Rᴏᴍᴇ́ᴏ
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↳ ░░░░░░░░░░░ éɴdeιхι -- Rσмєσ
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Près des dégâts matériaux, à deux ou trois cents mètres d'une explosion, là où de nombreux héros s'affairent encore à venir en aide aux résidents, l'agence d'All might est presque vide, ne laissant sur place que quelques opérateurs pour répondre aux coups de téléphone.
Tous les agents s'activant en ville après le chaos qui vient de ravager Musutafu, Katsuki entre dans le bâtiment déserté alors que la pluie s'intensifie encore un peu plus, coulant sur son visage et cognant sur son crâne sans aucune honte.
Débraillé, décoiffé et désemparé, il passe les portes de son lieu de travail, pour y récupérer ses affaires dans son bureau, et accessoirement changer de tenue pour se sécher un peu.
Ensuite, il ressortira sans savoir dans combien de temps il pourra y remettre les pieds.
Devant la standardiste, qui ouvre de grands yeux interpellés devant son allure toute dégueulasse, il se contente d'un vague grognement en guise de salutations, ignorant la coulée de flotte sale qu'il répand derrière lui, et se dirige immédiatement vers le bureau qu'il partage habituellement avec Denki et Eijiro.
Par principe, il y récolte quelques documents ici et là, modifie le mot de passe de son poste de travail, juste pour emmerder le monde, et lance l'impression de quatre mille cinq cent douze photocopies avant de mettre l'appareil en veille.
Silencieux, l'esprit embourbé et la colère nouant son ventre finalement encore plus fort que la culpabilité, il se permet accessoirement de faire flamber le clavier pour déverser sa frustration.
Il sait combien son manque de communication a contribué à l'échec de cette arrestation, mais il ne peut pas croire que ses supérieurs l'accusent d'avoir lui même vendu la mèche, saboté son propre plane en le révélant à OneBrain.
Peu importe à quel point le sourire parvient à le déstabiliser par moment, il n'est pas encore assez stupide pour tirer contre son propre camps, et les suspicions que Toshinori soutient à son sujet le rendent complètement fou de rage.
Alors, à l'arrière de sa tête, en parallèle de toute la rancœur qu'il nourrit à l'encontre de ses supérieurs, une vague de questions se soulève graduellement, empiétant sur ses pensées au fil des secondes qui passent, et ses réflexions se remettent doucement en route.
En sortant du bureau, il marche lentement dans le couloir, puis atteint les escaliers qui le mènent aux vestiaires tout en réfléchissant pleinement, la tête préoccupée et les yeux plissés de concentration.
Viré ou pas, rien ne l'empêche de continuer sa petite enquête personnelle de son côté!
Alors, quitte à devoir faire bande à part, il ne compte pas laisser tomber ses investigations solitaires, se promettant quoi qu'il advienne de mettre la main sur OneBrain avant tout le monde.
Remplaçant progressivement la culpabilité par la colère et la détermination, il rejoint son casier personnel presque au pas de course, ses bottes remplies d'eau résonnant d'un bruit tout à fait répugnant sur son chemin.
Le costume collé à la peau et les cheveux poisseux de poussière et de suie, il s'autorise pour une fois dans sa vie à utiliser les douches des vestiaires de l'agence, qui de toute manière resteront vides pour encore un moment étant donné la situation en ville.
En roulant des yeux, il réalise cependant qu'il n'a jamais ramené le moindre savon ici, et qu'il ne possède rien dans ses affaires pour décoller les saloperies sur sa peau, toute crasseuse et humide.
Alors, pendant que ses collègues s'agitent encore dehors, ou se prennent la tête en réunion pour tenter de faire le point sur les déflagrations du sous sol, Katsuki, lui, fait sauter la porte du casier de Denki pour se servir à l'intérieur.
Ce dernier ne l'ayant de toute façon absolument pas défendu face à leurs supérieurs, il fouille éhontément dans les biens personnels de Kaminari jusqu'à y trouver son bonheur, dans une bouteille de gel douche encore à moitié pleine.
Il laissera derrière lui des vestiaires vandalisés, une photocopieuse inarrêtable et un ordinateur impossible à déverrouiller pour stopper les impressions, en plus d'un clavier cramé, et l'idée suffit à lui arracher un sourire.
