquer d'endommager son contenu, il la range en premier dans la valise en tissu noir, avant d'y ajouter l'unique ordinateur portable, le seul qu'il peut transporter simplement.
Fermant l'écran en priant pour ne pas compromettre son fonctionnement, il tire le chargeur et le disque dur externe en même temps, engouffrant le tout dans le sac.
Enfin, il débranche un capteur de fréquence radio, qu'il peut se permettre d'emporter avec lui, et dont il aura encore indéniablement besoin de toute manière.
Il ne pourra en prendre qu'un, tant pis.
_ Katchan. Je vais avoir besoin de toi.
Fermant la valise en veillant à ne pas la cogner sur les surfaces qui l'entourent, il s'attèle ensuite à débrancher à contre cœur tous les ordinateurs fixes et les autres appareils qui bordent le mur.
La quasi totalité de son travail s'éteint en même temps que les écrans privés d'alimentation, affichant désormais le noir désarmant d'une catastrophe.
A moitié habillé, et arrivant depuis l'autre salle, Katsuki se pointe sans attendre, observant la folie qui règne dans la pièce toute retournée, les pensées ralenties par l'angoisse et les muscles lourds de la panique qui lui serre la gorge.
Devant lui, Izuku se tient droit et presque immobile, pourtant l'agitation dans son regard trahit les turbulences internes qui font s'effondrer ses certitudes et son contrôle de lui-même.
Dans la valise plus remplie qu'elle ne peut en supporter, quelques machines qu'ils peuvent encore sauver s'entassent les unes sur les autres, un chargeur dépasse un peu de la fermeture éclair, alors que la forme du PC portable se devine dans le tissu.
_ Qu'est-ce que j'dois faire ? interroge t-il, un frisson dans la voix.
_ Il faut détruire tout ça.
Dans les iris aux reflets perdus de Deku, il le subodore* incapable de saccager lui-même le fruit de son travail, impuissant face au chaos, et comprenant que la simple idée d'anéantir de ses propres mains tout ce qu'il a si durement construit le dépasse complètement.
Alors, conscient des regrets qui le rongent en songeant au destin de son œuvre, il hoche simplement la tête, l'invitant à s'en aller préparer leur départ ailleurs, pendant qu'il se charge de faire sauter le travail de OneBrain.
Désormais seul dans la grande pièce, laissant Izuku fouiller une dernière fois la chambre et rassembler quelques biens utiles, Katsuki se prépare en frottant ses mains l'une contre l'autre.
Puis, faisant monter la température dans ses paumes, créant déjà une première étincelle entre ses doigts, il prend une longue inspiration avant d'effleurer la tour d'un premier ordinateur, qu'il observe longuement comme une relique qu'il s'apprête à vandaliser.
Enfin, quand le courage lui vient, en même temps que la culpabilité et la honte de voir les conséquences de ses actions détruire tout autour de lui, il ferme presque les yeux et serre les dents au moment de laisser l'explosion glisser entre ses phalanges.
Bruyamment, résonnant plus violemment que jamais entre les murs du sous-sol, la déflagration détruit le système de l'appareil, fait fondre les circuits et disloque les composants métalliques cachés sous l'enveloppe de plastique.
La chaleur et la lumière qui s'en dégagent éclairent son visage le temps de la détonation, soufflent ses cheveux en arrière, et balaient la machine dans le feu.
Baissant la tête, il s'efforce de ne pas chercher des yeux la réaction d'Izuku un peu plus loin qui, même s'il s'occupe théoriquement ailleurs, doit forcément souffrir de la mise à mort de son entreprise.
Sans parler, sans écouter le reste de l'agitation qui l'entoure, il avale douloureusement sa salive avant de s'attaquer à l'ordinateur suivant, puis les autres, amenant avec ses efforts la transpiration sur son front.
La température grimpe en flèche dans le bâtiment souterrain, autant que les remords de Katsuki, qui se voit tout détruire une fois de plus, être encore celui qui entraîne les ennuis.
A la fin de son travail, les machines ne ressemblent plus qu'à des tas de plastiques fondus, dont l'odeur étouffante se répand jusqu'au plafond, asphyxiant les occupants pressés de la pièce.
La fumée, épaisse et noire, qui s'en dégage, attrape volontiers les éléments en bois du poste de travail, colorant les murs de suie et intimant le début d'un incendie autour de l'intervention de Katsuki.
Les câbles rattachés aux écrans s'enflamment, et le brasier naissant vient se frotter au reste du matériel, jusqu'à soulever les flammes tout le long de la paroi, et menacer le siège à roulette juste devant.
Bientôt, le sous sol prendra feu.
_ Viens, dépêche toi. intervient Izuku, le souffle saccadé en réapparaissant près de lui.
Sans rien ajouter, ce dernier lui confie la valise en tissu, avant de lui indiquer la porte dérobée permettant de sortir d'ici pour rejoindre l'ancien local de stockage de l'usine.
Katsuki, réceptionnant à bout de bras tout le matériel, suit du regard les déplacements hâtifs de son amant, qui le guide hors de la pièce, lui ordonne de passer l'ouverture, puis de l'attendre un instant.
Deku lui, revient sur ses pas après avoir mis Katsuki et ses appareils à peu près en sécurité, s'enfonçant de nouveau dans la pièce en feu, là où le crépitement des flammes remplace désormais le grésillement singulier du silence.
