Chapitre 13 : Panique

A mon réveil, Orphée était toujours à mes côtés mais je n’étais plus dans le canapé. J’étais désormais allongé contre lui, dans mon lit. La douleur à ma hanche était toujours présente mais un peu atténuée, un tout petit peu. J'étais encore un peu dans le coaltar, mais tout avait l’air d’aller mieux. Je me retourne pour lui faire face, et enfouis mon nez dans son cou. Les poches sous ses yeux prouvent que j’ai dû l’empêcher de dormir une bonne partie de la nuit. Je l’entends soupirer puis il bouge légèrement, puis ouvre les yeux.

« Hey… » Susurra-t-il, un sourire fatigué étirant ses lèvres.

« Désolé, je t’ai empêché de dormir cette nuit, tu dois être exténué, tout ça à cause de moi. »

Il se retourna, m’emportant dans le mouvement, resserrant ses bras sur moi.

« Reste dormir avec moi ce matin et je te pardonne. »

« Quoi ? Mais c’est du chantage ! »

« J’avoue mais on s’en fout. » Maugréa-t-il, sa main retrouvant sa place habituelle, dans mes boucles brunes.

Je soupirais quand il raffermi sa poigne sur moi, comme un enfant sur son doudou.

Un vrai gosse quand il dort.

Je lâchais un petit couinement de douleur quand sa main frôla ma hanche meurtrie.

« Oh merde, désolé Crevette. »

« Crevette ? Sérieux tu n’as toujours pas trouvé mieux ?»

« C’est à cause de ta taille. »

« Merci j’avais compris ! » Rouspétais-je.

« Tu boudes ? »

« Non ! »

Mensonge.

« Ça veut dire oui ? »

« Non. »

« Ça veut dire oui. » Affirma-t-il.

« Ok, peut-être, mais j’ai des raisons, tu m’embêtes toujours sur ma taille. »

« C’est parce que tu es trop mignon. »

« Et m’appeler Crevette c’est mignon tu trouves ? »

« Bah ouais, j’adore les petits Corraya. »

« C’est du crabe dans le surimi et sauf erreur de ma part, être comparé à un bâtonnet de crabe orange et banc est tout sauf élogieux, tu n’as rien trouvé de mieux ? »

« Vu sous cet angle, c’est vrai que ce n’est pas le top. » Pouffa-t-il.

« Au moins tu le reconnais, c’est déjà ça. »

Il rit, enfin se moque de moi plutôt -encore- et se redresse en position assise, me tirant entre ses jambes. Il souleva mon t-shirt et commença à défaire le bandage sur ma hanche.

« Je vais garder une cicatrise ? » Demandais-je, incertain.

« J’en sais rien, je vais chercher un moyen pour faire disparaitre cette marque mais je ne peux rien te promettre, c’est pas une blessure ordinaire et même si elle l’était, elle est profonde et risque de rester. »

En enlevant totalement la compresse qui recouvrait la lésion, il fronça les sourcils, me paniquant un peu.

« C’est si horrible que ça ? »

Il leva les yeux sur moi et réfléchis un instant.

« Ne me ment pas. » Ajoutais-je.

« Je crois que la lame qu’il a utilisée était enduite de venin ou quelque autre substance car le bord de la plaie semble noircir et je crois que ça se repend, je n’ai jamais vu ça avant. »

Je baissais les yeux et fut pris d’un haut-le-cœur en posant le regard sur la meurtrissure suintante.

Bordel.

« Ne regarde pas. »

Je détournais les yeux, les lèvres pincées.

« Je vais chercher de quoi nettoyer, attends-moi là. »

Où veux-tu que j’aille idiot.

« Et arrêtes de me traiter d’idiot. »

Je levais les yeux au ciel en le regardant disparaitre dans la salle de bain, suivit par Luffy, comme toujours dès qu’il va quelque part.

Il revint un instant plus tard, avec une bassine d’eau, du désinfectant et des compresses stériles. Il déposa le tout sur la table de nuit et s’assis de nouveau derrière moi, me tirant pour que mon dos se colle à son torse. Il prend un linge propre qu’il trempe dans la bassine et l’essor puis le dépose sur ma hanche.

« Bouges pas Crevette, il faut que je nettoie tout ça. »

« Arrête avec ça ! » Râlais-je en me tournant vers lui.

« Bouge pas je t’ai dit. » Grogna-t-il, autoritaire.

« Oups, pardon. »

Il continua à nettoyer ma plaie, rinçant régulièrement le tissu rougeoyant pendant que je serais les dents comme si cela allait atténuer la brulure du frottement du tissu.

