Eᴄʜᴏ

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░░░░░░░░░░░ éɴdeιхι -- Ecнo


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Ses lunettes de soleil posées sur les yeux, le front plissé par la lumière de l'été qui transperce les vitres, Katsuki se racle la gorge en s'efforçant de se tenir droit, alors qu'il rêve si fort de s'avachir sur la table et de fermer ses paupières brûlantes. 
La trachée encore irritée par les évènements d'hier soir, et la fatigue lui pesant sur le crâne après une nuit sans sommeil à l'hôpital, il plaque ses épaules contre le dossier de sa chaise comme on colle un aimant à une surface pour le faire tenir en place. 
Ce matin encore, l'adrénaline le maintenait debout et prêt à se battre comme si de rien était, mais un méchant coup de barre est venu le chercher sur les coups de treize heures, et cette réunion qui s'éternise le rend vaseux. 

Dans sa bouche, demeure le goût particulièrement désagréable du feu et de la suie, comme cette sensation d'avoir avalé un morceau de charbon et d'en sentir les résidus encore collants sous sa langue. 
Le souffle toujours légèrement gêné, malgré l'aérosol qu'on lui a braqué sur le pif pendant des heures, il lui arrive de courber la nuque quand l'air brûle ses bronches au hasard d'une inspiration un peu trop profonde. 
Autour de lui, l'agitation de la matinée s'est apaisée, les langues se font plus prudentes à l'évocation des incidents d'hier soir, mais tous les cerveaux tournent à plein régime en espérant trouver une piste plus intéressantes que toutes les précédentes. 

Contre le mur à sa droite, un tableau blanc tout gribouillé au marqueur coloré retrace les idées en vrac, évoquées les unes après les autres depuis le début de la réunion et, dans le bureau principal de l'agence centrale, un air de fatigue semble se peindre sur tous les visages présents. 
A travers les trois grandes fenêtres de l'imposant bureau de réunion, la lumière de l'après midi frappe le verre pour se jeter droit sur les occupants des lieux, défiant la climatisation en route, sans jamais parvenir à réchauffer la température pour autant. 
Les reflets des rayons se répercutant sur quelques surfaces, des halos gênants leur embêtent parfois les yeux, poussant certains d'entre eux à protéger leurs rétines en froissant leurs fronts. 

Il y avait longtemps que tout le monde ne s'était pas réuni ici, et pour cause. 
Légèrement en périphérie de la ville, les bâtiments de l'agence centrale ont été conçus pour regrouper des représentants de chacune des agences héroïques de la région, permettant ainsi de réunir des troupes générales lorsqu'un danger nécessite plus de moyens qu'une simple sécurité locale. 
Avant aujourd'hui, Katsuki et la plupart des membres présents n'avaient mis les pieds ici qu'une seule fois, alors même qu'ils sortaient tout juste de première année à Yuei pour mettre un terme aux saloperies de Kai Chisaki et sa clique, un détraqué coupable de se servir du corps d'une enfant pour mener des expériences inhumaines.
A la tête d'une organisation toute entière, l'arrestation de ce connard a couté la vie de deux hommes, le héros professionnel Sir Nighteye, ainsi que son apprenti Mirio Togata. 

Probablement l'une des plus grandes affaires de l'histoire.  

A l'occasion, les agences communiquent entre elles lorsqu'il s'agit de faire le point sur les attaques plus ou moins régulières de l'alliance de Shigaraki, mais, même si cet enfoiré et ses copains continuent de foutre le bordel en permanence, c'est presque devenue une habitude finalement, et plus personne ne se surprend de devoir intervenir au beau milieu de la nuit après leur passage. 
Lui et son équipe de têtes de nœuds représentent aujourd'hui l'ennemi principal de la société héroïque, et après des années à leur courir derrière, malgré quelques arrestations fructueuses, une bonne poignée d'entre eux sont encore en jeu, persistant à leur filer entre les doigts à chaque opération. 

