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On retrouve un peu Yunho, Jimin et on apprend quelque chose je pense d'intéressant concernant Namjoon ....

⚠️Warnings : Phobie - Angoisse - Implicite auto mutilation -  Mention de médicaments


Yunho ⬇️





« Dans la vie, on ne sait jamais qui va devenir votre meilleur ami, votre âme sœur ou
votre amant. Ça peut être cette personne que vous avez sous les yeux depuis des années, ce
drôle de type aux fringues bizarres ou cet inconnu croisé par hasard.
Mais ce qui est sûr, c'est qu'au début, c'est toujours un inconnu. »



Yunho grogna en voyant que le passage était bouché.

Ô était une école magnifique, toujours en travaux quelque part et aujourd'hui, il fallait que ça concerne le seul passage sans risque de l'établissement.

Le brun avait comme toujours oublié le temps dans le laboratoire de la section science et il se pressait pour ne pas rentrer trop tard, ayant promis à sa mère d'être à l'heure pour le film.

C'était une tradition, tous les vendredis soir, ils se faisaient une soirée cinéma tous les deux et un long petit déjeuner le lendemain matin, où ils rattrapaient ce qu'ils avaient pu rater de la semaine de l'autre.

Il faisait déjà nuit et s'il ne se dépêchait pas, il allait réellement être en retard, chose qu'il détestait.

Seulement avec son chemin habituel bouché, il n'avait pas le choix, il devait passer sur l'un des ponts terrifiants qui s'étendaient face à lui.

Ô avait de l'eau partout, comptant aussi bien des petits bassins, que des lacs artificiels ou encore des cascades.

Et si pour tous les autres élèves c'était le paradis, pour Yunho, c'était l'enfer.

- Merde... Siffla-t-il, les poings serrés et le cœur battant déjà anormalement vite.

Il n'avait même pas encore un pied sur le pont !

Fermant les yeux, il inspira profondément, se répétant en boucle que ce n'était rien, juste un peu d'eau qui ne lui arrivait sans doute même pas aux genoux.

- Arrête d'être aussi pathétique ! Grogna-t-il, ses ongles s'enfonçant dans ses paumes.

Il détestait être aussi faible !

Tendant doucement la main vers l'un des rebords du pont, il la rétracta rapidement en la voyant trembler, se mordant la lèvre, agacé par sa propre détresse.

Inspirant et expirant, ses doigts tapotant contre sa jambe, il tenta de faire le vide, se concentrant uniquement sur les chiffres qui se bousculaient dans son esprit, enchaînant les multiplications compliquées.

À chaque fois qu'il avait besoin de se calmer, il se tournait vers la logique, en particulier les maths.

Le visage contrit, malgré son expression déterminée, il choisit d'ignorer les rebords, trop près de l'eau et de rester au milieu, le regard fixé droit de devant.

Il suffisait de faire comme s'il n'y avait que de la terre et des fleurs en dessous.

Si seulement ces foutues cascades n'étaient pas aussi bruyantes !

Serrant le poing, ses calculs toujours en cours, il fit un pas, puis un autre, ignorant du mieux qu'il pouvait son souffle erratique et son cœur à deux doigts d'exploser.

Il pouvait le faire.

Avançant encore malgré l'angoisse vive qui l'oppressait, il fit ses multiplications à voix haute, de plus en plus fort.

Se répétant qu'il y était presque, pensant qu'il avait fait le plus dur, il se figea pourtant au bout de quelques pas à peine, la peur prenant le dessus.

Sa vision était floue, le reste du chemin semblant se tordre et les lumières se diviser, dansant désagréablement devant ses yeux.

Il avait l'impression d'avoir trop bu, d'être debout dans un monde qui tanguait de plus en plus fort, qu'il allait bientôt se faire emporter par une tornade silencieuse et sombre.

Incapable de bouger, il n'avait plus la force de lutter contre ses angoisses, les calculs laissant place à des images et questions terrifiantes, alors qu'il se courbait, comme si on venait de le frapper, l'air échappant à ses poumons.

À bout de souffle, il tenta de respirer, ayant du mal à se souvenir comment, son esprit rationnel peinant à s'accrocher à la réalité, enseveli sous cette terreur insensée qu'il n'arrivait toujours pas à combattre.

