Iɴᴅɪᴀ
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↳ ▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓▓ éɴdeιхι -- Iηɗια
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Le souffle léger du vent tiède passe contre son visage, sans qu'il ne s'aperçoive vraiment de sa présence pour autant, pas plus que de la discrète rosée qui se dépose contre les brins d'herbe synthétique.
Le soleil n'apparait pas encore, mais l'auréole de sa lumière se dessine progressivement sur la ligne de l'horizon, apportant avec elle quelques nuances de safran et de vanille sur le décor endormi.
Le chant d'un oiseau perce le silence et, au dessus de lui, une petite branche secoue son arbre quand l'animal y prend son élan pour rejoindre les airs.
"Hey, Katsuki"
Les yeux fermés, encore bercé par son propre rêve, il ne remarque pas encore la courbature désagréable de son dos, ni la torsion peu confortable de sa nuque, inconscient pour le moment des douleurs grinçantes qui accompagneront bientôt son réveil.
Pour le moment, la bouche entrouverte et les bras étendus le long du corps, il capte à peine les sons environnants, couché sur le sol du parc de son enfance depuis plusieurs heures.
Sur son torse nu, la fraicheur du petit matin caresse sa peau sans l'agresser, l'humidité des premières heures écrase légèrement ses cheveux sur son front, et sa respiration se synchronise au tempo de ses songes.
"Katsuki, il va bientôt faire jour."
Ses paupières tressautent à peine, alors que ses oreilles perçoivent un son dont il n'identifie pas l'origine, mais ce premier bond hors de son rêve lui rappelle l'inconfort de la surface sur laquelle il dort.
Une première contracture s'impose en bas de son dos, puis le long de ses épaules, jusqu'à le forcer à grimacer au moment de gigoter presque imperceptiblement, désormais conscient de son corps et de sa position.
Malgré sa cervelle encore à l'ouest, il retrousse ses lèvres d'une moue contrariée, en même temps qu'il s'efforce de battre des cils pour récupérer sa conscience à demi absente.
Près de son visage, son téléphone posé à plat juste à côté de sa tempe grésille encore de la voix douce de Zed, qui s'affaire à le sortir de son sommeil depuis quelques minutes pour lui permettre de rentrer discrètement chez lui.
Soudain, il espère ne pas avoir ronflé comme une usine pendant tout ce temps, allongé sur le dos et sans aucun coussin pour redresser sa tête.
Toutefois, il ressent surtout une immense flemme, couplé à la douleur qui le cloue sur place, menaçant de devenir plus féroce encore s'il ose bouger un bras, l'empêchant dans l'immédiat de déplacer sa carcasse.
_ Katsuki ?
_ Je suis réveillé. murmure t-il, la voix cassée et pâteuse.
Difficilement, il tente une première fois d'étirer ses bras, avant d'être interrompu par la douleur vive qui comprime ses épaules et, sifflant entre ses dents, il se donne quelques secondes de répit avant le deuxième essai.
Un peu plus concluant pour celui ci, malgré l'inconfort qui crispe ses muscles, il parvient à débloquer ses articulations rouillées, puis se redresse lentement pour s'assoir sur le gazon artificiel.
Légèrement courbé vers l'arrière, en appui sur ses deux mains derrière lui, il lève les yeux vers le ciel qui se dévoile de plus en plus à mesure que la lune prend sa retraite.
Il fait bon, et l'air tiède souffle le réconfort sur son visage, l'appelant à en profiter un petit instant avant que la réalité ne reprenne irrémédiablement ses droits.
Autour de lui, le chant de quelques moineaux se mêle au calme silencieux de l'atmosphère, transporté par le vent frêle au dessus de sa tête, dans ce décor enfantin qu'il se surprend à chérir.
Ses déclarations de la veille lui reviennent en mémoire, avec une pointe de gêne, bien que sans regret, et ses propres paroles le font frémir de l'intérieur.
Jamais il n'avait confié de tels secrets.
Qui plus est, depuis l'expérience désastreuse de ses confessions à Hitoshi, c'est la première fois qu'il se dévoile ainsi, sur l'épaule pourtant inconnue d'un homme en qui il place une confiance aveugle.
Au loin, les premiers échos de voitures foulent le silence, témoin des travailleurs du matin partant pour leur embauche, et lui rappelant qu'il doit se dépêcher de quitter les lieux avant de se faire surprendre.
Alors, quelque peu mollement, il fléchit ses genoux pour trouver l'élan nécessaire, et grince des dents tout en se redressant sur ses jambes, le dos meurtri et les chevilles engourdies.