Sous l'eau tiède, et le jet trop faiblard à son gout, il frotte énergiquement ses cheveux pour les débarrasser de toute la merde qui colle à ses mèches, profitant en même temps du geste pour défouler sa rage interne sur son pauvre cuir chevelu.
Finalement, il se fout pas mal de ce que peuvent bien penser tous ces enfoirés de bureau et les abrutis de collègues qui jouent contre lui dans cette histoire, il peut tout à fait se débrouiller sans eux.
La DGSN peut bien perquisitionner son PC, et même lui retirer sa licence si ça leur chante, le blâmer pour ses méthodes et lui interdire tout contact avec ses coéquipiers, ça ne l'empêchera pas de trouver un moyen de continuer son enquête.
Coûte que coûte, rien à foutre.
Enfin, en abandonnant son costume dégueulasse à même le sol, et laissant le carrelage de la douche crado derrière lui, il se fait une joie de ne pas ranger son bordel avant d'enfiler des vêtements de rechange piochés dans son propre casier, puis de débarrasser le plancher.
Ses documents sous le bras, il quitte les lieux sans son équipement, officiellement en civil jusqu'à nouvel ordre, et remonte les escaliers pour regagner le hall d'accueil.
En passant, il offre un doigt d'honneur à la caméra de sécurité, devant le regard perplexe et médusé de la standardiste, et déguerpi fièrement comme un voleur.
Dehors, l'agitation s'étale partout dans les rues, les éclats de voix et les pleurs désespérés lui parviennent encore, à l'instar des consignes hurlées par quelques héros sur le terrain pour apaiser les troupes.
La fumée des explosions disparait au contact de la pluie toujours furieuse, mais l'odeur de poudre et de chaos cognent ses narines malgré lui, soulignant le désastre qui démoli Musutafu, affaisse les immeubles et fait crouler les bâtiments désossés le long des trottoirs.
Un climat d'apocalypse l'accompagne désormais, mais il ne prend même pas la peine de se retourner sur les supplications d'une passante, lève le menton pour mieux avancer toujours tout droit, et atteint sa voiture en moins d'une minute.
A l'intérieur, il y retrouve son téléphone, affichant une dizaine d'appels en absence en provenance de sa mère, et à peu près autant de messages inquiets sur son écran.
Soupirant, il démarre son moteur tout en portant le portable à son oreille pour la rappeler, tenant son volant d'une main en ignorant complètement le code de la route.
Les tonalités s'enchaînent à trois reprises avant que la voix de Mitsuki ne vibre d'affolement sur la ligne, trahissant des sanglots de terreur entre ses mots et les tremblements de ses mains sur son combiné.
_ Katsuki ! Est-ce que tu vas bien ?!
_ Je vais bien maman. souffle t-il machinalement dans le micro.
Lâchant son volant pour libérer sa main, il change rapidement de vitesse avant de récupérer le contrôle de ses roues, augmentant sa vitesse sur la ligne droite en passant au milieu du carnage sans même y prêter attention.
_ Où est-ce que tu es ?
_ Dans ma voiture, je rentre chez moi.
Les yeux à travers le pare brise, les plein phares activés sans se soucier des foules qu'il aveugle sur son passage, il entend l'inquiétude dans la respiration de sa mère, dont la panique transperce la communication.
Lentement, elle inspire, puis soupire longuement pour se ressaisir, laissant ensuite entendre un reniflement peu gracieux, signe des larmes qui ont trempées son visage de peur pendant tout ce temps.
_ Qu'est-ce qu'il se passe ?
_ Je .. Tu sais quoi, je t'expliquerai tout demain, je te rappellerai. Là je dois rentrer et me reposer.
_ Tu es blessé ?
Lâchant une nouvelle fois le volant, il déplie le miroir de courtoisie au dessus du tableau de bord, et se concentre comme il peut sur son reflet dans la petite vitre.
Malgré l'éclairage approximatif, déformé par la pluie qui plus est, il distingue à peu près les égratignures de son visage, une petite plaie rouge vif au dessus de son arcade droite, et une entaille plus profonde juste en dessous de sa pommette, décorée d'un hématome peu esthétique.
_ Non, je vais bien. T'inquiète pas. Comment vous allez vous ? Y'a eu des dégâts à la maison ?