Les mains tremblantes, il sortit un porte clé de son manteau, ses doigts serrant la petite peluche qui y était accrochée avec force.

Reculant inconsciemment, trébuchant vers l'arrière, il se retrouva au sol, s'égratignant le poignet en tentant maladroitement de se rattraper.

Mais il ignora sa chute, alarmé par le fait que le porte clé lui avait échappé.

Se redressant sur les genoux, il tâtonna, toujours incapable de voir correctement.

Au sol, il avait encore plus l'impression de sentir la terre tourner pour former une tornade floue prête à l'engloutir.

Un gémissement d'impuissance lui échappa, la frustration et la honte se mêlant, formant des nœuds dans son ventre, sa poitrine et sa gorge.

Lorsqu'une main apparut, lui tendant sa peluche, il sursauta, arrachant l'objet avant de reculer comme un animal sauvage.

Il n'avait pas envie qu'on le voit comme ça !

Se tournant rapidement, il se recroquevilla en serrant le porte clé contre lui, haletant, quelques larmes coulant sur ses joues.

Une partie de lui priait pour que l'inconnu s'éloigne sans un mot, mais une autre était toujours terrorisée et ne voulait pas être seule.

Non !

Il secoua frénétiquement la tête.

Non, non, non !

Il ne devait surtout pas se montrer dans un tel état ! Il ne voulait pas qu'on le prenne pour quelqu'un de faible ou pathétique !

Mais malgré son désir de se lever et partir loin, comme si rien ne s'était passé, comme s'il allait parfaitement bien, il ne bougea pas, son corps toujours secoué par la terreur.

Alors il ferma les yeux, serrant sa peluche encore plus fort.

Pourquoi malgré le temps écoulé, n'était-il pas capable d'oublier ?

La voix tremblotante, il tenta de compter à voix haute, de replonger dans une liste de chiffres simples, rassurants par leur constance, pour se calmer, mais il haleta simplement, les mots refusant de franchir ses lèvres.

Le poids sur sa poitrine, qu'il avait ignoré, se faisait de plus en plus lourd et oppressant, tout comme le silence de la nuit qui permettait au bruit de l'eau de « hurler » à ses oreilles.

Assis par terre, les genoux remontés vers son torse, il baissa la tête entre ses jambes, expirant bruyamment, se demandant pourquoi un ruisseau sans importance déclenchait une telle crise.

Il avait cru aller mieux et ce soir, il se rendait compte que rien n'avait changé.

Alors qu'un frisson le secouait, il se mordit la lèvre violemment.

Il n'avait pas envie d'être seul.

Et comme une réponse à son cri intérieur, il sentit un contact, comprenant rapidement que l'inconnu s'était assis dans la même position que lui, son dos contre le sien.

C'était léger, comme si l'autre avait peur de le toucher, mais c'était là et malgré la honte d'être vu dans un tel état, malgré le fait qu'il ne savait absolument pas qui était celui ou celle qui assistait à sa détresse, il apprécia la présence.

Décidé à se reprendre, il souffla, tentant de se concentrer sur un quelconque calcul.

- Cin....cinq.....

Il grogna, frustré et à bout.

Pourquoi n'arrivait-il même pas à prononcer un simple mot ? Pourquoi était-il toujours aussi pathétique et inutile ?

Pourquoi ne pouvait-il jamais rien faire correctement ?

Alors qu'il se tendait davantage, son souffle encore plus chaotique, il sentit l'inconnu respirer profondément, n'ayant même pas besoin de l'entendre, le mouvement contre son dos suffisant étrangement à lui faire comprendre ce qui se passait.

Pourquoi il ou elle avait l'air si stressé ? Pourquoi semblait-il rassembler son courage ?

Le contact se fit un peu plus appuyé et inconsciemment, Yunho se laissa un peu aller.

Étrangement, le brun sentit que l'inconnu allait parler et il se tendit à nouveau.

Il ne voulait pas qu'on lui demande ce qui se passait, s'il fallait appeler de l'aide, ou comment il s'appelait.

Il ne voulait pas qu'on lui dise que tout allait bien, ou que ça finirait par passer.

Il n'avait pas envie que quelqu'un d'autre le fasse sentir encore plus faible et ridicule qu'il ne l'était déjà.