Debout, il s'étire à nouveau, masse sa nuque endolorie et son front lourd, passant en même temps sa main dans ses cheveux, avant de se pencher pâteusement pour récupérer son portable à terre.
Plaquant à nouveau l'appareil contre son oreille, retrouvant le grésillement du silence de Zed, il s'étonne en chemin de constater que leur communication dure depuis plus de vingt quatre heures consécutives.
Presque comme s'il vivait à ses côtés, OneBrain accompagne désormais ses jours et ses nuits, sans qu'aucun d'eux ne trouve ça anormal, visiblement.
_ Bien dormi ? ricane t-il d'ailleurs alors que Katsuki entame le trajet retour.
_ Aussi bien qu'on peut dormir par terre ... J'ai le dos fracturé.
_ Ca m'étonne pas beaucoup. Mais t'étais fatigué. J'arrête pas de te dire que tu reposes pas assez.
_ Arrête de me faire la morale. sourit Katsuki malgré lui.
Puis, abandonnant un court moment le téléphone, il escalade à nouveau le grillage pour rejoindre le terrain vague, marchant dans les herbes hautes, et priant surtout pour que personne ne croise sa route.
_ Et toi ? défie t-il en récupérant la discussion. T'as dormi ?
_ Nope. J'avais des choses importantes à faire.
_ Tu dors des fois au moins ?
_ T'en fais pas pour moi.
Fronçant les sourcils, Katsuki se vexe de le voir réagir ainsi, alors qu'il est le premier à lui dire de se reposer.
Mais surtout, il se souvient de ses révélations d'hier soir, et la supposée explosion qu'il soupçonne près de l'agence centrale dans le courant de la journée.
Il ne doit surtout pas louper d'éventuels indices primordiaux pour son enquête personnelle, alors il décide sans avoir a y réfléchir de ne plus perdre de temps.
Malgré tout, il va lui falloir passer par chez lui dans un premier temps, prendre une douche et enfiler des vêtements, avant de partir enfin à la chasse aux informations !
Traçant le même chemin que cette nuit en sens inverse, évitant encore les axes les plus fréquentés, il presse davantage le pas pour regagner son immeuble avant que le soleil n'éclaire de trop son escapade loufoque.
Sur le parking de sa résidence, rien n'a encore bougé quand il arrive à destination, mais l'éclat des premiers rayons sur le goudron l'incite à ne pas trainer pour autant, histoire de ne pas se montrer torse nu et mal coiffé devant tout le monde à une heure pareille.
Grimpant les escaliers menant à son appartement, puis passant la porte sans prendre la peine d'allumer la lumière du salon, il trace directement jusqu'à la salle de bain qu'il ne verrouille pas.
_ Je vais prendre une douche, et faire quelques trucs importants. Tu .. me rappelles après ? ne peut-il s'empêcher de demander.
_ Evidemment. A plus tard Katsuki.
Les notes douces de la voix de Zed étirent un sourire à son visage, qu'il observe lui-même dans le miroir qui surplombe sa vasque, se trouvant absolument niais et incohérent dans ses réactions.
S'il continue sur cette voie, que fera t-il une fois OneBrain dans ses filets ?
Supposément, il le rendra à la justice, dénoncera son identité et sa position aux agences du pays, et son arrestation mettra fin à tous les dangers qui courent sur la ville.
Zed terminera son voyage en prison comme il se doit, et Katsuki, en y pensant, se surprend à craindre l'ennui de son quotidien après son passage.
La manière dont il se laisse avoir par les sentiments que ce garçon éveille en lui l'entraine sur une pente plus que glissante, qui embrouille ses motivations et sa capacité de réflexion.
Pourtant, son but reste bien d'arrêter le sourire, et de se couvrir de gloire au nom de sa réussite, mais l'idée de ne plus jamais partager d'instants comme celui ci avec lui, finalement, l'attriste bien plus qu'il ne le rend heureux.
Il doit se ressaisir.
Se ressaisir !
Alors, en raccrochant officiellement, il ne s'étonne pas vraiment de la batterie faible sur son téléphone, qu'il devra penser à brancher après sa douche, et se défait de tous ses vêtements pour se jeter immédiatement dans la cabine.
Allumant l'eau une fois dedans, le jet encore froid le fait grimacer instantanément, en même temps qu'il laisse passer un petit cri pas franchement masculin entre ses dents.
Ses cheveux se gorgent de liquide, se couchent complètement sur son front, et la crasse accumulée sur sa peau ruissèle jusque sous ses pieds à mesure que la température remonte doucement.
S'il se sent foutrement bien, il ne peut pas se permettre de glander sous l'eau pendant une demi heure, des affaires importantes l'attendent à l'extérieur, il n'a assurément plus de temps à perdre !
