Chapitre 16.5 : Le passé de Mahé

{Ce chapitre contient des éléments relatant un rapport sexuel non consenti, pouvant heurter la sensibilité de certains Je vous prie de ne pas lire si vous n'êtes pas à l'aise avec cela. Ce chapitre étant un extra, écris subséquent à la rédaction de l'intrigue principale, ne pas le lire n'altérera en rien votre compréhension de l'histoire.

Merci.} 

Deux ans plus tôt

Je jetais mon mégot au sol avant de reprendre sitôt après un nouveau joint. Je m’assis à même la terre, au pied d’un des murs de cette rue pavée, ne prenant pas garde aux flaques sales sur le sol.

Ça faisait plusieurs jours que je dormais dans les hôtels les plus miteux de la ville, ne mangeant que rarement, fumant plus que de raison et survivant du mieux que je pouvais. Mais ce soir, ce soir je n’avais nulle part où dormir et rien dans le ventre. C’est pourquoi, quand un homme vint à ma rencontre et me proposa de me faire de l’argent facile, je le suivi sans rechigner, l’esprit embrumé par les psychotropes. Quand il m’emmena dans un bâtiment délabré, au milieu de femmes de petite vertu, je compris de quel genre d’argent il parlait, mais je ne reculais pas. Après tout, je ne valais pas mieux qu’elles toutes et je n’avais plus rien à perdre.
Puis un second homme vint nous prendre à part pour nous présenter un vieux contrat incohérent visant plus à les protéger eux que nous mais que je signais quand même, que très peu conscient de ce que je faisais, les neurones explosés à force de fumer.

Il me prit ensuite le bras, sur lequel il inscrivit un numéro au marqueur noir.

603

J’étais le 603ème de la soirée…

Nous étions traités comme du bétail et l’acceptions sans rechigner… Et le pire je crois, c’est que cela ne me dérangeait même pas. Je suivis les autres et nous fumes attribués aux clients que nous aurions à satisfaire.

J’étais le seul homme et honnêtement, l’espace d’un instant je me demandais si ce n’étais pas encore une mauvaise blague pour se moquer de mon physique un peu androgyne. Ou pire, s’ils ne m’avaient pas réellement pris pour une femme mais mes doutes s’envolèrent quand un homme, celui qui m’avait abordé dans la rue vint de nouveau se présenter à moi et m’expliquer la spécificité de ma tâche.

Mon client était spécial et avait des demandes tout aussi spéciales. C’est ainsi que pour moins de soixante euros, qui finiraient surement dans la poche d’un dealeur quand je n’aurais plus rien à fumer, et pour avoir un lit où dormir -enfin disons plus pour passer la nuit car dormir serait mentir-  je me retrouvais affublé d’un accoutrement en dentelle fine et menotté à un radiateur.

Je n’aurais même pas droit au lit…

Et bien que je pensasse que j’étais au plus bas, le pire était encore à venir. A venir avec cet homme aux allures nobles, un médecin je crois, qui posa sa mallette et son manteau sur une chaise avec douceur et vint vers moi. Ironiquement, toute la douceur qu’il y avait eut dans ses gestes à l’égard de ses affaires avait disparut pour moi. Je comptais moins qu’une simple veste… Il attrapa rudement mes hanches, y laissant des marques et me força à me lever, malgré mes poignets attachés, m’obligeant à prendre une position inconfortable et humiliante. Je crois que c’est quand il commença à se déshabiller je j’ai, moi, commencé à pleurer, toute trace de stupéfiants ayant rapidement quitté mon esprit. Et il me prit durement, sans égard, me déchirant, au sens propre comme au sens littéral. Et l’ai supplié, je l’ai supplié d’arrêter, de me laisser mais il n’en à rien fait et plus je l’implorais plus il me culbutait fort, alors je me suis tut. J’ai simplement fermé les yeux, attendant, priant pour que tout cesse, et je ne parle pas que de ce qu’il m’arrivait en ce moment, non, je voulais que la vie cesse.

A un moment, je suis tombé, dans un faible cri à cause de mon poignet tordu. Et quand il s’est rhabillé, me laissant inconscient et en sang dans cette pièce, prenant à peine le temps de me détacher j’ai cru ça y était, que je pouvais enfin disparaître. Oui, disparaître, c’est tout ce que je voulais à cet instant. Mais on est venu me chercher, me rendant mes vêtements sales et l’argent tout aussi sale que j’avais ‘’ gagné ‘’ puis l’on m’a mis dehors. Et je me suis écroulé, en pleine rue, attirant le regard de quelques passants qui ne firent rien pour m’aider, me laissant dans l’indifférence générale.

Alors je me suis levé et j’ai marché. Marché sans savoir vers où. Et sentant les billets dans ma poche, j’eu un haut-le-cœur, l’argent de la chose étant pire que la chose et me ramenait à celle-ci. D’un geste rageur, je jetais le tout dans la première poubelle que je vis. Et ce fut libérateur, comme si ces quelques billets avaient pesé une tonne et que ce poids quittait mes épaules.

Ce soir-là, j’avais appelé Nolahn, la seule personne assez forte pour m’aider sans me juger et il m’avait ramené chez moi. Je m’étais promis de ne plus jamais me laisser aller ainsi, de reprendre ma vie en main. Et aujourd’hui, je la sentais m’échapper à nouveau. C’est pourquoi tous ces souvenir revenaient à la charge. Et sans réfléchir, je pris Orphée dans mes bras, pleurant en silence pendant qu’il me guidait jusqu’à mon appartement, comprenant qu’il ne devait pas parler, juste attendre que je lui explique de moi-même, si j’en ai un jour le courage.

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Cet extra étant relativement court -900 mots tout au plus- il y aura un second update ce soir. Si vous voyez que le chapitre 17 n'est toujours pas disponible à 18h, n'hésitez pas à m'envoyer un petit message ou commenter ici pour me rappeler de le poster ^^

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

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