Evitant l'incendie, malgré la chaleur qui colle à sa peau et qui fait transpirer ses tempes, il grimace sous le parfum atroce du plastique brulé, devant le spectacle indigeste de son travail saccagé.
Enfin, il contourne alors le groupe électrogène qui alimentait l'ensemble, s'empressant de passer à côté avant que celui ci n'explose et, en récupérant ici les bidons de carburant servant à son fonctionnement, il dévisse tous les bouchons deux par deux.
Près de l'incendie qui gagne du terrain, il vide le combustible sur le sol en priant pour ne pas prendre le retour de flamme en pleine tête, voyant le liquide s'étaler sur le béton, s'approcher du feu en route, et sentant déjà pleinement l'odeur de l'essence se mélanger à celle du plastique chaud.
Quand le brasier triple tout à coup de volume, soufflant l'oxygène sur son passage et caressant dangereusement le plafond, il abandonne ses jerricans sur place, tourne les talons avant que la suie ne l'étouffe, et rejoint son amant de l'autre côté de la porte.
_ On y va !
Laissant ainsi la fournaise terminer son travail de destruction, il entraîne Katsuki dans ses pas, s'engageant alors dans une course contre la combustion pour sortir d'ici sans blessure.
Derrière lui, il abandonne les cargaisons de drogue et d'armes illégales qui crèchent ici, comptant de toute manière sur les flammes pour se charger d'elles une fois que le feu passera la porte à son tour.
Remontant par un chemin en pente, puis gravissant un moins de dix secondes les escaliers délavés menant à la surface, ils aperçoivent progressivement le tracé d'une trappe artisanale au dessus d'eux.
En la poussant, l'obscurité et la tiédeur de l'extérieur tranche soudainement avec l'atmosphère du souterrain en feu, alors qu'ils atterrissent désormais juste derrière le local D, de l'autre côté de la zone occupée, à quelques dizaines de mètres tout au plus de tout un tas de témoins.
Le feu les atteindra probablement.
_ Izuku, les gens là, ils sont-
_ Les forces de l'ordre vont repérer le feu avant qu'il n'emporte tout. Ils viendront pas les sauver, mais ils vont l'éteindre quand même pour pouvoir fouiller. Tout ira bien.
Contournant alors les bâtiments des usines sous les résidus à peine colorés du soleil qui disparait derrière l'horizon, et traçant leur route au pas de course sur le goudron, ils se pressent ensemble vers un hangar plus isolé.
Sous une construction en bois un peu branlant, et vaguement dissimulé sous une bâche qu'Izuku jette sans état d'âme un peu plus loin, Katsuki s'étonne finalement à peine d'y découvrir un véhicule.
La fourgonnette, à peu près blanche et disposant de deux sièges à l'avant, se vante surtout d'un espace vide à l'arrière, capable d'accueillir tout un tas de bordel, et potentiellement même d'y cacher des gens.
Elle semble n'avoir pas tourné depuis un long moment, mais sa carrosserie confirme un entretien suffisant de sa carcasse et, si la peinture se ternit un peu avec le temps, il suppose que le moteur se tient encore capable de faire rouler son châssis.
Passant une main au dessus du pneu avant droit, fouillant le petit trou sous la tôle, Izuku attrape fermement la petite clé planquée là, ouvre manuellement la portière et le coffre, avant de se tourner encore vers Katsuki.
_ Faut pas qu'on te voit.
Comprenant l'information, le héros déchu se parque dans l'espace utilitaire avec la valise, à l'arrière du véhicule, là où il peut se cacher tout en gardant un oeil sur l'avant grâce à la grille de séparation.
A travers elle, il peut encore converser avec le conducteur, observer discrètement la route au besoin, quand bien même Deku lui rappelle alors de rester le plus possible en retrait.
_ Ils vont s'en prendre aux gens qui vivent là ? s'inquiète Katsuki en reprenant son souffle.
_ Qu'ils essaient. Crois moi que les habitants de la zone sont prêts à se défendre et à ne rien leur céder.
Enfin, le moteur crie de surmenage quand Izuku tourne la clé et passe la première, en même temps que les pneus rappent le sol en partant, secouant légèrement Katsuki assit à l'arrière.
_ On va où ?
_ Loin. Et on doit se dépêcher avant qu'ils lancent des recherches après toi.
Si la disparition d'un habitant lambda n'affole jamais grand monde, l'implication et la désertion d'un héros risque de soulever une enquête hors du commun au sommet de la DGSN.
Tout à coup, pour mettre la main sur le traitre GroundZero, ils n'hésiteront pas à employer les plus grands moyens, et s'ils en estiment l'utilité, nul doute qu'il useront même de la torture pour faire parler Ochaco, qui ne s'attend certainement pas à l'arrestation qu'ils lui réservent.
Coupable, impuissant, et désespérément désarmé, Katsuki ne peut désormais que songer au désastre qui nait sur les traces de leur fuite.
A Ochaco dont il vient de détruire l'existence.
Et à la guerre, qui éclatera bientôt.
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*Subodorer : Deviner
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Hey !
Je mets un peu plus de temps à poster en ce moment, mais j'espère que l'histoire continue de vous plaire quand même 🥰
L'arc de la douceur prend fin 😅 J'espère que vous avez bien pris le temps de profiter des câlins, parce que ça va devenir un peu moins drôle tout à coup 😈
En tout cas, je vous embrasse en attendant la suite 😘
Prenez soin de vous ❤
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