Chapitre 14 : La légende de Persée.
Alphonse arriva telle une douce tornade, comme toujours.
Butterflies and hurricanes…
Et Adryen la suivit, bien plus calme, venant se poster à côté de Lyës.
« Tu me fais encore la gueule ? » Lui demanda-t-il.
« Oui, et tu le mérite. » Cingla le plus petit, levant un regard noir vers son ainé.
« C’est pas de ma faute si tu t’es mal levé, engueule le drap de lit mais pas moi ! »
« Quelqu’un m’explique ? » Demandais-je interloqué.
Alphonse se tourna vers moi et haussa les épaules.
« Ils sont comme ça depuis ce matin, impossible de savoir quel est le sujet de la dispute si ce n’est qu’un drap est impliqué. »
« Ok… » Lâchais-je déçut de ne pas en apprendre plus. Puis je me concentrais de nouveau et leur expliquait pourquoi je les avais fait venir. « La première étape est de trouver un nom pour le clan alors j’ai pensé que l’on pourrait chercher ensemble. Après, on trouverait les qualités et attributs du clan puis nous rechercherons des membres qui se jugent aptes à nous rejoindre et organiserons un tournois pour trouver ceux qui serons capables de de maitriser les compétences nécessaires à l’intégration du clan. »
« Hey, pas trop d’un coup, on trouve déjà un nom après on verra. » Rit Alphy’ visiblement perdue par mes explications.
« Vous avez une idée du nom que l’on pourrait prendre ? » Sonda Lyës.
« He bien j’ai une petite idée. » Soufflais-je.
« Quoi ? » Questionna Alphonse toute émoustillée.
« Mais je ne sais pas si ça va vous plaire. »
« Fait pas ton timide et dit nous. » Me taquina Orphée, aussi impatient que les autres.
« Persée. »
« Pourquoi Persée ? » Interrogea Alphonse.
« Réfléchis, je suis sûr que tu connais son histoire. »
« Oui elle la connait mais elle veut que tu lui raconte son mythe. » Expliqua Orphée, ayant sûrement fouillé ses pensées.
Putain ce don de mentalisme qu’il possède est vraiment malsain.
Tu ne sais même pas à quel point.
Je me tournais vers Orphée lui faisant les gros yeux.
Il vient vraiment de parler dans ma tête ?
Oui.
Merde.
Je vis Orphée pouffer dans sa barbe.
« Donc raconte… » S’impatienta Alphonse.
« Persée est celui qui tua Méduse et qui défia les sœurs grées. Autrement dit, ce nom serait presque un affront pour les autres clans, un moyen de leur montrer que nous ne lui seront plus jamais soumis. »
« Ça me plait. » Lâcha Adry’.
« Pour ce qui est de la vie de Persée, » Repris-je, « il est le petit-fils du roi d’Argos, Acrisios, qui fut averti par un Oracle que son petit-fils le tuerait. Il fit donc enfermer sa fille, Danaé pour que jamais elle ne puisse procréer. Pourtant, Zeus descendit sur terre sous forme de pluie d’or pour la séduire et ainsi naquit Persée. Quand son grand-père entendit ses cris et se rendit compte que sa fille lui avait donné un petit-fils, il les fit enfermer tous deux dans un coffre et jeter à la mer. Ils furent sauvés par un pêcheur nommé Dictys qui éleva Persée comme son propre fils. Puis, à la suite de nombreuses péripéties, le destin insatiable, la fatalité et les dieux réclamèrent leur dû et il tua accidentellement son grand père lors de jeux funéraires auxquels Acrisios assistait. »
« Moi aussi j’apprécie l’idée. » Laissa entendre Lyës, son sourire étant perceptible dans sa voix.
« Alors on fonce ! » S’exclama Alphy. « On garde cette idée on continue avec ça. »
« Donc il faut trouver les qualités requises pour tout nouveau membre du clan. » Commenta Orphée.
« Ouais. » Lança Lyës tout content.
« Quelles étaient les aptitudes de Persée dans la mythologie ? »
« Eh bien il était gentil puisque c’est un héros. »
« Merci de cet éclaircissement Adry’ mais là on cherchait des vraies qualités parce que si nous venons demander aux gens de faire partie de notre clan avec pour argument : ‘’nous sommes gentils‘’ je ne pense pas que nous aurons beaucoup d’adeptes. » Cingla Lyës, satirique.
« Quand ils verront que tu fais partie du clan, ils se bousculeront pour en faire partie mon chou. » Souffla Adryen, joueur.
« Mais bien sûr, et tu crois que je vais avaler ça ? Franchement, t’es puéril ! »
« Lyës, tu ne vas pas me faire la gueule éternellement. Ok je me suis moqué de toi mais ça n’arrivera plus, enfin j’essayerais. Ce n’est pas parce que ce matin… »
« Oui bon on peut revenir à nos moutons ? » Coupa Orphée.