Cependant, en bons terroristes qu'ils sont, ce qu'ils aiment encore plus que foutre le bordel, c'est revendiquer fièrement leurs crimes. 

_ Moi, intervient subitement Ochaco, assise en face de Katsuki et représentant l'agence de Gun Head, je trouve que ça ne leur ressemble pas. Certains détails me chiffonnent un peu en fait.

La jeune brune et son regard déterminé semblent redonner un coup d'élan à l'assemblée générale, et le souffle qu'elle donne à la réunion réveille certain de ses collègues.
Un peu plus loin, Shoto Todoroki croise ses bras sous sa poitrine en levant les yeux vers le plafond.
Bien plus calme et mesuré que son père, il prend le temps de triturer le tissu de ses manches avant d'ouvrir la bouche, inspirant tranquillement par le nez en se redressant sur ses jambes. 
Son regard hétérochrome, assorti à ses cheveux bicolores eux aussi, balaie la pièce en une seconde, se préparant à prendre le contrôle du l'auditorium. 

_ On est d'accord que la première "double explosion", insiste t-il en imitant des guillemets avec ses doigts, date du mois dernier, le six juin, quand l'agence de Best Jeannist et les locaux du conseil interne ont sautés à quelques minutes d'intervalles. 

Se rapprochant du tableau, il incline la tête sur le côté en essayant d'y voir plus clair dans le fouillis d'encre et de couleurs, se permettant au passage d'effacer quelques informations jugées caduques pour se faire de la place. 

_ Hanta était près de l'agence, et il affirme que c'est elle qui a explosée en premier. Le conseil n'a été touché qu'en suivant, une ou deux minutes après selon lui. continue t-il en dessinant deux carrés d'un bout à l'autre du tableau.  Entre les deux, à vol d'oiseau y'a quoi ? Six, sept kilomètres ?  

En suivant ses réflexions du regard, Katsuki se redresse un peu en plantant ses coudes sur le large bureau ovale, fronçant les sourcils derrière les lunettes de soleil qui protègent ses paupières agressées. 
Le conseil interne, ou "les fonctionnaires à cravate" comme aime les appeler Katsuki, n'avait jamais été la cible d'une quelconque attaque jusqu'alors, et ça restait plutôt compréhensible. 
Agents de l'ombre, ses membres servent principalement à s'assurer de la bonne cohésion entre les agences, éventuellement à gérer les différents en interne afin de garantir une discrétion judiciaire en cas de bavure, mais son rôle au sein de l'organisation héroïque de la société demeure relativement discret. 

A tel point que ses bâtiments ne sont que très peu équipés en terme de sécurité, contrairement à leurs homologues du conseil externe, qui eux travaillent étroitement avec les agents infiltrés en supervisant les missions d'espionnage. 
A choisir, si Katsuki était un criminel qui chercherait à causer des dégâts, il attaquerait le conseil externe, pas l'interne, et il est presque sûr que Shigaraki et sa bande pensent de la même manière. 
La raison de cet attentat reste alors un étrange mystère pour dire la vérité. 

_ Le lendemain, poursuit Shoto en rebouchant son marqueur, l'alliance a revendiqué l'attaque de l'agence de Best Jeannist. Elle ne s'est pas exprimé au sujet du conseil, mais on a tous pensé que les deux étaient quand même liées. Parce que ça paraissait logique. Jusque là tout le monde me suit ? 

_ Ouais ouais. s'agite Katsuki en replaçant machinalement ses lunettes de soleil. Vas-y poursuit. 

Un peu plus en retrait, Yaomomo et Tsuyu, respectivement représentantes des agences de Ryûkyu et celle de la sécurité maritime, observent silencieusement le discours de leur collègue de chez Endeavor, suivant d'un oeil assidu toutes les informations récoltables. 
Leur discrétion n'a toujours eu d'égal que leur efficacité sur le terrain et, même si elles restent toujours effacées en réunion, il n'empêche qu'elles ont plus d'une fois sauvé la situation dans des moments critiques. 