Mais malgré cela, il ne dit rien, ne pouvant crier à l'autre de se taire, sa gorge douloureusement serrée.

- Je fais ce que je peux. Avec mes silences et le reste. Avec mes peurs de bête. Avec mes cris d'enfant qui ne débordent plus. Je fais ce que je peux. Dans ce petit bain de cruauté et de lumière. Dans les éclats de sucre et de mensonge. Dans la délicatesse. Dans la violence du temps qui piétine nos rêves. Dans nos petits pataugements précieux. Un matin après l'autre. Un oubli après l'autre. Un mot sur le suivant. Je fais comme tout le monde. Avec le ciel et sans les dieux.*

C'était stupide et sans aucun sens, mais une fois le silence revenu et les mots du jeune homme, qu'il ne connaissait pas, imprimés dans son esprit, Yunho explosa en sanglots.

Soudain, brutalement et sans pouvoir se retenir, comme si toutes les larmes qu'il gardait depuis des années, tout le chagrin qu'il avait ignoré, débordaient ce soir.

Balayant sa crise d'angoisse, le bruit terrifiant de l'eau et même sa honte et sa pudeur, les sanglots déferlèrent sans lui laisser le choix.

À quand remontait la dernière fois qu'il avait pleuré ?

Même à l'enterrement il n'en avait pas été capable.

Pourquoi maintenant, là, dans cette situation ridicule ?

Malgré sa stupeur, les questions finirent aussi effacées par ses larmes et bientôt, il ne resta plus rien d'autre.

Le plus étonnant, c'est que ça faisait du bien.

Il pleurait bruyamment, comme un enfant, appuyé contre un parfait inconnu, au milieu de son école, en pleine nuit et chaque sanglot semblait desserrer l'étau autour de sa gorge et sa poitrine.

Lorsqu'il se calma enfin, épuisé, il fut surpris par le soulagement ressenti.

Peu à peu, il retrouva ses esprits, le sol semblant à nouveau dur et solide, la tempête qui menaçait de le dévorer plus tôt, envolée.

Soudain mal à l'aise, il toussota en se redressant un peu, essuyant rapidement ses yeux.

Comme si c'était une sorte de signal, l'inconnu se leva brusquement et malgré sa gêne, Yunho ne put s'empêcher de tourner la tête en se relevant à son tour.

L'autre avait la sienne baissée et tout ce qu'il put voir avant qu'il ne remonte sa capuche, fut une masse de cheveux blond.

- Si...si tu prends....

Cette fois ci, c'était la voix du jeune homme qui tremblait, alors qu'il tirait sur ses manches trop longues.

Yunho ne dit rien, toujours aussi gêné d'avoir exposé ses faiblesses.

- La piscine en rénovation ! Lâcha l'inconnu dans un souffle. Il y a un trou dans le grillage qui mène au parking Est !

Ses quelques mots semblaient lui avoir demandé un effort énorme, sa voix loin d'être aussi calme et assurée que lors de sa première intervention, lorsqu'il avait cité je ne sais quel auteur.

- ATTEND ! Cria Yunho, malgré lui, lorsqu'il le vit s'éloigner rapidement.

L'autre s'arrêta, en plein milieu du pont, sans se tourner vers lui, tout son corps exprimant son désir de partir le plus vite possible.

- Com...comment tu t'appelles ?

Il n'avait rien trouvé d'autre à dire, ne sachant pas lui-même pourquoi il l'avait arrêté alors qu'il se sentait horriblement gêné.

L'inconnu hésita, de longues secondes passant avant qu'il ne réponde enfin en s'éloignant.

- Yoongi

Jimin rit, ses joueurs le suivant, comme s'ils avaient tous attendu son avis pour savoir si c'était ou non drôle.

L'idée lui donnait envie de vomir, mais il n'en montra rien, son masque toujours parfaitement en place.

Après tout, c'est ce qu'il voulait, non ?

Il ne savait pas vraiment pourquoi il riait, son esprit ne prêtant que peu d'attention aux conversations autour de lui, juste assez pour savoir que c'était une plaisanterie.

Sa réponse avait été automatique et il se demanda, l'espace d'un instant, à quand remontait son dernier rire sincère.

Jouant avec son verre de jus de fruit, il observa le liquide orangé se mêler au sirop rose, ses pensées s'envolant encore plus loin.