Mais il est sérieux, j’allais enfin savoir c’est quoi l’embrouille entre Lyës et Adryen.
Pardon Crevette, tu sauras une autre fois.
« Ouais, on ferait mieux. » Soupira Lyës, furibond.
« Pour ce qui est des aptitudes de Persée, il y a principalement le courage et l’honnêteté, ainsi que son sens aigu de la justice. »
« Et comment on peut être persuadés que les gens auront aussi les capacités requises ? »
« On va organiser un putain de tournois magistral ! » Sourit Adryen
« Non mais si tu n’as rien à dire de constructif, tais-toi ! » S’énerva Lyës.
Adryen marqua un temps d’arrêt puis reprit :
« Je t’aime. C’est assez constructif ? »
« Oh… Je… Mais… » Bredouilla Lyës complètement prit de court, les joues cramoisies.
Alphonse rit avant de s’exclamer complètement hystérique :
« Vous être trop mignons. C’est kawaii ! »
« Alphy’ ne repart pas dans tes délires bizarres. » Soupira Orphée.
« Ça n’a rien de bizarre comme tu le dis, c’est juste toi qui n’a pas compris quand je t’ai expliqué la dernière fois, je recommencerais une prochaine fois et tu saisiras tout. »
« Je ne suis pas sûr d’avoir envie que tu me réexplique pour tout te dire. » Plaisanta Orphée.
Je soupirais, plus personne n’était concentré sur notre tâche, il était temps de faire une petite pause. Je me levais et sorti de la bibliothèque, partant vers la cafétéria. Des pas rapides se firent entendre dans le couloir puis je Orphée me rattrapa, passant son bras sur mes épaules.
« Tu pars où ? » Questionna-t-il jovialement, comme si nous n’étions que des lycéens normaux, avec des problèmes normaux, comme notre cote de popularité ou encore nos hormones de jeunes hommes en pleine puberté.
« Nous chercher une collation. »
« Et pourquoi tu y vas seul ? »
« Parce que tu discutais avec Alphy’ et Lyës avec Adryen. Vous étiez occupés. »
« Jamais, je ne suis jamais trop occupé pour toi. Et puis je t’ai dit que je ne voulais pas que tu t’éloignes de moi, tu es blessé et je ne voudrais pas que tu ais une crise quand tu es seul. »
« Je ne suis pas en sucre. » Bougonnais-je.
« Non, je le sais mais je me fais du souci pour toi. »
« Y’a pas de raison. Je sais que ce matin j’ai un peu paniqué, beaucoup même mais ce n’est pas pour ça qu’il faut que tu t’inquiètes en permanence. »
« Je m’inquiètes parce que je tiens à toi. »
Après sa déclaration, il y eut un instant de blanc puis nous reprîmes notre marche jusqu’à la cafétéria, en silence.
« Alors qu’est-ce qu’on prend Crevette ? »
« Tu ne cesseras donc jamais avec ça ? »
« Non, ce n’est pas au programme. »
« Idiot. Que dirais-tu de prendre des muffins ? Ou alors des cupcakes ? Oh non je sais, des chaussons aux pommes. Ou peut-être des éclairs au chocolat ? »
« Wow pas si vite, tu ne vas pas tout acheter. »
« Alors choisis toi, je ne saurais me décider. »
« Ummh laisse-moi réfléchir. Des chouquettes, ça me parait bien. »
« Ouais, c’est cool les chouquettes, et en boisson. »
« Le truc que t’as chez toi et que j’aime bien. »
« De quoi ? »
« Je ne sais pas le truc rouge que tu bois tout le temps. »
« Oh, du jus de canneberge ? »
« Ouais voilà, je veux ça. »
« Ça marche. » Lui dis-je en souriant.
Il prit ce que l’on avait convenu de prendre et nous passons en caisse. Sur le chemin du retour, Orphée se goinfra et mangea la moitié des chouquettes sous mes cris d’indignation.
« Tu abuses, j’en avais acheté pour tous les cinq et toi tu as presque tout mangé. Tu me saoules. »
« Boude pas, tiens. »
Il me mit une des chouquettes dans la bouche et me força à l’avaler.
« Voilà, maintenant tu es aussi fautif que moi. »
« Non ! Tu m’as obligé à la manger et puis en manger une est différent de manger la moitié du paquet. »
« Ne me dis pas qu’elle ne te faisait pas envie, ce serait mentir. »
« Ce sont tes lèvres qui me font envie. » Répliquais-je doucement.