Ainsi, il frotte énergiquement sa tignasse, puis son corps.
Les gestes mécaniques, il ne s'attarde ni sur le confort de l'eau ni sur le plaisir de se sentir propre, se dépêchant plutôt de se rincer en quatrième vitesse pour sortir au plus vite.
Claquant la paroi amovible, il fait fi de l'eau qu'il étale partout sur son passage jusqu'au support à serviettes, qu'il vient débarrasser de l'une d'entre elles pour se sécher succinctement.
Les épaules et les cheveux toujours humides, il récupère son portable sur la vasque, puis traverse le couloir complètement nu pour regagner sa chambre.
Puis, pour les quelques minutes qu'il lui reste, il branche son téléphone près de son lit avant de se tourner vers son armoire à vêtements.
Dans l'idéal, il doit passer inaperçu, et si possible même, ne pas se faire reconnaitre aux alentours de l'agence centrale, quitte à composer avec une tenue pour se dissimuler autant que faire se peut.
Pour ne pas se démarquer de la foule, il enfile un jean parfaitement simple, avec un t-shirt blanc de blanc tout ce qu'il y a de plus banal, avant d'aplatir ses cheveux mouillés sur son crâne.
Si indomptables soient-ils, avec une casquette posée dessus, ils se tiendront suffisamment discrets pour lui permettre de se déplacer sans attirer l'attention sur sa tignasse folle.
Enfin, une paire de chaussures plus tard et un brossage de dents en mode rapide, il se prépare enfin à se rendre sur les lieux supposés de la prochaine attaque de Zed.
Sans savoir ce qu'il fera une fois sur place, ni ce qu'il y trouvera, il doit cependant se dépêcher d'y arriver, quel qu'en soit les conclusions qu'il en tirera, la priorité reste pour le moment de ne pas louper l'occasion.
Le soleil se présente plus fièrement quand il quitte son appartement, armé simplement de son téléphone, ainsi que de sa casquette noire pour dompter ses mèches hystériques, et la vie à l'extérieur s'éveille lentement sur son passage.
Dehors, il observe les allées et venues de quelques travailleurs en route pour leurs entreprises, comme les fenêtres ouvertes de certaines habitations, d'où fuitent des éclats de voix et d'agitation.
Il fait beau aujourd'hui, suffisamment pour égayer les cœurs après les récents attentats, et faire oublier, l'espace d'une poignée de secondes, qu'un assassin rode toujours aussi discrètement.
Personne ne se doute encore qu'il réapparaitra très bientôt.
Personne, sauf Katsuki, qui n'en dira probablement rien.
Montant dans sa voiture, puis démarrant le moteur sans attendre, il en oublie presque de boucler sa ceinture au moment de partir, avant de se rappeler que la moindre interpellation par la police pourrait lui couter sa discrétion.
Alors, pour ne surtout pas attirer les regards, il s'applique à respecter le code de la route à la lettre, surveille minutieusement sa vitesse et les priorités qu'il se doit de céder sur le chemin, s'assurant un trajet on ne peut plus calme.
Les locaux de l'agence centrale apparaissent dans son champ de vision après une petite dizaine de minutes, mais il ne peut néanmoins pas s'amuser à se garer en évidence devant le bâtiment.
Garantissant plus de sécurité à sa petite expédition clandestine, il s'en va garer son véhicule quelques rues plus loin, contre un trottoir entre deux autres voitures pour se fondre dans la masse.
Puis, réajustant sa casquette sur sa tête, il descend sans faire de vague, évite de claquer la porte, et avance sans relever le visage, le regard majoritairement vers le sol pour dissimuler ses traits.
Dans le début d'agitation de la ville, le bruissement de ses pas parvient à s'étouffer au contact des voix et des ronronnements de moteurs ici et là, alors qu'il se rapproche progressivement de son objectif.
Le stress monte doucement à son ventre, l'adrénaline lui serre la gorge et chatouille sa poitrine au fil de son trajet, comme ses mains qui se mettent à trembler nerveusement malgré lui.
Entre ses tempes, il entend son cœur battre de plus en plus fort, cognant partout contre ses os, résonnant le long de ses muscles pour crisper sa posture, et la salive fuit instantanément sa bouche, alors complètement sèche.
Pour stabiliser ses phalanges anxieuses, il les plonge dans les poches de son jean, jetant quelques coups d'oeil autour de lui sans paraitre louche pour autant, espérant que personne ne remarque son attitude incertaine.
_ Respire tranquille. se rassure t-il lui même en expirant lentement.