_ Non, non la maison n'a rien, la rue n'est pas touchée mais les gens paniquent quand même. La télé tourne en boucle sur les images des explosions, j'étais morte d'inquiétude .. sanglote t-elle avant d'éclaircir sa voix pour se reprendre. On a entendu les explosions jusqu'ici, ton père était encore au travail et il est rentré en urgence. Inko est à la maison, elle va bien mais je ne voulais pas la laisser toute seule. Tu ne veux pas venir dormir à la maison ? Je serais rassurée que tu sois avec nous.
Soufflant de lassitude et de fatigue, il secoue la tête en avalant bruyamment sa salive, songeant qu'il ferait volontiers un tour dans les bras réconfortants de sa mère.
Pour autant, il ne peut pas se le permettre, d'une part parce qu'il ne tient pas à tout raconter ce soir, et surtout parce qu'il doit se dépêcher de tenter de prendre contact avec OneBrain avant que les hommes de la DGSN ne viennent chercher son ordinateur.
Sans savoir pour combien de temps ils le garderont, il ne peut pas s'offrir le loisir de perdre du temps.
_ Non maman, je rentre chez moi, je suis fatigué et je veux juste dormir. Je te rappelle demain, je vais bien tu peux dormir tranquille.
_ Tu es sûr ?
_ Oui. Fais attention à toi.
Légèrement contrariée, elle bafouille une minute dans le combiné avant de se résoudre à le laisser rentrer chez lui, lui répétant encore et encore de prendre soin de lui et de la rappeler au plus vite.
Et sans l'interrompre, il l'écoute jusqu'au bout soulager son inquiétude et calmer ses sanglots de mère paniquée, attendant patiemment la fin de la communication pour reposer son téléphone sur le siège passager pour le reste du trajet.
Enfin, à mesure qu'il se rapproche de son quartier résidentiel, découvrant le parking presque entièrement vide malgré le peu de dégâts sur place, il devine que les trois quarts de ses voisins d'immeubles se sont tirés dans la panique.
Alors, garant sa voiture n'importe où et n'importe comment, il s'apprête à quitter l'habitacle quand son portable vibre à côté de lui, l'obligeant à se stopper dans son mouvement pour inspecter l'appareil.
En haut de l'écran, le nom d'Ochaco lui apparait et, après une seconde d'hésitation, il accepte l'appel en plaquant le téléphone à son oreille tout en sortant de sa voiture.
_ Ouais ? lance t-il sans politesse.
_ On vient de sortir de la réunion, chuchote t-elle en retour. Je suis pas censée te tenir au courant de ce qu'il s'est dit, mais je voulais quand même le faire, alors je fais vite.
Fronçant les sourcils, il accélère le pas sur le goudron pour rejoindre plus rapidement l'entrée principale de son immeuble, laissant la porte claquer derrière lui avant de s'empresser dans les escaliers.
_ Ils m'ont écarté de l'enquête parce que je t'ai soutenu, je vais me coltiner toute la saloperie jusqu'à nouvel ordre, mais j'ai quand même pu assister à la réunion jusqu'au bout. reprend-elle sans hausser la voix. Ils ont décidé de mettre Shoto et Shinso à la tête de l'équipe de recherche. Ils voulaient aussi Momo, mais elle va devoir rester à l'hôpital au moins une quinzaine de jours.
_ Shoto ? répète Katsuki en battant des cils. Il va pouvoir tenir le coup ?
_ J'ai pensé comme toi, mais apparemment la DGSN estime que ce qui arrive à Hanta n'est pas un motif suffisant pour que Shoto prenne du repos. Pour le moment il est encore en discussion avec les médecins, ils ne l'ont même pas encore informé, mais d'après ce que j'ai compris il aura pas le choix de toute manière.
Puis, alors qu'il arrive enfin devant sa porte, il déverrouille la serrure avant d'entrer dans son salon éteint, frappant littéralement l'interrupteur pour faire jaillir la lumière, et s'en va s'échouer sur une chaise.
Un coude sur la table, le portable dans l'autre main, il insulte les hauts placés pour la forme, jugeant que leur décision manque cruellement d'empathie, avant de reprendre la discussion.
_ C'est comment sur le terrain ?