« Voilà, au moins c’est propre. Je vais désinfecter et refaire le pansement puis ce sera bon. »

« Dépêches-toi alors. »

« Pourquoi, tu n’es pas bien là ? » Il appuya ses dires en me plaquant un peu plus à lui.

« Fait-moi mon pansement et arrêtes de m’asticoter. »

« Asticoter ? »

Mauvais choix de mot. Dans ma tête ça sonnait mieux mais là on dirait vraiment un sous-entendu salace…

« Oui, de me taquiner, tu vois ce que je veux dire… »

C’est ça rattrape toi comme tu peux souffla ma conscience avec cynisme.

« Aah ! Bordel, tu aurais pu prendre du désinfectant qui ne pique pas, ou au moins me prévenir avant de m’en asperger ! »

« Et j’ai pris ce qu’il y avait dans la pharmacie de ta salle de bain. Ce n’est pas de ma faute si tu as voulu jouer l’adulte en l’achetant et que maintenant tu n’assumes pas, La prochaine fois achète du désinfectent pour enfant. »

Il pulvérisa une seconde giclée de désinfectant sur la plaie, me faisant conspuer de douleur, posant ma tête sur son épaule en arrière.

« C’est bientôt fini. »

De sa main libre, il flatta ma hanche valide pour faire passer la douleur. Il s’activa ensuite à refaire le pensement.

« C’est bon, c’est fini. »

Il posa un baiser sur ma nuque pendant que je remettais un t-shirt en place, le souffle lourd.

« Il faut y aller. » Déclarais-je.

« Où ? »

« J’ai cours je te rappelle ! »

« Et notre matinée au lit ? » S’estomaqua Orphée.

« Il n’y en a plus. »

« Mais pourquoi ? »

« Parce que Lyës, Alphonse et Adryen doivent avoir besoin de nous pour le nouveau clan et que si j’écoute ce que tu as dit sur cette marque des damnés, j’ai plus très longtemps à vivre, je veux au moins finir ce que j’ai entamé, à savoir régler l’histoire des clans au lycée et t’aider à retrouver tes ailes. Alors tu ne m’en voudras pas mais je n’ai pas vraiment le remps pour une grasse mat’. »

« Tu ne vas pas mourir, je vais trouver un moyen pour empêcher tout ça. »

« Ouais, c’est ce qu’ils disent tous, pareil dans les films, on lui dit toujours de ne pas s’inquiéter, à celui qui va crever, que tout va bien se passer mais en fait personne n’en sait rien. Et en plus on n’est pas dans putain de film où miraculeusement tout le monde s’en sort. Je n’aurais jamais de happy end, autant me rendre tout de suite à l’évidence ! » Explosais-je.

La vérité, c’est que si je débitais toutes ses choses insensées, c’était pour ralentir la crise de panique que je sentais affluer et monter en moi.

« Je te jures que non, tu ne vas pas mourir, pas tant que je serais à tes côtés. Tient prends ça pour te rassurer. » Couplant le geste à la parole, il passa son collier autour de mon cou.

« Quoi ? Mais non, je ne peux pas accepter, tu en as besoin pour te protéger des autres anges, tu… »

« Non, tu en as plus besoin que moi, et je serai rassuré si je sais que tu le porte sur toi. »

« Mais… »

« Pas de mais, porte-le, c’est tout. »

« Comme tu voudras. » Capitulais-je finalement.

Je me levais et parti me laver et m’habiller dans la salle de bain, incapable de m’enlever de la tête l’idée de ma mort prochaine mais aussi, paradoxalement, incapable de réaliser que ça allait immanquablement arriver.

Je suis totalement perdu dans mes pensées au tel point que je ne vois même pas passer le trajet jusqu’au lycée. Quand nous passons la porte, il est 8h42 ; et pour une fois, je ne cherche pas à me justifier auprès de Cerbère, je me contente de remplir un billet de retard et d’aller en classe en silence, ignorant Orphée qui essayait de me rassurer.

Juste avant d’entrer, Orphée m’attrape le bras et me tire vers lui.

« Mahé, écoutes-moi. »
« Quoi ?! Qu’est-ce que tu veux ? Tu vas encore me dire que tout va bien ? Mais tu sais très bien que c’est faux alors arrête ! »

Je me laissais glisser contre le mur, prenant ma tête entre mes mains. Ma respiration s’accéléra d’une traite. Si j’avais jusqu’à lors réussit à contenir et empêcher la crise de panique, elle me frappait à présent de plein fouet.

« Mahé ? Mahé écoutes-moi. Respire. Calme-toi et respire. Voilà, doucement. »

« Je ne peux pas. Je ne peux pas continuer à faire comme si de rien était. Ce qui m’arrive en ce moment c’est juste énorme, invraisemblable, angoissant. J’en peux plus ! Je veux juste que tout s’arrêtes, que je me réveille de ce foutu cauchemar ! »

« Shut, tout va bien, je suis là. »

Peu à peu, ma respiration se stabilisa.