_ Ok. poursuit donc Shoto en rouvrant son feutre. Le dix huit juin, c'est le système de sécurité de Yuei qui a subi une attaque. Même s'il n'a pas cédé et qu'on a déploré aucune victime, plusieurs équipes et tous les professeurs du lycée ont dû être mobilisés sur place pour assurer l'affrontement. 

A nouveau, il dessine un rectangle supposé représenter le grand lycée Yuei qui les a tous formés, et Katsuki hausse un sourcil en se moquant silencieusement de ses talents d'artiste.
Pour autant, un premier tilt résonne à son esprit, alors qu'il retrace pour lui même la suite des événements, comprenant approximativement où son collègue veut en venir. 

_ Pendant ce temps là, on a recensé presque au même moment, un incendie sur la résidence d'un des représentant de la DGSN*. Le domicile était vide et il n'y pas eu de blessé. Mais il n'empêche que la maison a brulée, ainsi que tous les biens et les informations qu'elle contenait. On a tous vu Shigaraki et ses sbires à Yuei, et ils se sont bien vantés d'avoir attaqué le lycée. Mais ils n'ont rien dit au sujet de la résidence de Yokumiru.  

_ C'était sans doute une attaque personnelle, coupe Tetsu pour la première fois, représentant l'agence FatGum dans la réunion, une vengeance ou quelque chose du genre. Il ne s'agit que d'une maison. 

_ Ca pourrait être aussi un moyen de viser indirectement la DGSN, lui répond Ochaco de but en blanc. 

_ Alors pourquoi ne pas attaquer directement la DGSN dans ce cas ? 

Machinalement, Katsuki laisse échapper un rire simulé et tout à fait sarcastique, levant ses lunettes de soleil pour dévisager le héros de métal, dévoilant au passage ses yeux encore rougis et larmoyants de l'attaque d'hier soir. 

_ Putain, j'aimerais pas t'avoir dans mon équipe si j'étais un criminel. On s'rait déjà mort. 

Tout au sommet de la hiérarchie, sur le trône de la société héroïque, la Direction Générale de la Sécurité Nationale possède probablement les bâtiments les plus sécurisés de la galaxie. 
Dans chaque pays, une tour de la DGSN surplombe toutes les villes, barricadées et totalement impénétrables.
Chaque ampoule et chaque grille d'aération y est surveillée vingt quatre heures sur vingt quatre par toute une armée de héros triés sur le volet par les dirigeants de ce monde. 
Pire encore que la zone 51, mettre un pied à moins de cinq cent mètres de l'une de ces tours vous garanti un allé sans retour vers la prison sans passer par la case justice. 
Dans ces bâtiments, ceux que l'on peut littéralement qualifier de maitres de l'univers régissent la société héroïque avec une main encore plus sévère que celle du gouvernement lui même. 

Rien n'échappe à la DGSN, toutes les informations qui circulent sont filtrées par leurs agents, transmises au compte gouttes aux conseils internes et externes, et les ordres qui émanent de ces grands dirigeants sont systématiquement irréfutables. 
Toute décision concernant de près ou de loin la société des héros doit être approuvée par ce sommet, autant dire qu'ils ont des yeux et des oreilles partout, et s'en prendre à eux de quelque manière que ce soit revient à signer son testament. 
Peu importe la raison ou les motivations, personne ne contredit jamais la parole de ces hommes. 

Alors, tenter d'attaquer directement l'un de leur bâtiment ! Aucun fou sur cette terre ne s'y essaierait, pas même Shigaraki. 

_ En attendant, intervient Shoto pour couper court au débat, la maison a brulée pendant que tout le monde avait les yeux rivés sur Yuei, c'est l'information à retenir pour le moment. 

Une légère tension s'élève doucement, Katsuki défiant du regard son collègue à l'alter d'acier, mais GroundZero se voit obligé de capituler le premier en sentant ses yeux prendre feu tant la lumière les agresse. 
Pour ne pas perdre la face, il se permet tout de même un ultime haussement de sourcil avant de remettre ses lunettes en place en simulant une profonde indifférence, gardant son image parfaitement intacte malgré les picotement sous ses rétines. 