_ Mhh, Mina a plusieurs fractures, mais elle va s'en sortir, et Momo est sous morphine à l'heure qu'il est, mais ça devrait aller aussi. Le conseil externe a voulu interrompre la mission de recherche de Kyoka, pour renforcer les équipes de soutien aux civils, mais les gars ont refusé et ils la cherchent encore contre l'approbation de la DGSN. Les estimations tournent à une cinquantaine de morts, mais il y a beaucoup de blessés, surtout à cause du mouvement de panique.
_ Tu me tiendras au courant ?
_ Bien sûr. assure t-elle doucement avant qu'un silence ne gagne la ligne.
Mollement, restant au téléphone par formalité, Katsuki se penche sur sa table pour attraper du bout des doigts l'écran de son ordinateur un peu plus loin.
Puis, tirant dessus pour le ramener à lui en le faisant glisser, il secoue ses doigts sur le pavé tactile pour le réveiller, regardant nerveusement l'affichage refaire surface après près de vingt quatre heure sans utilisation.
Plissant sévèrement les sourcils, il cherche la page de communication de OneBrain en bloquant son souffle, agitant son regard dans tous les coins alors qu'il ne la trouve définitivement pas.
Fermant et rouvrant toutes ses pages, manipulant le clavier au hasard et tapant furieusement sur le haut de l'appareil, il se crispe en comprenant que le chat a disparu, avec tout son historique, et que plus rien ne lui permet de contacter le sourire.
Le stress et la frustration lui montent au ventre à mesure qu'il tente désespérément des manœuvres aléatoires complètement vaines, refusant de croire qu'il vient de perdre son unique avantage sur les équipes des agences.
_ Putain d'enfoiré. crache t-il par réflexe en passant sa main libre dans ses cheveux.
_ Qu'est ce qu'il se passe ? réagit immédiatement sa collègue à l'autre bout de la ligne.
Serrant les dents et enfonçant ses doigts dans son crâne, il retient les tremblements de colère de ses bras pour ne pas imploser sur place, conscient que la discussion n'a pas pu disparaitre par hasard.
Dans sa poitrine, son cœur s'accélère d'un mélange de déni et d'adrénaline, ouvrant une sensation particulièrement désagréable entre ses côtes en même temps qu'il ferme les yeux, totalement désemparé et absolument démuni.
_ Rien. J'te rappelle. lance t-il avant de raccrocher immédiatement.
Jetant son téléphone sur la table, il inspecte encore l'écran dans un ultime espoir ridicule, redémarre l'appareil, deux fois, frappe sur le clavier, et finit par claquer l'écran pour le refermer brutalement face à l'enchainement d'échecs qu'il ne peut que constater.
Puis, en se redressant sur ses jambes, il tourne en rond dans son salon, les deux mains plantées dans ses cheveux alors que ses pas mécaniques résonnent dans la pièce vide, cognant le sol sans délicatesse pendant deux bonnes minutes.
La rage gronde graduellement sous son estomac, le pousse à raviver la marée de questions toujours en fusion à l'arrière de son crâne, réveille son instinct professionnel, et l'emmène jusqu'à la plaque en fonte posée sur la table.
Sans vraiment la regarder, il s'empresse de la récupérer pour l'emmener dans sa chambre, décidant dans un premier temps de la cacher sous une pile de fringues avant de trouver une meilleure solution, alors que ses réflexions continuent de fulminer à son esprit.
Si OneBrain a pu prendre la décision de faire disparaitre les preuves de leurs communications, il ne peut qu'en déduire que ce dernier est parfaitement au courant des déclarations du représentant du conseil externe dans les locaux de l'agence centrale.
Pourtant, il le sait, personne ne portait son téléphone, pas plus que lors de toutes les réunions de préparations, ni pendant toute la journée d'installation.
Pourtant, il parait évident que le sourire trouve, d'une manière ou d'une autre, l'accès à toutes les informations qui peuvent se montrer utiles à son petit manège, et Katsuki s'interroge sérieusement sur ses techniques d'espionnage.
Son cerveau boue littéralement quand il quitte la chambre pour retourner dans le salon, les jambes raides comme des piquets et les épaules tendues aux maximum, enchainant les théories plus ou moins réalistes avant que l'une d'elle ne lui claque à l'esprit.