Deux intersections plus tard, il conserve la nuque fléchie vers l'avant et la démarche mécanique malgré ses efforts pour rester naturel, alors que les abords de l'agence centrale se dessinent enfin.
Dans la rue passante, une minuscule poignée d'hommes et de femmes longent les trottoir sans prêter vraiment attention à l'environnement, le nez sur leurs écrans de téléphone ou les yeux rivés à leurs montres.
S'il reste discret, tout ira bien.
Droit devant lui, le grand établissement héroïque occupe la majorité de l'espace au bout de la petite avenue, haut et fier pour représenter la société d'alter comme il se doit.
A cette heure, ses anciens coéquipiers doivent déjà s'affairer en réunion, et si l'un d'entre eux passe les yeux par la fenêtre, il ne doit pas être en mesure de reconnaitre GroundZero, qui continue de se cacher sous sa casquette.
Face à la bâtisse, bien plus petits et médiocres, une série de petites constructions se dressent les unes à côté des autres, fermées pour la plupart, condamnées pour d'autres, ou encore partiellement délabrées pour les dernières.
Ici, la commune stocke tout un tas de bordel plus ou moins utile aux missions quotidiennes.
Des plots, de la rubalise, des barrières de sécurité, quelques gilets fluorescents, ou encore du matériel obsolète qui attend tranquillement que quelqu'un daigne le trainer jusqu'à la déchetterie.
L'ensemble appartient à Musutafu, principalement dans le but d'éviter qu'un civil quelconque n'achète l'un de ces biens, permettant ainsi un calme plat autour de l'agence centrale.
En soi, ils ne servent pas à grand chose, et les quelques hangars qui se cassent la gueule mériteraient davantage d'être détruit une bonne fois pour toutes.
Pour ne pas donner l'air d'une fouine, Katsuki sort son téléphone de sa poche, celui ci affichant d'ailleurs un peu moins de quinze pourcent de batterie, et fait mine de consulter son écran tout en longeant la rue calme.
Puis, à la première ouverture, profitant d'une seconde de solitude sur le terrain, il se glisse entre deux garages voisins, s'infiltrant dans un minuscule couloir improvisé à peine plus large que lui.
Son dos et ses bras frottent les murs entre lesquels il s'immisce, étalant au passage un peu de poussière sur ses vêtements, mais la manœuvre lui permet d'atteindre les derrières de la rangée de petites bâtisses.
Sur un plateau bétonné en retrait de la civilisation, suffisamment isolé des avenues environnantes pour ne pas se faire repérer trop facilement, il rase les parois pour se déplacer d'un hangar à un autre, cherchant une ouverture quelque part, une fenêtre, un trou, n'importe quoi lui permettant d'accéder à l'intérieur de l'un d'entre eux.
Dans sa poitrine, le stress continue de gonfler jusqu'à compresser ses poumons et perturber sa respiration de plus en plus bruyante, alourdie par l'angoisse et l'adrénaline mélangées.
Ici, ses pas résonnent davantage contre le sol gris, et l'écho de ses propres mouvements amplifie l'anxiété qui le gagne, l'obligeant à surveiller encore plus ses arrières.
Enfin, le long d'une paroi abimée, rafistolée à la tôle par un employé visiblement pas très regardant de la mairie, il bondit comme un petit animal en y repérant, tout en bas, un minuscule sourire tracé au feutre.
Comme un indice délibéré, la petite figure semble le dévisager et l'appeler en même temps, attendant sagement qu'il s'y intéresse de plus près pour découvrir ce qu'il cache.
Sans faire de bruit, du moins autant qu'il est possible de ne pas en faire en manipulant une plaque en acier, il fait alors glisser la porte de fortune en la soulevant légèrement, révélant lentement une ouverture de près d'un mètre de haut.
Fléchissant les genoux pour se mettre à quatre pattes, il se glisse dans la fente assez large pour un homme, trainant ses jambes dans la poussière, alors qu'une sauvage odeur de renfermé lui agresse les narines.
L'humidité mélangée aux particules de vieux bâtiment jamais aéré créent ce parfum si désagréable qui lui soulèverait presque l'estomac, le ventre déjà secoué par les bonds de son cœur dans la poitrine.
GroundZero, héros du pays, rampe clandestinement, en toute illégalité, dans un hangar de l'agence centrale tel un cambrioleur de fin de semaine, à dix mètres à peine de ses anciens collègues.
C'est ce qu'on appelle une sacré chute.
Enfin entièrement à l'intérieur, éclairé par les échantillons de lumière qui s'insinuent dans les fissures et les trous des parois autour de lui, il se redresse sur ses jambes avant d'épousseter ses vêtements sales.