_ Donc, continue le Todoroki en se tournant à nouveau vers son tableau, hier soir ce sont les locaux de la préfecture qui ont été pulvérisés. Uravity était sur les lieux, et elle confirme que c'est ici que ça a commencé, c'est bien ça ? 

_ Oui, acquiesce Ochaco en secouant la tête de haut en bas. L'explosion du côté du centre commercial nous a été communiquée environ trois minutes après celle de la préfecture. 

_ Et quelle attaque a été revendiquée ce matin par l'alliance ? 

Un silence lourd vient s'aplatir sur l'assemblée après la question de leur orateur du jour, soulignant une prise de conscience générale et un sentiment d'oppressèrent semblant figer tout le monde dans leurs sièges. 

_ Celle de la préfecture. brise finalement Katsuki en passant une main lente dans ses cheveux abîmés par la chaleur des flammes d'hier soir. 

_ Et y'a quoi entre les deux, emboite Tetsu en reprenant le premier raisonnement de son collègue. Huit kilomètres ? Quelque chose comme ça. 

Tous les yeux rivés sur le tableau, un engrenage semble se mettre en route dans tous les esprits, analysant des hypothèses avant de les prononcer, cherchant des détails dans les déclarations pour nourrir leurs doutes, et le silence absolu qui berce la scène rugit d'une immense concentration. 

_ Admettons que ... commence Ochaco après une lente inspiration. Admettons que l'attaque du conseil interne visait indirectement le fonctionnement de la société, et qu'il en soit de même pour le domicile de Yokumiru, quel est le rapport avec ce qu'il s'est passé hier près de la zone commerciale ? 

_ Les gens qui vivent là-bas ? tente Tsuyu en intervenant pour la première fois. A ma connaissance, il n'y a presque que des résidences de luxe dans cette zone, et des personnes aisées. Tout le monde ne peut pas se permettre d'habiter dans ce coin, et le marché nocturne du centre est le plus guindé de tous. L'attaque pourrait viser les "riches" de la société, tout du moins ceux qui ont des privilèges dans la vie. Même si ça ne fait qu'à moitié le lien. En grande majorité, ces gens là ont des rôles utiles ou importants, ce sont des hauts placés.  

Katsuki soupire, presse ses mains sur son front, puis masse ses tempes exténuées en se retraçant le fil des événements. 
L'alliance les a toujours habitués à des interventions franches et sans sous entendus, visant des cibles évidentes et à l'explication toute trouvée d'avance sans jamais perdre de temps à jouer au Cluedo. 

_ Pourquoi ils ne le revendiquent pas alors ? Ils le font toujours ... conclut Tetsu en s'enfonçant dans sa chaise.  

_ Ils essaient peut-être autre chose en parallèle, continue Shoto en zieutant ses propres schémas. Sur ces trois dernières fois, la seconde attaque, non revendiquée, a toujours été légèrement à retardement, et aux motivations moins évidentes. Leur but a l'air d'être de camoufler leur propre jeu en attirant d'abord l'attention sur autre chose de plus voyant. Leurs rangs se sont peut-être agrandis, et de nouveaux cerveaux pourraient superviser des initiatives de ce genre. Peut-être qu'ils se font plus discrets en revendications pour semer le doute sur l'objectif de ces agressions parallèles. 

_ Si je peux me permettre, intervient doucement Yaomomo en quittant sa chaise pour se mettre debout à son tour, elles ont été revendiquées. 

Les regards convergeant vers elle, elle baisse la tête pour cacher son visage derrière ses longs cheveux noirs quand sa timidité la rattrape, et elle se retient de racler nerveusement sa gorge en traversant la pièce. 
Agile, et couverte d'un chemisier long permettant de cacher son costume plus qu'échancré lorsqu'elle n'a pas besoin de son alter, elle rejoint Shoto près du tableau et inspire profondément avant de se tourner vers l'assemblée. 
Aussi intelligente soit-elle, figure d'élégance et de bienveillance par dessus le marché, Momo persiste à ne pas croire en ses capacités, demeurant complètement paniquée à chaque fois qu'elle prend la parole pour exposer ses idées. 