« Je craques, tout va de travers et je ne peux rien y faire. »

« Je vais t’aider on va veiller l’un sur l’autre, je te promets. C’est un serment que je te fais, et pas n’importe lequel, un serment d’ange, un de ceux que l’on ne peut pas violer. Maintenant, debout, on ne va pas en cours, changement de programme, on va trouver Lyës, Adry’ et Alphonse et on va les aider, pour le nouveau clan, c’est ce que tu voulais, non ? »

« Ouais, c’est cool comme plan. »

Il me tendit la main et me releva. J’étais moins angoissé, pas non plus tout à fait détendu mais je n’étais plus en pleine crise de panique.

Orphée garda ma main dans la sienne tout le long du trajet qui nous mena à la bibliothèque. Je pris le temps d’envoyer un message à Alphy’ pour qu’elle nous rejoigne avec les garçons et nous nous installons sur une des longues tables en chêne.

« Et maintenant ? » Questionnais-je Orphée.

« A toi de me le dire. »

« Je pense que le temps qu’ils arrivent tous, on pourrait chercher si on ne peut rien trouver concernent ton problème d’ailes. Je sais que certains ouvrages de cette bibliothèque sont de multiples fois centenaires et datent donc de l’époque où les croyances populaires étaient majoritairement tournées vers le catholicisme, peut-être que l’on pourrait trouver un indice sur la marche à suivre pour que tu regagne tes ailles dans l’un deux ? »

« C’est possible. »

« Alors viens, on va chercher. »

Je me levais et rentrais dans la réserve, Orphée à ma suite.

Le début de nos recherches furent très infructueuses, ne sachant pas par quoi commencer, puis au fur et à mesure, nous avons réussi à cibler ce que nous cherchions et avons commencé à trouver des bribes d’informations qui misent bout à bout nous donnaient une véritable piste de recherche.

Un nom surtout. Qui revenait sans cesse.

Akihiko GASTEL.

Ça semble être une piste largement plus exploitable que tout ce que nous avions précédemment.
En même temps, forcément, un nom est toujours que rien du tout.

« J’ai déjà entendu parler de lui il me semble. »

Je me tournais vivement vers Orphée à l’entente de ces mots.

« Où ? »

« Chez moi. Je crois qu’il a été en conflit avec le père supérieur avant d’être exilé pour avoir monté la plus grande mutinerie qu’a jamais connu le monde céleste. Mais cette histoire est très controversée. Il parait qu’il s’est ensuite caché sur terre pour éviter d’être descendu aux enfers puis qu’il s’est converti au shintoïsme. »

« C’est tout ce que tu sais ? »

« Il me semble que des rumeurs laissaient entendre qu’il vivrait encore parmi les humains lambdas aujourd’hui. Mais je ne suis pas sûr de leur fondement. »

« En tout cas, ça ne coûte rien de faire des recherches. »

« Oui, mais où allons-nous chercher ? »

« On va continuer d’éplucher tous ces livres mais d’abords, je vais faire une recherche sur internet, on ne sait jamais, des fois qu’il soit quelqu’un de connu. »

Au moment où j’allais lancer la recherche sur mon téléphone, Lyës pénétra dans la bibliothèque, coupant cours à nos recherches. Il nous annonça d’Alphonse et Adryen allaient bientôt être là et il s’assis sur la chaise à ma droite, déposant son sac et soupirant que cette journée l’énervait, qu’il s’était levé du mauvais pied.

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Nous voilà au 13ème chapitre.
J'ai remarqué que depuis plusieurs chapitres le nombre de vues ne faisait que baisser... Alors je me demandais si cela traduisait une basse de qualité du contenu. Parce qui si c'est le cas, il faut me le signaler car je pense ne pas toujours avoir un jugement objectif sur mes écrits.
Je ne vais pas vous cacher que je suis assez déroutée, pour ne pas dire déçue, de n'avoir presque aucun retour sur cette histoire, sachant que c'est la première pour laquelle je m'investis autant, surtout au niveau des délais de publication. Car même sans nécessairement courir après les votes, il est important de savoir si son travail est apprécié, cela donne d'autant plus de motivation. Comme un dit, tout travail mérite salaire.
Voilà, je ne vous embête pas plus, merci à ceux qui auront lu jusqu'au bout. Ne voyez pas cela comme si je mendiais des votes, je tenais juste à vous exprimer succinctement ce que je ressentais.

Avec amour et dévotion,

ParadoxalementParadoxale.

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