𝐒𝐘𝐌𝐏𝐇𝐎𝐍𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐍𝐎.𝟖
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chapitre trende-deux —— Face à Face
« N'aie pas peur de te battre pour des choses que tu chéris, peu importe les sacrifices, ça en vaudra la peine. »

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Tsukasa se tenait là, près du corps sans vie de l'oiseau. Son sourire s'étirait longuement sur ses lèvres et ressemblait bien plus à une grimace malsaine, alors que ses yeux pétillaient d'amusement. Son regard ambré passa de Mitsuba à Yashiro, puis jusqu'à Aika.

— Ai-ko ! commença le jeune adolescent en détachant les syllabes. Dis, tu voudrais que j'exauce ton souhait ?

— Laisse-nous ! Je ne sais pas ce que tu veux, mais c'est toi qui a tué Mistu...

Le Mystère ne répondit rien, frappée par une question étrange si Mistuba avait été tué par Tsukasa, comment pouvait-il être encore aux côtés de Yashiro en ce moment-même ?

— Oui, tu es au courant ? s'étonna Tsukasa en s'approchant de l'esprit. J'ai refait entièrement Mitsuba. Je me demandais si c'était amusant de créer un humain mort, et je dois dire que ça l'était !

— Mais tu es horrible ! s'horrifia Nene, tremblante de peur. Comment as-tu pu faire ça ? Kou tenait vraiment à Mitsuba !

— C'était juste pour m'amuser ! D'ailleurs, je ne savais pas que tu étais encore vivante !

Avant que Tsukasa ne fasse le moindre geste, Aika s'interposa entre lui et son amie, le regard noir. En une fraction de seconde, la lumière dorée autour d'elle s'intensifia, les yeux d'Aika n'avaient jamais été aussi jaunes de sa vie.

— Si tu la touches, je te tuerai de mes propres mains, prévint-elle d'un ton glacial.

Les lèvres de Tsukasa s'étirèrent immédiatement.

— Ah oui ? Si je ne la tue pas, accepterais-tu que je réalise ton vœu ?

— Jamais. Je sais que tu demandes une trop grande contrepartie, et puis, tu as déjà tué quelqu'un.

— Et alors ? Amane m'a tué, alors pourquoi tu lui fais encore confiance ?

— Amane n'a sûrement pas eu le choix, c'est tout. Je suis sûre qu'il a une très bonne raison !

— Ah oui ? Tu en es certaine ?

Aika ne le laissa pas continuer. Elle se jeta sur lui et, dans un bruit de fracas, elle le plaqua contre le mur. L'adolescent se laissa tomber sur le sol, toujours ce même sourire étrange aux lèvres. Malgré ce qu'il venait de subir comme dégât, il n'avait pas l'air très mal au point.

D'ailleurs, si Aika regardait bien de plus près, il n'avait subi aucune égratignure.

La panique commençait à prendre peu à peu le dessus. Comment Tsukasa pouvait-il aussi bien résister ? Comment allait-elle pouvoir le vaincre ? Dans tous les cas, elle devait d'abord mettre Yashiro et Mitsuba à l'abri.

La fille aux yeux dorés se retrouva net face à son amie, qui n'avait pas bougé d'un centimètre. Ses yeux étaient écarquillés de terreur, ses jambes tremblaient, menaçaient de s'écrouler. Mitsuba, lui, restait silencieux, observait la scène aux côtés de Nene, l'air effrayé.

— Vous devez absolument partir et trouver la sortie, finit par dire Aika, le souffle coupé. Je vais me charger de retenir Tsukasa aussi longtemps que possible, mais je...

— Aika ! Est-ce que ça va ? s'alarma Nene. Tu es beaucoup trop épuisée pour le combattre, ça se voit ! Partons vite trouver une sortie ensemble !

— Non, il ne nous lâchera pas, je n'ai pas le choix, contra la petite blonde. Partez vite ! Je dois absolument vous faire gagner du temps.