S'arrêtant subitement dans ses pas, il se fige droit comme un i au milieu de la pièce en ouvrant grand les yeux, les cils papillonnants à un rythme ridicule pendant que sa propre hypothèse lui apparait soudain comme une évidence.
Bondissant d'urgence, il se jette sur son téléphone pour ouvrir son application de messagerie, démarrant une nouvelle conversation à partir du contact d'Ochaco, et compose un texto à la vitesse de la lumière.
De : Katsuki
T'as encore accès au bureau de l'agence centrale ?
Quelques secondes s'écoulent avant qu'elle ne lui réponde, mais son corps s'agite déjà comme une feuille morte sur le goudron, tremblant de furie et de toujours plus d'adrénaline.
De : Ochaco
Oui, mais ils sont tous en train de partir. Pourquoi ?
De : Katsuki
Le bureau doit être truffé de micros, et peut-être même de caméras. Je sais pas comment il s'est démerdé, mais j'en suis presque sûr. Tu peux regarder ?
Tapotant les côtés de son téléphone en attendant un retour, il s'agite sur une jambe et sur l'autre, balançant nerveusement sa posture tout en pinçant ses lèvres avec la sensation que son cœur frappera bientôt hors de sa poitrine.
Même s'il ne comprend pas très bien comment OneBrain aurait pu s'infiltrer dans un bâtiment aussi sécurisé que l'agence centrale, il ne voit pas d'autres manières d'expliquer sa capacité à récupérer toutes les informations sans la moindre difficulté.
De : Ochaco
J'aurai pas le temps de tout inspecter, mais je vais leur dire que j'ai oublié un truc dans le bureau quand ils seront sorti, et j'essaierai de trouver quelque chose. Je te tiens au courant.
Frustré de ne pas pouvoir s'en charger lui-même, et espérant que sa demande ne causera pas de tort à sa collègue si elle se fait attraper en pleine fouille, alors qu'elle n'est pas supposée posséder d'informations en provenance de Katsuki, il tourne machinalement autour de la table de son salon en rongeant ses ongles.
Entre ses dents, il mâche l'extrémité de ses doigts jusqu'à s'en faire mal, bouillonnant de l'intérieur tel une cocote minute prête à sauter au plafond, et tous ses muscles se froissent les uns sur les autres à mesure des minutes qui filent malgré lui.
_ Dépêche toi .. s'agace t-il tout seul en fermant et rouvrant machinalement l'application comme s'il pouvait accélérer le temps de réponse.
Le cœur cognant dans ses tempes, un grognement de frustration vibre dans sa gorge en même temps qu'il donne un coup de pied rageur dans une pauvre chaise sur son chemin, sentant ses mains crépiter d'elles mêmes sans qu'il ne puisse rien faire pour s'apaiser.
Puis, quand son portable vibre contre sa paume, il manque de l'échapper dans la précipitation, se jetant sur le message comme un drogué en manque sans perdre une seconde.
De : Ochaco
J'ai pas pu tout inspecter, mais il y a au moins deux micros. Un au plafond et un dans l'étagère d'archives. J'ai pas eu le temps de les enlever, mais au moins on sait qu'ils sont là. Je fais quoi ? Je leur dit ? Ils vont me poser des questions si je leur en parle.
De : Katsuki
Leur dit rien, on s'en fou c'est plus notre problème, on est pas sur l'enquête. Laisse les se faire niquer. Je m'occupe du reste de mon côté.
De : Ochaco
Il y en a peut être aussi dans nos agences, il faudrait vérifier. Ils vont tous retourner sur le terrain pour aller en renfort, je peux passer à mon agence et me glisser dans celle d'All Might pour jeter un oeil si tu veux.
Hésitant, surtout inquiet pour la sécurité et la carrière de sa collègue, il laisse ses doigts naviguer dans le vide un petit instant avant de composer une réponse.
Ses précédents décisions ont déjà provoqué beaucoup de désastres, et il se passerait de ruiner la vie de son amie par dessus le marché.
Mais .. il n'empêche que ces informations lui seront capitales pour poursuivre son enquête.
De : Katsuki
Ne fais rien de dangereux pour toi. Fais attention.
La sensation très pénible d'embarquer sa collègue dans ses conneries le rend particulièrement anxieux, et ramène encore un nouveau sentiment de culpabilité au travers des tremblements nerveux de ses mains.