Réajustant son t-shirt et les plis de son jean, il reste néanmoins discret au moment d'entamer des recherches sur son nouveau décor, et les réponses ne tardent pas à se faire repérer, juste devant lui, presque offertes sur un plateau.
Même pas cachée, posée dans un coin sans la moindre précaution, une énorme caisse noire trône sagement, attendant sûrement son heure, et dont l'intérieur ne fait pas franchement de doute.
Sûrement liés à un détonateur distanciel, les explosifs qu'ils devine dans la boite feront certainement sauter toutes les constructions alentours d'ici peu.
Au vu de sa taille, celle ci n'atteindra sûrement pas l'agence centrale, mais la déflagration suffira largement à semer la panique dans la ville, en plus de venir narguer l'équipe d'enquêteurs qui se démènent actuellement à quelques mètres de là.
Cette bombe n'a probablement pas vocation à blesser qui que ce soit, simplement à se faire voir, pour le plaisir de la provocation et pour continuer de générer l'inquiétude dans la population.
Et Katsuki ne pourra prévenir personne.
Mais, sur la boite noire, un inscription à l'encre blanche l'interpelle rapidement, semblant d'ailleurs lui être adressée, en la forme d'une suite de nombres dont il s'approche précautionneusement, avant de l'immortaliser sur une photo dans la mémoire de son téléphone.
Zed, apparemment, l'invite à lui rendre visite.
19.13 9 12 5 ; -8.21 14 20 5 18
Des coordonnées géographiques, vouées à disparaitre à la seconde où la bombe explosera.
Et si Katsuki ne peut pas les interpréter tout de suite, il ne rêve désormais plus que d'une chose : rentrer chez lui et chercher la localisation qu'elles indiquent.
Alors, pour ne pas trainer inutilement ici, il capture une deuxième photo par mesure de sécurité, et s'empresse de ressortir de là par la même entrée de fortune, regagnant l'espace bétonné de l'extérieur.
Puis, nettoyant une fois de plus ses vêtements tâchés de poussière, il s'engage à nouveau dans le petit couloir crépis en espérant ne pas se faire remarquer au moment de sa sortie.
Réajustant sa casquette, et mimant une activité intense sur son portable, il se rue sur le trottoir, prend garde à ne surtout pas se retourner, et s'éloigne sans courir du bâtiment de l'agence centrale.
Priant pour que personne ne l'ai vu sortir de là comme un rat, il contrôle sa respiration saccadée par la pression et l'urgence, le cœur battant à tout rompre sous ses côtes.
Plus que quelques minutes de stress à tenir, et il pourra enfin souffler.
Avec un peu de chance, il ne fera pas de crise cardiaque d'ici là.
Soudain, l'écran de son téléphone change de couleur pour afficher un appel entrant, de ce numéro privé qu'il reconnait paradoxalement, et auquel il s'empresse machinalement de répondre.
_ Allô.
_ Tout s'est bien passé ? interroge narquoisement Zed à son oreille.
_ Tu parles de ta boîte ? Je l'ai trouvé oui. Faut dire qu'elle était pas vraiment cachée.
_ C'était marrant de te voir faire de grands détours juste pour venir ici.
_ Pourquoi t'as pas attendu que je rentre pour m'appeler ? contourne t-il en roulant des yeux, agacé par sa manière d'être omniprésent dans ses actions.
_ Tu me manquais trop. ricane Zed comme un enfant.
_ Arrête de dire des conneries.
_ J'avais juste envie d'avoir ta réaction en direct maintenant que tu es assez loin. corrige t-il alors. T'es prêt ?
Sans avoir le temps de poser la moindre question, ni même de s'intriguer, Katsuki sursaute quand une immense déflagration secoue la rue entière, faisant vibrer le sol, voler les murs des petits bâtiments, et grésiller ses tympans.
La fumée s'élève au dessus du décor, quelques tuiles virevoltent tel des projectiles aléatoires et, alors que les héros surgissent déjà de l'agence centrale, il se fige quand Zed se met à rire dans le combiné.
_ Tu devrais pas trainer ici, ils vont se demander ce que tu fais là s'ils te voient.
Le salaud !
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Hello :)
Sentez vous ce petit parfum de bordel imminent qui arrive ?
Pour l'information, oui les coordonnées géographiques cachent un petit secret 😉
On entre bientôt sur un acte plus chargé, et une fois lancé, on s'enfoncera progressivement dans l'infernal.
D'ici là, j'espère que ça continue de vous plaire 🥰
Je vous embrasse fort 😘
Prenez soin de vous ❤️
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