— Non ! Je ne peux pas te laisser là ! Tu n'es pas de taille à l'affronter en ce moment ! Tu vas juste te faire tuer !

Aika prit subitement la main de son amie, un sourire rayonnant aux lèvres. Comme d'habitude, elle souriait. Elle taisait sa douleur, effaçait sa peur quelques instants, enterrait sa panique grandissante. Tout ça, elle le gardait pour elle, et rassurait simplement Nene.

Tout allait bien se passer.

Tout allait bien se passer.

Même pour Aika, cette phrase sonnait faux. Elle ne pouvait plus être aveuglée par l'espoir et la détermination. À présent, elle devait faire face à la dure réalité de ce monde, aux personnes malsaines et seulement capable de répandre le mal.

Tout allait bien se passer... vraiment ?

Cette fois-ci, Nene savait que tout n'allait pas bien se passer, malgré le sourire rassurant d'Aika.

— Tu sais, beaucoup de gens ne savent plus reconnaître la valeur d'une vie, à quel point elle est importante et extrêmement précieuse, poursuivit Aika d'une voix douce et mélancolique. Les humains ne savent plus faire attention, la prennent comme un simple jouet jetable. Ils ne se rendent pas compte que d'autres personnes voudraient prendre leur place, leur prendre la vie qu'ils utilisent avec tant de légèreté.

— Mais... qu'est-ce que tu veux dire ? questionna Yashiro.

—Nene, la vie est courte, très courte pour certains. Ne la gâche pas en te mettant inutilement en danger, ne joue pas avec elle, ne l'utilise pas pour t'amuser, car la mort arrive très vite, à des moments qu'on ne soupçonne pas. Profite juste de chaque instant, ne l'oublie jamais. Car après, tu le regretteras.

Mais alors que Yashiro allait poursuivre, elle se fit entraîner par Mistuba qui la poussait vers les étages suivants. La jeune fille criait, lui suppliait de la lâcher, mais l'esprit ne faiblissait pas, il devait respecter ce qu'Aika leur demandait de faire.

Le Huitième Mystère remercia Mistuba du regard. Elle se tourna lentement vers Yashiro, puis lui lança :

— Ne t'inquiète pas, je suis sûre qu'on va se revoir ! À plus tard !

Et la lycéenne disparut de sa vue.

Aika put facilement percevoir les pas légers de Tsukasa qui s'intensifiaient derrière elle. La jeune fille se tourna vers lui, un sourire aux lèvres. Elle repensa à ce que Hanako lui avait demandé de promettre, si elle se retrouvait un jour, face à son jeune frère jumeau :

"Ne t'approche surtout pas de lui, quoiqu'il arrive." lui avait-il prévenu.

"Je... Je ne veux pas te perdre une seconde fois." lui avait-il soufflé.

"Appelle-moi dès qu'il y a le moindre souci." lui avait-il ordonné.

"J'essaierai !" lui avait-elle répondu.

Ces phrases tournaient en boucle dans son esprit. Est-ce que Hanako lui en voudra ? Sûrement. Mais elle n'allait pas l'appeler pour qu'il risque sa vie pour elle.

Et une fois de plus, elle sera prise de remords à cause de ses actes.

— Tu sais, je n'arrive toujours pas à croire que c'est toi qui aies gâché la vie d'Amane, lâcha Aika.

— Tu as inversé les rôles, là ! Après tout, c'est lui qui m'a tué ! se défendit le garçon. Mais bon, j'imagine qu'il est temps de vraiment commencer notre petit jeu.

— C'est ce que je pensais aussi.

— Oh, mais je ne vais pas faire grand chose, je vais simplement te regarder te détruire.

Avant qu'Aika ne puisse demander ce que les paroles de Tsukasa signifiaient, celui-ci fit apparaître, à ses côtés, une étrange radio.

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CHAPITRE 32 TERMINÉ
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