Puis, alors qu'il s'attend à recevoir une réponse de sa part, il fronce les sourcils sur son téléphone quand une longue vibration interpelle son attention, et qu'un appel apparait sur son écran illuminé.
Incertain, il fixe l'appareil en mâchant l'intérieur de sa joue, alors qu'il voit s'afficher un "numéro masqué" tout à fait suspect dans sa situation déjà compliquée.
Hésitant à répondre ou non à son interlocuteur inconnu, le cœur déchainé par les évènements et le stress placardé sur le front, il retient son souffle en laissant son pouce en suspens au dessus des icones tactiles, pesant encore le pour et le contre malgré les vibrations qui s'enchainent.
Finalement, et après plusieurs longues secondes de réflexions, il se décide à accepter l'appel tout en plaquant le portable à sa tempe, percevant immédiatement un grésillement peu agréable sur la ligne.
Un silence menaçant noyant la communication muette, il baisse la tête en inspirant discrètement, masquant son anxiété autant qu'il lui est possible de le faire, avant de se lancer précautionneusement.
_ Allô ?
_ Hey.
_________________
Hello 😁
Alors .. Il était condensé ce chapitre, mais je suis contente parce qu'il avance plusieurs choses, et je serai curieuse de voir comment évolue le point de vu celles et ceux qui pensent qu'Ochaco est louche. Certain.e.s d'entre vous ne lui font pas confiance depuis le début.
J'espère sincèrement ne pas être trop rapide dans le développement de l'intrigue et le déroulé des événements. Je ne tiens pas à faire quelque chose d'hypra long et lourd et pâteux, mais je ne veux pas non plus que ça ait l'air d'avancer trop rapidement.
Encore une fois, n'hésitez pas à m'en parler dans les commentaires.
A partir de là, je vais vous taper la tchatche sur un sujet qui n'a rien à voir avec cette fiction, celles et ceux qui le souhaitent peuvent s'arrêter là ❤
Promis je vous aime quand même, et je vous embrasse aussi 😘
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C'est pas vraiment un secret, et celles et ceux qui font partie du serveur des bkdkr le savent depuis un moment, je suis en arrêt maladie depuis le mois d'octobre 2021, et suivi par un centre médico psychologique pour le traitement d'une dépression et de troubles paniques.
Je n'ai jamais arrêté d'écrire malgré tout, pourtant, dieu sait que j'y ai parfois songé, dans les mauvaises périodes de ma dépression, où il m'arrivait d'avoir la sensation de brasser du vent sans intérêt.
Notamment, la période de QASM était très difficile, et la complexité du sujet n'arrangeait rien à mes difficultés, et j'ai quelques fois envisagé de foutre mon PC dans une bassine de flotte et ne plus jamais poser les mains sur un clavier.
Dans ces moments où je ne voyais que le négatif, je n'arrivais à me concentrer que sur ce qui me déplaisait.
Sans mentir, j'ai passé un moment très pénible et douloureux sur cette fiction, même si j'espérais que ça ne voyait pas trop.
Au final, j'ai littéralement touché le fond au début de smile hunter, malgré l'engouement qu'elle soulevait, c'est à ce moment là que je suis passé par de profondes souffrances et beaucoup d'idées sombres.
Mais je suis incommensurablement heureuse de sentir, enfin, que je commence à aller mieux depuis. Mon rythme se stabilise, ma motivation me fait moins souvent défaut, et je suis de nouveau productive. Et c'est cool.
Il va de soi que la communauté de discord, mais aussi celle de wattpad, ici, m'ont permis de me reprendre et de tenir le choc quand je ne voyais plus d'issu, et juste pour ça je me devais de dire que je vous en suis reconnaissante.
C'est toujours délicat de parler de dépression, parce que la moitié du temps les autres nous prennent pour des drama queen, estiment que ce n'est rien de si grave, ou encore ne comprennent rien, mais j'ai fait le choix d'assumer et d'en parler sans honte, parce que je sais la bienveillance qui existe ici, encore une fois ❤
Pour le moment, je suis toujours en arrêt, mais le chemin s'ouvre à nouveau, et j'en suis heureuse.
Alors, pour me répéter, je vous remercie, mille fois ❤
Prenez soin de vous, mangez de la pastèque 🍉
Mille et un bisous d'amour 😘😘😘😘
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