Jimin ne buvait jamais d'alcool.

Du moins, jamais en public.

Les gens pensaient que c'était le sportif en lui qui parlait, mais en réalité, il refusait simplement de laisser son masque se briser à cause d'un verre de trop.

Il devait toujours être maître de lui-même devant les autres.

Maître de son image.

Et puis surtout, il haïssait tout ce qui lui faisait perdre le contrôle, le laissant à la merci de quiconque voulant lui faire du mal.

Relevant la tête, il regarda autour de lui, cherchant à comprendre pourquoi il se sentait si nerveux ce soir.

Il avait l'oppressante impression d'être observé et il détestait ça.

Les regards insistants, admiratifs ou haineux, il avait l'habitude et ça ne le gênait pas. Mais parfois, il y en avait des différents, des intenses qui semblaient voir au-delà de son masque, chose qui le terrifiait.

Yoongi le regardait aussi comme ça, mais ce n'était pas pareil.

Soupirant, il porta son verre à ses lèvres avant de le reposer, soudain écœuré par l'odeur sucrée qui s'en dégageait.

Non loin de là, Namjoon ne le quittait pas des yeux.

Ignorant l'homme pressé contre lui, en lui et dont il n'avait pas retenu le prénom, il continua de l'observer intensément, oubliant tout le reste.

Son partenaire releva la tête pour l'embrasser, mais il le repoussa sur le côté, agacé que l'image du sportif soit remplacée par celle de son substitut du moment.

L'autre ne s'en formalisa pas, ne se rendant de toute façon pas compte de la situation, plongeant simplement vers son cou pour le marquer de ses dents.

Namjoon grimaça, mais ne dit rien, concentré sur les lèvres de Jimin, les imaginant sur sa peau et contre les siennes.

Contrairement à lui, caché dans l'ombre du couloir, le footballeur était dans la lumière, sa mine fermée parfaitement visible malgré la distance.

Un couple passa non loin, cherchant un coin tranquille mais Namjoon les ignora, tout comme le regard que la jeune femme lui lança.

Elle le jugeait de se faire prendre contre ce mur, alors qu'elle cherchait sans doute un lieu pour exactement la même chose ?

Un rictus déforma ses lèvres, vite remplacé par un sifflement agacé, lorsqu'il sentit son partenaire jouir, ce dernier n'ayant même pas tenu assez pour lui offrir un peu de plaisir.

Grognant, il le repoussa dès qu'il fut à nouveau stable sur ses deux pieds, absolument pas affecté par sa mine de chien battu.

- Attend je vais...
- Ne me touche pas ! Gronda Namjoon, frappant le bras que le jeune homme avait tendu vers lui.

Celui-ci perdu son air gêné, claquant violemment le visage du platine, avant de presser sa gorge en le plaquant contre le mur.

- Ne me parle pas comme ça ! Gronda le grand roux, la mâchoire serrée. Tout le monde sait que tu n'es qu'un trou ouvert à tous, alors ne prend pas tes grands airs avec moi !

Lorsqu'il le relâcha, Namjoon s'efforça de ne pas s'écrouler, ne voulant pas paraître encore plus pitoyable.

L'autre s'éloigna rapidement après un dernier regard méprisant et dès qu'il fut assez loin, le brun tourna machinalement la tête vers la table de Jimin, un poids tombant sur son estomac lorsqu'il vit qu'il n'était plus là.

Le traitement du roux n'avait pas complètement effacé son excitation, mais le départ du sportif si et il remonta rapidement son jeans avant de se rendre compte que c'était une goute de son sang qui venait d'atteindre le sol.

Essuyant machinalement sa lèvre blessée avec son avant bras, il grimaça de douleur, repoussant son envie de pleurer, comme il le faisait toujours.

Attrapant son blouson au sol, il fouilla rapidement dans ses poches, pestant lorsqu'il sortit une boîte de comprimés presque vide.

Avalant les deux derniers cachets, il envisagea de se diriger vers le bar, avant de finalement choisir le chemin des toilettes, la main serrée sur son mini cutter.






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Les phobies c'est tellement horrible :(

Yoongi et sa connexion avec tous les personnages ou presque... 😁

Sinon, je pense que ce qu'on apprend comme information sur Joon est assez claire, non ? ^^

* Thomas Vinau


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