Pourtant, toutes les bouches se ferment pour l'écouter avec une attention parfaite, attendant de la voir poursuivre sur sa déclaration pendant qu'elle cherche son élan dans les yeux de son ami aux cheveux bicolores. 

_ Les attaques du conseil, du domicile de Yokumiru et de la zone près du centre commercial ont été revendiquées, on ne sait juste pas par qui. Enfin, pour être plus exacte, elles ont été signées, n'est-ce pas ? insiste t-elle en jetant son regard sur Katsuki.  

_ Le sourire ... souffle Ochaco en hochant la tête. 

Derrière ses lunettes, Katsuki ferme les yeux en se grattant le sommet du crâne, redessinant à son esprit les trois sourires répertoriés de ces agressions.  
Lors de l'explosion des locaux du conseil, il l'a repéré en premier, peint à la bombe noire sur un bâtiment voisin, mais il se souvient qu'à ce moment, rien ne prouvait qu'il était lié à l'attaque. 
Il pouvait tout aussi bien s'agir d'un tag laissé là deux jours avant par trois gamins jouant dans les rues pendant la nuit, et ça n'aurait rien eu d'exceptionnel en soi du reste. 
Ceci dit, après l'incendie de la résidence Yokumiru, la même représentation est apparue sur le crépis du garage de la propriété, tout juste suffisamment épargné par les flammes, et sa présence ne pouvait plus être un hasard. 

De même hier soir, alors que son instinct l'a poussé à chercher un détail parmi les décombres, et que ce même sourire grossièrement dessiné le narguait depuis la surface d'un mur encore debout. 

_ Pourquoi l'alliance aurait elle maintenant deux manières différentes de revendiquer leurs attentats ? questionne Tetsu en tapotant le bout de ses ongles sur le plateau de la table. 

_ C'est peut-être un collaborateur, renchérit Ochaco. Un groupe qui travaille en duo avec eux, mais qui ne fait pas vraiment partie de l'alliance pour autant. Ils pourraient s'organiser entre eux pour procéder ensemble, et donc avoir deux manières de procéder différentes. 

_ Ca pourrait coller. conclut Shoto. L'alliance utilise sa popularité pour attirer tous les regards, la discrétion n'étant de toute manière plus à leur portée. Et pendant ce temps là, des complices se chargent de suivre leur véritable objectif. Ce qui leur donne toujours un train d'avance sur nous. Même si on identifie cette manière de faire, il n'empêche qu'on ne peut pas savoir où arrivera la seconde attaque. 

_ Mais le rayon est toujours réduit. jette Katsuki en cognant sa colonne vertébrale contre le dossier de sa chaise. On a calculé à peu près la distance entre les deux attaques à chaque fois, et ça dépasse jamais les dix kilomètres à la ronde. 

C'est large, dix kilomètres, mais c'est toujours plus précis qu'une région entière, et ça reste pour le moment leur seul moyen d'établir un périmètre approximatif et de parvenir à envoyer une équipe d'intervention le plus rapidement possible, en espérant attraper l'un des coupables sur place. 

_ Et l'alliance s'en prend toujours à des points évidents, poursuit-il juste après. Des agences, la préfecture, Yuei. Ca réduit notre champs de surveillance aussi, et on peut établir des zones à risques sur lesquelles privilégier la vigilance. Il faudra mobiliser tout le monde, sans oublier de maintenir les patrouilles habituelles, mais si toutes les agences jouent le jeu et que la DGSN approuve, on peut organiser un plan d'urgence. 

_ On va devoir soumettre la requête au conseil interne en premier, reprend Tsuyu, et espérer qu'ils ne mettent pas trop de temps à transmettre la demande à la hiérarchie... En ce qui nous concerne, on n'opère pas en dehors de la zone maritime, mais si les zones à risques s'étendent sur la côte, on pourra s'en charger. 