« Vraiment ? »
« Oui et ça ce n’est pas mentir. »
« Tu m’en dira tant. » Susurra-t-il en s’approchant de moi d’une démarche chaloupée, souple et élancée.
Mon souffle se fit erratique tandis que ma lèvre inférieure se retrouvait pincée entre mes dents. Orphée approcha son visage du mien, faisant clore mes paupières quand la voix d’Alphonse me les fit rouvrit brutalement et m’écarter vivement.
« Alors vous êtes là. J’ai l’impression d’interrompre quelque chose, vous voulez que je repasse plus tard ? »
« Non, tu n’interromps rien, absolument rien. » M’empressais-je de dire, rougissant, furieusement gêné.
Je repris ensuite ma route vers la bibliothèque où je vis Lyës assis en tailleur à même le sol et Adryen sur une chaise derrière lui, les mains dans ses cheveux, sourcils froncés.
« Et la mèche qui part là, j’en fait quoi ? » Soupira Adryen.
« Tu la met dans la tresse, en passant par-dessous les autres mèches. »
« Ok et après ça m’en fait quatre, déjà avec trois j’ai du mal, comment je fais ? »
« Bah tu la regroupe avec une autre. »
« C’est trop compliqué Ly’, j’abandonne. »
« T’es nul. En plus tu m’as fait des nœuds. » S’agaça Lyës.
Je souris à la vue de leur complicité avant de m’avancer vers eux et de déposer le goûter sur la table.
« J’ai ramené de quoi se sustenter. Si vous avez des réclamations, c’est avec Orphée qu’il faut voir ça, c’est lui qui a choisi et qui a accessoirement mangé la moitié des chouquettes. »
Le sourire de Lyës s’élargit quand il piocha dans le paquet de chouquettes, me remerciant d’en avoir acheté pour tout le monde. Orphée et Alphonse nous rejoignent à leur tour et nous goûtons dans une ambiance bonne enfant et joyeuse, mettant de côté nos recherches.
Bientôt la nuit tombe à l’extérieur et, sans avoir rien fait de plus concernant le clan, nous quittons la bibliothèque. Orphée passe son bras autour de mes épaules comme il a l’habitude de le faire et nous prenons congés de nos amis et quittons le lycée, harassés.
« Crevette, il faut aller au magasin avant de rentrer, on doit acheter des trucs à manger. »
Je hochais la tête, le laissant me guider. Nous arrivons rapidement devant une petite enseigne se supermarché et Orphée prend un chariot de course sans toutefois me lâcher. Il me traine de rayons en rayons, remplissant le chariot de provisions multiples. Arrivés en caisse, au moment de payer, mon payement est refusé, ma carte bloquée.
Merde.
Je payais avec l’argent liquide que j’avais sur moi par chance avant de sortir du magasin préoccupé.
« Un soucis Crevette ? » Me demanda Orphée, faisant mes yeux monter au ciel à l’entende de ce surnom qu’il ne semblait pas prêt à abandonner.
« Je crois que ma mère à désactivé ma carte bleue. »
« Ce qui signifie ? »
« Que j’ai plus une thune. C’était déjà difficile financièrement avant que tu ne débarque mais maintenant, c’est carrément impossible, je pourrais pas payer mon loyer ce mois-ci et voilà que ma mère en rajoute une couche. Putain. »
« Pourquoi tu ne m’as pas parlé de tout ça avant ? »
« J’ai essayé mais je n’ai pas trouvé le bon moment, et puis le fait que tu m’évites me m’a pas facilité les choses je dois dire. »
« Donc comment on fait ? »
« Pour ce mois-ci je vais être obligé de demander de l’aide à ma mère mais pour les prochains, je travaillerais plus, les soirs de semaine par exemple plutôt de seulement les week-ends, si tu trouvais toi aussi un job ça aiderait. »
« Et je pourrais faire quoi ? »
« A toi de voir, dans quoi es-tu doué ? »
« La manipulation. »
« Ouais mais non, un truc légal et clean serait mieux, je ne veux escroquer personne et puis tu es un ange, tu n’as pas le droit d’être mauvais de toute manière. »
« Déchu je te rappelles. »
« Ouais mais provisoirement seulement, alors ne fait rien de répréhensible. »
Il me sourit et nous reprenons le chemin de mon appart. Une fois arrivés, nous rangeons les courses, Luffy nous tournant joyeusement autour.
Je fis une boîte de raviolis que nous mangeons devant la télé avant d’aller nous coucher. Orphée s’endormi comme une masse ce qui ne fut pas mon cas. Non, ma nuit fut tout sauf paisible, mes rares phases de sommeils étant agités et remplis de cauchemars.
Foutue marque des damnés qui me pourrit la vie !
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Avec amour et dévotion,
ParadoxalementParadoxale.
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