_ Quoi qu'il en soit, coupe Momo pour calmer les ardeurs de chacun, il n'y a que les chefs d'agence qui peuvent contacter le conseil, donc il nous faut d'abord l'approbation de tous nos supérieurs avant de s'emballer.  Alors je propose qu'on se tienne tous au courant d'ici demain, le temps de faire nos rapports et de soumettre l'idée. 

Voyant se dessiner l'aube d'une longue période de boulot plus qu'intensif, Katsuki masse à nouveau ses tempes en veillant à ne pas trop tirer sur la peau fragile de ses paupières. 

_ De toute manière, ajoute t-il alors machinalement. On a encore trop peu d'informations sur le sourire pour émettre la moindre accusation, et on va être obligé de leur courir après, ne serait-ce que pour récupérer des indices. On a rien qui nous garantit qu'ils ne fassent pas partie de l'alliance, et rien qui garantit non plus qu'ils bossent ensemble. Si la hiérarchie n'approuve pas, on avancera pas. Et vu le désastre d'hier, ils ont pas d'raison de refuser. 

Au total, à la fin de l'intervention des équipes de secours après la déflagration près du centre commercial, soixante douze décès ont été recensés, une dizaine d'hommes et de femmes flottent encore entre la vie et la mort dans les services de réanimation, et une poignée de survivants souffrent de blessures graves dont ils ne sont pas prêts de se remettre. 
Jamais la génération de Katsuki n'a vu autant de victimes en un seul coup, et cette affaire s'annonce comme la plus grande opération de leur carrière, la mener à son terme représente un défi de taille.

La mission commence juste, et un paquet de détails doivent encore être peaufinés, mais elle prend déjà la forme d'un apostolat* qui pourrait tout aussi bien faire bondir leur carrière que mener à la perte d'une société entière. 

_ Eh bien .. soupire Ochaco en étirant ses épaules comme si elle s'apprêtait à se jeter dans un combat imminent. Partons à la chasse au sourire. 

Et, la rage encore vive de s'être fait cramer les yeux et la gorge dans la fumée, poussé par sa volonté et ses désirs de vengeance, Katsuki marque un sourire passablement carnassier sur ses lèvres, le pétillement déterminé de son regard restant malgré lui dissimulé derrière ses lunettes de soleil et ses paupières gonflées. 

La chasse au sourire, voilà une activité qui l'intrigue, et qui cache sans doute bien plus de choses qu'elle n'en présage.

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* apostolat - Mission qui requiert de l'énergie et du désintéressement. 

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Hey ! 

J'espère que je ne vous ai pas perdu.e.s en route, ce chapitre était chargé en informations ! 
J'ai essayé d'être le plus claire possible sur la hiérarchie que j'ai mise en place dans cette histoire, deux ou trois éléments restent encore à intégrer, mais globalement le plus gros est là. 
La DGSN est une invention de ma part, et le fonctionnement des conseils internes et externes ont été remaniés pour correspondre à cette histoire, ne soyez donc pas étonnés si des éléments fonctionnent différemment que dans le manga. 

Pour ce qui est de l'alliance, j'ai filé le rôle de chef à Shigaraki. Dans cette histoire, l'existence du conflit one for all/all for one (et leur existence tout court en fait) n'a pas franchement d'intérêt, c'est pour ça que vous ne verrez pas AFO ici, et que All Might ne sera que vaguement évoqué sans être un élément central de l'intrigue. 
Les motivations de l'alliance n'ont donc aucun lien avec All for one, et n'ont pour but que le renversement de la société simplement pour des idées contraires à la société en place. 

N'hésitez pas à me dire si vous êtes un peu perdu.e.s, je ferai en sorte de clarifier ce qui a besoin d'être clarifié si c'est nécessaire. 

En attendant, j'espère que ce chapitre vous a plu ! 

Je vous embrasse en attendant le prochain 😘 

Prenez soin de vous ❤

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